Contenu du sommaire : Les nouvelles modalités d'accès à l'emploi des jeunes.

L'auteur fait le point sur l'évolution des conditions d'accès à l'emploi des jeunes en France et dans quelques autres pays de l'Europe des 15. La France n'apparaît pas particulièrement bien placée dans la comparaison de la situation des jeunes qui sont déjà présents sur le marché du travail, mais elle a choisi, avec d'autres pays de l'Europe du sud, une stratégie qui consiste surtout à prolonger la période de formation, retardant ainsi l'entrée sur le marché du travail et élevant le niveau moyen de formation. Dans ce contexte, l'écart semble s'accroître entre deux catégories de jeunes : ceux qui peuvent bénéficier de cette politique du •tout formation ”, ceux qui en sont exclus. De fait, le diplôme apparaît comme un critère de plus en plus discriminant dans la réussite des parcours professionnels des jeunes. En conclusion, l'auteur met en garde contre la confusion qui est parfois entretenue, au nom d'une défense globale de la "jeunesse", entre des catégories dont les destins n'ont rien de commun.

«Plan emplois jeunes», «programme TRACE» (TRajet d'ACcès à l'Emploi), «lutte contre l'exclusion...» : cet article présente les nouvelles modalités d'action, les intentions et les dispositifs à grande échelle, que le gouvernement français met en place pour lutter contre le chômage des jeunes. L'objectif est de plusieurs centaines de milliers d'embauches solides et structurantes d'ici l'an 2000, dont 110 000 s'adressant aux jeunes les plus en difficultés, sans qualification, issus souvent de quartiers sensibles. Il s'agit d'un point réalisé une année après le démarrage de la nouvelle politique en faveur des emplois jeunes. Il n'est plus acceptable qu'un jeune débute sa vie d'adulte par le chômage et l'inactivité

Partant de l'idée qu'il est de plus en plus difficile de dire ce qu'est l'insertion professionnelle, la stabilisation dans l'emploi, la précarité, ou l'exclusion, l'auteur cherche à comprendre les significations que les jeunes eux-mêmes accordent à leurs expériences d'entrée dans la vie active. En s'appuyant sur des entretiens biographiques il identifie quatre manières de raconter son insertion professionnelle, correspondant à quatre conceptions de ce qu'est le «vrai travail». Ces systèmes de croyances professionnelles, fortement intériorisés et argumentés dans les récits des jeunes, témoignent de la confrontation à des normes d'emploi en profonde transformation.

S'il apparaît assez simple de dispenser des formations techniques permettant l'acquisition de qualifications professionnelles, qu'en est-il de l'acquisition de •savoir être ”, ces •qualifications sociales •faites de comportements sociaux et de compétences humaines aussi diverses que la confiance en soi, la motivation, l'adaptabilité, au moins autant demandées par des employeurs ? Peut-on les enseigner ? L'expérience du Danemark, développée au sein des écoles de production, éclaire les pratiques pédagogiques possibles pour développer des •life skills ”, des •compétences de vie •qui pourraient très valablement être transférées en France.

L'insertion par l'économique, qui, au travers de ses nombreux dispositifs, concerne près de 200 000 personnes en France, constitue l'une des réponses particulièrement adaptées pour les jeunes les plus en difficulté. En effet, en leur proposant des contrats de travail et des parcours d'insertion dans des structures très proches dans leur conception et leurs organisations du monde du travail, elle leur permet de s'inscrire dans un processus dynamique de requalification sociale et professionnelle où leur investissement personnel et la valorisation de leur •savoir être •sont prioritairement mobilisés.

Actuellement, l'entrée dans la vie active constitue l'une des préoccupations majeures de la sphère privé que représente la famille dont l'écho résonne dans les politiques publiques en faveur de l'accès à l'emploi des jeunes. Mais comment des jeunes encore peu expérimentés se positionnent face à un marché de l'emploi en pleine mutation ? Que vont-ils entreprendre afin de favoriser leur insertion professionnelle ? Ontils tous la possibilité d'engager de telles démarches ? Selon les situations et les expériences accumulées, les modalités d'accès à l'emploi diffèrent. La persévérance par la qualification, l'indécision entre le monde du travail et le milieu associatif et le fatalisme envers le monde professionnel sont trois figures de jeunes dont l'objectif est de "s'en sortir ".

L'apprentissage apparaît comme un laboratoire d'analyse aux croisements de l'école et de l'entreprise, de l'éducation et du travail. S'interroger sur les fonctions qu'occupe cette formation dans les grandes entreprises, sur les populations de jeunes concernés mène à se questionner sur l'évolution des modalités d'accès à l'emploi. Tandis que l'apprentissage se révèle un bon miroir de l'évolution de la formation, des politiques d'emplois menées par les pouvoirs publics, sur les pratiques des grandes entreprises et sur la façon dont elles sélectionnent la main d'oeuvre et gèrent la mise au travail.

La précarité et un intense chômage d'insertion ont présidé à la constitution d'un long "sas" de transition entre formation initiale et emploi que sont obligés d'emprunter désormais la plupart des jeunes. Mais, dans les années quatre-vingtdix, ces conditions réservées aux jeunes contaminent tous les salariés, aggravant la crise de l'emploi et les blocages systémiques. L'aspiration puissante des jeunes de plus en plus cultivés à une mobilité ascensionnelle dans la sécurité de l'emploi et à une mutation du contenu et du statut social du travail, en lien avec les débuts de la révolution informationnelle, constitue un tremplin pour des réformes très profondes.

Notre société maîtrise ses pauvres. Elle les relègue dans ses banlieues, les enferme dans les labyrinthes de ses services sociaux, tente de les exclure du paysage urbain. Les soupes populaires, dans l'espace public, sont un sas officiel entre la marge et la normalité où elle les accueille, les nourrit, les regarde...

Comparer les débats du XIXe siècle sur la réglementation du travail des jeunes ouvriers à ceux d'aujourd'hui sur l'aménagement du temps de l'enfant permet de comprendre à quel point l'école y occupe désormais une place centrale. Mais c'est aussi prendre la mesure des transformations du statut de l'enfant, de la nature même de l'espace public et des politiques d'intervention à son égard. C'est, du même coup, interroger les différences qui séparent le temps pensé comme principe d'ordre et de progrès social d'un temps éminemment subjectif, porteur de nouvelles libertés et de profondes incertitudes.

Cet article interroge les bases de la nouvelle sociologie de la jeunesse en Bulgarie. Considérés auparavant comme des acteurs et des constructeurs de la Bulgarie communiste, les jeunes, depuis l'effondrement du parti unique fin 89, perdent leur statut de public privilégié et passent au second plan de la politique sociale. La transition vers une économie de marché en Bulgarie comme dans tous les pays de l'Europe de l'Est amène une forte déstructuration des étapes de transition de la jeunesse qui remplace les mouvements régulés et garantis auparavant par l'État. La nouvelle «culture jeune» se centre sur la recherche d'identité, le besoin croissant de consommation et l'individualisme.