Contenu du sommaire : Spécial : Histoire et conflits de mémoire en Espagne
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 127, juillet-septembre 2015 |
Titre du numéro | Spécial : Histoire et conflits de mémoire en Espagne |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Les historiens pris dans les conflits de mémoire - Élodie Richard, Charlotte Vorms p. 3-12
- Transition historiographique ? : Retour sur quatre-vingts ans d'histoire de l'Espagne, de la Seconde République à la transition - Élodie Richard, Charlotte Vorms p. 13-41 Durant trois décennies (1940-1960), deux histoires du passé récent de l'Espagne se sont opposées : le récit franquiste officiel et une histoire alternative écrite à l'étranger. Avec la crise du régime et la transition démocratique est venue la période (1970-1990) de construction d'une histoire nationale par les historiens espagnols. Cependant, depuis une vingtaine d'années, les controverses historiographiques sur la période se sont ravivées, en même temps que cette histoire s'est intégrée à l'historiographie européenne. Cet article inscrit cette évolution dans l'histoire longue des générations d'historiens qui l'ont écrite depuis les années 1940, dans des contextes leur ayant imposé des contraintes et des engagements.Over the course of three decades (1940-1960), two different accounts of Spain's recent past were proposed : the official pro-Franco narrative and an alternative history elaborated by historians abroad. Following the regime's crisis and the transition to democracy. Spanish historians began constructing their own national history (1970-1990). As this history has been integrated into European historiography during the last twenty years, however, historiographical controversies regarding the aforementioned period have been rekindled. This article contextualises this development with regard to the long history of Spain penned by many generations of historians since the 1940s, whose work was shaped by a number of imposed constraints and commitments.
- La mémoire malmenée de la transition espagnole à la démocratie - Sophie Baby p. 42-57 Contrepoint positif de la tragédie des années 1930, la transition espagnole à la démocratie constitue un territoire symbolique qui pèse fortement sur les enjeux du présent. Depuis peu, le récit canonique de la transition, érigé en mythe fondateur, subit l'assaut de narrations alternatives qui contestent les vertus de son héritage, rendues responsables des vices de la démocratie. L'article entend revenir tant sur ce malmenage que la mémoire de la transition subit que sur sa vigueur sans cesse renouvelée. En dépit de l'écho reçu par l'appel à une « seconde transition », en dépit des efforts des historiens pour déconstruire le mythe transitionnel, celui-ci conserve son aura au point de modeler les perceptions de passés plus lointains, y compris celles portées par l'historiographie.As a positive counterpoint to the tragedy of the 1930s, Spain's transition to democracy represents a symbolic element with great impact on current political issues. However, the transition's canonical narrative, established as a foundation myth, has recently been contested by alternative narratives that challenge the virtues of its legacy, identified as being responsible for the vices of democracy. The article intends to examine not only the attacks suffered by the memory of the democratic transition, but also its continually renewed vitality. For despite echoes of the call for a “second transition”, and notwithstanding the efforts of historians at deconstructing the transitional myth, the latter has preserved its prestige well enough to shape perceptions of the more distant past, including those developed by historiographers.
- La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique - François Godicheau p. 59-75 L'historiographie espagnole de la guerre civile est très féconde et ses débats sont relativement consensuels, ce qui contraste fortement avec les polémiques dans l'espace public, tant avec le révisionnisme d'extrême droite qu'à propos des questions mémorielles et politiques. Derrière ce consensus, un méta-récit catastrophiste de la guerre structure la narration collective produite généralement par les historiens, celui d'un conflit fratricide, d'une folie collective dont la compréhension pourrait conjurer l'influence délétère. L'histoire de la guerre se veut magistra vitae. Elle est en réalité un des piliers du consensus institutionnel forgé en 1978 et que la crise actuelle du régime ébranle. Cette crise est peut-être en train d'accoucher des conditions de production de nouvelles manières d'interpréter et de raconter l'événement.The historiography of the Spanish Civil War is vast and rich in relatively consensual themes, in sharp contrast to the controversial debates raging in the public sphere, produced by extreme right-wing revisionism and issues of memory and politics. Beyond this consensus, a catastrophist meta-narrative of the war shapes the collective historical account of a fratricidal conflict, of a collective madness that we must comprehend in order to defend against its harmful influence. The history of Spain's civil war is designed to serve as magistra vitae. It represents one of the cornerstones of the institutional consensus forged in 1978, and which is threatened by the regime's present crisis. This crisis might give birth to the necessary conditions for new historical interpretations and narratives.
- Entretien avec le romancier Isaac Rosa - Élodie Richard p. 77-84
- La violence sous la Seconde République espagnole : Une question politique - Eduardo González Calleja p. 85-99 La question de la violence politique est entrée dans les débats historiographiques espagnols au cours des années 1980. À cette époque, on déplorait l'absence de conceptualisation rigoureuse permettant l'analyse historique de cet objet nouveau, et on soulignait la nécessité d'une relation plus étroite avec les approches proposées par d'autres sciences sociales. Pourtant, l'Espagne est aujourd'hui l'un des pays européens où la violence est étudiée selon des approches théoriques et les méthodes les plus novatrices. Cet article tente de rendre compte de cette évolution, de l'utilisation de la violence comme source de légitimation du régime franquiste jusqu'aux débats scientifiques soulevés au cours des trente dernières années par les manifestations de violence sous la Seconde République.The issue of political violence became part of Spanish historiographical debates at the beginning of the 1980s. At that time, many criticised the lack of a clear and rigorous approach to the historical analysis of political violence. Critics also emphasised the need for a closer relationship with other social sciences and their methods. And yet Spain is currently one of the European countries where violence is intensively studied using the most innovative methodologies and theoretical approaches. This article attempts to explain this evolution, from the use of political violence as a tool to legitimate Franco's regime to the scientific debates of the last thirty years regarding acts of violence that occurred during the Second Republic.
- Le renouvellement du corps des professeurs d'histoire pendant le premier franquisme - Rubén Pallol Trigueros, Eva Touboul Tardieu p. 101-115 La politique d'épuration menée à l'Université par le gouvernement de Franco laissa de nombreuses chaires d'histoire vacantes, nouvellement pourvues entre 1940 et 1951. Les professeurs nommés ajustèrent leur discours aux valeurs national-catholiques et, à quelques nuances près, apportèrent leur concours au régime de Franco, en le légitimant par une certaine interprétation de l'histoire. Cependant, ce lien entre discours scientifique et positionnement politique obéit à des modalités diverses. Cet article présente le cas de cinq professeurs nommés dans les années 1940, illustrant la complexité des relations entre le pouvoir politique et l'activité intellectuelle pendant le premier franquisme.Franco's purge of Spanish universities left many chairs vacant across history departments, which were then filled between 1940 and 1951. The new professors adapted their rhetoric to the regime's national and Catholic values and, with the exception of minute nuances, supported Franco's regime and legitimised it by providing a specific historical interpretation. However, the link between scientific discourse and political positioning was governed by a variety of factors. This article presents the cases of five professors appointed during the 1940s, illustrating the complex relationships between political power and intellectual activity during the early years of Franco's regime.
- Belchite, entre lieu de mémoire et lieu de reconnaissance (1937-2013) - Stéphane Michonneau p. 117-131 Belchite est un village martyr de la guerre civile espagnole qui présente la singularité d'avoir été conservé en ruines depuis 1938, premier cas d'espèce en Europe. Il offre un formidable observatoire de la relation complexe que les Espagnols ont noué avec le conflit civil et sa longue après-guerre. Il illustre également les contradictions des politiques mémorielles développées pendant la transition démocratique et, plus récemment, de la vague mémorielle qui a submergé le pays. Au-delà d'un éclairage inédit sur ces politiques, le cas permet d'évaluer les modes d'articulation des mémoires individuelles ou familiales et de la « mémoire historique », conduisant à infirmer l'idée d'une opposition radicale entre ces deux niveaux.Belchite is a unique Spanish Civil War martyr village that has been preserved in ruins since 1938, the first of its kind in Europe. It is a remarkable place from which to examine the complex relationship that the Spanish have developed with the civil war and the long post-war period. It likewise illustrates the contradictions of the politics of remembrance pursued during the democratic transition, and more recently, of the commemorative trend that has engulfed the country. In addition to shedding new light on these politics of remembrance, Belchite offers a means to evaluate how individual and family memories are connected to “historical memory”, ultimately countering the idea that these two are radically opposed.
- Le rôle de l'Église dans la répression franquiste - Gutmaro Gómez Bravo, Eva Touboul Tardieu p. 132-151 Aujourd'hui se multiplient les travaux interprétant la répression franquiste comme un épisode de violences de masse mises en œuvre par les fascismes européens pendant la Seconde Guerre mondiale. Pourtant, on ne comprend pas pleinement cette répression si on ne considère que la violence physique. En effet, dès ses débuts, le système pénitentiaire franquiste, principalement hérité du corpus juridique antérieur, est aussi construit comme un puissant instrument de contrôle social. Cet article étudie les institutions pénitentiaires et met en évidence leur genèse proprement espagnole et catholique, montrant ainsi combien ne considérer le franquisme que comme une importation du fascisme et du nazisme peut conduire à une interprétation réductrice.Many studies have recently interpreted the repression of Franco's regime as an episode of the mass violence perpetrated by European fascism during the Second World War. Nonetheless, this repression cannot be fully understood if only physical violence is considered. In fact, from the start, Franco's penitentiary system, which was primarily derived from its judicial predecessor, was also established as a powerful tool of social control. This article studies penitentiary institutions during Franco's dictatorship and underscores their specifically Spanish and Catholic roots. It also illustrates how viewing Francoism as merely the importation of fascist and Nazi beliefs can lead to an overly simplistic interpretation.
- Le culte de la mort dans l'« État nouveau » espagnol (1936-1941) - Francisco Sevillano Calero p. 153-163 Cet article examine comment la légitimation de l'« État nouveau » en Espagne fut fondée sur la guerre, dès l'été 1936. Celle-ci fut présentée comme bellum iustum, apportant une causa justa à la rébellion militaire, conduite par le don et la grâce charismatiques de son Caudillo Francisco Franco, et défendue par le sang des « martyrs » et de ceux tombés au combat (caídos) pour la patrie. Une fois installée dans la durée, elle devait s'achever par la destruction totale de l'ennemi, sa dévalorisation morale et sa déshumanisation. La propagation de ces représentations a forgé une culture de guerre, constitutive de l'identité collective de l'España nacional, opposée à l'anti-Espagne. Dans la construction de cette culture de guerre, l'institutionnalisation du culte de la mort ainsi que le transfert d'éléments dogmatiques, liturgiques et rituels du christianisme à la politique furent essentiels.This article examines how the war, as early as the summer of 1936, was used to legitimise Spain's “New State”. The war was framed as a bellum justum (just war) and provided a causa justa (just cause) for the military rebellion led by its caudillo, the charismatic Francisco Franco, and defended by the blood of its “martyrs” and those fallen (caídos) in battle. Once it took root, this war was designed to end with the total destruction, moral devalorisation and dehumanisation of the enemy. The spread of these forms of representation created a culture of war used to construct the collective identity of a “national” Spain, in opposition to the “anti-Spain”. The institutionalisation of a death cult, as well as the transfer of dogmatic, liturgical and ritual elements from the Christian to the political repertoire, were essential for the construction of this culture of war.
- Le contrôle de la sexualité des jeunes Valenciennes sous le franquisme (années 1940 et 1950) - Amélie Nuq p. 165-178 Cette étude d'histoire sociale, menée dans une perspective genrée et ayant pour objet une maison de redressement valencienne, montre la façon dont l'Espagne franquiste des années 1940 et 1950 perçoit et contrôle la sexualité des jeunes filles. La prise en charge de la déviance des mineures présente un certain nombre de spécificités, qui tiennent notamment à la dimension morale de l'inconduite féminine. Le « redressement » des pensionnaires vise à former des épouses et des mères, en accord avec l'archétype féminin prôné par le régime franquiste. Ce contrôle strict de la moralité, beaucoup plus prégnant que la répression politique, révèle le poids considérable de l'Église catholique dans l'Espagne de l'après-guerre.This study of a Valencian reformatory school is a work in social history and gender studies that examines how the sexuality of young girls was perceived and controlled under Franco's regime during the 1940s and 1950s. The regime's approach to juvenile deviancy can be characterized in part by its strong emphasis on the moral dimension of feminine misbehavior. “Reforming” these youths meant training them to become wives and mothers, in conformity with the feminine archetype endorsed by Francoism. This strict control over morality, far more significant than political repression, reveals the considerable influence wielded by the Catholic Church in postwar Spain.
- De la crise du logement à la question urbaine : Le régime franquiste et les conditions de vie urbaines - Céline Vaz p. 179-195 Cet article étudie la politique du logement franquiste tout au cours de la dictature. L'intervention en faveur du logement semble montrer la capacité du régime à répondre à certains défis économiques et sociaux, et donc à perdurer autrement que par la force. La politique d'aide à la pierre permet en effet la construction de plusieurs millions de logements et une généralisation de l'accès à la propriété, autant de symboles du miracle économique du Desarrollismo des années 1960 et 1970. Cependant, les politiques urbaines franquistes produisent une ville inégalitaire et sans qualité. Ainsi, au lieu d'une adhésion positive au régime, elles alimentent, à partir de la fin des années 1960, sa déconsidération et sa contestation.This article examines housing policies throughout Franco's regime. The government's housing intervention seemed to demonstrate the regime's ability to solve economic and social problems, and thus to perpetuate itself otherwise than through force. Housing assistance policies did allow for the construction of millions of dwellings and widespread access to property, which symbolised the economic miracle of the “Desarrollismo” (developmentalism) of the 1960s and 1970s. However, Franco's urban policies created unequal and low-quality cities. Consequently, instead of increasing social support for the regime, housing polices provoked social protest starting at the end of the 1960s.
- Les dynamiques locales et quotidiennes de la répression franquiste (1936-1950) - Claudio Hernández Burgos, Eva Touboul Tardieu p. 196-209 Malgré l'importance de la répression comme thématique de recherche dans les études sur la dictature franquiste, il reste des zones d'ombre sur cette question. Le fonctionnement quotidien de la répression en est une. Cet article analyse ainsi ses dynamiques quotidiennes, en adoptant une perspective locale et « par le bas ». En s'appuyant sur des sources bibliographiques et archivistiques, ainsi que des témoignages oraux, il met d'abord en évidence les différents canaux, les mécanismes et les scènes dans lesquelles s'exprima la violence. Il s'agit en outre de mettre en lumière la multiplicité des acteurs qui y participèrent, et de proposer une image plus complexe de la répression, en offrant une vision plus diffuse mais aussi plus dynamique du phénomène.Although repression is a central topic of research on Franco's dictatorship, some grey areas still remain unexamined. The everyday functioning of repression is one such grey area. This article seeks to analyse the quotidian dynamics of repression by adopting a local and bottom-up perspective. Through the use of both primary and secondary sources as well as oral accounts, this article describes the different channels, mechanisms and spaces through which violence was expressed. It also highlights the numerous agents involved in this process. Ultimately, this article paints a more complex picture of repression and provides a wider but also more dynamic interpretation of the phenomenon.
- Une histoire sociale de la résistance au franquisme - Jorge Marco, Eva Touboul Tardieu p. 211-229 Cet article expose notre approche de la résistance antifasciste en Espagne, marquée par l'histoire sociale, l'histoire culturelle, la sociologie historique et l'anthropologie. Nous avons élaboré deux catégories, la guérilla moderne et les « paysans en armes », qui permettent d'éclairer des aspects jusque-là restés dans l'ombre. Ces deux catégories ont été définies à l'issue d'une analyse en fonction de douze variables : la vocation des groupes (unificatrice ou indépendante) ; leur structure interne ; leur territoire et leur niveau d'action ; leur stratégie ; leur composition sociale ; l'origine des guérilleros ; l'expérience collective ; le type de cohésion interne ; la taille des groupes ; le type de discipline ; de propagande ; et les répertoires d'action.This article presents an approach to anti-fascist resistance in Spain from the perspective of social history, cultural history, historical sociology and anthropology. Two categories are developed, the modern guerrilla and the “armed peasants”, which shed light on many aspects that have hitherto remained unexamined. These categories were defined according to the analysis of twelve variables : the pro-unification or pro-independence stance of groups ; their internal structure ; their geographical scope and level of action ; their strategy ; their social composition ; where the guerrillas were from ; their collective experience ; the type of internal cohesion ; group size ; the types of discipline ; propaganda ; and repertoires of collective action.
- Le premier franquisme « vu d'en bas » : Résistance armée et résistances quotidiennes (1939-1952) - Mercedes Yusta Rodrigo p. 231-244 Des travaux récents ont renouvelé l'historiographie de la période de l'après-guerre civile en Espagne à partir d'une approche « par en bas ». En partant de ces travaux, cette contribution propose une nouvelle interprétation de la résistance armée contre la dictature (la guérilla ou ses maquis) qui se déroule pendant les années 1940. Cette interprétation tient compte de la dimension locale du conflit, des cycles de violence qui se déclenchent à partir de la guerre civile et, surtout, des attitudes de la population. Ainsi, la résistance armée est mise en relation avec les résistances « quotidiennes » développées par la population rurale dans les zones de conflit. Enfin, la dimension de genre est mise en avant comme une des clés d'interprétation du phénomène.Recent studies have re-examined the historiography of postwar Spain through a “bottom-up” approach. Based on such works, this article proposes a new interpretation of the armed resistance against the dictatorship (guerrilla fighters and maquis) that took place during the 1940s. This interpretation takes into account the conflict's local dimension, the cycles of violence that were triggered by the Civil War, and most of all, the population's attitude. Thus, armed resistance is connected to the “everyday” resistances developed by the rural population in conflict zones. Finally, gender is highlighted as a key element to interpret this phenomenon.
- La question religieuse en Espagne au 20e siècle - Feliciano Montero García, Eva Touboul Tardieu p. 245-264 L'histoire et l'historiographie de la question religieuse en Espagne à l'époque contemporaine ont évolué parallèlement pendant la seconde moitié du 20e siècle. Le fil directeur de ce bilan historiographique est l'étude de l'influence du contexte sur l'historiographie. Il met en évidence l'étroite relation entre la permanence ou le retour de la « question religieuse » à l'agenda politique sur le mode du combat pour la sécularisation ou la laïcité, et l'analyse historique de ses racines profondes. Après avoir préalablement rappelé les antécédents de la question religieuse avant 1931, l'article analyse certaines questions historiographiques dans le contexte de l'évolution historique de la relation entre Église et laïcité, depuis la confrontation et le conflit (années 1930), jusqu'à la réconciliation (années 1965-1980), puis la réapparition du conflit à partir des années 2000.The history and the historiography of religion in contemporary Spain have followed parallel trajectories throughout the second half of the 20th Century. The guiding principle of this historiographical assessment is observing the impact of context upon historiography. It highlights the close relationship between the continued presence and reappearance of the “religious issue” on the political agenda, from the angle of the fight for secularisation or “laicité”, and the historical analysis of its deep roots. After presenting the background of the religious issue prior to 1931, this article analyses a number of historiographical elements in the context of the historical evolution of the relationship between the Church and secularism, moving from confrontation and conflict (in the 1930s,) to reconciliation (1965-1980), and ultimately the conflict's re-emergence in the 2000s.
- Chronologie - p. 265-267
Rubriques
- Archives - p. 269-279
- Avis de recherches - p. 281-284
- Images, lettres et sons - p. 285-298
- Vingtième Siècle signale - p. 299-307
- Librairie Espagne - p. 309-325