Contenu du sommaire : Les crises du logement en Europe au XXe siècle

Revue Le Mouvement social Mir@bel
Numéro no 245, octobre-décembre 2013
Titre du numéro Les crises du logement en Europe au XXe siècle
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial

  • Construction d'une notion

    • À la recherche de statistiques européennes sur les habitations au XXe siècle - Danièle Voldman p. 17-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Des années 1900 à nos jours, des équipes de statisticiens ont établi des données pour quantifier les différents aspects du monde économique et social. Portant avant tout sur les prix, la main-d'œuvre et la production industrielle et agricole, elles ont abordé la question du logement dans un continuum temporel et réflexif où la notion d'une crise, ou plus précisément d'un problème à résoudre, était un leitmotiv dont l'ampleur restait néanmoins bien difficile à apprécier. Pour les organisations internationales et européennes – la Société des Nations, l'Organisation des Nations Unies et les communautés européennes –, il était nécessaire de disposer de chiffres fiables et homogènes pour comprendre le réel comme pour agir sur le développement et l'amélioration de la vie des populations. Dans tous leurs domaines d'intervention, les experts furent confrontés aux différences des méthodes et des classifications entre les pays membres. De leur labeur est né Eurostat, l'outil indispensable à tous ceux qui travaillent aujourd'hui sur le logement à l'échelle européenne.
      Searching for European statistics on housing in the 20th century
      Teams of statisticians have been collecting data to quantify the various aspects of the economic and social world since the 1900s. These data, which focus primarily on prices, labour, and industrial and agricultural production, have also touched on the subject of housing within a temporal and reflexive continuum, in which the notion of a crisis, or rather of an issue in need of control, was a leitmotiv whose significance remained difficult to appreciate. Reliable and homogeneous figures were indispensable to international and European organisations such as the League of Nations, the United Nations and the European Communities, in order to understand reality and take steps for the improvement of people's living conditions. In all fields of action, experts were confronted with differences in method and classification between member countries. Their efforts led to the creation of Eurostat, an essential tool to all researchers dealing with housing on a European scale.
    • Peut-on mesurer les dimensions de la crise du logement en France (1945-1990) ? Jalons pour un inventaire raisonné des sources quantitatives - Frédéric Saly-Giocanti p. 29-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les crises du logement en France dans les années 1950 à 1990 sont amplement documentées par des sources quantitatives émanant principalement des services statistiques publics. Elles revêtent deux aspects. Le premier renvoie à l'insuffisance de l'offre de logements disponibles. Un effort considérable de construction, principalement de logements sociaux (HLM en particulier), a permis de résorber pour l'essentiel cette crise entre le début des années 1950 et le milieu des années 1960. Mais à partir des années 1970 le non-logement s'est effacé derrière le mal-logement ; des exigences nouvelles en matière de qualité de l'habitat sont apparues. Celle-ci s'est considérablement améliorée. Mais la question du prix de ces améliorations qualitatives et quantitatives est demeurée très sérieuse. Seules des mesures d'aide à la pierre puis d'aide à la personne ont permis de financer un effort considérable de résorption de ces différentes crises du logement sur lesquelles les données de la comptabilité nationale permettent d'avoir une vue d'ensemble.
      Assessing the housing crisis in France (1945-1990)All successive housing crises in France in the period 1950–1990 are profusely documented by quantitative sources, which mostly emanate from national statistics offices. The characteristics of these figures are twofold. Firstly, they refer to the shortage of available housing. A significant construction effort, mainly in the sector of social housing (e.g. housing estates), essentially succeeded in curbing the crisis between the early 1950s and mid-1960s. But from the 1970s onwards, the issue of substandard housing supplanted that of a housing shortage; new standards emerged with respect to the quality of dwellings, which improved significantly. Yet the financial implications of such quantitative and qualitative improvements remained a crucial issue. Only “bricks and mortar” subsidies and subsequent personal allowances succeeded in financing a steadfast effort to resolve the various housing crises of which state-gathered data provide a global view.
  • Les ruraux de l'Europe du Sud à l'assaut des villes

    • Madrid années 1950 : la question des baraques - Charlotte Vorms p. 43-57 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Entre le milieu des années 1950 et le début des années 1960, le logement devient une question politique majeure dans l'Espagne de Franco. L'aggravation bien réelle des conditions d'habitation des Madrilènes, sous la pression de l'exode rural, conduit à un diagnostic de crise. Dans ce contexte, les regards se focalisent sur les bâtiments précaires construits sans permis en périphérie, qu'on appelle les chabolas. L'analyse des archives du Commissariat chargé de l'aménagement de la capitale montre que c'est à la fois du fait de la menace qu'elles représentent pour l'ordre public et parce que l'occupation extensive qu'elles font du foncier est un obstacle à la politique du logement (partie prenante du projet social franquiste de protection des travailleurs) et de relance de la construction. Le phénomène ancien des lotissements pauvres d'auto-construction, dont l'importance s'accroît alors, est ainsi érigé en question sociale de premier plan : le problème des baraques. Celui-ci permet de légitimer une politique du logement interventionniste dont la finalité est à la fois économique, sociale et politique. Les dispositifs créés pour limiter le développement des baraques conduisent alors à la production d'une documentation qui en donne une meilleure connaissance, ouvrant la voie à une politique spécifique de résorption des baraques à partir des années 1960, dans le contexte de l'essor d'un mouvement citadin.
      The shack issue in 1950s Madrid
      Between the mid-1950s and the early 1960s, housing became a major political issue in Franco's Spain. The genuine degradation of living conditions among Madrileños, brought about by rural exodus, prompted the diagnosis of a crisis. In this context, collective attention was drawn to the precarious dwellings erected without building permits in the outskirts of the capital, commonly known as chabolas. Study of archives of the General Directorate of Urban Planning in Madrid shows that this realisation was due, on the one hand, to the effective threat posed by chabolas to public order, and on the other, to the fact that their extensive occupation of land was an obstacle to new housing policies aimed at kick-starting construction (which were key to Franco's social project for the protection of workers). The lasting phenomenon of self-constructed housing in deprived areas, which gradually gained in significance, thus became a foremost social concern – i.e. the shack issue. The latter provided grounds for an interventionist housing policy with a threefold economic, social and political goal. The schemes that were devised to curb the development of shacks led to the production of key documents in understanding the chabolas, thus paving the way for a specific policy of deterrence. This policy succeeded in reducing the number of shack dwellings from the 1960s onwards, within the general context of the emergence of a citizens' movement.
    • Exode rural et crises du logement dans l'Italie des années 1950-1970 - Flavia Cumoli p. 59-69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article traite des crises du logement en Italie après la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1960, période qui marque le début du miracle économique italien. Il s'agit, dans l'immédiat après-guerre, d'une crise quantitative liée aux destructions de la guerre et aux retards de la période fasciste, à la croissance démographique et à l'exode rural considérable, puis d'une crise plus sociale liée aux choix économiques, les aides de l'État accentuant la conduite libérale de la construction. En effet, celle-ci s'est faite d'abord en direction des classes moyennes, abandonnant de facto les couches populaires dans des formes diverses de sous-logement ségrégé aux multiples dénominations. L'article aborde initialement les dimensions du « problème » des logements pour se pencher ensuite sur les espaces de la crise, les quartiers délaissés et les processus de leur relégation, en focalisant l'attention sur trois cas exemplaires : la campagne et les Sassi de Matera, les Borgate de Rome, les Coree de Milan. La dernière partie envisage les luttes urbaines, la place de la question du logement dans les mouvements protestataires de 1968, à un moment où des accusations de détournement de fonds publics étaient portées dans la presse contre des membres du gouvernement.
      Rural exodus and housing crisis in Italy, 1950-1970The present article deals with Italy's housing crises after the Second World War and in the 1960s, which signalled the onset of the Italian “economic miracle.” In the immediate aftermath of the war, the crisis amounted to a housing shortage caused by wartime destruction and social stagnation in the fascist period, demographic growth and a considerable rural exodus. The situation gradually evolved into a social crisis shaped by economic choices, as liberalism was heightened in the construction sector by state subsidies. Construction was effectively targeted at the middle class, so that working class residents were de facto segregated in substandard dwellings known under various designations. Opening with a summary of the many dimensions of the housing problem, the paper explores “crisis spaces,” deprived areas and segregation processes, by focusing on three archetypal case studies: Matera's rural districts and Sassi, Rome's Borgate and Milan's Corre. The article finally tackles urban struggles and the role played by housing issues in the emergence of protest movements from 1968 onwards, as allegations of misappropriation of public funds against the administration began to hit the headlines.
    • Construire contre l'État en République socialiste de Roumanie (1947-1989) - Adriana Diaconu p. 71-82 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La politique de « systématisation » mise en pratique par le régime de Nicolae Ceausescu à partir de 1973 et renforcée dans les années 1980 a provoqué une crise vécue avec acuité par la population et dénoncée de l'intérieur comme à l'étranger. Afin d'éclaircir les origines de cette crise, l'article remonte à l'arrivée des communistes au pouvoir et revient sur leurs premières mesures visant à stimuler la construction de logements par les particuliers, dans une situation de pénurie aggravée par la vitalité démographique et l'exode rural des années 1950. À la suite de cette période durant laquelle l'effort de construction a été assumé en très grande partie par les particuliers, les politiques volontaristes du gouvernement de Nicolae Ceausescu engagent la démolition et la reconstruction massive du parc privé par des entreprises étatiques. Invisibles dans les discours officiels, ces revirements politiques concernant la propriété et l'initiative de construction des particuliers apparaissent comme la cause de la crise « qualitative » provoquée par l'État à partir de 1973. Cette crise de l'habitat pendant la « systématisation » se décline ainsi en interdictions de construire inattendues, en dépossessions de petits propriétaires auparavant encouragés, enfin en restrictions et en déficits de confort caractéristiques d'un logement contraint.
      Building against the state in the Socialist Republic of Romania (1947-1989)The “systematisation” policy implemented under Nicolae Ceausescu's government from 1973 onwards and cemented in the 1980s triggered a crisis that took a heavy toll on the population and was met with as much criticism within the country as without. With the purpose of shedding light on the origins of this crisis, the paper refers back to the coming into power of the communists and the first policies aimed at encouraging private construction, as the housing shortage situation had been aggravated in the 1950s by high demographic vitality and rural exodus. Following a period during which the construction effort was largely carried out by the private sector, the voluntarist policies of Nicolae Ceausescu's government initiated the mass dismantlement and restructuring of the private housing sector by state-owned companies. Despite remaining invisible in official discourse, political shifts on private construction initiatives and ownership appear to have caused the “qualitative” crisis triggered by the Romanian state from 1973 onwards. The housing crisis that emerged during the “systematisation” presented itself in the form of unexpected bans on construction permits, dispossessions of small property-owners (who had previously been supported by the government), and lastly, of restrictions and inadequacies characteristic of “enforced” accommodation.
  • Crise impensée, crise fabriquée

    • Le Gabinete Técnico de Habitação et la réforme du logement social à Lisbonne (1959-1974) - João Pedro Nunes p. 83-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les années 1960, le Gabinete Técnico de Habitação est chargé par la mairie de Lisbonne de mettre en œuvre un vaste programme de logement social. En parallèle avec la planification et la construction des premiers grands ensembles lisboètes, ce bureau élabore un diagnostic statistique sur la pénurie de logements dans la ville. Portant sur les bidonvilles, la sous-location et le surpeuplement des logements, cette enquête lui permet d'énoncer une situation de crise du logement. En analysant cette qualification politique aussi bien que les critiques formulées contre les modes d'action publique de l'Estado Novo, on accède aux catégories et aux contenus qui sont aux sources de la réforme du logement social engagée à la fin de la décennie. L'histoire de cette crise du logement permet d'éclairer les changements observés dans les modes étatiques de gestion du problème du logement à Lisbonne durant les dernières années du régime dictatorial et dans une phase d'urbanisation accélérée.
      The Gabinete Técnico de Habitação and the reform of social housing in Lisbon (1959-1969)In the 1960s, the Lisbon city council gave the Gabinete Técnico de Habitação the responsibility of implementing a vast social housing scheme. Parallel to the planning and construction of Lisbon's first grand-scale housing estates, this technical office drew up a statistical diagnosis of the city's housing shortage. The survey, which focused on shantytowns, subletting practices and overcrowding in housing, enabled the Gabinete to ascertain the existence of a crisis situation in the housing sector. In analysing both the political term of “housing crisis” and the criticism that was levelled against the Estado Novo's lines of policy, we lay out the thought processes and decisions behind the reform of social housing that was initiated towards the end of the decade. The history of this housing crisis sheds light on the various shifts in the way the state addressed the “housing problem” in Lisbon in the last years of the dictatorial regime, when Portugal entered a stage of accelerated urbanisation.
    • L'introuvable crise du logement en RDA (1945-1973). Existe-t-il une spécificité communiste de gestion de la question du logement ? - Jay Rowell p. 97 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En 1945, la pénurie de logements dans la zone d'occupation soviétique de l'Allemagne est catastrophique. Cependant, le rythme de la reconstruction, comme l'intensité du discours sur la crise du logement, sont plus faibles en RDA qu'ailleurs en Europe. L'article cherche à comprendre ce décalage entre la situation objective et la politique poursuivie en mobilisant plusieurs éléments de réponse. Le problème du logement est construit dans les discours comme un héritage du passé capitaliste et national-socialiste et sa résolution prend la forme d'un récit utopique qui permet d'occulter un présent difficile. Ce discours est produit par un groupe d'architectes qui parvient à monopoliser l'expertise et les positions institutionnelles dans le secteur du logement jusqu'aux années 1960. Spécialisés dans l'élaboration des formes architecturales et urbanistiques, les architectes conçoivent le problème du logement comme un problème qualitatif et technique plutôt que quantitatif et social. Enfin, l'article propose une comparaison avec la RFA et examine les pratiques d'attribution de logements pour cerner les pressions et les contradictions dans la gestion de cette ressource rare. Ces transformations contribuent à faire de la « résolution du problème du logement » une priorité politique à partir du début des années 1970.
      Unveiling the housing crisis in the GDR, 1945-1973. To what extent are there distinct communist housing management practices?In 1945, the housing shortage in the Soviet sector of Germany was catastrophic. However, the rate of reconstruction and the intensity of public discourse on the housing crisis were much lower in the GDR than in other European countries. The present article seeks to understand the discrepancy between the objective situation and public policy by looking to a number of elements. The housing problem was constructed in public discourse as the product of a capitalist and national-socialist past and its resolution took the form of a utopian narrative, which aimed at obscuring the present. This line was advocated by a group of architects who succeeded in monopolising expertise and institutional positions in the housing sector until the mid-1960s. Specialised in the elaboration of architectural and urban forms, they regarded housing as a qualitative and technical issue rather than a quantitative and social one. Finally, the article draws a comparison with the FRG and explores housing allocation practices to assess the pressures and contradictions inherent in managing this scarce resource. Evolutions in the former set the groundwork for the elevation of housing to a political priority in the early 1970s.
    • Le logement en République populaire de Pologne : du « déficit » à la « crise » - Lydia Coudroy de Lille p. 109-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les mots « crise » et « logement » sont assez fermement associés dans la langue polonaise depuis les années 1980 : c'est en effet à cette époque que l'accumulation de dysfonctionnements affectant le rythme de la construction et le mode d'attribution des logements, en particulier dans le secteur coopératif, atteint son point culminant. L'article analyse comment le logement a évolué en Pologne pendant le XXe siècle, puis comment et quand la littérature d'expertise, les sciences humaines ainsi que la création audiovisuelle ont contribué à identifier, caractériser et dénoncer la « crise du logement » à la fin de la République populaire de Pologne.
      Housing in the Polish People's Republic: From “deficit” to “crisis”The words “crisis” and “housing” have been closely interconnected in the Polish language since the 1980s, during which the accumulation of impairments affecting the rate of construction and the housing allocation system reached its peak, particularly in the cooperative sector. The present article analyses the evolution of Polish housing in the 20th century; furthermore, it studies how and when expertise literature, social sciences and audio-visual creation contributed to identify, characterise and denounce the “housing crisis” in the post-1989 era.
  • Le logement entre libéralisme et contrôle

    • Libérer le marché ou créer la crise ? : Le logement pendant les années Thatcher, 1979-1990 - Nick Bullock p. 123-135 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article propose un bref tour d'horizon des politiques du logement mises en œuvre au cours des trois mandats de Margaret Thatcher à la tête du gouvernement britannique, de 1979 à 1990. De fait, ces dernières dépassent le seul cadre britannique, car elles permettent d'étudier les premiers signes de l'impact de la doctrine néo-libérale sur la politique du logement au sein d'une grande puissance occidentale. Par ailleurs, cette période voit aussi le rejet du consensus social-démocrate qui jouait depuis la fin de la guerre un rôle crucial dans le processus de détermination des politiques sociales et économiques. De plus, le secteur du logement se trouve plus radicalement bouleversé par l'application de ces nouvelles mesures que d'autres domaines sociaux tels que la santé ou l'éducation. À partir d'une définition de la nouvelle idéologie thatchérienne, l'article retrace l'évolution de la politique du logement sous les trois gouvernements Thatcher. En dépit du revirement ultérieurement opéré sur certains points sous le gouvernement Major, il semble que le Royaume-Uni soit resté durablement marqué par les années Thatcher, dont il ressort plus inégalitaire et démuni pour loger les plus défavorisés. En démantelant le secteur social et en déréglant les secteurs public comme privé du logement, les mesures mises en œuvre par Margaret Thatcher ont drastiquement réduit le stock de logements abordables et augmenté le nombre de sans-abris et de personnes logées dans des conditions précaires.
      Liberating the Market or Creating a Crisis? Housing during the Thatcher Years, 1979-90The article offers a brief summary of housing policy under Margaret Thatcher's three Tory governments that span the years 1979-1990. It argues, first, that these policies are of more than local interest as they represent the first impact of Neo-Liberal ideas on housing policy in a major Western state, and in one where a social democratic consensus, supported by the two major parties, had until then shaped social and economic policy. Second, the article argues that it was housing rather than other major fields of social policy like education or health that was most radically transformed by these new ideas. Opening with a summary of the new Thatcherite ideology, the paper charts the development of policy under her three administrations and concludes that, despite the reversal of some of her policies under the next Tory government under Major, the consequences at the time - and since – of her policies left Britain less equal and the less affluent less well housed. By eroding Britain's social housing sector and deregulating both the public and private sector her policies have greatly reduced the supply of affordable housing and increased the number of homeless and those living in grossly inadequate circumstances.
    • L'encadrement des loyers depuis 1900, une question européenne - Danièle Voldman p. 137-147 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La fixation par les pouvoirs publics d'un prix maximum de vente pour les produits de première nécessité, qu'il s'agisse des denrées alimentaires, des combustibles, des transports et du loyer des habitations, est une revendication ancienne des classes populaires. Cette mesure a été appliquée sous des appellations diverses à travers l'Europe à des moments particuliers de son histoire, soit par choix politique, soit pour contenir une situation sociale explosive, soit encore pour réguler un marché immobilier considéré comme déséquilibré. Les deux temps forts de l'encadrement des loyers par les pouvoirs publics, au cours de la Première Guerre mondiale et pendant le développement des États-providence après 1945, ont été suivis de tentatives pour en finir avec ce dirigisme. En effet, si la mesure était défendue par les réformateurs au nom de la justice sociale, les propriétaires y voyaient une limitation des libertés individuelles et, surtout, les milieux économiques la considéraient comme une aberration contre-productive.
      Rent control since 1900: a European matter
      Government capping of prices for a wide range of essential products such as foodstuffs, fuel, transport and rent, has long been a demand of the working class. Throughout European history, this policy was implemented under various names, either out of political choice or to curb an explosive social situation, or to regulate a housing market regarded as unstable. The two turning points in the history of state regulation of rents, which coincided with the First World War and the development of welfare states after 1945, were followed by various attempts to end state interventionism. Reformers may have advocated such policies in the name of social justice, but landlords regarded them as a restriction on individual liberties, and, above all, they were widely viewed as a counterproductive aberration in the economic sphere.
  • Notes de lectures

  • Informations et initiatives