Contenu du sommaire : Prendre au sérieux les négociations
Revue | Négociations |
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Numéro | no 23, janvier 2015 |
Titre du numéro | Prendre au sérieux les négociations |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Prendre au sérieux les négociations. Un anniversaire...
- Prendre au sérieux les négociations (2) - Christian Thuderoz, Aurélien Colson p. 9-12
- « À propos des différences culturelles dans l'usage des stratégies de négociation, beaucoup de questions demeurent sans réponse. Et trop peu d'entre nous travaillent sur ce sujet » - Jeanne Brett, Christian Thuderoz p. 13-15
- « La meilleure façon d'ordonner ce monde chaotique, de reconstruire un équilibre, de produire du sens, de lui donner une direction, réside dans la négociation » - Guy-Olivier Faure p. 17-22
- « Il existe un autre type de négociations : quand les parties essaient d'envisager collectivement un objectif qu'elles souhaitent atteindre ensemble » - Charles Heckscher, Christian Thuderoz p. 23-28
- « Si l'on pose qu'il y a du désordre, de l'inconsistant et de l'incohérent, cela signifie que les individus sont toujours en train de négocier ! » - Jean De Munck, Christian Thuderoz p. 29-33
- « Garder en mémoire comment les gens vivent eux-mêmes leurs négociations est le défi constant des recherches expérimentales » - Margaret Neale, Marwan Sinaceur p. 35-40
- « Autant prendre acte de la faible probabilité d'apparition d'une théorie unifiée, des divisions disciplinaires et de la séparation entre praticiens et universitaires, et s'orienter vers des objectifs plus modestes... » - Jacques Rojot p. 41-44
- « Permettre une bonne connectivité avec autrui, avant même que les négociations ne commencent officiellement avec lui » - Melvin Shakun, Christian Thuderoz p. 45-47
- « L'usage des technologies de l'information, leur impact et leur diffusion doivent être abordés par les chercheurs en négociation » - Bertram Spector, Christian Thuderoz p. 49-51
- « J'adapte des concepts et des techniques issus de domaines où les praticiens doivent souvent improviser face à l'incertitude et aux changements de situation » - Michael Wheeler, Christian Thuderoz p. 53-58
- « Il ne faut pas seulement accumuler des connaissances, comme un jeu amusant, mais aussi juger ce qu'on fait, en tant que contribution au bien-être mondial » - William Zartman, Christian Thuderoz p. 59-64
Dossier : Genre et ordre négocié
- Perspectives sur l'ordre négocié genré et stéréotypes de genre dans la recherche en négociation. Introduction à l'entretien avec Deborah Kolb - Imen Benharda p. 67-72
- « Sommes-nous une partie du problème ? » - Deborah Kolb, Imen Benharda p. 73-79
- La négociation comme un jeu masculin : vérité ultime ou mythe persistant ? - Hannah Riley Bowles, Laura J. Kray, Christian Thuderoz p. 81-91
- Négociation et genre : L'approche « contextuelle » en psychologie sociale - Jacques Fischer-Lokou, Nicolas Gueguen p. 93-104 Beaucoup de travaux notamment en économie (Ayres et Sigelman, 1995 ; Badcock et Laschever, 2003) ont montré que les femmes étaient moins susceptibles que les hommes d'engager une négociation concernant leur salaire ou la valeur de leur performance au travail. La psychologie sociale, après avoir analysé la question du genre en négociation sous l'angle de la personnalité des hommes et des femmes, tente à présent d'étudier l'impact des facteurs de contexte propres à la situation de négociation. Les recherches montrent que si les femmes semblent moins vouloir négocier (des remises de prix lors de négociations commerciales, des augmentations de salaire, des promotions, etc.), cela provient souvent de facteurs liés à la situation (le fait que l'interlocuteur soit un homme ou une femme, la proportion d'hommes et de femmes dans une organisation, etc.) et non parce qu'elles auraient une aversion « naturelle » à entamer une négociation. Être clairvoyant au regard du poids des facteurs contextuels pourrait permettre une plus forte égalité des genres dans les organisations où la négociation est quotidienne.A host of studies particularly those conducted in economics (Ayres et Sigelman, 1995 ; Badcock et Laschever, 2003) reported that women have less probability to initiate a negotiation about their wage or the value of their work than men. Social psychology who has first examined the gender issue on negotiation in terms of men and women personality traits, now try to study the influence of contextual factors related with the negotiation situation. The studies reported that if women appear reluctant to initiate negotiation (obtaining a better price in a commercial bargaining situation, wage increases, a promotion...) this situation often results from situational factors (the fact that your negotiating partner is a man or a woman, the balance of men and women in the organization...) and not because women would have a “natural” aversion to initiate negotiation. Becoming far-sighted of the influence of situational factors could help to obtain more gender equality in organizations where negotiation is usual.
- Organisation, conflit et négociation : du genre à ne pas dire son nom - Caroline Dayer p. 105-120 Cette contribution débute par une mise en perspective des concepts d'organisation, de genre et de négociation. Elle interroge la façon dont le genre traverse les processus de négociation dans le contexte universitaire. Basée sur des entretiens de recherche semi-directifs, l'analyse met en évidence différentes formes de négociation ainsi que la manière dont des chercheurs et des chercheuses perçoivent et gèrent les conflits genrés qui émergent dans leur contexte de travail. En regard de pratiques de négociation tacites ou verrouillées, différentes clés sont proposées.This contribution begins with one put in perspective by the concepts of organisation, gender and negotiation. It questions the way gender crosses the processes of negotiation in the university context. Based on semi-directive research interviews, the analysis highlights various negotiating forms as well as the way researchers perceive and manage gender conflicts, which emerge in their work environment. In regards to negotiation tacit or locked practices, different keys are proposed.
Varia
- Théories des conflits et recherche en négociation : hommage aux contributions de Dean Pruitt - Daniel Druckman, Aurélien Colson, Jules Morel p. 123-136
- Représentations sociales, négociations et interactions : le cas de deux projets urbains à Grenoble - Paulette Duarte p. 137-149 À l'heure où les projets urbains sont de plus en plus négociés entre différents types d'acteurs (acteurs politiques, techniques, économiques et habitants), une question se pose : qu'est-ce qui fait l'objet d'interactions et de négociations entre ces acteurs d'un projet urbain ? S'appuyant sur les théories de la négociation, les sociologies des représentations et des acteurs et sur l'observation de deux projets urbains, l'auteure montre que ce qui se négocie entre acteurs ce sont des représentations sociales. Ces acteurs, liés par des problèmes d'urbanisme et qui n'ont pas toujours les mêmes représentations de la démarche et du contenu de projet urbain, sont amenés à interagir et à se mettre d'accord sur des représentations pour faire avancer le projet.At the time when the urban projects are being more and more negotiated between various types of actors, such as political, technical or economic actors and inhabitants, a question arises : what is the object of these interactions and negotiations between the different actors involved in the urban project ? Based on the theories of the negotiation, the sociologies of the representations and the actors, and the observations of two witnessed urban projects, the author shows that what is negotiate between actors are the social representations. The actors, who are bound by problems of town planning and do not always have the same representations of the process and the contents of an urban project, are brought to interact and to find an agreement over representations in order to insure the progress of the project.
- Une négociation qui ne dit pas son nom. La prescription des arrêts de travail par les médecins... et certains patients ! - Denis Monneuse p. 151-167 En principe, une consultation médicale ne relève nullement de la négociation puisque le professionnel de santé se fonde sur son expertise pour établir un diagnostic et décider, seul, de prescrire éventuellement un arrêt de travail (AT). Dans les faits, lorsque le patient fait part de revendications et que le médecin accepte d'entrer dans une logique de co-construction du diagnostic et de la prescription, la consultation peut donner lieu, soit à un simple ajustement, soit à une véritable négociation intégrative autour de l'identification d'un diagnostic partagé, de la conception de la nécessité d'un AT, puis du marchandage autour de la durée de celui-ci. La crainte d'une dégradation de la relation soignant-soigné pousse en effet les professionnels de santé à faire des concessions au lieu d'imposer leur pouvoir de prescription... au risque d'aboutir à des AT injustifiés médicalement ou surestimés.In principle, medical consultations lead under no circumstances to a negotiation between general practitioners (GPs) and patients insofar as GPs make their diagnosis according to their expertise and are the only ones to decide whether a person should stop working or not. In reality, if a patient takes a sick leave and if the GP accepts discussing the prescription with the patient, then the consultation turns into either a simple adjustment or a real integrative negotiation, dealing with the identification of a shared diagnosis, the conception of work stoppage as a solution and the bargaining about its length. Fearing the deterioration of relationships with their patients, most GPs make some concessions instead of imposing their prescription power, even if it can lead to unjustified or overestimated sick leaves.
Relectures / Recensions
- Relectures / Recensions - p. 169-183