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Revue Systèmes d'information & management Mir@bel
Numéro vol. 17, no 3, 2012
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  • Trois perspectives de recherche - Yves Pigneur p. 3-5 accès libre
  • Articles de recherche

    • Le design science dans le domaine des systèmes d'information : mise en débat et perspectives - Amandine Pascal p. 7-31 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cet article est de mettre en lumière l'approche du design science qui connaît aujourd'hui un intérêt grandissant dans de nombreuses revues et conférences européennes et nord-américaines. Peu utilisée à l'heure actuelle dans les travaux francophones, nous avons choisi de mettre en perspective cette approche en approfondissant ses apports mais aussi ses limites. Dans cette perspective, un effort tout particulier portera sur la mise en évidence des fondements et des principales caractéristiques du design science en SI. Nous nous attacherons ensuite à mettre en exergue les controverses qui animent cette approche. Convaincue de l'apport du design science à la discipline SI, nous proposerons dans une discussion des voies de réflexion et des pistes de solution pour veiller à ce que le design science respecte la promesse qu'il s'est fixée, renforcer la création de connaissances théoriques et améliorer les pratiques en SI.
      The aim of this paper is to highlight the design science approach which is of growing interest in many European and North-American journals and conferences. This approach has received too little attention in the French IS community. In this paper, we have chosen to present it by deepening both its contributions but also its limits. The authors believe that the new emphasis on design could be an insightful way to look at the discipline. As such, we will focus on the identification of the foundations and controversies that animate this field. We will show that the answer given by the recent design science publications is, in some ways, insufficient. We will then investigate solutions in order to ensure that design science fulfills its promise of building theoretical knowledge and improving practices in information systems.
    • Management des connaissances : quels dispositifs pour quels objectifs ? - Sophie Mignon, Béatrice Siadou-Martin, Corinne Janicot, Céline Averseng, Agnès Mazars-Chapelon p. 33-70 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine les questions de recherche suivantes : quels sont les objectifs du management des connaissances et les dispositifs mis en place dans les organisations ? Peut-on établir des relations spécifiques entre objectifs et dispositifs ? Et, enfin, peut-on identifier des facteurs de contingence ? L'approche méthodologique retenue s'appuie sur une étude quantitative par questionnaire menée auprès d'une centaine d'entreprises. D'un point de vue théorique, les résultats de cette recherche montrent, en accord avec la littérature, l'existence de groupes d'objectifs distincts – à visée interne et externe –, et de groupes de dispositifs – organisationnels, techniques, humains. Nous avons alors cherché à montrer l'existence de liens directs entre objectifs et dispositifs. Or, nous constatons une quasi absence de liens significatifs. Ainsi, les choix des dirigeants en matière d'objectifs et de dispositifs sont dissociés, et ne font pas apparaître de combinaison significative : les acteurs disposent d'un portefeuille de dispositifs KM sans caractérisation a priori sur l'atteinte d'objectifs internes ou externes. Par ailleurs, l'étude de la contingence fait apparaître des résultats contrastés. Une étude typologique des dirigeants a enfin été menée et a fait apparaître trois profils comportementaux : les convaincus, les modérés et les sceptiques. D'un point de vue pratique et managérial, cette recherche caractérise les objectifs et les dispositifs afin de permettre une meilleure compréhension des mécanismes en œuvre.
      This paper investigates the following research questions: what are KM objectives and KM devices in organizations? Can we establish specific relationships between KM objectives and KM devices? And can we identify contingency factors? The method applied is based on a quantitative study, by means of a questionnaire administered to more than a hundred firms. The findings are consistent with theoretical literature on two points: two groups of distinct internal and external objectives, and different kinds of KM devices – organizational, technical and human- have been identified. We therefore tried to underline direct links between objectives and devices. But, we did not observe significant relationships. Thus, KM objectives and devices are dissociated in managers' choices and are not significantly correlated. Organizational actors use KM devices without considering external or internal KM objectives. Additionally, the study of the contingency factors shows contrasted results. A typology of managers was then conducted and three behavioral profiles were defined: the convinced managers, the moderated managers and the sceptical ones. From a practical and managerial point of view, this research characterizes the KM objectives and devices in order to enable a better understanding of their implementation mechanisms.
    • Apprendre à apprendre : une perspective intégrative de l'émergence des routines d'apprentissage - Cécile Belmondo, Caroline Sargis Roussel p. 71-110 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La recherche dans le champ de l'apprentissage organisationnel s'est structurée ces dernières années autour de trois perspectives : cognitive, sociale et comportementale. Si ces perspectives permettent une meilleure cumulativité des connaissances, elles limitent néanmoins notre capacité à obtenir une compréhension claire des micro-processus par lesquels les organisations réussissent à apprendre à apprendre, c'est-à-dire à construire des routines d'apprentissage. L'objectif de l'article est de comprendre les processus d'émergence de routines d'apprentissage dans des groupes de travail en proposant une approche intégrative des trois perspectives de l'apprentissage organisationnel. L'article reprend la conceptualisation des routines proposée par Feldman et Pentland et étudie la manière dont les activités (perspective comportementale), les structures formelles (perspective cognitive) et les relations de pouvoir (perspective sociale) influencent l'émergence des routines d'apprentissage. La méthodologie qualitative utilisée consiste à contraster deux études de cas longitudinales au sein de groupes engagés dans des activités de création de connaissances sur l'environnement concurrentiel (cas TELCIS) et sur l'implantation d'un système d'information intégré (cas PROBANK). Les deux cas sont considérés de manière complémentaire et permettent d'élaborer une proposition de modèle intégratif original. Les résultats montrent que l'émergence des routines d'apprentissage est bien influencée par les trois types de facteurs et nous suggérons en conclusion que cette influence est indirecte : ce sont les interactions dynamiques entre ces facteurs qui importent, plutôt que les facteurs pris isolément. Les résultats montrent également l'importance des jeux de pouvoir autour des outils fournis par les structures formelles (objets frontières) ou par les activités individuelles (instanciations d'objets épistémiques). De manière pratique, l'article souligne la double importance des managers et des chefs de projet dans les processus d'émergence des routines : en tant que fournisseurs d'outils et en tant que vecteur de relations verticales de pouvoir. D'un point de vue théorique, l'article contribue à enrichir le practice turn et le material turn dans la recherche en gestion, notamment dans les contextes de management des systèmes d'information.
      In recent years, organizational learning research has been revolving around three different perspectives: cognitive, social and routine-oriented/behavioural. Although a cumulative body of studies appears within each perspective, a lack of studies bridging these different perspectives leaves us with an unclear and partial vision of the different forces that shape learning processes and of the processes by which organizations achieve learning how to learn, i.e. building learning routines. This article aims at understanding the processes by which learning routines emerge within groups through an integrative approach of all three perspectives of learning. To do so, we start with the conceptualization of routine proposed by Feldman and Pentland. We study how activities (behavioural perspective), formal structures (cognitive perspective) and power relationships (social perspective) affect the emergence of learning routines. A qualitative methodology is used to contrast two longitudinal case studies of groups engaged in processes of knowledge creation about their organisation's competitive environment (TELCIS case) and about information system implementation (PROBANK case). The two case studies are complementary and lead to an original integrative model. Results show that the emergence of learning routines is effectively shaped by the three factors and suggest, in the conclusive part, that this influence is indirect: emergence seems to be shaped by the dynamic interactions occurring between the three factors rather than by direct influence from each isolated factor. Results also cast light on the political games that take place around the tools provided by formal structures (boundary objects) or created by individual activities (instantiation of epistemic objects). For practitioners, this research underlines the double importance of managers and project managers for the emergence of learning routines as tools providers and as the locus of vertical power relationships. Theoretically, the research enriches the practice turn and the material turn in learning research, especially in the context of information system management.
  • Cas, expériences et pédagogie

    • Capacité d'absorption des informations et pratiques de veille stratégique dans les PME : une étude sur des domaines vitivinicoles provençaux - Serge Amabilé, Régis Meissonier, Coralie Haller, Stéphane Boudrandi p. 111-142 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      La plupart des recherches sur la veille stratégique se sont concentrées sur l'interprétation de signaux faibles, ou sur les problèmes de surabondance signalétique, en laissant en arrière plan les usages des différents dispositifs de collecte d'information mobilisés à cet effet. Ceci tend à négliger le fait que la veille stratégique est souvent issue de plusieurs processus (formels et informels) auxquels les acteurs vont, en amont, accorder un niveau d'attention différent. Cet article se fonde sur le modèle de l'ACAP pour discriminer les mécanismes d'absorption d'informations stratégiques au sein d'une filière économique. La méthodologie de recherche qualitative retenue a été éprouvée, en particulier, par 20 entretiens semi-directifs effectués auprès d'autant de domaines vitivinicoles de la filière des vins de Provence. Les résultats révèlent que ces derniers accordent peu d'attention aux informations provenant de ces organismes de coordination. En revanche, ils privilégient les informations collectées, dans le cadre de leurs activités courantes, au gré des relations formelles comme informelles entretenues avec d'autres entreprises membres de la filière. La partie discussion permet d'enrichir le modèle de l'ACAP en montrant notamment, que la capacité d'absorption potentielle des informations est plus le fait de « l'expérience » des entreprises et de la « similarité » avec les acteurs de leur environnement (fournisseurs, clients, concurrents, etc.) que celui des « mécanismes d'intégration sociale » mis en place par les organismes de coordination. En termes de contributions managériales, notre étude permet de préciser les concepts de similarité et d'expérience en y intégrant les notions d'appartenance territoriale et de proximité géographique qui apparaissent comme des soutiens à la capacité d'absorption des informations des entreprises.
      A large part of the research on business intelligence focused on “weak signals” interpretation or issues related to data overabundance. The way firms differently use data collection mechanisms developed to this end remains understudied. This tends to neglect business intelligence as being the result of several formal and informal processes to which actors may differently pay attention. By referring back to researches relative to the ACAP model, this article examines absorptive capabilities of strategic informations in the wine industry. The qualitative research design is mainly based on 20 semi-directive interviews conducted in the Provence wine industry. Results reveal that these wineries give only little attention to information coming from organisms of coordination. However, they favor information collected through formal and informal relations they maintain in their current activity with other companies of industry. The discussion part enriches the ACAP model by putting forward how the potential absorptive capacity of strategic information by an organisation can be the consequence of its “experience” and “similarity” with other actors of its environment (suppliers, customers, competitors, etc.), rather than the consequence of the integration mechanisms set up by organisms of coordination. In terms of practical contributions, our study also specifies concepts of similarity and experience by integrating them to notions of territorial membership and geographical proximity which appear as supports to the absorption capacity of the information of companies.
  • Revue de thèses

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