Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | volume 112, juillet-août 2002 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Entretiens
- Introduction - Rodolphe Dos Santos Ferreira p. 461-462
- Gouvernance d'entreprise ou régime de gestion ? : Les grandes entreprises de l'Europe continentale au fondement de la citoyenneté industrielle - Jean-Louis Beffa p. 463-469
- Corporate control in Europe - Marco Becht, Colin Mayer p. 471-498 En opposant le modèle anglo-saxon au modèle rhénan (supérieur), Michel Albert avait su toucher les Français et les Allemands. Dans le premier, des raiders impitoyables rachètent des entreprises dans le seul but de maximiser la valeur actionnariale sans se préoccuper de la direction, des salariés, de l'environnement ou des autres actionnaires. Dans le modèle rhénan au contraire, tout le monde travaille de concert pour accroître la valeur de la société et la valeur sociale à long terme. Si pendant les années 1990, la distinction entre un gouvernement d'entreprise à l'anglo-saxonne et à l'européenne a nettement prévalu, les choses ont aujourd'hui évolué. Les chercheurs de l'Institut européen de corporate governance (ECGI) ont démontré qu'il est impossible d'établir une classification simple en matière de gouvernement des entreprises. Tout d'abord, le soi-disant système anglo-saxon n'existe pas. Par ailleurs, le fait que la plupart des sociétés disposerait d'un actionnariat diversifié relève du mythe. Les pays européens et leurs sociétés s'acheminent-ils vers une nouvelle forme de gouvernement d'entreprise ? Il est fort probable que non. Il existe de multiples façons de gouverner une entreprise, certainement à juste titre. L'actionnariat concentré et l'actionnariat diversifié supposent chacun des choix fondamentaux. Si la réglementation peut atténuer ces différences, les recherches menées actuellement doivent toutefois permettre de comprendre qu'une forme unique de gouvernement ne convient pas à toutes les entreprises, qu'elles se situent au bord du Rhin ou dans le reste de l'Union européenne, y compris dans ses îles.
- Financement et gouvernement des entreprises : Exceptions et convergences européennes - Michel Boutillier, Agnès Labye, Christine Lagoutte, Nathalie Lévy, Valérie Oheix p. 499-544 L'analyse comparative menée à partir de cinq pays de l'Union européenne (Allemagne, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) cherche à déterminer si un processus de convergence existe en matière de gouvernement d'entreprise en Europe. Cette question de la convergence s'inscrit en amont dans le cadre de celle de la propriété et du contrôle des entreprises, elle-même dépendante des structures financières des pays considérés. Si la libéralisation financière suscite ou renforce les investisseurs institutionnels, ces derniers restent, le plus souvent, des actionnaires minoritaires dominés par les détenteurs de blocs de contrôle dans toute l'Europe. La pression qu'exercent cependant ces investisseurs institutionnels favorise une promotion des administrateurs indépendants et surtout une certaine généralisation de la structure duale de gouvernement d'entreprise, ce dernier mouvement traduisant un processus d'hybridation des modèles préexistants en Europe et non pas une généralisation unilatérale du modèle anglo-saxon.
- Capitalisme anglo-saxon et capitalisme européen continental : Une question d'aversion au risque - Patrick Artus p. 545-556
- La diversité persistante des modes de contrôle et de gouvernance des entreprises - Élie Cohen p. 557-562
Débats/Opinions
- Le caractère plus égalitaire de la retraite par répartition : Une cause entendue ? - Jean-Olivier Hairault, François Langot p. 563-572
Articles
- Structures de financement et instabilités endogènes - Florence Barjou p. 573-599 Selon la théorie de l'instabilité financière de H. P. Minsky [1975], [1986], la détérioration endogène des ratios d'endettement au cours de la phase de croissance est à l'origine de dynamiques cycliques. L'interprétation traditionnelle de l'analyse minskyenne attribue ce processus de fragilisation à une irrationalité des comportements, les banques satisfaisant la demande de financement externe des entreprises alors même que les ratios d'endettement sont élevés. On développe ici un modèle rendant compte du mécanisme de fragilisation endogène tout en tenant compte d'une forme de rationalité bancaire. Pour ce faire, on intègre dans la dynamique de l'accumulation de capital une contrainte financière proche de celle présente dans les modèles d'accélérateur financier (Bernanke et Gertler [1989], [1990]). Le coût du financement est fonction d'une prime de financement externe endogène, croissante du ratio d'endettement. La stabilité des points fixes dépend directement de la structure financière par le biais du ratio d'endettement. De plus, via le biais d'une bifurcation de Hopf, la prime de financement externe peut être à l'origine de dynamiques cycliques endogènes.
- Les fonds de pension : Substituts ou compléments des systèmes publics de retraite par répartition ? - Gilles Le Garrec p. 601-626 Nous présentons dans ce papier un modèle à générations imbriquées dont l'investissement en capital humain est le moteur de la croissance. Dans ce cadre, on montre que le système public de retraite géré en répartition est favorable à la croissance économique mais nuit à l'accumulation du capital physique. Cette nuisance peut être compensée par l'introduction de fonds de pension. Dès lors on montre que le système optimal au sens d'un critère utilitariste est un système mixte.
- Structures de financement et instabilités endogènes - Florence Barjou p. 573-599