Contenu du sommaire : Les droits reproductifs 20 ans après le Caire
Revue | Autrepart |
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Numéro | no 70, 2014 |
Titre du numéro | Les droits reproductifs 20 ans après le Caire |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Controverses autour des droits reproductifs et sexuels - Arlette Gautier, Chrystelle Grenier-Torres p. 3-21
- Quelle reconnaissance des droits sexuels et reproductifs au Chili et en Colombie ? - Fabiola Miranda-Pérez, Angélica Gómez-Medina p. 23-39 Nous nous proposons de réfléchir sur le lien établi entre les droits sexuels et reproductifs et la santé dans les contextes chilien et colombien. Il s'agit de se demander si, dans ces deux systèmes de santé qui se caractérisent par l'existence de fortes inégalités sociales, la notion de droits reproductifs et sexuels permet l'exercice d'une citoyenneté autonome, ou bien si elle opère comme un instrument du gouvernement des corps et de la reproduction venant accroître les rapports de pouvoir, de classe, de genre, de race, ainsi que les rapports Nord-Sud. Nous présentons des données autour du pouvoir médical exercé par des fonctionnaires professionnels de la santé, et des acteurs institutionnels qui, au sein de ces deux pays, véhiculent des discours sur les droits sexuels et reproductifs définis par leurs propres croyances et représentations du monde.How far are sexual and reproductive rights recognised in Chile and Colombia ?
This article considers the link between sexual and reproductive rights and health in the Chilean and Colombian contexts. Within these two health systems characterized by strong social inequalities, we investigate whether the notion of sexual rights allows for the exercise of autonomous citizenship, or if it rather operates as an instrument of the government of bodies and reproduction, serving to reinforce relations of power, class, gender, and race, as well as North/South relations. We focus on medical power as wielded by state health professionals and institutional actors who, in both these countries, promote discourses on sexual and reproductive rights which are defined by their own beliefs and representations of the world. - La politique de planification familiale au Sénégal : approche sanitaire et conflits de norme - Josephine Diallo p. 41-55 Donner ou refuser la contraception ? Le personnel de santé assure un rôle clé dans la délivrance des méthodes contraceptives et se voit en même temps confronté à une multitude de normes. Se basant sur une recherche de terrain à Dakar, cet article s'interroge sur le rôle de l'orientation de la politique contraceptive sénégalaise dans la gestion du carrefour normatif par le prestataire. Si le prisme sanitaire de la politique a pu légitimer un recours à la technologie pour un espacement des naissances, l'absence de toute notion de droit encourage le prestataire à agir comme filtre des demandes contraceptives. Nous argumentons que le prestataire ne se réfère pas automatiquement aux normes socioculturelles et religieuses. En s'appuyant sur la norme médicale forgée par la politique, il est parfois même prêt à aller à leur encontre. L'article vise à interroger le mythe de l'impuissance politique devant l'environnement socioculturel et tente d'ouvrir des pistes pour une recherche engagée.Senegalese family planning policy : public health approach and norm conflicts
To give or to deny contraception ? Healthcare workers assume a key role in the distribution of contraception. At the same time they are confronted with multiple norms. Based on field research in Dakar, this article asks how the orientation of Senegalese contraception policy influences the healthcare worker in the way he or she manages the intersection of norms. Although the public health focus has legitimized the use of technology for the spacing of births, the absence of a rights dimension encourages health personnel to filter demands for contraception. We argue that health personnel do not automatically refer to sociocultural and religious norms but, drawing instead on the medical norm forged by policy, are sometimes even prepared to go against them. This article aims to challenge the myth of the state's powerlessness vis-à-vis the sociocultural environment and seeks to open perspectives for advocacy research. - Politique de planification familiale au Cameroun : quelle place pour les jeunes ? - Josiane Ngo Mayack p. 57-71 Au Cameroun, les jeunes de 15-24 ans représentent une tranche de la population particulièrement exposée aux risques liés à l'activité sexuelle. La sexualité et la fécondité précoces, la pratique d'avortements clandestins, l'exposition au VIH-SIDA fragilisent la santé de cette sous-population. À partir d'une analyse des choix politiques et programmatiques effectués par les décideurs politiques, cet article questionne la prise en compte des besoins de santé sexuelle et reproductive des jeunes au Cameroun. La situation est telle que les réponses politiques, les mentalités et les comportements en matière de sexualité et de fécondité évoluent à des rythmes différents.What provision is made for young people within family planning policy in Cameroon ?
Young people aged 15-24 years are at risk of unsafe sex in Cameroon. Early sex and childbearing, clandestine abortion, and the risk of HIV-AIDS infection are all threats to their health. This article reviews political and programmatic choices made by decision makers in this field and seeks to analyse how the sexual and reproductive health needs of young people are taken into account within family planning policy. The context is such that policies, mentalities and behaviours regarding sexuality and fertility evolve at different rates. - L'avortement en Argentine : politique, religion et droits humains - Karina Felitti p. 73-90 En 2010, l'Argentine a reconnu le mariage entre des personnes de même sexe et deux ans plus tard, elle a approuvé une loi d'identité de genre qui donne des droits aux transgenres sans les médicaliser. Ces nouvelles normes s'inscrivent dans un processus de démocratisation et d'élargissement de la citoyenneté qui cependant, ne s'est pas étendu à l'avortement. Malgré les revendications sociales et les actions militantes, l'avortement reste illégal, sauf quelques cas spécifiques et, dans la pratique, restrictifs. Cet article analyse le débat sur les propositions de légalisation en s'intéressant à trois acteurs : l'État, les militants religieux et le mouvement féministe, à partir d'une perspective historique sur la longue durée. Chaque interprétation de l'avortement comme limite pour le développement, comme crime contre l'humanité ou comme droit des femmes, relève de politiques nationales et internationales, de doctrines religieuses, des mémoires de la répression, de discours et pratiques féministes ainsi que de différentes formes d'appréhension et de mise en œuvre des droits humains.Abortion in Argentina : politics, religion and human rights
In 2010, Argentina recognized same sex marriage, and two years later passed a Gender identity law that gave rights to transgender identities. These laws are part of a process of democratization and expansion of citizenship that has however not yet extended to abortion. Despite social demand and activist action, abortion is illegal apart from certain exceptions that are in practice very restrictive. This paper analyses the current debate over the legalization of abortion focusing on three actors : the state, religious activists, and the feminist movement, situating their interventions within a long-term historical perspective. Every interpretation of abortion – as a limit to development, a crime against humanity, or as a woman's human right – refers to national and international population policies, religious doctrines, memories of repression, feminist discourses and practices, and different ways of understanding and enforcing human rights. - La conciliation, une procédure locale de contournement d'une norme juridique : l'expérience des droits reproductifs autour de l'avortement au Cameroun - Noël Solange Ngo Yebga p. 91-107 Les droits reproductifs ont suscité un intérêt certain au niveau international depuis la décennie 1990. Avec la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire en 1994, il a surtout été question de garantir, d'assurer et de protéger les droits liés à la reproduction de tous les individus, surtout les femmes et à l'avortement médicalisé (en termes d'accès aux services, aux conseils ou aux informations, par exemple) si la loi l'autorise. Bien que ces recommandations fournissent un cadre d'intervention, leur mise en œuvre par les institutions locales ou leurs représentants est confrontée à des difficultés de terrain. C'est à travers le cas du Cameroun que nous allons illustrer le décalage entre les recommandations et leur mise en œuvre, notamment en matière d'avortement, pratique fortement encadrée dans ce pays. Le recours à une procédure locale (ici la conciliation) dans le cas de l'avortement par des responsables des services judiciaires, bien que non indiquée par le code pénal camerounais, traduit la difficulté de mise en œuvre des recommandations relatives aux droits reproductifs et à la protection des droits reproductifs des femmes à l'échelle locale.Conciliation, the circumventing a legal standard at the local level : the experience of reproductive rights around abortion in Cameroon. Since the 1990s, international interest has been aroused concerning reproductive rights. The international Conference on population and development held in Cairo in 1994, has emphasized guaranteeing, ensuring, and protecting rights linked with reproduction for all individuals, especially women, and with the right to medical abortion when permitted by law, for instance in cases of sexual abuse, rape, or incest. Although these recommendations provide a framework for intervention, their implementation by local organisations or by their representatives meets practical difficulties. Using Cameroon as a case study, I illustrate the gap between the recommendations and their implementation, particularly in terms of abortion, a practice strictly controlled in this country. Resorting to a local procedure (here conciliation) by legal officials in the case of abortion, although not specified by the Cameroonian penal code, reflects the difficulty of implementing recommendations concerning reproductive rights and protecting women's reproductive rights at local level.
- L'avortement volontaire au Burkina Faso : quand les réponses techniques permettent d'éviter de traiter un problème social - Fatoumata Ouattara, Katerini Tagmatarchi Storeng p. 109-123 Au Burkina Faso comme dans de nombreux autres pays africains, l'avortement provoqué se caractérise par une réprobation sociale et une restriction légale. Cependant, l'avortement non médicalisé est un problème de santé publique majeur qui constitue l'une des causes principales de la mortalité maternelle. Non seulement il est dramatique pour les femmes concernées et pour les travailleurs de la santé en contact avec elles, mais les acteurs de la sphère institutionnelle sont également confrontés à sa nature multidimensionnelle : problème de santé publique, question juridique, politique et sociale.À partir d'entretiens semi-directifs approfondis avec des responsables du ministère de la Santé, d'organisations non gouvernementales (nationales et internationales) et d'organisations multilatérales impliquées sur cette question, nous proposons ici une anthropologie politique de l'avortement au Burkina Faso.Nous montrerons comment une politique axée sur les soins post-avortement – traitement des conséquences médicales de l'avortement pratiqué dans des situations où la sécurité n'est pas assurée – est la principale réponse du gouvernement burkinabè par rapport à ce type d'avortement, considéré d'un point de vue médical comme étant avortement à risque. Notre analyse révèle en quoi l'adhésion des acteurs politiques nationaux aux normes sociales et religieuses influence le caractère avant tout technique de la réponse à ce problème. L'approche technique, justifiée dans la lutte contre la mortalité maternelle intra-hospitalière, se fait aux dépens d'un traitement de l'avortement en tant que problème de politique de santé publique. Cette analyse met en évidence la manière dont cette position de principe a émergé des rencontres entre les acteurs du ministère de la Santé et des organisations internationales agissant sous l'emprise des normes sanitaires à l'échelle mondiale, ainsi que de l'incertitude des positionnements des principaux décideurs.Induced abortion in Burkina Faso : how technical responses prevent a social issue from being addressed. As in many other African countries, induced abortion in Burkina Faso is characterized by social stigma and legal restriction. At the same time, induced abortion is frequent, and unsafe abortions constitute a major public health problem and an important cause of maternal mortality. Not only is it dramatic for the women involved and for the health workers who come into contact with them, but actors in the institutional sphere must also manage the multidimensional nature of abortion as a public health, legal, political and social issue. Based on semi-structured in-depth interviews with officials from the ministry of Health, non-governmental organizations (both national and international), and multilateral organizations, we develop a political anthropology of abortion in Burkina Faso. This article focuses on how the Burkinabe state emphasizes post-abortion care (dealing with the consequences of unsafe abortion) at the expense of the question of abortion per se. We analyse the different levels of national policy-making relating to abortion in order to highlight how abortion is dealt with in multiple spaces of institutional decision-making. Our analysis reveals how policy actors are at an impasse, caught between their adherences to social and religious norms on the one hand, and, on the other, the technical actions required by post-abortion care, which disrupt these norms. Taking into account the perspectives of actors in relation to both their institutional functions and their personal trajectories helps us to understand the articulation of a major public health issue within the public sphere.
- Les droits individuels face aux politiques de population. Regard sur trois pays africains : Bénin, Madagascar, Maroc - Bénédicte Gastineau, Agnès Adjamagbo p. 125-142 La maîtrise de la croissance démographique des pays africains connait un regain d'intérêt ces dernières années dans les sphères politiques et scientifiques. S'il s'agit toujours de préserver la santé des mères et des enfants, d'autres enjeux, environnementaux ou climatiques, sont désormais invoqués pour justifier ce regain d'intérêt. Aujourd'hui encore, la régulation de la fécondité s'impose dans les politiques de population comme la principale stratégie d'action. Alors que des avancées importantes en matière de reconnaissance des droits reproductifs individuels ont été faites au début des années 1990 lors de la conférence du Caire notamment, ceux-ci parviennent difficilement à s'imposer dans les pratiques. La planification familiale reste un moyen de ralentissement de la croissance démographique mais n'est, dans les faits, jamais reconnue comme un droit individuel à part entière. L'examen des itinéraires de trois pays africains (Bénin, Madagascar et Maroc) en matière de politique de population montre que l'efficacité relative de ces politiques est souvent représentative de l'incapacité des états à faire passer les droits individuels devant les logiques macroéconomiques de développement.Individual rights vs population policies. Reflections on three African countries : Benin, Madagascar, Morocco. Renewed interest in the demographic growth of African countries is evident in political and academic spheres. While the protection of mothers' and children's health is always cited as an objective, other environmental or climate issues are now used to justify this renewed interest. Regulation of fertility is still prioritised as the main strategy within population policies. While significant strides in the recognition of individual reproductive rights were made at the beginning of the 1990s – at the Cairo conference, for instance – these rights are hardly applied in practice. Family planning remains a way of slowing population growth but is in fact never recognized as a full individual right. The examination of three African countries' population policy (Benin, Madagascar and Morocco) shows that the relative efficiency of these policies is often representative of the inability of states to put individual rights before the macroeconomic logic of development.
- L'accouchement par césarienne, un risque pour les droits reproductifs ? - Carole Brugeilles p. 143-164 La possibilité d'accoucher par césarienne est souvent associée à l'amélioration de la santé de la reproduction et au respect des droits qui lui sont associés. Dans les pays du Sud, elle est rarement pratiquée dans certains contextes, ce qui est préjudiciable à la santé et ne garantit pas les droits reproductifs, alors que dans d'autres, sa fréquence élevée suscite des controverses. Cet article propose de discuter les relations complexes de l'accouchement par césarienne avec la santé et les droits reproductifs. L'utilisation massive de la césarienne représente-t-elle une limite à la santé reproductive et une entrave à l'exercice des droits reproductifs ? L'analyse est fondée sur une synthèse bibliographique de références principalement médicales, épidémiologiques et de santé publique, les sciences sociales étant relativement en retrait sur cette question. Une attention particulière est portée à l'Amérique latine, sous-continent très concerné par « l'épidémie de césariennes ».Caesarean delivery, a risk for reproductive rights ?
Caesarean section is often associated with improved reproductive health and the rights associated with it. In developing countries, it is seldom practised in certain contexts, placing women's health at risk and depriving them of their reproductive rights ; while in others its high frequency is controversial. This article discusses the complex relationship between caesarean delivery and health and reproductive rights. Is the widespread use of caesarean section a limit to reproductive health and an impediment to the exercise of reproductive rights ? The analysis is based primarily on a review of the medical, epidemiological and public health literature, as this issue has rarely been addressed in the social sciences. The article focuses on the Latin American subcontinent, which is particularly concerned by the “epidemic of caesarean sections”. - Contraception et stérilisation des jeunes femmes au Brésil - Cristiane Da Silva Cabral p. 165-183 Au Brésil, la situation démographique actuelle est marquée par une fécondité précoce. La stérilisation des femmes est souvent désignée comme la cause et la conséquence de ce scénario. L'objectif de cet article est de comprendre « le choix » de la stérilisation volontaire ainsi que ses liens avec la sexualité. Nous avons réalisé une étude qualitative afin d'analyser, au travers de trajectoires biographiques, les parcours contraceptifs des jeunes femmes ayant fait une ligature des trompes. Prévenir la grossesse n'est pas la seule motivation du choix de cette méthode contraceptive. Dans certaines biographies, la stérilisation représente une stratégie visant à stabiliser un itinéraire reproductif souvent marqué par une certaine irrégularité dans l'utilisation des méthodes contraceptives. Chez d'autres femmes, elle est liée à une plus grande autonomie dans la sphère sexuelle ou à une tentative de discipliner leurs corps. L'illégalité de l'avortement et les conditions d'accès à la stérilisation féminine sont les marques d'un contrôle du corps féminin et révèlent le conflit politique et idéologique existant autour de deux actes – avortement et stérilisation féminine – qui sont loin d'être uniquement biologiques.Contraception and sterilization of young women in Brazil
The demographic situation in Brazil is characterised by early parenthood. Sterilization of women is often referred to as the cause and the product of this scenario. This article takes a biographical trajectory approach to examine the contraceptive pathways of young women with tubal ligation. Preventing pregnancy is not the only reason for choosing this contraceptive method. In some women's lives, sterilization is a strategy for stabilizing a reproductive trajectory often marked by a certain irregularity in the use of contraceptive methods. For others, it is related to greater autonomy in the sexual sphere, or to an attempt to discipline their bodies. The current situation, in which abortion is illegal and there are conditions for accessing female sterilization, demonstrates how female bodies are controlled and reveals the political and ideological battle around acts that are not solely biological. - Surrogacy from a reproductive rights perspective : the case of India - Virginie Rozée Gomez, Sayeed Unisa p. 185-203 La gestation pour autrui, comme nouvelle technique de reproduction, est une pratique de plus en plus utilisée et un sujet d'actualité particulièrement discuté sur la scène transnationale. Elle fait l'objet de nombreuses controverses car elle induit désormais des relations complexes entre des populations riches du Nord et des populations plus vulnérables du Sud. La littérature à ce sujet aborde essentiellement les aspects éthiques, médicaux et familiaux de la pratique dans les pays occidentaux. Les études sur la gestation pour autrui dans les pays du Sud sont plus rares. L'objectif de l'article est ainsi d'analyser la gestation pour autrui dans le Sud depuis la perspective des droits reproductifs : si l'on se réfère aux définitions rédigées au Caire et à Beijing, la gestation pour autrui peut-elle être analysée comme un droit reproductif ? L'Inde est un cas intéressant pour une telle analyse car le pays est devenu un leader international en matière de gestation pour autrui. La question de cette pratique en Inde est discutée à partir de trois études de terrain basées sur des entretiens menés auprès de gestatrices : les études de A. Pande à Ahmedabad (2006-2008), de S. Saravanan au Gujarat (2009) et de S. Rudrappa au Bangalore (2011-2012).Surrogacy as a new reproductive technology is a growing practice and a burning issue on the transnational scene. The question of its legitimacy gives rise to new controversies since it creates complex relationships between rich people from the North and vulnerable women from the South. However, the literature in this area essentially tackles ethical, medical, and family issues in Western countries. Very little is known about Southern countries due to the paucity of empirical studies focusing on them. The objective of this article is to analyse surrogacy in the South from the perspective of reproductive rights : in reference to the definitions drawn up in Cairo and Beijing, can surrogacy be analysed as a reproductive right ? India is a special case of interest as it has become an international leader in relation to surrogacy. This article draws on data, including interviews with surrogates, from the fieldwork conducted by Pande in Ahmadabad (2006-2008), Saravanan in Gujarat (2009), and Rudrappa in Bangalore (2011-2012) to discuss issues of surrogacy in India.
- Notes de lecture - p. 205-208