Contenu du sommaire : Les défis de la relation transatlantique
Revue | Politique Américaine |
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Numéro | No 22, décembre 2013 |
Titre du numéro | Les défis de la relation transatlantique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Alexandra de Hoop Scheffer, François Vergniolle de Chantal p. 5-10
- Les grandes lignes du débat sur la sécurité transatlantique - Aaron L. Friedberg, Anne-Claire Lévy p. 11-16 Plus que jamais, les défis géopolitiques actuels exigent une réponse coordonnée de l'alliance atlantique. Cependant, la possibilité d'apporter une telle réponse pourrait être mise à mal par les préoccupations d'ordre intérieur qui limitent les capacités des deux rives de l'Atlantique. Les trajectoires des deux partenaires atlantiques restent donc incertaines. La nature globale de ces défis et des perspectives partagées qui demeurent, pour le moment, floues, devrait encourager le couple transatlantique à s'accorder sur une division des tâches à même de surmonter ces défis multiformes qui sont au cœur de l'ordre libéral international.Framing the Transatlantic Security Discussion
The current geopolitical challenges require, more than ever, a coordinated transatlantic answer. However, the possibility of providing such an answer may be hampered by domestic concerns on both sides of the Atlantic, which make transatlantic trajectories quite uncertain. The very global nature of these challenges and the shared blurred prospects should prod transatlantic partners to agree on a division of labor to handle these multi-faceted issues that lie at the heart of the international liberal order. - La défense en période d'austérité. Implications pour la projection des forces et les stratégies de coopération transatlantiques - Stephen J. Flanagan, Pauline Papa p. 17-26 Les contraintes budgétaires de part et d'autre de l'Atlantique ont considérablement réduit les capacités transatlantiques, alors même que l'instabilité géopolitique actuelle requiert toute l'attention et les ressources des partenaires transatlantiques, et appelle à une coopération accrue. Pourtant, le processus menant à un accord sur des structures et règles communes est un chemin semé d'embûches. Que cela soit au niveau de l'OTAN ou à l'intérieur des frontières de l'Union Européenne, les difficultés à surmonter sont légions. Les structures et règles existantes sont-elles adaptées aux défis posés aux partenaires transatlantiques ?Defense in an Age of Austerity. Implications for Transatlantic Power Projection and Strategic Cooperation. Fiscal constraints on both sides of the Atlantic have drastically reduced transatlantic capabilities, even as continuing geopolitical instability requires attention and resources from the transatlantic partners, and calls for close cooperation. However, it seems that agreeing to common frameworks is laden with difficulties that are difficult to overcome, whether that be at the level of NATO, or within Europe itself. Are existing structures appropriate to answer the current challenges ?
- Pour une nouvelle séquence stratégique transatlantique, en Europe, dans sa périphérie et dans le monde - Michel Foucher, Marina Belney p. 27-39 De nombreuses lacunes entre les États-Unis et l'Europe en matière de pensée stratégique et de projection de puissance restent à combler. Cela a pour conséquence un partenariat transatlantique déséquilibré et insuffisamment équipé pour s'adapter aux nouvelles réalités économiques et à leur corollaire stratégique. Cela signifie aussi que les États-Unis et l'Europe doivent désormais relever un défi majeur, à savoir tenter de synchroniser leurs priorités stratégiques dans un contexte où la combinaison de leurs instruments de politique étrangère et de défense pourrait être décisive pour apporter des réponses aux grands enjeux géopolitiques et économiques.For a New Transatlantic Strategic Sequence : In, Near and Beyond
There are still many gaps to be bridged between the United States and Europe in terms of strategic thinking and national versus global outlook, which leave the transatlantic partners poorly equipped to adapt to new economic realities and their strategic consequences. This means that the United States and Europe now face the challenges of reconciling their strategic priorities in a context where the combination of the powers on both sides could prove instrumental in finding answers to the current geopolitical and economic challenges. - La politique américaine envers la Tunisie : quelle nouvelle approche depuis la révolution ? - Lofti Ben Rejeb p. 41-71 Cet article présente dans une synthèse historique une analyse des relations politiques entre les États-Unis et la Tunisie depuis 1956. La nature de ces relations reposait sur un arrangement -- « le syndrome de la stabilité » -- dans lequel le gouvernement des États-Unis collaborait avec les régimes autocratiques tunisiens pour assurer leur stabilité ainsi que leur alignement sur les intérêts stratégiques américains, tant en politique régionale que mondiale, tout en négligeant les aspirations de la population tunisienne à un État de droit et à la démocratie. L'article dresse la généalogie historique de cet arrangement à travers l'ère de Bourguiba et celle de Ben Ali, et débouche sur un questionnement du nouveau départ dans les relations bilatérales annoncé par Obama à l'heure de la révolution tunisienne.U.S. policy Toward Tunisia : Is There a Shift since the Revolution ?
This article presents in an historical synthesis an analysis of the political relations between the United States and Tunisia since 1956. The nature of those relations was based on an arrangement --“the stability syndrome”-- in which the US government collaborated with Tunisia's autocratic regimes in order to insure their stability as well as their alignment on American strategic interests in regional as much as in global politics while neglecting the Tunisian people's aspirations to democracy and the rule of law. The article draws up the historical genealogy of that arrangement through the Bourguiba era and the Ben Ali era, and leads to a questioning of the new departure in bilateral relations announced by Obama at the advent of the Tunisian revolution.. - Les turpitudes d'un mariage sans amour : une analyse historique et prospective de la relation pakistano-américaine - Adrien Schu p. 73-96 Les États-Unis et le Pakistan traversent actuellement une période de tensions. Ce n'est pas la première : depuis 1947, les relations entre les deux États n'ont cessé de fluctuer. À deux reprises déjà, les États-Unis ont rompu avec le Pakistan, jusqu'à lui imposer des sanctions drastiques, avant de revenir vers lui pour en faire un allié stratégique. Ces changements, souvent disproportionnés, s'expliquent par la persistance de Washington à subordonner sa relation avec le Pakistan à la poursuite d'objectifs propres définis à court terme. Les États-Unis n'ont jamais eu l'intention d'établir une véritable alliance avec le Pakistan, mais ils ont souhaité pouvoir l'instrumentaliser quand leurs intérêts de sécurité le nécessitaient. Ces rapprochements occasionnels, forcés par les événements, tels l'invasion soviétique de l'Afghanistan ou les attentats du 11 septembre 2001, n'ont existé que parce que Washington avait alors besoin de la collaboration d'Islamabad, contre les Soviétiques, puis contre Al-Qaïda. Toutefois, même alliés, les deux États ont toujours conservé des intérêts fondamentalement divergents si ce n'est antagonistes. Les Américains ont constamment ignoré ces divergences, pensant pouvoir acheter l'obéissance d'Islamabad grâce à des milliards de dollars d'aide. L'échec de cette stratégie est aujourd'hui flagrant.The Turpitudes of a Loveless Mariage : An Historical and Prospective Analysis of the U.S.-Pakistan Relation. The United States and Pakistan are currently going through a period of tension. This is not the first time : since 1947, the relationship between the two countries has fluctuated. Twice already, the United States effectively ended its relationship with Pakistan, imposing drastic sanctions, but then returned and made it a strategic ally. Those measures, often disproportionate, can be explained by Washington's persistence in pursuing its own short-term objectives ahead of its longterm relationship with Pakistan. The United States never intended to establish a formal alliance with Pakistan, but wished to use the relationship for its own advantage when needed. The occasional rapprochement was forced by events such as the Soviet invasion of Afghanistan and the 9/11 terrorist attacks, and happened only because Washington needed Islamabad's collaboration against the Soviets and then against Al-Qaeda. However, even as allies, the two states have retained fundamentally divergent, if not antagonistic, interests. The Americans have constantly ignored this disparity between the two countries, believing that they can buy Islamabad's obedience with billions of dollars in aid. The failure of this strategy is now obvious..
- Les modes d'influence des think tanks dans le jeu politique américain - Martin Michelot p. 97-116 En France, les think tanks sont un objet mystérieux et encore difficilement maîtrisé, qui évolue à la limite des mondes politiques et académiques, sans toutefois faire partie à part entière d'un de ces deux mondes. La France commence à peine à s'ouvrir à ces institutions, mais reste encore loin du niveau d'intégration au sein du système politique dont jouissent les multiples think tanks américains. Cette étude s'attachera à expliquer en quoi les think tanks sont un pur produit du système politique américain, système au sein duquel ces institutions se sont développées et aux évolutions desquelles elles se sont adaptées depuis leur création.The influence of Think Tanks in American Politics
The realm of think tanks in the United States, with its deep history and track record of influence in various forms, and its existence at the crossroads of the academic and political spheres, cannot in any way be compared to the development of think tanks in France. Think tanks in France are not integrated in the political system to the same extent its numerous American counterparts have been able to influence policymaking since the onset of the 20th century. This paper will look at explaining how think tanks are a product of the American political system, and how these institutions have developed themselves and adapted to the evolutions of this system since that period of time, thereby ensuring their continued relevance and importance within the system. - Un spectateur ou un décideur ? Le Sénat dans la politique étrangère américaine contemporaine - James M. Scott, Ralph G. Carter, Anne Gaborit p. 117-153 L'approche traditionnelle sur le rôle du Sénat américain a tendance à négliger son rôle dans la politique étrangère des États-Unis en dépit de ses pouvoirs constitutionnels dans ce domaine. Parfois, cette approche conventionnelle, qui fait du Sénat un corps législatif déférent, s'applique ; mais pas dans d'autres cas. Dans le contexte contemporain, la participation du Sénat dans la politique étrangère américaine oscille entre un statut de spectateur et de meneur. Cela exige un cadre d'analyse plus nuancé et complexe afin d'appréhender les différents modes de fonctionnement de l'institution. Cet article établit une approche alternative pour expliquer l'activité, le rôle et l'influence du Sénat sur la politique étrangère américaine contemporaine. Une fois clarifiés la nature et le contexte du Sénat ainsi que les forces et facteurs historiques majeurs déterminant ses activités et ses interactions avec le pouvoir exécutif, l'activité contemporaine du Sénat en politique étrangère devient plus nette : c'est un mélange de consentement, de concurrence et de confrontation.From Spectating to Steering : The Role of the Senate in Contemporary U.S. Foreign Policy
The conventional narrative about the role of the U.S. Senate tends to discount its role in U.S. foreign policy despite its constitutional powers in the foreign affairs arena. At times, conventional wisdom about a deferent legislature applies to the Senate, but in other instances such characterizations are inadequate. In the contemporary context, Senate engagement in U.S. foreign policy ranges from “spectating” to “steering” and demands a more nuanced and sophisticated framework to make sense of the patterns. This analysis establishes an alternative framework with which to explain the activity, role and influence of the U.S. Senate in contemporary U.S. foreign policy. Once the nature and context of the Senate and the broad historical forces and factors shaping its activities and its interactions with the executive branch are understood, contemporary Senate foreign policy activity comes into sharper relief as a combination of compliance, competition, and confrontation. - Le budget fédéral de l'ère Obama : politique de la chaise vide ou de la caisse vide ? - Alix Meyer p. 155-178 Dans le contexte actuel, la politique fiscale américaine paraît briller par son absence. Il s'agit d'un objet scientifique qui doit être reconstruit à partir de bribes législatives souvent contradictoires. Il convient donc d'étudier les difficultés institutionnelles aiguës qui mettent à mal la capacité du pouvoir législatif et exécutif de planifier, contrôler et ordonner la dépense publique. On peut ensuite faire ré-émerger de cet ensemble disparate une trajectoire générale et ainsi comprendre comment, derrière l'apparent dysfonctionnement généralisé, l'État fédéral américain continue de fonctionner.The Federal Budget under Obama : empty chair or empty coffer ?
Is there such a thing as an American fiscal policy ? This paper reviews the collection of various and sometimes contradictory pieces of budget-related legislation to determine whether they coalesce into a coherent - or perhaps incoherent - whole. Beyond the deep institutional fractures that make it difficult for the legislative and the executive branch to plan, control and prioritize public spending and revenues, a general trend could be guessed at - a form of hidden fiscal policy. This approach helps explain how, despite certain obvious dysfunctional features, the federal government continues to operate. - Annexes - p. 179-186
- Livres signalés - p. 187-198