Contenu du sommaire : Fiscalité des ménages et des entreprises
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) |
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Numéro | no 139, juin 2015 |
Titre du numéro | Fiscalité des ménages et des entreprises |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Fiscalité des ménages et des entreprises - Henri Sterdyniak, Vincent Touzé p. 5-12
Réforme fiscale : à la recherche d'un consensus
- Compte rendu de la conférence de consensus sur la fiscalité des ménages et des entreprises du 20 mai 2014 - Henri Sterdyniak, Vincent Touzé p. 13-60 La hausse des prélèvements obligatoires en France soulève de nombreuses interrogations sur le bien fondé de notre système fiscal. De nombreuses propositions de réformes fiscales ont été faites. Pour les discuter, l'OFCE a organisé le 20 mai 2014 une conférence de consensus sur la fiscalité des ménages et des entreprises. Cet article en publie le compte-rendu. Le premier débat a porté sur la fiscalité des entreprises qui devrait sans doute être rendue moins lourde et moins compliquée. Le deuxième sur la fiscalité écologique s'accorde sur l'objectif d'une montée en puissance rapide et programmée. Le troisième sur la fiscalité des ménages montre que la complexité actuelle permet une progressivité importante, ce qui rend difficile les réformes simplificatrices. Enfin, le dernier débat explore les enjeux de la fiscalité des revenus du capital dont le caractère redistributif doit être maintenu, ce qui réduit considérablement les possibilités d'ajustement.Minutes of the consensus conference on taxation of households and businesses. May 20, 2014The increase in the tax burden in France raises many questions about the legitimacy of our tax policy. Many tax reform proposals were made. In order to deepen the debate, the OFCE held on May 20, 2014 a consensus conference on taxation of households and businesses. This article publishes the minutes of the debates. The first debate focuses on business taxation. It should probably be lowered and simplified. The second debate on environmental taxation concludes that a rapid and programmed increase should be adopted. The third debate on the household taxation shows that the current complexity results from a significant progressive taxation which makes it is more difficult to adopt a simplification reform. The last debate explores the issues of taxation of capital income. The redistributive impact of capital tax must be maintained, which greatly reduces the possibilities of reform.
- Compte rendu de la conférence de consensus sur la fiscalité des ménages et des entreprises du 20 mai 2014 - Henri Sterdyniak, Vincent Touzé p. 13-60
Compétitivité fiscale : les entreprises françaises face à l'impôt
- Impôts, charges sociales et compétitivité : Le CICE : un instrument mixte - Sarah Guillou, Tania Treibich p. 61-88 Cet article cherche à apprécier si en dépit de la nature mixte du CICE – un crédit d'impôt adossé à une baisse indirecte du coût du travail – des résultats en termes de compétitivité sont prévisibles. Il montre que l'effet du CICE sur l'emploi devrait être plus limité que des mesures comparables comme l'allégement sur les charges patronales des travailleurs à bas salaires, alors qu'en revanche, le CICE bénéficie plus aux entreprises exportatrices. Par ailleurs, l'observation d'une prime de salaires dans le groupe des exportateurs montre le rôle important de la compétitivité hors-prix dans la décision d'exporter, en particulier pour les groupes d'entreprises bénéficiant le plus du CICE. En parallèle avec les évaluations initiales fournies par l'INSEE indiquant une place prépondérante de l'investissement dans l'allocation du gain CICE par les entreprises (voir Gorin et Renne, 2014), nos résultats suggèrent que le CICE devrait avoir un effet positif sur les performances à l'exportation à travers une amélioration des marges et de la compétitivité hors-prix. Les résultats descriptifs montrent que le CICE cible les entreprises les plus « nécessiteuses » : celles qui ont des marges faibles, des contraintes d'investissement élevées, des contraintes pour entrer sur les marchés d'exportations, et des exportations en valeur plus faibles.Taxes, social contributions and competitiveness : The CICE as a dual policy instrument
This article investigates whether, despite CICE's dual nature (both a tax credit and an indirect reduction of labour costs), it could improve the firms' competitiveness. Exploring firm data on employment, wage and export, we show that the impact of the CICE policy on employment should be more limited than previous (and similar) policies such as the reduction in social contributions on low-wages. Instead, the CICE would benefit to exporting firms relatively more. Besides, the evidence of a wage premium in the group of exporters shows that non-price competitiveness matters to firms' ability to export. This is especially true in the case of firms benefitting the most from the CICE policy. Additionally, our study suggests that the CICE can positively improve export performance through its effect on markups and non-price competitiveness. Finally, our descriptive results show that the CICE policy targets firms “mostly in need”, i.e. with low margins, high financial and export constraints, and low export intensities. - Fiscalité des entreprises en France : Un état des lieux et quatre propositions - Eric Heyer p. 89-127 D'après nos évaluations, un tiers des prélèvements obligatoires (PO) français (14,1 points de PIB) est à la charge des entreprises. Ces PO sont constitués pour près des deux tiers par des cotisations sociales et pour le reste par des impôts (2,5 points de PIB d'impôts sur la production et 2,5 points de PIB d'impôts sur les bénéfices). Si ce niveau est élevé par rapport à ceux observés ailleurs chez nos partenaires (9,4 points de PIB en moyenne dans les pays de l'OCDE), il est en revanche particulièrement stable, notamment par rapport au cas italien ou espagnol. L'écart de PO s'explique principalement par un poids plus important des cotisations sociales à la charge des entreprises, poids toutefois insuffisant pour expliquer les pertes de compétitivité de la France. Après avoir rappelé les effets sur l'économie française à attendre du CICE et du Pacte de responsabilité qui constituent un choc d'offre positif financé par un choc de demande négatif de même ampleur, nous formulons quatre propositions de réforme de la fiscalité des entreprises : 1 - instaurer une assiette de l'impôt plus large et des taux nominaux plus bas ; 2 - financer les prestations universelles par de l'impôt et non par des cotisations ; 3 - basculer les cotisations employeurs sur les cotisations salariales ; 4 - cibler les incitations fiscales vers une liste de dépenses liées à la compétitivité comme l'innovation et la R&D, la protection des brevets et certificats, la formation, la transition écologique ou encore les pôles de compétitivité. Cela permettrait de cibler davantage les aides aux secteurs exposés et aux entreprises innovantes et de favoriser ainsi la compétitivité de l'économie française.Business taxation in France : an overview and four proposals
According to our estimates, a third of taxes and charges in France (14.1 percent of GDP) is the responsibility of the companies. Theseslevies are made for two-thirds by social contributions and the remainder by taxes (taxes on production and tax on profits). If this level is high compared to those observed elsewhere with our partners (9.4 points of GDP on average in OECD countries), it is however particularly stable, especially compared to the Italian and Spanish cases. The difference of levies was primarily due greater weight of social contributions, but underweight to explain the loss of competitiveness of France. After recalling the effects on the French economy to “CICE” and “the Pact of responsibility” that are a positive supply shock financed by a negative demand shock of the same magnitude, we make four proposals to reform corporate taxation : 1- create a broader tax base and the lower nominal rates ; 2- fund universal benefits from tax and not by contributions ; 3- switch employers contributions on employee contributions ; 4- targeted tax incentives to expenses related to competitiveness such as innovation and R&D, protection of certificates, training, environmental transition or the clusters. This would allow more targeted aid to exposed areas and innovative enterprises and thus promote the competitiveness of the French economy.
- Impôts, charges sociales et compétitivité : Le CICE : un instrument mixte - Sarah Guillou, Tania Treibich p. 61-88
Fiscalité et transition écologique
- La fiscalité environnementale en France peut-elle devenir réellement écologique ? : État des lieux et conditions d'acceptabilité - Mireille Chiroleu-Assouline p. 129-165 Actuellement, la fiscalité environnementale française répond moins à une finalité écologique qu'à un objectif plus traditionnel de fiscalité de rendement. Les signes manifestes de cette inadéquation sont la très grande part prise par la fiscalité de l'énergie et le faible niveau de la plupart des taux de taxe, qui souvent ne frappent qu'implicitement les produits polluants. Réformer la fiscalité française supposerait de la « verdir » dans son ensemble en appliquant des taux de taxes en relation avec les dommages marginaux. La réussite de la réforme et son acceptation par les contribuables sont conditionnées par le mécanisme de redistribution associé, les efforts de pédagogie et d'information, la transparence mais aussi, paradoxalement, par l'audace des mesures prises.Can French environmental taxes really turn into green taxes ?
French environmental taxes are not really ecologically oriented. Their main aim is to raise revenues. Clear signs of this inappropriate direction are given by the large share of the energy taxes and by the low level of most tax rates, which for the most part, are only implicit tax rates on the polluting goods. An ecological tax reform would imply a global green tax shift with tax rates proportionate to the marginal damages. The success and the acceptation of such a reform by the taxpayers rely on the chosen recycling mechanism for the tax revenues, on government's efforts in information and pedagogy, on transparency about the policy choices but also, somehow paradoxically, on audacity of actions. - La taxe carbone : une idée toujours d'avenir si... - Jean-Charles Hourcade p. 167-196 Le passage de la théorie à la pratique est un exercice difficile en matière de taxe carbone. Cet article explique pourquoi des projets ambitieux de taxe carbone sont en général tous voués à l'échec. Les expériences passées montrent que les coûts d'ajustement individuels sont perçus comme immédiats et très élevés alors que les bénéfices sont perçus comme faibles, incertains et tardifs, ce qui engendre une vive opposition tant des ménages que des entreprises. Pourtant le double dividende – réduction des émissions de CO2 et gains en emplois – est potentiellement élevé. Une solution est d'inscrire la question de la taxation écologique dans une vision globale des finances publiques et de la gérer comme une composante d'un nouveau contrat social. La période actuelle de bas cours du pétrole y est favorable. Il faut la saisir avant que cette fenêtre d'opportunité ne se referme.The Carbon Tax : an idea for the future only if...
The transition from theory to practice is a difficult exercise for carbon tax. This article explains why the ambitious projects of carbon tax are generally all doomed to fail. Past experience shows that individual adjustment costs are perceived as immediate and very high while benefits are perceived as weak, uncertain and delayed, which induces a strong opposition from both households and companies. Yet the double dividend –carbon emission reduction and gains in employment - is potentially high. One solution consists inencompassing the environmental taxation issues in a global view of public finance and managingthis tax as a component of a new social contract. The current period of low oil prices is favorable to adopt such a change, but this window of opportunity could be short-lived.
- La fiscalité environnementale en France peut-elle devenir réellement écologique ? : État des lieux et conditions d'acceptabilité - Mireille Chiroleu-Assouline p. 129-165
Fiscalité des ménages
- Pourquoi les économistes sont-ils en désaccord ? Faits, valeurs et paradigmes : Revue de la littérature et exemple de la fiscalité - Guillaume Allègre p. 197-224 Les économistes ne sont pas d'accord entre eux. Ils ne sont pas d'accord sur cette absence de consensus et ils ne sont pas d'accord sur les raisons de ce désaccord. Certains pensent que leur désaccord provient principalement de différences sur les valeurs, mais des études montrent également une absence de consensus sur les faits. Les économistes apparaissent excessivement confiants dans leurs estimations, un biais classique d'expertise. En s'appuyant sur l'exemple de la fiscalité, l'article souligne que la distinction faits/valeurs est trop réductrice. Concernant les questions distributives, il n'y a pas de mesures neutres du point de vue des valeurs. Ce qui est mesuré dépend souvent de l'écart à une norme. La mesure est ainsi la différence entre les faits et les valeurs. Elle n'est donc ni entièrement normative, ni simplement descriptive. De plus, les paramètres estimés par les économistes n'ont de sens qu'au sein d'un modèle donné. Or, le désaccord porte non pas seulement sur les paramètres mais sur le modèle lui-même, ou le paradigme, c'est-à-dire sur le choix d'hypothèses simplificatrices pertinentes. Il existe aussi un enchevêtrement de questions normatives et positives dans le choix d'un modèle.Why economists disagree : facts, value and paradigms. Review of literature and application to taxation. Economists disagree. They do not agree on whether they disagree, or on why. Some think that they disagree mainly over values, but some studies show that they also disagree over facts. Economists seem to be excessively confident in their estimation of parameters, a classic expert bias. Building on the example of taxation this article points out that the classic distinction between facts and values is too simplistic. Concerning distributive issues, there is obviously no value-free measure : what is measured is often the difference from a norm, neither entirely normative, nor merely descriptive. Moreover, parameters have meaning only within a given model. The disagreement concerns the model itself, or the choice of appropriate simplifying assumptions. This choice also mixes normative and positive issues.
- Fiscalité du capital : Principes, propriétés et enjeux de taxation optimale - Céline Antonin, Vincent Touzé p. 225-266 Cet article explore le sujet de la fiscalité du capital. Trois niveaux d'analyse sont privilégiés. Le premier niveau concerne les multiples façons de taxer le capital (revenu ou valeur du capital, imposition proportionnelle ou progressive et temporalité de la taxe) et présente les particularités françaises dans un contexte européen hétérogène. Le second axe d'étude s'intéresse aux principales propriétés dynamiques induites par cette fiscalité : principe d'équivalence avec une taxe sur la consommation, double taxation si taxation du revenu nominal, neutralité de l'impôt sur la valeur du capital si taxation homogène, risque de taxation confiscatoire si déconnection entre taxation de la valeur et revenu. Pour terminer, le dernier niveau d'analyse dresse un bilan du débat sur le niveau optimal de taxation du capital en s'appuyant sur les enseignements de la littérature. Les débats sont regroupés en huit thèmes : (1) la double taxation, (2) la croissance optimale, (3) la propriété, (4) la concurrence fiscale, (5) les arguments tutélaires, (6) la mesure de la plus-value, (7) la complexité et (8) la stabilité fiscale.Capital Taxation : Principles, properties and optimal taxation issues
We explore the issue of capital taxation. Firstly, we study the different ways of taxing (income or capital value, proportional or progressive taxation and temporality of the tax) and we present the French features in a heterogeneous EU context. In a second point, we focus on the main dynamic properties induced by this tax : equivalence principle with a consumption tax, double taxation in case of nominal income taxation, neutrality of the tax on the value of capital in case of uniform taxation, risk of confiscatory taxation in case of disconnection between tax value and income. Finally, we present the teachings of the literature on the optimal capital taxation. The debates are organized into eight themes : (1) double taxation, (2) optimal growth, (3) ownership, (4) tax competition, (5) economic interventionism arguments, (6) capital gain measures, (7) complexity and (8) tax stability. - Comment justifier une augmentation impopulaire des droits de succession - André Masson p. 267-326 Les débats récents sur la fiscalité du patrimoine ou du capital, qui privilégient les impôts prélevés du vivant des propriétaires, ne permettent pas de dégager un consensus minimal entre spécialistes. Notre approche vise, a contrario, à réhabiliter sous une forme rénovée un impôt sur les transmissions devenu de plus en plus impopulaire. Le dispositif Taxfinh (Tax family inheritances) propose une taxation progressive sensiblement plus lourde des seuls héritages familiaux – à l'exception des transferts inter vivos et des legs caritatifs ; il entend conjointement développer et encourager les moyens légaux d'échapper à cette surtaxe en renforçant les possibilités de donner ou de consommer son patrimoine sur les vieux jours. Ce dispositif présente de nombreux avantages par rapport à l'impôt successoral traditionnel et devrait se révéler moins impopulaire, plus équitable et moins distorsif. Surtout, il constitue dans des pays comme la France la réponse la plus appropriée à une situation patrimoniale dommageable, qui se traduit notamment par un âge de plus en plus élevé des héritiers. Et il pourrait être introduit au départ dans un seul pays, à titre d'exemple, sans présenter les mêmes inconvénients qu'un impôt annuel sur la richesse dont la réussite suppose une coopération internationale étroite au plan fiscal.How to justify an unpopular increase in inheritance taxation
The recent debate on wealth or capital taxation, which focuses on ‘lifetime taxation', has failed to produce any reasonable consensus. By contrast, our approach aims at rehabilitating a renovated form of albeit more and more unpopular taxes on wealth transfers. The program Taxfinh (Tax family inheritances) combines two inseparable components : heavier, highly progressive taxes on family inheritances only – excluding inter vivos transfers and charitable bequests ; and providing more numerous and easier means to sidestep this new tax, thus encouraging people to make inter vivos gifts or donations (to their children or to charities) or to consume their wealth during their old age. This program has many advantages compared to traditional estate tax, and should be less unpopular, more equitable and less distortionary. More importantly, it appears the appropriate response to the unprecedented, clearly harmful, wealth situation in countries like France, owing notably to the rising age of inheritance. Our contention is that this program could be first implemented without too much damage in France alone, thus serving as an example to other countries, whereas annual taxes on the ownership of wealth call much more for close international fiscal cooperation, difficult to establish.
- Pourquoi les économistes sont-ils en désaccord ? Faits, valeurs et paradigmes : Revue de la littérature et exemple de la fiscalité - Guillaume Allègre p. 197-224
Mise en perspective
- La grande réforme fiscale, un mythe français - Henri Sterdyniak p. 327-397 La grande réforme fiscale est l'arlésienne du débat économique en France, souvent évoquée sans que son contenu et ses objectifs soient clairement explicités. Elle peut d'autant plus faire l'unanimité que chacun lui donne un contenu différent, entre réduire les impôts (ce qui suppose de réduire encore plus les dépenses publiques) et les rendre plus progressifs. La fiscalité française prélève 46 % du PIB ; les dépenses publiques primaires représentent 50 % du PIB potentiel. Ce haut niveau constitue un choix de société qu'il faut maintenir ; le système fiscal français est déjà fortement redistributif ; les revenus du capital sont taxés comme ceux du travail ; la France est l'un des rares pays où les inégalités de revenus ne se sont pas fortement accrues dans la période récente. L'article analyse, impôt par impôt, les réformes possibles et discute leur opportunité. Il montre, en particulier, qu'il est vain de remplacer des cotisations sociales employeurs par de la TVA ; qu'il est souhaitable mais délicat d'augmenter la fiscalité écologique. La fiscalité française doit rester familiale, la fusion IR-CSG n'est pas nécessaire, il faut repenser les dépenses fiscales et surtout supprimer tous les mécanismes permettant l'optimisation fiscale des ménages et des entreprises. La fusion PPE-RSA activité est délicate. Un éventuel choc de compétitivité (une forte réduction des cotisations et impôts des entreprises financée par une hausse de la CSG) ne doit être entrepris que dans un cadre européen.The Great Tax Reform, a French Myth
A major tax reform is often evoked in the French economic debate economic, with no explicit contents. Primary public spending represents 50% of the French potential GDP. This strong level is a social choice of society that must be maintained ; the French tax system is already strongly redistributive ; capital incomes are taxed as labour ones ; France is one of the few countries where income inequality does not strongly increased. The article analyses, tax by tax, the possible reforms and discusses their opportunity. It shows that it is vain to replace contributions social employers by VAT ; it is desirable but difficult to increase environmental taxation. French taxation must remain family-based ; the IR - CSG merge is unnecessary. Tax expenditures should be rethinked ; all tax optimization mechanisms should be eradicated. Merging the RSA-activity and the employment premium is delicate. A possible competitiveness shock should only be considered within a European framework.
- La grande réforme fiscale, un mythe français - Henri Sterdyniak p. 327-397