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Revue | Africana Linguistica |
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Numéro | No 14, 2008 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- The expression of modality in Shangaci - Devos M. p. 3-35 Le shangaci est une langue bantoue parlée au Mozambique par un nombre de moins en moins important de locuteurs. Tout comme le koti voisin (Schadeberg et Mucanheia 2000), il s'agit d'un parler makhuwa influence par le swahili. L'article décrit les moyens d'expression de la modalité à partir de la définition qu'en donnent van der Auwera et Plungian (1998). Le degré d'homogénéité formelle du système modal du shangaci est discute en accordant une attention particulière aux marqueurs modaux a sens multiples. L'article discute enfin la pertinence de la définition de van der Auwera et Plungian pour le shangaci.Shangaci is a Bantu language spoken in Mozambique by an ever-decreasing number of speakers. Like nearby Koti (Schadeberg and Mucanheia 2000) it is a Makhuwa variant that has been influenced by Swahili. The main part of this paper is dedicated to a description of the ways in which modality is expressed following the definition of modality as formulated by van der Auwera and Plungian (1998). The degree of formal homogenity of the modal system in Shangaci is discussed and special attention is paid to modal markers with multiple meanings. The relevance of van der Auwera and Plungian''s definition of modality for Shangaci is questioned.
- Relative clauses and subject inversion in Chokwe, Kaonde, Lunda and Luvale - Kawash B. p. 37-61 En bantu, dans les clauses relatives «non-sujet», l'inversion du sujet a été attribuée à la forme et au statut prosodique des marqueurs relatifs. L'ordre canonique sujet-verbe-objet (SVO) est maintenu dans les langues qui emploient des mots indépendants comme marqueurs relatifs. Mais l'inversion a lieu dans les langues dont les marqueurs relatifs sont des préfixes attachés au verbe (Givón 1972, Meeussen 1978, Demuth & Harford 1999, Harford & Demuth 1999). Bien que cette analyse trouve une confirmation empirique en kaonde et en lunda, elle ne peut être étendue à d'autres langues bantu comme le chokwe et le luvale. Dans ces dernières, l'inversion du sujet est obligatoire dans les relatives «non-sujet», même lorsqu'elles sont marquées par des mots indépendants.Subject inversion in Bantu non-subject relative clauses has been attributed to the form and the prosodic status of the relative markers. The canonical subject-verbobject word order (SVO) is maintained in languages with ''independent words'' as relative markers, and verb-subject inversion takes place in languages where the relative markers are prefixes attached onto the verb (Giv6n 1972, Meeussen 1978, Demuth & Harford 1999, Harford & Demuth 1999). While Kaonde and Lunda appear to support empirically this analysis, it cannot extend to other Bantu languages like Chokwe and Luvale. In the latter languages, subject inversion is obligatorily in non-subject relative clauses even though they are marked by independent words.
- Nine vowels and ATR vowel harmony in Lika, a Bantu language in D.R. Congo - Kutsch Lojenga C. p. 63-84 Le lika est une langue bantu parlée à la frontière nord du domaine bantu, plus précisément au nord-est de la République Démocratique du Congo. Son système vocalique présente des caractéristiques intéressantes. La langue a neuf voyelles contrastives reparties en deux séries. Dans les racines, les restrictions de cooccurrence entre les deux séries renvoient a un système d'harmonie vocalique de type ATR. L'harmonie vocalique se manifeste en outre par-delà les frontières morphémiques. On trouve non seulement les corrélations attendues [-ATR] I [+ ATR], comme ɪ / i, ε / e, ʊ / u, et ɔ / o mais aussi une paire ou / o / fonctionne comme la correlation [+ ATR] de / a /, ce qui est moins commun. Les règles d'harmonie opérent dans les préfixes et suffixes de classes nominales, dans les affixes verbaux flexionnels et dérivationnels et dans les racines lorsqu'elles sont suivies d'un suffixe [+ ATR]. Le trait [+ ATR] est dominant a une exception près. II existe un cas particulier de dominance inversée ou un groupe de suffixes nominaux [-ATR] assimile la voyelle de la syllabe de gauche. L'harmonie vocalique du lika est bidirectionnelle, simultanément anticipative et progressive. Tout morphème [+ ATR], qu'il s'agisse de racines ou de suffixes (il n'y a pas de préfixes [+ ATR]) assimile toutes les voyelles possibles a sa droite et a sa gauche, la voyelle /a / étant transparente.Lika is a Bantu language of the Northern Bantu borderland spoken in the northeast of the Democratic Republic of the Congo. Its vowel system contains a number of interesting features. The language has a vowel inventory consisting of nine contrastive vowels which can be divided into two sets. Co-occurrence restrictions between these two sets in noun roots point to an A TR vowel harmony system. In addition, there are numerous vowel-harmony changes across morpheme boundaries. There are the regularly-expected [-A TR] / [+ A TR] pairs of vowels, ɪ / i, ε / e, ʊ / u, and ɔ / o, as well as the less common pair in which the vowel / o / functions as [+ ATR] counterpart of / a /. The vowel-harmony changes take place in the noun-class prefixes and suffixes, in verbal inflectional and derivational affixes, and also in roots, when followed by a [+ ATR] suffix. [+ ATR] is the dominant value, with one exception : an idiosyncratic case of dominance reversal whereby a set of [-ATR] noun-class suffixes is dominant, and extends its influence one syllable to its left. Vowel harmony in Lika is bidirectional, both anticipatory and progressive : any [+ ATR] morpheme (roots and suffixes ; there are no [+ ATR] prefixes) causes vowel-harmony changes to all possible vowels to its left and to its right, with the vowel / a / being transparent.
- La dérivation causative dans les langues bantu du groupe A70 - Nzang Bie Y. p. 85-107 L'article décrit les morphèmes du causatif dans quatre langues du groupe bantu A 70 : eton, ewondo, ntumu et atsi. Synchroniquement, ces langues attestent deux morphemes causatifs : l'un bref, constitue d''une voyelle centrale / a / ou / g /, l'autre long, constitue d'une voyelle centrale et d'une consonne latérale -VI- ou -IV. Différentes hypothèses diachroniques sont avancées pour expliquer ces formes, les plus convaincantes étant qu''elles sont issues de morphèmes reconstruits en proto-bantu. La forme brève refléterait le causatif bref *-i-, tandis que la forme longue refleterait le suffixe applicatif *-id-. Si phonologiquement de telles correspondances peuvent paraitre étonnantes, elles sont toutefois confirmées par des évolutions similaires dans d'autres catégories grammaticales. Enfin, l'existence d'un lien sémantique entre le causatif et l'applicatif est loin d'être exceptionnelle à l'échelle universelle.The article describes the causative morphemes in four Bantu languages of group A 70 : Eton, Ewondo, Ntumu and Atsi. Synchronically, these languages have two causative morphemes : one short, consisting of a central vowel : / a / or / g /, and the other long, consisting of a central vowel and a lateral consonant : -VI- or -IV. Different diachronic hypotheses are presented to explain these forms. The most convincing explanation is the one that links these causative morphemes to morphemes reconstructed for Proto-Bantu. The short form would then be a reflex of the short causative morpheme *-i-, whereas the long form would be a reflex of the applicative suffix *-id-. Although these correspondences might appear to be rather exceptional on a phonological level, they are confirmed by similar evolutions in other morphemes. Finally, the existence of a semantic link between the applicative and the causative is not uncommon from a universal point of view.
- Resolving phonological variability in Bantu lexical reconstructions: the case of "to bake in ashes" - Ricquier B., Bostoen K. p. 109-149
- The hodiernal past domain and the concept of recentness in Yeyi - Seidel F. p. 151-176 L'article traite du fonctionnement et du sémantisme des temps passe du verbe en yeyi (R41). Plus precisement, il examine le fait qu'en yeyi, les temps passes s'ordonnent et interagissent par rapport à un point de reference qui est situe un cycle diurne/nocturne complet avant le temps du discours. Sur base d'analyses de textes détaillées, l'article montre que ce point de référence temporel résulte de l'interaction de deux concepts : le caractère hodierne de l'évènement et son caractère récent. Les aspects temporels du yeyi sont présentés selon le schéma cognitif élabore par Botne et Kershner (2006) pour organiser les systèmes de temps.This article deals with functions and semantics of Yeyi (R41) past verb tenses against the background of the temporal concepts of a prehodiernal past and a hodiernal past. More specifically, it addresses the fact that in Yeyi the past verb tenses are ordered around and interact with a temporal cut-off point that is located one full cycle of day and night (roughly 24 hours) back in time from the moment of speech. This cut-off point, as will be argued on the basis of a detailed text analysis, is the result of the interaction of two concepts : the hodiernality of an event and the recentness of an event. The temporal aspects of the Yeyi language will be presented following Botne and Kershner''s (2006) cognitive framework for the organisation of tense systems.
- Un cas de changement phonologique par réanalyse morphonologique en éton - Van De Velde M.L.O. p. 177-184 En eton, le thème de l''adjectif possessif de la première personne du singulier se termine en /ɔ/ clans les formes de classe I et 3 (-amɔ) et en /a/ ailleurs (-ama). Cet article montre comment le / a/ originel des formes de classe 1 et 3 est devenu /ɔ/ par un mécanisme de réanalyse par analogie au niveau morphonologique.In the Cameroonian Bantu language Eton the stem of the possessive adjective 'my' ends in /ɔ/ in the forms of class 1 and 3 (-amɔ-) and in /a/ elsewhere (-ama). It will be shown that the original /a/ of the class 1/ 3 forms changed to /ɔ/ due to a mechanism of analogical reanalysis on the morphonological level.