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Revue | Politiques et management public |
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Numéro | vol. 16, no 1, mars 1998 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Sélection d'articles
- Politique culturelle et gouvernance urbaine: l'exemple de Rennes - Vion A.,Le Galès P. p. 1-33 Le cadre d'analyse de la gouvernance aide à comprendre les évolutions des politiques culturelles des villes en élargissant le regard vers des variables externes à l'organisation du secteur d'action publique qu'elles constituent. Le développement des politiques culturelles dans les grandes villes s'explique par le fait qu'elles sont centrales pour les élites urbaines qui tentent de constituer et/ou de faire apparaître les villes comme des acteurs politiques et sociaux et comme des sociétés locales. L'analyse du cas rennais, qui a longtemps été à l'avant-garde des transformations de l'action culturelle, fait apparaître deux périodes successives : celle du développement de la culture dans une gouvernance fortement intégrée (1977-1990) et celle d'une autonomisation relative du secteur liée à l'affaiblissement de la gouvernance rennaise (1990-1995).
- Gouvernements métropolitains et gouvernance dans les pays occidentaux - Lefèvre C. p. 35-59 L'échec des réformes institutionnelles des aires métropolitaines fondées sur une imposition parle haut a rendu nécessaire de nouvelles conceptions de la construction institutionnelle. Une approche à partir de la base (bottom-up) en termes de gouvernance est maintenant à l'ordre du jour dans de nombreux pays occidentaux. Elle se focalise sur la souplesse, le volontariat et le partenariat dans l'action collective dans laquelle l'institution n'est plus considérée comme toute faite mais au contraire comme "à faire" par le biais d'un processus. Une grande partie de la littérature insiste sur l'effectivité de cette approche à travers la recherche du consensus et met en relief son organisation interne comme condition de son succès. Pourtant, cette conception oublie les dimensions politique et idéologique de la construction institutionnelle et en conséquence évacue les conflits et les obstacles probables que la gouvernance ne peut résoudre ou éliminer. Cet article s'intéresse de manière critique aux relations entre gouvernement métropolitain et gouvernance en se fondant sur des exemples pris dans les métropoles occidentales et remet en cause le succès apparent des expériences en cours.
- Planification territoriale, dynamique métropolitaine et innovation institutionnelle: la Région Urbaine de Lyon - Jouve B. p. 61-82 En Europe, les dynamiques institutionnelles au sein des grands systèmes urbains constituent un objet de politique publique depuis plus de trente ans. La nouvelle "donne" économique et politique ainsi que les leçons qui ont été tirées des échecs précédents contribuent à formater un nouveau "modèle" d'action publique en matière de gouvernement des territoires. L'approche "top-down" semble délibérément rejetée par les promoteurs de ces nouvelles dynamiques territoriales pour insister davantage sur les conditions concrètes de mise en œuvre, les spécificités locales et sur l'incrémentalisme. Cet article se fixe comme objectif de questionner l'aspect proprement innovant de ce "modèle". A partir de l'exemple de Lyon, il s'agit de mettre en avant à l'inverse la filiation très étroite entre les processus actuels - notamment autour des Directives Territoriales d'Aménagement telles que prévues dans la loi du 4 février 1995 sur l'aménagement et le développement du territoire - et certaines expériences de politique constitutive lancées dans les années 1970. Par là-même, on peut tenter de mener une évaluation a priori de la mise en œuvre d'une Directive Territoriale d'Aménagement sur l'aire urbaine de Lyon en termes de mobilisation du "local" et de changement des cadres spatiaux de l'action publique.
- L'Etat et les grands projets urbains de la politique de la ville. Etude de cas: Le Mantors et Argenteuil - Reigner H. p. 84-105 Difficultés rencontrées par les acteurs étatiques dans la mise en oeuvre de la politique de la ville. L'Etat ne peut plus mener seul des politiques de façon volontariste. Le partenariat avec les élus locaux s'impose.
- La régulation consensuelle communautaire: facteur d'intégration/désintégration politique. L'exemple de la Communauté Urbaine de Bordeaux - Savary G. p. 107-138 Le degré élevé d'intégration fonctionnelle et fiscale des Communautés Urbaines leur confère un statut de modèle réfèrent en matière de coopération intercommunale en France. Au moment où de nouvelles réflexions s'engagent autour du concept 'd'Agglomération'', une étude systématique de la régulation consensuelle qui prévaut au sein de la Communauté Urbaine de Bordeaux, 30 ans après sa création, met en évidence les lacunes et les limites de ce modèle coopératif excessivement idéalisé. Produits fatals d'une régulation d'arrangements croisés entre Maires caractérisée par la prévalence du fait communal, dérives redistributrices, surplombs fiscaux et superpositions de Bureaux et de politiques publiques induisent en retour des régulations "périphériques" opportunistes - développement de contestations politiques externes et fuite progressive de l'agglomération "hors les murs" - qui tendent à dissocier la CUB (l'institution) de son objet originel : la maîtrise du développement urbain. Au-delà des réponses partielles actuellement envisagées, en termes de taxe professionnelle unique ou d'élection des instances communautaires au suffrage universel direct, c'est une reconsidération en profondeur des rapports entre structures d'agglomération et communes qui s'impose désormais à toute réflexion en termes de gouvernance urbaine et par conséquent de politique de la ville.
- Les secrétaires généraux des villes - Thoenig J.C.,Burlen K. p. 141-172 Comment s'exerce la direction des services municipaux dans les villes françaises ? Une étude réalisée auprès de 266 secrétaires généraux permet de caractériser les personnes, les tâches et rôles effectivement appropriés, l'influence de l'insertion organisationneiie, les normes professionnelles et gestionnaires mobilisées. Elle montre entre autres résultats que la fonction de direction est porteuse d'un fort localisme, qu'elle privilégie des approches relativement bureaucratiques, que sa dépendance par rapport à la politique constitue à la fois une ressource et une contrainte, que de faibles marges de manœuvre existent pour déployer un projet professionnel collectif. On peut en conclure que les cadres dirigeants territoriaux ne sont ni les porteurs, dans le contexte actuel, d'une dynamique technocratique, ni les leviers d'une approche managériale de l'action publique territoriale.