Contenu du sommaire : Ideología e identidad
Revue | Bulletin de l'Institut Français d'Etudes Andines |
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Numéro | volume 30, no 3, 2001 |
Titre du numéro | Ideología e identidad |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Ideología e identidadLo andino y sus disfraces - Gerald Taylor p. 409-411
- Varietas Indiana : le cas de la Miscelánea Antártica de Miguel Cabello Valboa - Sonia V. Rose p. 413-425 La notion de varietas est reprise par la culture de l'Humanisme et érigée en principe générateur de formes de pensée et d'écriture. Compte tenu de ceci, il y a lieu de se demander quel fut son rôle dans l'appréhension intellectuelle du Nouveau Monde et dans les divers discours sur celui-ci, aussi bien ceux qui furent élaborés depuis l'Europe que ceux qui le furent depuis les Indes Occidentales. Il s'agit ici de réfléchir sur un cas particulier, celui de la fonction de la varietas dans la Miscelánea Antártica de Miguel Cabello Valboa, pour essayer de démontrer comment l'auteur se sert doublement de ce principe pour insérer le lecteur, aussi bien local que peninsulaire, au sein de la matière américaine et, en même temps, assimiler celle-ci au fonds commun du savoir, rattachant l'histoire indigène à l'Histoire universelle.The age of Humanism revived the notion of varietas and established it as a generating force of thought and literature. It is therefore necessary to examine the role of varietas in the intellectual conception of the New World, both in Europe and the recently discovered territories. This article studies a specfic case, that of the Miscelánea Antártica of Miguel Cabello Valboa. It sets out to show how this author makes a double use of the principle of varietas in order to place the reader, both local as well as Spanish, within the context of American themes and of native history. However, his principal goal is that of incorporating American indigenous history into the mainstream of Universal History.
- La platica de fray Domingo de Santo tomás (1560) - Gerald Taylor p. 427-453 La Platica adressée à tous les Indiens et la formule de la Confession Générale sont les deux seuls témoignages du prêche prétridentin en quechua qui survivent jusqu'à nos jours et ceci grâce à leur incorporation comme échantillons de la langue générale dans la grammaire et le Lexicon composés par Domingo de Santo Tomás et publiés à Valladolid en 1560. Dans cet article, nous étudions la variante de la Langue Générale, véhicule de la Platica, et le lexique religieux élaboré par les premiers missionnaires afin d'expliquer la foi chrétienne aux Indiens. La version normalisée du texte quechua est suivie d'une traduction française annotée. Des annexes reproduisent le texte quechua original avec les gloses espagnoles établies par Santo Tomás, le document espagnol qui a servi de modèle à l'élaboration du texte quechua et la transcription de la Confession Générale, sa reformulation en quechua normalisé et sa traduction française.The Platica para todos los Indios and the text of the General Confession are the only two examples of missionary writing in Quechua prior to the Council of Trent to come down to us and their survival is due to their having been incorporated in the Grammar and the Lexicon composed by Domingo de Santo Tomás and published in Valladolid in 1560 as samples of the Lengua General. This article analyses the form of the Lengua General in which the Platica was written and the religious vocabulary established by the first missionaries in order to explain the Christian faith to the Indians. An annotated French translation follows the normalised version of the Quechua text. The annexes reproduce the original Quechua text and the Spanish glosses of Santo Tomás, the Spanish document on which the Quechua text was based and the transcription of the General Confession, a version of the same text in normalised Quechua and its French translation.
- El simio de diosLos Indígenas y la Iglesia frente a la evangelización del Perú, siglos XVI-XVII - Juan Carlos Estenssoro p. 455-474 À plusieurs reprises, l'Église mit en question les résultats de son évangélisation du Pérou. Elle accusa les Indiens d'être aussi idolâtres qu'avant la conquête, leur catholicisme n'étant qu'une simple façade hypocrite. L'historiographie a pris à son compte cette justification du pouvoir colonial, construite pour imposer son monopole religieux, et s'en est servie pour caractériser en des termes de ferme résistance religieuse l'attitude de la population indigène face à l'Occident. Si l'on étudie de plus près les phénomènes religieux qui furent réprimés sous le nom d'idolâtries, on constate que, non seulement la plupart d'entre eux sont fortement inspirés par les rites catholiques, mais sont également l'expression d'une volonté évidente de les reproduire. Devant l'impossibilité d'accepter une autonomie religieuse catholique indigène, l'Église devra considérer ces rituels comme des parodies démoniaques et inventer un nouveau passé indigène.The Church constantly put to doubt the validity of its evangelisation of Peru, accusing the Indians of being just as idolatrous as they had been in the past and of practicing a hypocritical superficial form of Catholicism. Historians have accepted this justification of colonial power (which permitted it to impose its symbolic monopoly) to be an absolute truth and consider that the attitude of the indigenous population towards European presence was one of permanent religious resistance. However, if we take a closer look at the religious phenomena which the Church branded as manifestations of idolatry, we discover that many of them not only are strongly inspired by Catholic ritual but that they are the expression of a conscious desire to reenact this ritual. In the impossibility of accepting an indigenous Catholic religious autonomy, the Church was obliged to consider these phenomena to be parodies inspired by the demon and thus reinvent the indigenous past.
- La alquimia y los sacerdotes mineros en el virreinato del Perú en el siglo XVII - Carmen Salazar-Soler p. 475-499 À travers l'examen des manuels de minéralogie et de métallurgie de Alonso Barba, curé résidant à Potosí et de Miguel de Monsalve, dominicain résidant à Lima, ce travail se propose d'analyser un ensemble d'idées alchimiques qui circulèrent au Pérou pendant le XVIIème siècle, et les modalités de leur transfert et d'implantation dans le vice-royaume. De manière plus générale, cette étude se veut une contribution à la réflexion sur la construction d'un corpus de savoirs miniers dans le Pérou colonial et sur les mécanismes de leur transmission.Through the study of the manuals of mineralogy and metallurgy written by Alonso Barba, a lay priest residing in Potosi, and Miguel de Monsalve, a Dominican residing in Lima, this article sets out to analyse a series of ideas concerning alchemy which circulated in Peru in the 17th century and to study the ways in which they were introduced and developed in the viceroyalty. In more general terms, the study aims at analysing the establishment of a corpus of mining knowledge in colonial Peru and the mechanisms of its transmission.
- Del colegio de caciques al colegio de Granada: la educación problemática de un noble descendiente de los incas - Monique Alaperrine Bouyer p. 501-525 En 1792 Charles IV, fonde de manière prématurée et afin de contenir le mécontentement croissant des créoles, un collège en Espagne pour les nobles américains. Le décret n'exclut pas les nobles indigènes et l'un d'eux, D. Bartolomé Mesa Tupac Yupanqui, homme cultivé et actif, sollicite l'inscription de son cousin Don Santiago Phelipe Camilo Tupac Yupanqui dont la candidature n'est pas retenue. Ses démarches et ses dissimulations, son opiniâtreté ainsi que les faux arguments du vice-roi laissent percevoir le climat de suspicion réciproque qui régnait dans la société péruvienne encore marquée par la révolte indienne de 1780, en même temps que se révèle la véritable nature de la parole royale.In 1792, Charles IV founded a college in Spain for educating noble Americans. This somewhat premature move aimed at curbing the growing discontent of the criollos. The royal decree did not exclude indigenous nobles. One of them, D. Bartolome Mesa Tupac Yupanqui, asked for a scholarship for his cousin, D. Santiago Phelipe Camilo Tupac Yupanqui. However this scholarship was not granted by the Viceroy. The further actions carried out by D. Bartolome as well as the facts which he concealed, his stubbornness in fighting out his cause as well as the false arguments used by the Viceroy, illustrate the atmosphere of reciprocal suspicion that characterised contemporary Peruvian society still under the effects of the indigenous rebellion of 1780. At the same time it makes manifest the dubious nature of the royal intentions.
- Nationalisme ou indigénisme. Le théâtre quechua à Cuzco entre 1880 et 1960 - César Itier p. 527-540 Cet article dresse un panorama général de l'intense activité théâtrale quechua développée par de nombreuses compagnies dramatiques cuzquéniennes entre 1880 et 1960. Il cherche à caractériser ce phénomène d'un point de vue idéologique et linguistique et à le comprendre en le situant dans son contexte historique. L'auteur observe l'étroite parenté idéologique qui existe entre ce phénomène et les nationalismes littéraires et linguistiques européens de la fin du XIXe siècle, ainsi que quelques différences profondes entre eux.This article establishes a general panorama of the considerable theatrical activity in Quechua that took place in Cuzco between 1880 and 1960. It aims at characterising this phenomenon both from an ideological as well as a linguistic point of view and to define it in terms of its historical context. The autor points out the strong ideological relationship which links up this theatrical activity with the literary and linguistic nationalism prevailing in Europe towards the end of the 19th century. At the same time, he indicates a certain number of important diverging factors which oppose these movements.
- Nationalisme ou indigénisme. Le théâtre quechua à Cuzco entre 1880 et 1960 - César Itier p. 527-540 Cet article dresse un panorama général de l'intense activité théâtrale quechua développée par de nombreuses compagnies dramatiques cuzquéniennes entre 1880 et 1960. Il cherche à caractériser ce phénomène d'un point de vue idéologique et linguistique et à le comprendre en le situant dans son contexte historique. L'auteur observe l'étroite parenté idéologique qui existe entre ce phénomène et les nationalismes littéraires et linguistiques européens de la fin du XIXe siècle, ainsi que quelques différences profondes entre eux.This article establishes a general panorama of the considerable theatrical activity in Quechua that took place in Cuzco between 1880 and 1960. It aims at characterising this phenomenon both from an ideological as well as a linguistic point of view and to define it in terms of its historical context. The autor points out the strong ideological relationship which links up this theatrical activity with the literary and linguistic nationalism prevailing in Europe towards the end of the 19th century. At the same time, he indicates a certain number of important diverging factors which oppose these movements.
- De la complementariedad a la voluntad de “aplanar los Andes”: representaciones de la naturaleza y pensamiento económico y político en el Perú del siglo XX - Evelyne Mesclier p. 541-562 La représentation la plus courante du territoire péruvien à l'échelle nationale est celle qui le divise en trois régions dites “naturelles”, la costa, la sierra et la selva. Mais cette division et chacun de ses éléments peuvent prendre différents sens et ont orienté la réflexion politique tantôt vers l'idée d'une complémentarité entre ces trois ensembles et entre les “étages écologiques” qui les composent, tantôt vers celle d'une opposition insurmontable entre les Andes et leur piémont côtier — le piémont amazonien n'étant que plus rarement au centre des débats —. Cette seconde “traduction” de la nature semble aujourd'hui la plus influente et la représentation “négative” de la montagne comme espace de pauvreté et d'isolement tend dans le contexte du néolibéralisme à l'emporter sur celle, plus positive et tout aussi construite, qui présente les Andes comme un territoire ayant permis la conservation d'une culture indigène authentique.The most frequent representation of Peruvian territory which makes up Peru is that which divides it into three “natural” regions: the coast, the sierra (highlands) and the tropical forest. Hopwever this division and each of its component parts can be interpereted in different ways either orienting political thought towards the notion of a complementary relationship between these three regions and the ecological levels which form them or else towards the unsurmountable barrier that opposes the Andes and the coast (the frontier separating the Andes from the Amazon region has rarely been an important issue). Today, this second “translation” of nature seems to be gaining ground and, in a neoliberal context, the “negative” representation of the Andes as a region of poverty and isolation tends to prevail over the more “positive” one of a territory which permitted the preservation of an authentic indigenous culture.
- De la complementariedad a la voluntad de “aplanar los Andes”: representaciones de la naturaleza y pensamiento económico y político en el Perú del siglo XX - Evelyne Mesclier p. 541-562 La représentation la plus courante du territoire péruvien à l'échelle nationale est celle qui le divise en trois régions dites “naturelles”, la costa, la sierra et la selva. Mais cette division et chacun de ses éléments peuvent prendre différents sens et ont orienté la réflexion politique tantôt vers l'idée d'une complémentarité entre ces trois ensembles et entre les “étages écologiques” qui les composent, tantôt vers celle d'une opposition insurmontable entre les Andes et leur piémont côtier — le piémont amazonien n'étant que plus rarement au centre des débats —. Cette seconde “traduction” de la nature semble aujourd'hui la plus influente et la représentation “négative” de la montagne comme espace de pauvreté et d'isolement tend dans le contexte du néolibéralisme à l'emporter sur celle, plus positive et tout aussi construite, qui présente les Andes comme un territoire ayant permis la conservation d'une culture indigène authentique.The most frequent representation of Peruvian territory which makes up Peru is that which divides it into three “natural” regions: the coast, the sierra (highlands) and the tropical forest. Hopwever this division and each of its component parts can be interpereted in different ways either orienting political thought towards the notion of a complementary relationship between these three regions and the ecological levels which form them or else towards the unsurmountable barrier that opposes the Andes and the coast (the frontier separating the Andes from the Amazon region has rarely been an important issue). Today, this second “translation” of nature seems to be gaining ground and, in a neoliberal context, the “negative” representation of the Andes as a region of poverty and isolation tends to prevail over the more “positive” one of a territory which permitted the preservation of an authentic indigenous culture.
- De la complementariedad a la voluntad de “aplanar los Andes”: representaciones de la naturaleza y pensamiento económico y político en el Perú del siglo XX - Evelyne Mesclier p. 541-562 La représentation la plus courante du territoire péruvien à l'échelle nationale est celle qui le divise en trois régions dites “naturelles”, la costa, la sierra et la selva. Mais cette division et chacun de ses éléments peuvent prendre différents sens et ont orienté la réflexion politique tantôt vers l'idée d'une complémentarité entre ces trois ensembles et entre les “étages écologiques” qui les composent, tantôt vers celle d'une opposition insurmontable entre les Andes et leur piémont côtier — le piémont amazonien n'étant que plus rarement au centre des débats —. Cette seconde “traduction” de la nature semble aujourd'hui la plus influente et la représentation “négative” de la montagne comme espace de pauvreté et d'isolement tend dans le contexte du néolibéralisme à l'emporter sur celle, plus positive et tout aussi construite, qui présente les Andes comme un territoire ayant permis la conservation d'une culture indigène authentique.The most frequent representation of Peruvian territory which makes up Peru is that which divides it into three “natural” regions: the coast, the sierra (highlands) and the tropical forest. Hopwever this division and each of its component parts can be interpereted in different ways either orienting political thought towards the notion of a complementary relationship between these three regions and the ecological levels which form them or else towards the unsurmountable barrier that opposes the Andes and the coast (the frontier separating the Andes from the Amazon region has rarely been an important issue). Today, this second “translation” of nature seems to be gaining ground and, in a neoliberal context, the “negative” representation of the Andes as a region of poverty and isolation tends to prevail over the more “positive” one of a territory which permitted the preservation of an authentic indigenous culture.