Contenu du sommaire : Les Nations Unies d'hier à demain - 2 -
Revue | Relations internationales |
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Numéro | no 128, décembre 2006 |
Titre du numéro | Les Nations Unies d'hier à demain - 2 - |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Les Nations Unies d'hier à demain - 2 -
- L'élargissement du Conseil de sécurité : enjeux et perspectives - Alexandra Novosseloff p. 3 L'élargissement du Conseil de sécurité : enjeux et perspectives. La réforme, et plus précisément l'élargissement, du Conseil de sécurité est une question en débat aux Nations Unies depuis longtemps. La relance de ce débat en vue du Sommet mondial de septembre 2005 a mis au jour un certain nombre de rivalités régionales mais n'a toujours pas permis de désigner les candidats à un poste de membre permanent du Conseil. Face à ces blocages, on peut se demander s'il n'est pas possible pour le Conseil d'accroître son autorité et sa légitimité sans réussir son élargissement. Des pistes ont été explorées. Au-delà de l'amélioration de la transparence des travaux du Conseil, il s'agit d'adapter le Conseil de sécurité à la nécessaire prévention des crises, à une gestion de crises de plus en plus complexes, aux besoins de la construction de la paix, à une certaine capacité à agir rapidement et aux nouvelles menaces telles que la lutte contre le terrorisme ou la prolifération. Au fond, l'idée de l'élargissement du Conseil de sécurité aux nouvelles puissances du XXIe siècle est-elle mûre ? Il est certain que toute réforme ne pourra faire l'économie d'un engagement politique renouvelé des États membres en faveur du respect des principes de la Charte, de la centralité du Conseil de sécurité en matière de paix et de sécurité, d'une mise en œuvre effective de l'ensemble de ses résolutions et de la gestion collective des crises et des conflits.L'élargissement du Conseil de sécurité : enjeux et perspectives
The reform, and more precisely the enlargement of the Security Council has been debated for some time within the United Nations. The new impetus given to the debate prior to the World Summit in September 2005 showed certain regional rivalries, but was still unable to name the candidates for a permanent seat on the Council. Facing this deadlock, one can wonder whether the Council can increase its authority and legitimacy without achieving its enlargement. Several leads have been explored. Beyond giving more transparency to its work, it is a question of adapting the Security Council to the necessary prevention of crises, to increasingly complex crisis management, to the needs of peace building, and to dealing with new threats such as terrorism and proliferation. However, one can also wonder whether the debate about enlarging the Security Council to the new powers of the 21st century is ripe. In any case, no reform could avoid a new political commitment by all member states to the Charter's principles, to the centrality of the Security Council in peace and security matters, to the effective implementation of all resolutions, and to collective crisis management. - Les crises financières des Nations Unies - Gilles Grin p. 15 Les crises financières des Nations Unies. Cet article analyse les crises financières des Nations Unies au cours de ses soixante premières années d'existence. Il se veut le moins technique possible afin de bien mettre en évidence la dimension éminemment politique et philosophique, voire idéologique, des enjeux. Après une présentation de la façon dont les Nations Unies sont financées, l'article passe en revue les crises financières successives, de la crise UNEF dans les années 1950 jusqu'aux crises du monde de l'après-guerre froide. La conclusion relève le paradoxe d'un monde où, malgré l'internationalisation, les grandes puissances restent des acteurs essentiels.Les crises financières des Nations Unies
This article analyses the financial crises of the United Nations throughout the first sixty years of its existence. It aims to be as non-technical as possible in order to underline the fact that the stakes are eminently political and philosophical, even ideological. After presenting the way the UN is financed, the article gives an overview of the successive financial crises, from the UNEF crisis in the 1950s to the crises of the post-Cold War world. The conclusion points to a paradoxical world in which great powers remain key actors despite globalisation. - Georges W. Bush et l'ONU - Jussi Hanhimäki p. 25 George W. Bush et l'ONU. L'Administration Bush a-t-elle pour objectif la destruction des Nations Unies ? Cet article cherche à démontrer que l'Administration Bush n'a ni rompu avec la politique traditionnelle des États-Unis à l'égard de l'ONU, ni visé à son démantèlement. Il s'agit plutôt du prolongement d'un vieux projet, visant à employer l'ONU au service des intérêts nationaux américains. Lorsque ce n'est pas possible – comme cela a souvent été le cas ces dernières années –, l'Administration Bush, comme beaucoup de ses prédécesseurs, est disposée à revenir à l'alternative bien connue qui consiste à déclarer l'ONU inadéquate dans les conditions du moment.George W. Bush et l'ONU. Is the Bush Administration bent on wrecking the United Nations ? This paper will essentially argue that the current US Administration has neither broken with the past tradition of American policy vis-à-vis the UN, nor been bent on dismantling the international organization itself. Rather, it is engaged in a long-standing American project that aims at using the UN to serve its national interests. If it does not – as has often been the case over the past few years – the Bush Administration, like many of its predecessors, is willing to revert to a well-tested alternative of declaring the UN irrelevant for the time being.
- L'ONU et la gestion des conflits yougoslaves (1991-1995) : faillite d'une institution, faillite des Etats ? - Thierry Tardy p. 37 L'ONU et la gestion des conflits yougoslaves (1991-1995) : faillite d'une institution, faillite des États ?L'ONU fut impliquée dans la gestion des conflits yougoslaves au cours d'une période de grandes turbulences. La fin de la guerre froide avait permis la revitalisation de l'ONU, mais celle-ci se révélait inapte à gérer les « nouvelles » formes de conflits. L'analyse de la politique de l'ONU face aux conflits yougoslaves pose la question fondamentale de la distinction entre l'ONU, agent semi-autonome, et les États qui la composent. La politique onusienne de gestion des conflits yougoslaves peut-elle être distinguée de celle des États ? Peut-on parler d'échec de l'ONU, ou l'échec renvoie-t-il aux États ?Cet article analyse le rôle de l'ONU dans la gestion des conflits yougoslaves en trois parties. Après une présentation de l'action de l'ONU dans les domaines diplomatique, humanitaire et militaire, il étudie l'échec général de cette politique, distinguant trois niveaux de responsabilités : les États, l'Organisation, la doctrine. L'article examine enfin les conséquences et leçons de l'échec : la crise de l'ONU, la renationalisation du maintien de la paix et la réforme.L'ONU et la gestion des conflits yougoslaves (1991-1995) : faillite d'une institution, faillite des États ?The UN was involved in the management of the Yugoslav conflicts during a greatly turbulent period. The end of the Cold War had allowed the revitalisation of the UN, but the organisation showed itself to be inept at managing « new » forms of conflict. Analysis of UN policies regarding the Yugoslav conflicts poses the fundamental question of the distinction between the UN, a semi-autonomous agent, and the states of which it is composed. Can UN policy towards the management of the Yugoslav conflicts be distinguished from that of states ? Can we speak of UN failure, or does the failure refer to the states ?This article analyses the role of the UN in the management of the Yugoslav conflicts in three parts. After presenting UN action in the diplomatic, humanitarian and military domains, the article studies the general failure of UN policy, distinguishing three levels of responsibility : states, the UN, and doctrine. Finally, the article examines the consequences and the lessons of this failure : the UN crisis, the renationalisation of peacekeeping, and UN reform.
- Les Africains à l'ONU - André Lewin p. 55 Les Africains à l'ONUIls n'étaient que quatre à la Société des nations, mais à l'ONU les membres africains forment aujourd'hui un groupe de 53 pays, évidemment issus pour l'essentiel de la décolonisation. Leur présence est notable et n'a cessé de se développer au fur et à mesure de leur admission. Leurs chefs d'État et leurs ministres y prennent fréquemment la parole, ils assument régulièrement la présidence de l'Assemblée générale et des principales commissions, leurs délégations sont actives et leurs délégués choisis avec soin, le nombre de leurs fonctionnaires n'a cessé de croître et plusieurs éminents Africains ont dirigé l'ONU et des institutions spécialisées, leur participation aux opérations onusiennes de maintien de la paix est constante et plusieurs d'entre elles ont été commandées par des officiers africains. Bref, l'Afrique est très présente à l'ONU, comme elle l'a également été dans les questions traitées au cours des soixante années d'existence de l'organisation. Consciente de son importance numérique et de son potentiel, et en dépit de la modestie de ses contributions financières, l'Afrique aspire aujourd'hui à se voir reconnaître le droit à avoir un – sinon deux – sièges de membre permanent au Conseil de sécurité.Les Africains à l'ONU. There were only four of them at the League of Nations, but at the UN, the African members today form a group of 53 countries, mainly coming from decolonization. Their influence is important and did develop as membership grew. Their heads of state and ministers are frequent speakers, they regularly assume the presidency of the General Assembly and of the main committees, their delegations are active and their delegates carefully selected, the number of African staff has been growing steadily, several eminent Africans have been at the command of the UN itself and specialized agencies, their participation in the UN peace keeping operations is important and some of them were commanded by African officers. In brief, Africa is very present in the UN, as it was in the problems which were handled during the 60 years of existence of the organization. Aware of its importance in numerical terms and also of its potential, and in spite of the modesty of its financial contributions, Africa today wants to be recognised as having the right to have one – or even two – permanent seats on the Security Council.
- La réforme de l'ONU depuis le sommet mondial de 2005 : bilan et perspectives - Vincent Chetail p. 79 La réforme de l'ONU depuis le sommet mondial de 2005 : bilan et perspectives. Le présent article dresse le bilan de la réforme de l'ONU depuis le Sommet mondial de septembre 2005. Durant l'année écoulée, certaines décisions symboliques ont été mises en œuvre, telles que la création de la Commission de consolidation de la paix ou du Conseil des droits de l'homme. Mais les difficultés rencontrées dans de nombreux autres domaines (élargissement du Conseil de sécurité, refonte du secrétariat, revitalisation de l'Assemblée générale) mettent en lumière les défis à venir d'une organisation mondiale, qui reste sous l'étroite dépendance de ses États membres.La réforme de l'ONU depuis le sommet mondial de 2005 : bilan et perspectives
This article gives an assessment of the reform of the UN since the September 2005 World Summit. Certain symbolic decisions have since been enforced, such as the creation of the Peace-building Commission and the Human Rights Council. However, difficulties encountered in many other areas (enlargement of the Security Council, secretariat and management reform, revitalization of the General Assembly) have highlighted the forthcoming challenges for an international organization which remains closely dependent on its member states. - L'ONU entre le passé et l'avenir - Jenö C. A. Staehelin p. 93 L'ONU entre le passé et l'avenir. Tout comme le bâtiment de son quartier général à New York qui a besoin de rénovations urgentes, l'ONU en tant qu'institution doit être réformée. Pourtant, l'auteur montre que l'organisation a commencé à s'adapter aux réalités nouvelles. Si le résultat de son action en faveur de la paix et de la sécurité reste modeste, sa force réside dans son travail à long terme dans les domaines humanitaire et économique. L'ONU se doit de mener un débat fondamental quant à son rôle dans le monde afin de faire face aux défis majeurs auxquels elle se trouve confrontée. L'universalité de l'organisation est une condition nécessaire pour qu'elle puisse remplir ses responsabilités, même si cela implique l'inclusion de certains États qui ne respectent pas tous les principes de la Charte.L'ONU entre le passé et l'avenir
The UN is in need of reform, as is the building hosting its New York headquarters, which requires renovation. Yet the author shows that the organisation has started to adapt to new realities. If the results of its action to promote peace and security remain modest, its strength lies in its long-term work on humanitarian and economic issues. To meet some of the major challenges it is facing, the UN needs to conduct a fundamental debate about its role in the world. In order to fulfill its responsibilities, and even if this means including certain states that do not respect all of the Charter's principles, the organization must remain universal. - Conclusion : l'ONU, oui ou non ? - Maurice Vaïsse p. 103
Notes de lecture
- La genèse de l'expédition franco-britannique de 1956 en Egypte de Jean-Yves Bernard - Sofia Papastamkou p. 113
- Les Russes de Gorbatchev à Poutine de Marie-Pierre Rey (dir.), Alain Blum, Martine Mespoulet, Anne de Tinguy, Gérard Wild - Laurent Rucker p. 115
- René Massigli, une vie de diplomate (1888-1988) de Raphaële Ulrich-Pier - Jenny Raflik p. 116
- L'élargissement du Conseil de sécurité : enjeux et perspectives - Alexandra Novosseloff p. 3