Contenu du sommaire : Du corps à l'identité sexuée.

Nous savons aujourd'hui qu'on ne naît pas homme ou femme, on le devient, éventuellement. La construction de soi apparaît problématique à toutes les époques historiques, la nôtre y échappe moins encore que celles qui l'ont immédiatement précédée pour quatre raisons essentielles. 1 / En raison des changements majeurs dans la position des femmes dans la société ; 2/ parce que l'identité sexuée ne trouve plus aujourd'hui dans les rôles sociaux de modèles projectifs utilisables ; 3/ parce que même si l'on adopte une conception dans laquelle l'identité est entée dans le corps, cette identité ne trouve pas des déterminations suffisantes dans notre substrat physique ; enfin parce qu'il y a, crise des significations imaginaires. Les issues à cette crise impliquent des remaniements de " l'ordre symbolique " difficiles à opérer.

Cet article réfléchit à l'importance et à l'efficacité des critères esthétiques dans la construction de l'identité féminine des adolescentes aujourd'hui d'un point de vue de sociologie descriptive. L'hypothèse défendue ici est la suivante : dans notre culture contemporaine ordinaire, les stéréotypes sociaux qui différencient le masculin du féminin, et en particulier qui investissent le féminin d'un devoir de beauté, ont un statut particulier lorsqu'il s'agit des rencontres amoureuses, intensément valorisées dans cette même culture : une sorte de scène modèle, que nous avons appelée •rêve de rencontre •oblige les jeunes filles à investir leur propre apparence de façon spécifique.

Un échantillon de 1 511 jeunes de 17 à 23 ans a permis d'étudier la construction corporelle de l'identité masculine. Les modèles masculins, énoncés comme universaux, varient pourtant en fonction des appartenances culturelles et sociales. Quand cohabitent des valeurs hétéronomes, il faut considérer que certaines conduites peuvent être à la fois légitimes et illégitimes. Amenées à choisir des partenaires potentiels sur des planches photographiques, les filles adoptent des attitudes, hier réservées aux hommes, en dissociant la nature de leurs engagements : ceux réservés, dans un temps court, à la recherche de plaisirs physiques et ceux, propres au temps long, destinés à l'épanouissement des relations amoureuses.

La mise au point d'enseignements conciliant les exigences d'une "pensée de la différence" des sexes avec les contraintes des disciplines scolaires et les objectifs éducatifs a été tentée dans deux configurations différentes. Elles ont en commun de viser la construction du masculin/ féminin à l'adolescence. Le premier prototype présenté est un cycle d'enseignement d'éducation physique et sportive (EPS) pour les 11-13 ans intitulé "Danser le rugby". Les autres sont des modules interdisciplinaires (EPS, français, sciences de la vie et de la terre, arts plastiques, philosophie) visant l'éducation sexuelle et la prévention du SIDA pour les élèves de 13-15 et 17-20 ans.

À l'adolescence s'opère une évolution selon le sexe, avec une augmentation des comportements "à problèmes" chez les garçons, alors que les filles subissent des troubles fonctionnels, des malaises somatiques plus ou moins diffus (fatigue, troubles de l'humeur etc.). Le "souci " des filles vis-à-vis de leur corps se joue dans une expressivité symptomatique où le corps devient le lieu de la plainte. Ce constat perdure d'ailleurs pour les femmes tout au long de la vie. Il comporte en outre bien des aspects "positifs", la place du corps pour ce qui contrôle la prévention et l'éducation pour la santé étant beaucoup plus naturellement intégrée que chez les hommes par une partie du public féminin.

Il s'agit ici d'aborder la question de la prévention de la prostitution auprès des jeunes. Ce texte, qui s'appuie sur des observations et des entretiens menés sur les trottoirs de la prostitution de rue, s'attache tout d'abord à montrer le caractère social de la perception du corps et par suite de son utilisation. Il rend compte ensuite de l'importance du contexte économique et social des jeunes qui arrivent sur les trottoirs de la prostitution, contexte qui doit être pensé pour comprendre en quoi la prostitution peut aussi être une source de reconnaissance tandis que le monde social légitime n'apparaît que lointain et stigmatisant.

Le texte met en évidence la situation des jeunes Brésiliens, issus des milieux défavorisés, face au monde de la drogue. L'entrée dans ce monde ne peut être analysée qu'en prenant en compte la recherche des modèles d'identification des adolescents, qui subissent des conditions de vie précaires. Lorsque la drogue sert de support identitaire, les jeunes ont peu de possibilités d'échapper à son emprise. Face à cette situation dramatique les portes de sortie sont peu nombreuses. En tout état de cause, pour qu'elles existent, le retissage des liens entre familles, jeunes et institutions s'avère indispensable.

La pénibilité du statut de détenu ainsi que les conditions d'incarcération sont indiscutables. Cependant, en interrogeant les conditions de la pratique sportive par les mineurs d'une maison d'arrêt, les auteurs analysent le processus de socialisation global. Des initiatives, négociations… un ensemble de dynamiques subtiles existe entre les différents acteurs de ce "monde clos".

Cet article a pour objectif de mettre en lumière les spécificités des politiques locales et nationales de jeunesse tant du point de vue des ressorts de l'intervention publique que de celui de la structuration des mises en oeuvre. Il vise également à mettre en perspective ce domaine de l'intervention publique avec l'analyse des politiques publiques. Par ce biais, il entreprend surtout de souligner ce qui constitue la caractéristique des politiques de jeunesse, à savoir l'existence de la permanence, au sein des différents domaines de l'action publique, d'un champ d'intervention publique qui demeure territorial, infrasectoriel et transversal.