Contenu du sommaire : Relire l'Émile aujourd'hui
Revue | Archives de philosophie |
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Numéro | tome 72, no 1, janvier 2009 |
Titre du numéro | Relire l'Émile aujourd'hui |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Relire l'Émile aujourd'hui - Pierre-François Moreau, Ghislain Waterlot p. 5-8
- Devenir sociable, devenir citoyen Émile dans le monde - Florent Guénard p. 9-29 Pour Jean-Jacques Rousseau, on apprend à être citoyen dans les temps modernes en apprenant à êtresociable. Si l'éducation doit renoncer à être publique, elle reste politique, tournée vers le développement des passions qui disposent à la reconnaissance.
- Religion naturelle, droit naturel et tolérance dans la « Profession de foi du Vicaire savoyard » - Gabriella Silvestrini p. 31-54 S'interrogeant sur le statut de la profession de foi du Vicaire savoyard, cet article veut mettre en lumière l'articulation entre religion naturelle, droit naturel et droit politique qui se trouve à la base du « système » de Rousseau. Cette articulation permet également de montrer que cette doctrine de la tolérance ne lie pas la tolérance théologique universelle à l'égard des croyances individuelles à l'idée d'un culte national uniforme au niveau politique, à savoir un seul modèle de religion civile. Au contraire, les circonstances historiques imposent une pluralité de solutions au niveau politique. Cette vision universelle de la tolérance procède du refus de tout universalisme dogmatique.
- Superstition, religion naturelle, religions historiques dans l'Émile - Ghislain Waterlot p. 55-73 Par la genèse de la superstition proposée dans l'Émile, Rousseau montre que seul Jésus a pu manifester la religion naturelle à l'état pur. Ses disciples, marqués par la superstition, n'ont pu maintenir cette pureté: ils sont à l'origine de religions historiques nouvelles, mixtes de superstition et de religion naturelle. Pour des raisons politiques, les théologiens auraient renforcé l'élément superstitieux. Cet article montre que Rousseau aspire à un dispositif qui permettrait aux hommes d'apprendre progressivement à voir dans la religion naturelle l'essentiel de leur religion, et dans tout ce que les théologiens ont ajouté, l'accessoire. La diffusion de la « profession de foi » joue un rôle capital dans ce mouvement de purification. En attendant l'érosion complète de la croûte qui entoure le noyau (la religion naturelle), la tolérance théologique doit occuper une place centrale: grâce à elle, les hommes pourront être peu à peu convaincus que seule la religion naturelle est nécessaire et assurément vraie.
- Une « robinsonnade » paradoxale : les leçons d'économie de l'Émile - Blaise Bachofen p. 75-99 L'Émile met en scène deux leçons de choses visant à initier l'élève à la science économique: l'une concernant le fondement du droit de propriété, l'autre concernant l'échange marchand et la division sociale du travail. Ces deux moments éducatifs donnent un précieux éclairage sur la pensée économique de Rousseau, pensée plus complexe et informée qu'on ne le considère communément. Mais c'est également dans les décisions existentielles d'émile que sont abordées philosophiquement les conditions d'un choix rationnel, la maximisation de la satisfaction et les vertus supposées de la concurrence. Par ces différents biais, Rousseau met à l'épreuve et critique les thèses de la science économique, annonciatrices du libéralisme, qui s'ébauchent à son époque.
- Justification des droits et neutralité métaphysique chez John Rawls - Ernest-Marie Mbonda p. 101-122 Une théorie de la justice peut-elle être métaphysiquement neutre? John Rawls, aussi bien dans l'article de 1985 « La théorie de la justice comme équité: une théorie politique et non pas métaphysique » que dans son Libéralisme politique (1995) a soutenu qu'une théorie de la justice qui s'applique à une société libérale démocratique ne doit s'appuyer sur aucune doctrine compréhensive, mais doit au contraire s'en tenir à des règles de la vie politique et de la répartition des biens qui soient métaphysiquement neutres. Prenant le contre-pied de la position de Rawls, cet article tente de montrer non seulement qu'une telle neutralité ne se vérifie pas dans la construction rawlsienne, lorsqu'il s'agit notamment de justifier les droits de l'homme, mais encore que cet « échec » est ce qui conserve à la théorie de Rawls toute sa force critique par rapport aux doctrines rivales comme l'utilitarisme.
- Comptes rendus - p. 123-130
- Bulletin cartésien XXXVII : Centre d'Études Cartésiennes (Paris IV ? Sorbonne) / Centro di Studi su Descartes e il Seicento dell'Università di Lecce / Bibliographie internationale critique des études cartésiennes pour l'année 2006 - p. 133-192