Contenu du sommaire : L'histoire et le futur de l'édification des Nations
Revue | Revue Internationale des Sciences Administratives |
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Numéro | volume 76, no 2, juin 2010 |
Titre du numéro | L'histoire et le futur de l'édification des Nations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- L'histoire et le futur de l'édification des nations. Introduction du rédacteur en chef - Christopher Pollitt p. 207-209
- L'histoire et le futur de l'édification des nations? Le renforcement des capacités en faveur de résultats publics - Jocelyne Bourgon p. 211-233 L'objectif de la construction de nations est de mettre en place les capacités collectives nécessaires pour atteindre des résultats publics et poursuivre une vision partagée de l'avenir. Le présent article, qui se base sur un point d'observation théorique et sur l'expérience de l'auteur en tant que haut fonctionnaire, étudie la question du renforcement des capacités collectives du point de vue de l'État. Il explique que pour atteindre des résultats collectifs, des capacités institutionnelles et organisationnelles s'imposent mais que les gouvernements doivent aussi, en s'appuyant sur ces fondements, développer des capacités plus importantes pour anticiper, innover et s'adapter face aux questions publiques et aux situations imprévisibles de plus en plus complexes. Résumé à l'intention des praticiens Le renforcement des capacités institutionnelles est une priorité pour les gouvernements depuis des décennies et même des siècles. Le renforcement des capacités organisationnelles est au centre des réformes depuis les années 80. Mais les organisations publiques ne sont pas encore adaptées aux problèmes complexes qu'elles sont censées aborder. Pour faire face à la complexité et à l'incertitude, les praticiens vont devoir se baser sur (i) une définition plus large des résultats publics (ii) une vision plus large du rôle de l'État et de l'éventail des relations possibles entre l'État et les citoyens, et (iii) une approche plus dynamique en matière d'administration publique.The goal of nation-building is to build the collective capacity to achieve public results and to pursue a shared vision of the future. This article, which is based on a theoretical vantage point and the author's experience as a senior public official, explores the theme of collective capacity-building from the point of view of government. It describes how achieving collective results requires institutional and organizational capacities but, building on these foundations, governments must also develop greater capacity to anticipate, innovate and adapt in the face of increasingly complex public issues and unpredictable circumstances. Points for practitioners Building institutional capacity has been a focus of governments for many decades and, indeed, centuries. Building organizational capacity has been the centrepiece of reforms since the 1980s. But public organizations are not yet aligned with the complex problems they are expected to address. Addressing complexity and uncertainty will likely require practitioners to work with (i) a broader definition of public results, (ii) an expanded view of the role of government and of the range of possible relationships between government and citizens, and (iii) a more dynamic approach to public administration.
- Priorités aux priorités: Une volonté politique durable pour changer la gouvernance publique - Derry Ormond p. 235-256 Ce texte révisé de la conférence Braibant présenté à Helsinki parle de la difficulté que nous connaissons tous de créer suffisamment de volonté politique pour réformer les institutions publiques, avant qu'une crise ne frappe et non après, et ensuite pour maintenir les réformes jusqu'à leur aboutissement. Les politiciens ou les gouvernements n'ont pratiquement aucune raison d'agir de la sorte : les intérêts (y compris l'administration proprement dite) seront selon toute vraisemblance hostiles ; le changement sérieux ne se mesure qu'en années ; peu de suffrages peuvent être recueillis. Les problèmes complexes rencontrés aujourd'hui par différents pays et au niveau planétaire, qui sont résumés au début de l'article, sont néanmoins tellement graves qu'il est essentiel de trouver des moyens de lever cette difficulté, sans quoi toutes les politiques et tous les programmes publics en souffriront. Le principal moyen doit concerner des pressions nettement plus vives et plus précisément organisées en faveur du changement, afin de rendre le fait de ne pas en tenir compte politiquement gênant, et donc donner de véritables raisons d'agir. Neuf propositions sont faites. Remarques à l'intention des praticiens Il n'existe pas de réponse évidente au problème qui consiste à susciter l'intérêt de la classe politique pour poursuivre la réforme de la gouvernance publique. Peut-on susciter des pressions plus fortes, à côté des instances et des processus nécessaires ? La difficulté est aggravée par la tendance au cynisme et au rejet pur et simple en ce qui concerne les autorités publiques. D'autre part, la perception de plus en plus vive de problèmes dramatiques communs à tous les pays de la planète fait naître des possibilités de nouvelles initiatives institutionnelles, de mobilisation de groupements extérieurs, de structures d'incitation ou de changements d'attitude. Exemple : l'évolution vers des responsabilités indépendantes, plus transparentes dans des domaines tels que la politique monétaire ou financière pourrait-elle être pertinente ?This revised text of the Braibant lecture delivered in Helsinki addresses the widely shared difficulty of creating enough political will to reform public institutions, before crisis strikes and not after, and then to sustain the reforms through to completion. There is virtually no incentive for politicians or governments to do this: interests (including the administration itself) will most likely be hostile; meaningful change is only measured in years; few votes can be won. Yet the complex problems faced today by both individual countries and at planetary level, summarized in the beginning of the article, are so serious that it is vital to find ways to alleviate this difficulty without which all public policies and programmes suffer. The principal means must be much sharper and more articulately organized pressures for change so as to make it politically inconvenient to ignore them, and thus provide a genuine incentive to act. Nine propositions are made. Points for practitioners There are no obvious answers to the problem of getting the sustained interest of the political class to prosecute reform of public governance. Can sharper pressures along with the necessary fora and processes be developed? The difficulty is compounded by the trend to cynicism and outright dismissal as regards public authorities. On the other hand, the growing perception of dramatic problems shared across the planet introduces a potential for new institutional initiatives, mobilization of external groupings, incentive structures or attitude changes. As one example, could the trend to independent, more transparent responsibilities in such domains as monetary or fiscal policy be relevant?
- Une théorie contingente en matière de bureaucratie représentative : pouvoir, égalité des chances et diversité - Sandra Groeneveld, Steven Van de Walle p. 257-278 Dans le présent article, nous développons une théorie contingente en matière de bureaucratie représentative. Nous soutenons que la bureaucratie représentative est un concept multidimensionnel et changeant et que trois dimensions différentes s'entremêlent dans le débat académique et politique sur la bureaucratie représentative : le pouvoir, l'égalité des chances et la diversité. Ces dimensions n'illustrent pas seulement une certaine vision du rôle de l'État et de la relation entre celui-ci et les citoyens. Elles se différencient également dans les raisons de rendre la bureaucratie représentative. Même la conception de ce que signifie la représentation peut être totalement différente. Notre conclusion est que les approches modernes en matière de gestion de la diversité ne peuvent à elles seules contribuer à la construction de la nation car elles mettent essentiellement l'accent sur la performance organisationnelle. Les approches en matière de bureaucratie représentative dans le cadre de la construction de la nation doivent aussi se fonder sur des arguments moraux et souligner le rôle exemplaire de l'État. Il faut par ailleurs tenir compte de la viabilité politique des approches managériales et morales en prenant en considération les réalités politiques et la répartition existante du pouvoir dans la société. Remarques à l'intention des praticiens Nous nous basons sur une théorie contingente pour démontrer que la bureaucratie représentative a servi de réponse politique et administrative à des problèmes et des enjeux sociaux, politiques et administratifs relativement variables. En analysant ces contingences, notre article aide les bâtisseurs de la nation dans leur recherche d'un concept de bureaucratie représentative adapté aux contextes dans lesquels ils travaillent. Les instruments utilisés pour rendre la bureaucratie représentative doivent correspondre aux conceptions prédominantes de l'État, de la politique et des citoyens.In this article we develop a contingency approach to representative bureaucracy. We argue that representative bureaucracy is a multidimensional and changing concept, and that in the academic and policy debate on representative bureaucracy three different dimensions are intermingled: power, equal opportunities and diversity. These dimensions not only reflect a particular view on the role of the state and the relation between the state and citizens, they also diverge in the motives for making the bureaucracy representative. Even the conception of what representation means can be totally different. We conclude that modern diversity management approaches alone may not contribute to nation-building because these mainly emphasize organizational performance. Approaches to representative bureaucracy in nation-building must also be built on moral arguments and underline the exemplary role of the state. In addition, the political viability of managerial and moral approaches needs to be taken into account through acknowledging political realities and existing distributions of power in society. Points for practitioners Through using a contingency approach we show how representative bureaucracy has been used as a political and administrative answer to quite different social, political and administrative problems and challenges. Through analysing these contingencies, this article contributes to nation-builders' quest for a fitting concept of representative bureaucracy in the contexts in which they are working. The instruments used to make the bureaucracy representative need to be aligned with dominant conceptions of the state, politics, and citizens.
- L'évolution des frontières. Évolutions et risques dans la gestion du contrôle des frontières dans les pays occidentaux - Berry Tholen p. 279-301 On assiste depuis plusieurs décennies à l'apparition d'un nouveau type de réglementation sur l'immigration et de contrôle des frontières en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Dans ce nouveau système de contrôle, on s'intéresse moins à la traversée physique de frontières territoriales qu'au processus dans son ensemble ; des réservations auprès des compagnies aériennes et de l'émission de billets et autres demandes de visa à la surveillance des individus après leur arrivée dans le pays de destination. Ce nouveau mode de contrôle frontalier entraîne une multiplication des frontières, une multiplication des acteurs et une multiplication des données et des technologies.Se pose alors la question suivante : cette nouvelle forme de gestion des frontières dans les pays occidentaux permetelle d'atteindre plus efficacement les objectifs du contrôle frontalier et comporte-t-elle de nouveaux risques (pour les visiteurs/migrants) ? Dans le présent article, je commencerai par présenter un cadre normatif pour évaluer les évolutions en cours dans le contrôle des frontières, en me basant sur des études dans les domaines de la théorie politique et de la philosophie du droit. J'étaierai ensuite mon affirmation selon laquelle un nouveau type de contrôle des frontières voit le jour et donnerai un aperçu des trois multiplications interconnectées. Je présenterai ensuite les conséquences (probables) de ces multiplications au moyen d'observations issues d'études empiriques et juridiques. Enfin, en reliant ces conséquences au cadre normatif, nous pourrons épingler les risques présentés par le système de contrôle des frontières qui voit peu à peu le jour. Remarques à l'intention des praticiens Ces dernières décennies, les pays occidentaux ont introduit de nouvelles mesures de contrôle des frontières, comme de nouvelles technologies et de nouveaux types d'agents occupant de nouvelles fonctions. Globalement, ces nouvelles mesures se traduisent par un nouveau type de gestion du contrôle des frontières au niveau global. Notre analyse de ce phénomène révèle qu'il comporte de nouveaux types de risques et que ces risques ont des chances d'augmenter si l'on continue à développer ce type de gestion dans le même esprit. Cette analyse recommande que l'on se réoriente vers des instruments de contrôle des frontières débouchant sur un type plus global de gestion des risques dans ce domaine.In recent decades we have witnessed the development of a new type of migration regulation and border control in Europe, North America and Australia. In this new system of controls, the focus is less on the physical crossing of territorial borders and more on the process as a whole; from airline reservations, ticketing and visa applications to monitoring individuals after arriving in the country of destination. The developing mode of border control encompasses a multiplication of borders, a multiplication of actors and a multiplication of data and technology. The question arises: Does the new form of border management in Western countries bring forward the aims of border control more effectively and does it entail new risks (for visitors/migrants)? In this article I will first outline a normative framework for evaluating current developments in border control, building on studies in political theory and the philosophy of law. I then substantiate my claim that a new type of border control is developing and present an overview of three interconnected multiplications. Next, using findings from empirical and legal studies, (likely) consequences of the multiplications will be presented. Linking these consequences to the normative framework allows us, finally, to point out risks of the currently developing system of border control. Points for practitioners In recent decades Western countries have introduced new measures of border control, including new technologies and new types of agents in new roles. Together, these new measures make for a new type of global border control management. Our evaluation of this development shows that it entails new types of risks, and that these risks are likely to increase if this type of management develops further along the same lines. This analysis calls for a reorientation on instruments of border control leading to a more encompassing type of risk management in this field.
- « Pas de philosophie, SVP, nous sommes des managers » Management public et bien commun : convergences euro-atlantiques - Claude Rochet p. 303-335 Le management public, en tant que discipline académique, a jusqu'à ce jour, été principalement inspiré par une approche exclusivement managériale et axiologiquement neutre qui ont laissé de côté les grandes questions sur la finalité de la politique publique, celles du bien commun, de la « bonne société » qui était à la base de la philosophie politique classique. Gouverner s'est réduit à « gouvernancer », en se fondant sur le présupposé que les bons moyens – la « bonne gouvernance » - ne pouvaient que mener aux bonnes fins. Cette approche est la traduction de la domination de l'individualisme libéral dominé par le droit et les mécanismes du marché. On assiste, de part et d'autre de l'Atlantique à une convergence des critiques contre ce modèle et à un retour du républicanisme qui met le bien commun comme finalité de l'action publique. Ce débat a été fondateur des démocraties modernes, de l'Angleterre du XVIIe siècle, à la fondation des Etats-Unis et à la tradition républicaine issue de la Révolution française. L'article envisage comment le management public peut se régénérer aux sources de cette tradition pour tisser le lien rompu entre gestion et politique, en envisageant les conséquences sur la formation des managers publics.Public management, as an academic discipline, has been, up to now, inspired by a managerialist approach, axiologically neutral, which cast aside the great questions regarding the ends of public life, those of the common good and of the ‘good life' that were at the very basis of classical political philosophy. Governing has been reduced to ‘governancing', relying on the presupposition that good means automatically leading to good ends. Based on critiques of this drift, we witness on both sides of the Atlantic the renewal of the old republicanism that makes the common good the aim of public administration. This debate has been at the very foundation of the modern democracies since the 17th century in England, to the foundation of the United States and the republican tradition stemming from the French Revolution. This article envisages how public management could rejuvenate itself to mend the broken link between the managerial and the political, putting emphasis on what would be the consequences on the training of public managers.
- La mesure des performances et l'identification des meilleures pratiques - Michiel S. de Vries p. 337-356 Les actuelles méthodes de mesure des performances sont acontextuelles et ne permettent pas de mesurer l'efficacité des politiques. Elles se traduisent généralement par des classements qui mesurent l'ampleur du problème stratégique, mais elles ne révèlent rien de concret sur la qualité des politiques, et elles sont tout aussi inutiles dans l'identification des meilleures pratiques. L'objectif du présent article est de développer et de valider une méthode composite de gestion du rendement – un mélange d'analyse statistique, d'analyse des résidus et d'études de cas – qui tienne compte du contexte stratégique, établisse un lien entre les résultats et les politiques et facilite l'identification systématique des meilleures pratiques. Dans le présent article, nous allons vérifier cette approche dans le cadre de l'un des problèmes mentionnés dans les objectifs du Millénaire pour le développement, à savoir les taux d'alphabétisation. Remarques à l'intention des praticiens Beaucoup de praticiens tentent tant bien que mal de répondre à la question de savoir comment déterminer si les performances répondent ou non aux attentes. Les mesures classiques des performances peuvent donner une idée faussée de cette question. La méthode présentée dans notre article donne sans doute une meilleure idée de la solidité et de l'efficacité des performances que les mesures classiques du rendement. Elle s'adapte à la diversité du contexte et aux circonstances dans lesquelles les politiques ont été produites.Current performance measurement methods are a-contextual and unable to measure the effectiveness of policies. They usually result in rankings that measure the extent of the policy problem, but they fail to reveal anything substantive about the quality of policies, and they are equally unhelpful in the search for best practices. The goal of this article is to further develop and validate a mixed method of performance measurement — a combination of statistical analysis, residue analysis and case study approach — which considers the policy context, relates the outcomes to the policies, and provides guidance in the systematic search for best practices. In this article, this approach will be tested against one of the problems mentioned in the Millennium Development Goals, e.g. literacy rates. Points for practitioners Many practitioners struggle with the question how to determine whether their performance is above or below expectations. Classic performance measures can give a distorted view on this question. Using the method introduced in this article might give a better picture of the robustness and effectiveness of performance than the traditional performance measures. It adapts to the adversity of the context and circumstances in which policies come about.
- Les démarches pour mesurer la performance des administrations européennes locales: une analyse comparative des expériences de réforme en Grande-Bretagne, en France, en Suède et en Allemagne - Sabine Kuhlmann p. 367-372 A l'exemple de la France, de l'Allemagne, de la Suède et de la Grande-Bretagne, pays représentatifs des différentes variantes administratives européennes, l'auteur présente les différents modèles de réformes, les différentes voies de mise en œuvre et les impacts du Performance Measurement à l'échelle locale. L'article s'articule autour de deux axes: les ressemblances et les différences des systèmes de mesure de la performance dans les quatre pays analysés; la mesure des impacts de ces réformes sur l'action administrative grâce aux résultats de recherche empirique. L'analyse et la comparaison des réformes de ces quatre pays ont permis à l'auteur de tirer les conclusions suivantes: une forte culture de la transparence permet une utilisation optimale des réformes locales de mesure et de comparaison de la performance tandis que les démarches obligatoires et hautement standardisées coûtent chères et n'ont pas les effets d'apprentissage souhaités. Remarques pour les praticiens L'étude comparée des quatre pays montre les avantages et les inconvénients des différentes variantes (conception, pilotage et mise en œuvre) du Performance Measurement à l'échelle locale. L'auteur montre que le pilotage (top down versus bottom up; bénévole contre obligatoire), la conception des instruments de mesure, la transparence des informations relatives à la performance ainsi que le soutien ou le déni politique concourent fortement au succès ou à l'échec des démarches de réforme. Dans cette perspective, l'auteur recommande notamment une plus grande utilisation des résultats de mesure de la performance et donc une diminution de la réticence politique et administrative à la transparence.Using the examples of France, Germany, Sweden and Great Britain, countries which represent different models of local government and administration in Europe, the author sets out the different approaches at reform, channels of implementation and the impacts of Performance Measurement at the local level. Based on the results of empirical research, the article focuses on two major themes: the similarities and differences between the performance measurement systems in the four countries on the one hand, and the impacts of these reforms on administrative action on the other hand. The analysis and comparison of the reforms in these four countries have enabled the author to draw the following conclusions: a strong culture of transparency combined with a voluntary approach allow for optimum use of local performance measurement and comparison, while compulsory, highly standardized, top-down imposed procedures are expensive and do not have the desired learning effects. Points for practitioners The comparative study of the four countries demonstrates the advantages and disadvantages of the different variants (design, steering and implementation) of Performance Measurement at the local level. The author shows that steering (top-down versus bottom-up; voluntary versus compulsory), the design of the measurement instruments, the transparency of information relating to performance and political support or rejection contribute greatly to the success or failure of reform procedures. In this context, the author recommends in particular greater use of performance measurement results and therefore a reduction in the political and administrative reticence with regard to transparency.
- Le pouvoir d'incitation et les types d'autorité : vers un modèle de prestation de service public - Dario Barbieri, Domenico Salvatore p. 373-393 De nombreuses recherches ont été menées sur l'efficience et l'efficacité des différents modes de prestation de service et de sous-traitance. Dans le présent article, nous développons un modèle de choix de prestation de service faisant la distinction entre les organisations publiques, privées et à but non lucratif et prenant en compte les caractéristiques du service à offrir. L'économie des coûts de transaction s'intéresse essentiellement aux attributs de la technologie utilisée dans la production et aux investissements nécessaires. Dans notre article, nous intégrons dans ce cadre les considérations relatives à la nature organisationnelle des acteurs participant au processus et observons que les caractéristiques de la structure interne et du mode externe de contrôle social des formes organisationnelles les rendent plus adaptées pour offrir certains services plutôt que d'autres. Le modèle se fonde sur deux dimensions : le pouvoir d'incitation et les types d'autorité. Nous nous baserons sur le débat relatif à la sous-traitance pour examiner les implications du modèle pour la faisabilité et l'efficacité des organisations dans la prestation de service. Remarques à l'intention des praticiens Les politiciens et les gestionnaires publics sont quotidiennement confrontés à la question du choix du meilleur moyen de gérer la prestation de service public. Notre étude vise à faciliter ce processus décisionnel en prenant en considération la nature du service et de l'organisation chargée de l'offrir. Les mesures d'incitation offertes par les différentes structures organisationnelles et les types d'autorité concernés doivent être prises en compte. Notre modèle indique que la présence d'une autorité politique faible ou élevée, de même que la présence d'incitants limités ou importants peuvent amener les organisations à confier la prestation de service à des organisations privées, publiques ou à but non lucratif. Lorsque les incitants sont importants et que l'autorité politique est limitée, la prestation de service doit être privatisée.Substantial research has been conducted concerning the efficiency and efficacy of different modes of public service delivery and contracting out. This article develops a model of service delivery choice taking into account the distinction between public, private and non-profit organizations and the characteristics of the service to be delivered. Transaction Costs Economics has mainly debated the attributes of the technology involved in production and the required investments. In this article, considerations on the organizational nature of the actors participating in the process are added to this framework, pointing out that features of the internal structure and of the external mode of social control of organizational forms make them more suitable for providing certain services rather than others. The model is based on two dimensions: incentives power and authority types. Evidence from the contracting-out debate is used for discussing the implications of the model for the feasibility and efficiency of organizations in the service delivery. Points for practitioners Politicians and public managers daily face the challenge of choosing the best way to manage the delivery of public services to the citizenship. Our research aims at supporting this decisional process, taking into account the nature of the service and of the organization delegated to deliver the service. The incentives provided by different organizational structures and the authority types involved should be considered. Our model suggests that low or high political authority and low- or high-powered incentives can lead to the contractualization to private, public or non-profit organizations. When incentives are high-powered and political authority is low, the service delivery should be privatized
- Contextualiser le sens des réformes du management public : comparaison entre les Pays-Bas et la Corée du Sud - Taco Brandsen, Sunhyuk Kim p. 395-415 Les précédentes études ont démontré que la convergence globale apparente entre les réformes de la gestion publique était trompeuse car il existe des différences de taille dans la façon dont les principes de réforme globaux sont mis en œuvre. Ce n'est pas seulement une question de mise en œuvre, mais aussi d'interprétation. Même lorsque les réformes sont similaires sur le plan des mesures administratives qui sont mises en œuvre, elles peuvent avoir des significations politiques et culturelles très différentes en fonction des relations générales entre l'État et la société dans lesquelles elles s'inscrivent. Les analyses transnationales des réformes doivent par conséquent tenir suffisamment compte de l'évolution historique de la situation de l'État et des relations entre l'État et la société civile. Afin de démontrer cette idée, nous comparons dans cet article les réformes de la gestion publique aux Pays-Bas et en Corée du Sud. Remarques à l'intention des praticiens Même si une comparaison transnationale des réformes de la gestion publique peut être une source d'inspiration, il est essentiel de garder à l'esprit que des réformes similaires peuvent avoir différentes significations en fonction du contexte national et peuvent par conséquent se traduire par des politiques, des programmes et des institutions différents. Pour les praticiens en gestion et en administration publique, cela veut dire qu'avant d'importer des « bonnes » pratiques d'ailleurs, il est impératif d'examiner la manière dont ces pratiques s'inscrivent dans des développements historiques plus larges dans le pays d'origine et dans quelle mesure les conditions dans le pays de destination sont différentes.Previous literature has demonstrated that the apparent global convergence between public management reforms is misleading because there are major differences in how a global paradigm of reform is implemented. This is not only a question of implementation, but also of interpretation. Even when reforms are similar with respect to the administrative measures that are implemented, they can have significantly different political and cultural meanings, depending on the broader state—society relations within which they are embedded. A cross-national analysis of reforms must therefore take sufficient account of the historical development of the position of the state and of state—civil society relations. To demonstrate the point, the article compares public management reforms in the Netherlands and South Korea. Points for practitioners Although cross-national comparison of public management reforms can be a source of inspiration, it is crucial to keep in mind that similar reforms can have different meanings depending on the national context and thus can result in different policies, programmes, and institutions. For practitioners in public management and administration, this implies that, before importing ‘good' practices from elsewhere, it is imperative to assess how those practices were part of broader historical developments in the country of origin and to what extent the conditions within the country of destination are different.