Contenu du sommaire : La tentation psy
Revue | Sociologies pratiques |
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Numéro | no 17, octobre 2008 |
Titre du numéro | La tentation psy |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Avant-propos
Recherches et débats
- D'où vient la psychologisation des rapports sociaux ? - Robert Castel, Eugène Enriquez, Hélène Stevens p. 15-27
Réponses sociologiques
- La « mission psychologique » des pompes funèbres - Julien Bernard p. 31-41 L'article interroge la manière dont la dimension relationnelle du travail funéraire est devenue l'objet d'une forme d'investissement pour les professionnels des pompes funèbres. La maîtrise de l'interaction avec le client et le souci d'accompagnement des personnes en deuil répondent à un impératif économique et s'appuient sur un registre psychologique. Cette psychologisation des relations au client recompose tout autant la mission professionnelle des agents des pompes funèbres que leur rapport au travail.
- La fonction palliative du coaching en entreprise - Scarlett Salman p. 43-54 À partir d'une enquête qualitative sur le coaching individuel en entreprise, cet article analyse le cas exemplaire d'un cadre supérieur ayant bénéficié d'un coaching alors que sa carrière plafonnait. Amenant ce cadre à revoir ses ambitions, le coaching remplit dans ce cas une fonction « palliative » en l'aidant à accepter cette situation. Ce dispositif contribue ainsi à pacifier les rapports sociaux dans l'entreprise : il gère les insatisfactions tout en permettant au cadre de « sauver la face » par l'interprétation positive offerte par le coaching.
- Psychologisation et dépsychologisation de l'accompagnement des chômeurs - Sophie Divay p. 55-66 L'accompagnement des chômeurs a supplanté l'aide à la recherche d'emploi. S'agit-il d'une simple variation terminologique, d'un effet de mode ou d'un glissement sémantique chargé de sens ? L'analyse des pratiques des intervenants du domaine de l'insertion professionnelle apporte quelques éléments de réponse à cette question. L'activité de conseil de ces professionnels semble en fait sous-tendue par un double mouvement de « dépsychologisation » et de rationalisation qui se produit sous l'influence de nouvelles orientations nationales et internationales de la politique de l'emploi.
- L'ambivalence de la psychologisation des rapports de travail dans les institutions « psy » - Stanislas Morel p. 67-79 Cet article analyse la psychologisation des rapports de travail dans une institution de soins dont l'activité consiste à aborder les « problèmes » des « usagers » sous un angle psychologique. Il s'agit de décrire comment les schèmes d'interprétation psychologiques tendent à être utilisés en dehors des espaces cliniques qui leur sont spécifiquement réservés et à être appliqués à l'ensemble des situations professionnelles. L'enquête fait aussi apparaître des résistances à cette psychologisation du travail et des rapports de travail, ainsi qu'une pluralité des représentations auxquelles les membres de l'équipe ont recours pour penser les situations professionnelles dans lesquelles ils sont impliqués.
- À chacun son psy. La diffusion des pratiques psychologiques en prison - Corinne Rostaing p. 81-94 Les dispositifs « psy » ont investi depuis longtemps la prise en charge des détenus dans les prisons. Plus récemment ces dispositifs se sont développés auprès des personnels pénitentiaires. L'article analyse la diffusion de ces pratiques ; ce qu'elles apportent aux personnels dans un contexte de forte pénibilité, et les risques qu'elles portent si elles constituent l'unique réponse de l'institution à ces conditions de travail.
- La méthode du « Projet personnel et professionnel » : un « travail de soi » des étudiants - Stéphanie Tralongo p. 95-105 L'article étudie un dispositif de socialisation aux normes et aux valeurs de l'entreprise mis en place au sein d'un iut : le « Projet Personnel et Professionnel ». À partir d'une analyse des outils pédagogiques mobilisés, d'une observation participante et d'entretiens réalisés avec les formateurs et les étudiants, il montre que les techniques utilisées s'inscrivent davantage dans la continuité avec les performances scolaires que dans la rupture avec l'institution et ses habitudes. Ainsi, alors que le dispositif se centre sur la construction d'une « présentation de soi » (écrite, orale, vestimentaire...) acceptable pour un recruteur, les étudiants restent évalués de manière traditionnelle.
- Les usages de la psychologie à l'école : quels effets sur les inégalités scolaires ? - Stéphane Bonnéry p. 107-120 Les façons d'enseigner sont fortement influencées par des conceptions psychologiques différentes qui produisent des injonctions diverses, contradictoires sur certains aspects, mais qui, dans la façon dont elles sont souvent perçues par les enseignants, font converger conceptions psychologisantes de l'apprentissage et des performances, mise en travail individualisée des élèves et personnalisation des savoirs et de l'enseignement. Ces dispositifs pédagogiques ne sont pas sans produire d'effets sur les élèves, effets différents selon le degré de complicité des enfants avec les évidences de l'institution scolaire.
- La « mission psychologique » des pompes funèbres - Julien Bernard p. 31-41
Sociologies d'ailleurs
- Les sciences sociales au Brésil aujourd'hui : des questions structurelles aux nouvelles questions sociales - Ana Maria Kirschner, Eduardo Rodrigues Gomes p. 123-134 Deux collègues sociologues brésiliens analysent la fondation du système d'enseignement et de recherche des sciences sociales dans leur pays. Bien que de fondation récente, son expansion est notoire. Ils nous présentent l'état des lieux ainsi que les thèmes étudiés selon la conjoncture politique et sociale. Ils analysent le passage de thèmes consacrés aux analyses macrosociales à des thèmes plus circonscrits aux nouvelles questions sociales, à la sociologie de l'entreprise ou aux études régionales, suite aux échecs rencontrés par les politiques publiques et aux espoirs déçus.
- Les sciences sociales au Brésil aujourd'hui : des questions structurelles aux nouvelles questions sociales - Ana Maria Kirschner, Eduardo Rodrigues Gomes p. 123-134
Lectures
- Pour une sociologie du sujet ? - p. 137-139
- Lectures - p. 141-148