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Revue | Politiques et management public |
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Numéro | vol. 15, no 4, décembre 1997 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Sélection d'articles
- La régulation régionale au concret: l'expérience des DRASS - Denis J.L.,Valette A. p. 1-25 La politique ministérielle à l'égard des établissements hospitaliers publics au cours des années 90 cherche à promouvoir deux nouvelles règles : "l'allocation des ressources aux établissements jusqu'alors uniforme doit se faire en fonction des besoins" et "l'offre de soins des hôpitaux jusqu'alors similaire doit se différencier". L'élaboration des règles opérationnelles permettant de passer de ces principes à la transformation effective du paysage hospitalier tombe quant à elle dans le champ de compétences des DRASS. Ces dernières le font à travers les exercices stratégiques et allocatifs que sont l'élaboration du schéma régional d'hospitalisation sanitaire (SROS) et la campagne budgétaire. Cet article décrit, à travers l'exemple de deux régions, comment les DRASS "se débrouillent" dans ce nouveau cadre d'action. L'objectif poursuivi par les pouvoirs publics peut être analysé comme la recherche d'une différenciation des éléments du système de régulation d'offre de soins. Toutefois, la différenciation doit s'accompagner d'un mécanisme de couplage à même de garantir la cohérence du système. Cette recherche de cohérence est au cœur des missions des DRASS. Elle consiste dans le cadre du SROS à construire localement un triplet problème/solution/interlocuteur et pour la campagne budgétaire à construire un couple indicateur/structure de décision. La recherche d'une cohérence accrue au niveau local conduit toutefois à l'acceptation d'une variabilité régionale dans le système de régulation de l'offre de soins.
- Politique agricole en France et prix de la terre - Facchini F. p. 27-46 Cet article comprend la politique agricole commune et sa réforme à partir de l'objectif de contrôle du capital foncier de la profession agricole. Les effets de la politique agricole sur le prix de la terre sont mobilisés pour corroborer cette explication.
- Projet d'entreprise et prospective: l'expérience d'un organisme public de recherche, le CIRAD - De Lattre-Gasquet M. p. 47-63 Le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement), établissement public français de recherche agricole travaillant en coopération avec les pays du Sud, intervient dans plus de cinquante pays, il doit constamment s'adapter aux évolutions en cours afin de remplir au mieux sa mission. Au cours des cinq dernières années, à deux reprises, le CIRAD s'est donné les moyens de préparer l'avenir. Il a d'abord élaboré un projet d'entreprise (1989-1991), puis a réfléchi à plusieurs options stratégiques en fonction de différentes évolutions de l'environnement (1993-1994). Dans les deux cas, le CIRAD a fait appel à des consultants qui ont aidé à éviter de ressasser les idées et les convictions qui imprègnent l'organisme et ont permis aux groupes de conception interne d'être plus imaginatifs. En comparant les deux exercices (projet d'entreprise et réflexion prospective et stratégique), on observe que plus la démarche d'élaboration est participative, plus l'appropriation et l'action se font bien, qu'il s'agisse du personnel du CIRAD, des responsables dans les ministères ou des partenaires de recherche dans les pays en développement et dans les pays développés. Néanmoins, le fait pour le CIRAD d'être un centre de recherche a pu contribuer à rendre difficile le passage de la réflexion prospective à des choix stratégiques.
- Le management et les pratiques de budgétisation d'un syndicat - Panozzo F.,Zan L. p. 65-117 Dans cette communication, l'exploration des pratiques comptables dans le cadre d'un syndicat illustre les modalités de développement des perceptions du problème économique au sein de contextes culturels et institutionnels qui sont essentiellement différents de ceux de l'entreprise. Cette spécificité est souvent « normalisée » par des approches qui utilisent des configurations formalisées de l'économie des organisations, définies par des relations entre moyens et fins et des comportements de maximisation d'utilité. Nous plaçant en contraste avec cette position, nous défendons l'enquête dans une matrice institutionnelle et organisationnelle comme la façon la plus productive d'évaluer la nature et la portée des discours économiques se développant au sein d'organisations publiques et à but non lucratif. Cette communication entend donc donner une description détaillée du travail comptable en tant que pratique organisationnelle profondément ancrée. La recherche sur le terrain a fourni le matériel empirique pour une évaluation critique des approches théoriques et des instruments conceptuels qui ont été présentés dans la littérature et utilisés pour comprendre l'économie des organisations à but non lucratif et les rôles de la comptabilité comme pratique sociale et institutionnelle.
- Analyser les prestations de cohésion sociale "hors cadre" des services publics et leur coût: le cas des relations de guichet à la Poste - p. 119-144 Les services publics contribuent à la cohésion sociale de plusieurs façons. L'une d'elles, assez peu explorée et évaluée, est constituée par l'assistance directe à des publics "défavorisés", dans le cours même des relations de service. Cet article s'intéresse au cas des relations de guichet à La Poste et s'efforce d'évaluer l'importance de ces prestations "sociales", après les avoir réparties en catégories de "problèmes".
- Les contradictions du néo-libéralisme gestionnaire: l'exemple du système municipal nîmois (1983-1995) - Maury Y. p. 145-170 Avec Jean Bousquet, Député-Maire de 1983 jusqu'en 1995, Nîmes entendait redevenir une "ville-stratège", quitter le champ des politiques assistancielles précédentes pour entrer, au sein d'un réseau de villes du Midi politique et au-delà, dans le jeu concurrentiel national et international. Cette reformulation des règles du jeu communal allait, en outre, se saisir du nouvel espace ouvert par les lois de décentralisation et annoncer la mise en œuvre d'un mode de gestion néo-libéral structuré autour de trois axes principaux : - la gestion financière du budget communal sur la base d'outils et d'indicateurs de gestion performants, - la réalisation d'investissements structurés autour de grands équipements urbains, dont la finalité serait de dynamiser le tissu économique local, - la gestion dynamique du personnel municipal, à la fois recentré sur ses métiers de "base" et dont l'adhésion au concept de ville-entreprise serait recherchée au moyen de nouvelles techniques de gestion. A travers cet article, l'auteur se propose de vérifier ces hypothèses initiales, d'analyser la méthode et les fondements d'un néo-libéralisme gestionnaire instrumentalisé à l'échelon local par un Maire-entrepreneur (I) "La ville comme entreprise", puis d'examiner les contradictions et les limites de cette approche entrepreneuriale des affaires publiques locales (II) "L'échec du municipalisme entrepreneurial".