Contenu du sommaire : Varia
Revue | Géoéconomie |
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Numéro | no 71, août-septembre-octobre 2014 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Pascal Lorot p. 5-6
Apartés
- La Principauté de Monaco : un État aux spécificités utiles à l'Europe - Michel Roger, Pascal Lorot p. 9-16
- Penser la dissuasion de demain - Hervé Morin, Emmanuel Dupuy p. 17-25
- La culture française de l'intelligence - Christian Harbulot p. 27-37 La réforme du renseignement qui a été entamée en France depuis une vingtaine d'années, a modifié la perception des élites à l'égard d'une fonction essentielle dans la gouvernance d'un État. Pour autant, cette réforme ne répond pas à tous les défis du monde actuel. Trois grands sujets sont absents de cette problématique : le rôle du renseignement dans l'accroissement d'une politique de puissance, l'éventualité de l'affaiblissement des États-Unis dans la sécurité du monde occidental, l'importance du contenu dans les rapports de force informationnels générés par le monde immatériel.The intelligence reform which began in France twenty years ago, has changed the way that elites see the intelligence as an essential part of governance. However, this reform does not solve all current challenges. Three main topics are out of the problem : the place of intelligence in the increase of a policy of power, the possible weakening of the United States in the security of the Western world, the strength of the content in the informational power relationship created by the intangible world.
- La perte d'influence de la France sur la scène internationale - Jean-Marc de La Sablière p. 43-57 La France a toujours de nombreux atouts. Elle reste une puissance qui compte malgré un affaiblissement de son poids et de son influence liés à la mondialisation et à l'émergence de nouvelles puissances. La crise économique et financière accélère cependant son déclin car la France a du mal à s'adapter. Sa perte de crédibilité récente en Europe est un signe inquiétant. Le déséquilibre du couple franco-allemand affecte sa capacité à bâtir une « Europe puissance ». Or celle-ci est indispensable pour l'avenir de la France et de l'Europe dans le monde. Le redressement est heureusement possible. Il faut aller au-delà des réformes actuellement prévues. Si ce chemin est pris, ce qui suppose que les Français soient rassemblés, la crédibilité de la France et sa capacité d'agir en Europe et à travers l'Europe seront très vite restaurées.France still has many assets. Despite the adverse effects of globalization it is still a big player.
The economic and financial crisis is nevertheless accelerating its decline. France's inability to accept in- depth reforms is already damaging its credibility, especially in Europe. The special relationship between France and Germany is also affected by France‘s present weakness, jeopardizing the future, for this unique partnership is crucial in transforming Europe into a powerful entity capable of interacting on the same footing with the main powers of the world. Recovery is possible but it will take much more than the current reform plan. In doing so, France would quickly get its credibility and influence back. - Pour une FIFA forte, proactive et régulatrice - Jérôme Champagne, Alexandre Schoepfer p. 59-73
Village global
- L'Afrique face aux nouvelles ambitions de la Russie - Derek Elzein p. 77-88 En dépit d'une instabilité chronique, l'Afrique est un continent convoité par toutes les grandes puissances. Parmi celles-ci, la Russie jouit de nombreux atouts face à la concurrence des autres pays. Historiquement, l'URSS entretenait d'étroites relations avec de nombreux pays du continent africain. Aujourd'hui, les domaines d'activité les plus favorables aux entreprises russes en Afrique sont ceux liés à l'exploitation des matières premières, ainsi que le domaine de l'armement. Si des transferts de technologies aux pays africains s'opèrent parfois, la crainte du terrorisme demeure forte pour les Russes et les Occidentaux. Malgré son implication dans de nombreux projets, visant notamment la maîtrise des ressources naturelles, la Russie n'est de loin pas le plus grand investisseur en Afrique. Enfin la Russie participe également à l'aide au développement, par les canaux de l'ONU et à travers les programmes spécifiques d'aide à l'Afrique. Autant complémentaires que concurrents, les Occidentaux et les Russes se font face en Afrique comme ailleurs.In spite of risks due to instability, Africa is seen as an Eldorado by many countries in the world. Among these, Russia has many advantages compared to other competitors. Historically the USSR had strong ties with many countries of the African continent. Very important projects have been taken by russian companies in Africa and among them, those linked to raw materials and military equipment are the most common. If transfer of technologies happen in favor of some African countries, the fear from terrorism is strong for Russia as it is for many Western countries. Anyhow, even if Russia is more and more active in Africa, it is by far not the largest investor. Russia also acts through the development aid using UN aid programs for Africa. Facing each other, the western countries and Russia are as much partners as they are competitors in Africa and in many other areas of the world.
- L'Égypte vers le renouveau - Mohamed Mostafa Kamal, Jean-François Daguzan p. 89-94
- La crise du gaz de 2014 entre l'Ukraine et la Russie : beaucoup de bruit pour rien ? - Loïc Simonet p. 95-118 Les évènements de la place Maidan ont ouvert une nouvelle crise gazière entre l'Ukraine et la Fédération de Russie, alimentée par l'ampleur de la dette ukrainienne à l'égard de Gazprom, dont Moscou exige désormais le remboursement. La position stratégique de l'Ukraine, premier pays de transit d'hydrocarbures au monde, a de longue date exacerbé les tensions avec la Russie, ce qui a conduit chacun des deux États à s'efforcer de s'affranchir de la sujétion vis-à-vis de son voisin. Quant à l'Union européenne, sa vulnérabilité par rapport au gaz russe l'a incité à faire de l'Ukraine la plate-forme énergétique de l'Europe, au point de susciter l'inquiétude de la Russie. Dans ce contexte, l'ultimatum russe du printemps 2014 a fait craindre une nouvelle interruption des flux gaziers, mais un ensemble de paramètres techniques et politiques devraient heureusement éloigner, au moins à court terme, le spectre d'un nouveau Big Zero aux frontières européennes.Maidan Square's events have opened up a new gas crisis between Ukraine and Russia, fueled by the massive Ukrainian debt to Gazprom, which Moscow is now requiring repayment. The strategic location of Ukraine, the first country in the world for transit of hydrocarbons, has long exacerbated tensions with Russia, bringing both States to endeavor in liberating themselves from each other's enslavement. As for the European Union, its vulnerability to Russian gas has stimulated its efforts to make Ukraine the energy hub of Europe, in a way that has alarmed Moscow. In this context, the Russian ultimatum in Spring 2014 brought fears of a new interruption of gas flows, but a set of technical and policy parameters should hopefully keep aside, at least on the short term, the threat of a new ‘Big Zero'at European borders.
- La géopolitique de l'Asie-Pacifique et l'émergence de la Chine - Tewfik Hamel p. 123-140 Astucieusement, les États-Unis ont célébré la fin de la Guerre froide comme la « fin de l'histoire » et la fin de la géographie. Mais de telle manière qu'aucune théorie ne tient en dehors de la pratique, qu'aucune stratégie ne tient en dehors de la géographie. En d'autres termes, la mondialisation n'a pas détaché les interactions des États de la géographie. Et dans le moment unipolaire, la mondialisation consiste à redéfinir l'ordre international de manière à préserver leur primauté. Et dans cette entreprise hégémonique, certaines régions sont plus critiques que d'autres. La conception américaine de la sécurité nationale, axée sur la centralité stratégique de l'Eurasie, est basée sur des impératifs à la fois géopolitiques et géoéconomiques. Le besoin stratégique de prévenir tout rival de dominer les principaux centres économiques de pouvoir a été couplé à l'impératif politique de projeter le modèle américain. La grande stratégie des États-Unis se résume ainsi à la centralité de leur domination de l'ordre international, le recours au principe de l'ouverture intégrationniste du reste monde, l'entretien de leur supériorité militaire, l'extension de leur engagement international et la vitalité de leur leadership mondial. Aujourd'hui, s'il y a une région où le projet américain risque de pâtir c'est bien dans l'Asie-Pacifique.The United States smartly celebrated the end of the Cold War as the ‘end of history' and as geography. In such a way that no theory stands outside practice, no strategy stands outside geography. Globalization, in other words, has not detached the interactions of states from geography. From the point of view of the United States, the Globalization is redefining the international order to preserve its dominion. In this hegemonic scheme, some regions are more critical than others. The U.S. conception of national security, focusing on the strategic centrality of Eurasia, is based on the requirements of both geopolitics and geo-economics. The strategic need to prevent any rival to dominate the main economic centers of power was combined with the political priority to transmit the American model. The U.S. Grand Strategy comes down to the centrality of the American hegemony in world order, resorting to the principle of integrationist opening of the rest of the world, maintaining of U.S. military superiority, expanding of U.S. international commitment and revitalising of U.S. global leadership. Today, if there is a region where the U.S. plan may suffer, it is Pacific Asia.
- Le corridor énergétique Sud après l'échec du projet Nabucco - François Campagnola p. 141-147 Longtemps, le projet Nabucco fut au cœur de la construction d'un corridor énergétique sud reliant les ressources de la Caspienne à l'Europe sans transit par la Russie. L'enjeu en était énergétique et géostratégique à la fois. L'échec de ce projet constitue certainement une victoire russe sans pour autant signifier la mort du corridor énergétique sud ni l'évincement de la Turquie comme plaque-tournante gazière au sud de l'Europe.For years, the Nabucco project has been at the centre of the south European energetic corridor, connecting energy ressources of the Caspian region to European countries without transit through Russia. There were both energetic and geostrategic stakes. The failure of this project is certainly a success for Russia but doesn't imply the end of a south energetic corridor ambition nor the rejection of Turkey as gas backbone in Southern Europe
- L'Afrique face aux nouvelles ambitions de la Russie - Derek Elzein p. 77-88
Horizons eurasiatiques
- La Russie et l'espace eurasiatique - Pascal Marchand p. 151-166 Dans les années 1990, les essais d'union politique entre Russie et Biélorussie ont échoué. Le but de Moscou aujourd'hui est de fonder une zone de libre échange, pour favoriser le développement économique de ses membres. Pour renforcer son poids politique, Moscou compte sur sa diplomatie et son action au sein du club des BRICS. La tension actuelle entre pays occidentaux et Russie favorise la cimentation de ce groupe.In the 90's, attempts for a political union Russia-Bielorussia failed. Nowadays, Moscow's first priority is to build a free exchange zone, in order to promote economical development of members. To reinforce his political strength Moscow is using his global diplomacy and his influence in the BRICS association. The present tension opposing western governments and Russia is a chance to consolidate this group.
- L'Union économique eurasiatique : une intégration au prisme de la Russie - Julien Vercueil p. 167-184 L'Union économique eurasiatique est un projet réactivé par la Russie à la fin des années 2000. Il vise à constituer un grand marché par l'intégration de certaines ex-républiques de l'URSS, avec pour objectif de reconstituer une capacité industrielle et d'innovation qui soit compétitive à l'échelle mondiale. Mais derrière l'ambition industrielle de la Russie, les objectifs des partenaires actuels et potentiels divergent. En outre, les conditions institutionnelles de l'édification de cette Union la fragilisent. Par conséquent, les perspectives d'une intégration économique régionale réelle, qui serait nécessaire, restent floues.The project of Eurasian Economic Union has been reactivated by Russia at the end of the last decade. Its aim is to build a vast market by integrating several ex-republics of the Soviet Union, paving the way for the rebuilding of a competitive and innovative industrial capacity. But behind the industrial ambition of Russia, actual and potential member's objectives may be divergent. Moreover, the institutional conditions of the constitution of this Economic Union undermine it. Consequently, the perspective of a real regional economic integration - that would be necessary - remains unclear.
- Le Kazakhstan, puissance régionale émergée ou puissance mondiale en développement ? - Jérôme Pasinetti, Mathieu Boulègue, Élena Pavlova p. 189-201 Deux décennies après son indépendance, la République du Kazakhstan est aujourd'hui une puissance régionale stable qui cherche à s'émanciper du giron de ses grands voisins russes et chinois par l'intermédiaire d'une politique étrangère multi-vectorielle axée sur l'équilibre stratégique ainsi que développer une identité nationale propre tout en sortant de l'image d'un pays postsoviétique. L'organisation de l'Exposition internationale à Astana en 2017 en est d'ailleurs la parfaite illustration, outil majeur de promotion du soft power national afin d'y attirer les investissements nécessaires à la modernisation de l'État. Par ce biais, le Kazakhstan se positionne aujourd'hui comme un pays moteur de la région centrasiatique et une puissance internationale en développement.Two decades after reaching independence, the Republic of Kazakhstan has become a stable regional power seeking to emancipate itself from the everlooming influence of its powerful Russian and Chinese neighbours. Astana fulfils this goal through a multi-vector foreign policy based on strategic balance as well as the development of a national identity, all the while moving away from the lingering image of a post-Soviet country. In this, the organisation of the International Expo in Astana in 2017 is the perfect illustration, as it represents a milestone in the promotion of the national soft power in order to attract much-needed international investments to modernise the state. Through this, Kazakhstan nowadays positions itself as a leading country within the Central Asian region as well as an international power under development.
- La Russie et l'espace eurasiatique - Pascal Marchand p. 151-166
Lu
- Lu - p. 205-227