Contenu du sommaire : Cahier spécial : Vers une Théorie de la Moyenne Entreprise ?

Revue Revue management & avenir Mir@bel
Numéro no 11, janvier 2007
Titre du numéro Cahier spécial : Vers une Théorie de la Moyenne Entreprise ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Luc Boyer p. 4-7 accès libre
  • Une logistique expérientielle pour la firme de distribution : du « zéro défaut » au « zéro ennui » - Olivier Badot, Gilles Paché p. 11-28 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La recherche de l'excellence logistique semble aujourd'hui au cœur des stratégies de la firme de distribution, seule manière de rendre captive une clientèle de plus en plus volatile. Atteindre un niveau élevé de service, dans un magasin parfaitement réapprovisionné et organisé, serait ainsi la condition première d'un avantage concurrentiel durable. L'article propose une vision entièrement différente en référence à la rhétorique de l'infra-ordinaire que mettent en place de nombreuses enseignes, notamment Wal-Mart aux Etats-Unis. Le modèle émergent est celui d'une « désorganisation organisée » qui s'appuie sur une logistique moins orientée vers la performance que vers l'expérience.
    The search for logistical excellence seems today at the heart of the retailing firm strategies, this being the only way to capture more and more volatile customers. Reaching a high level of service, in a perfectly restocked and organized store, would be thus the main element of a sustainable competitive advantage. This article proposes a totally different vision of the rhetoric of infra-ordinary implemented by a large number of retailers, in particular Wal-Mart in the United States. The emerging model is that of an "organized disorganization" based on a logistical management less performance oriented than experience oriented.
  • La gestion des talents : émergence d'un nouveau modèle de management ? - Pierre Mirallès p. 29-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La communication propose un concept du talent utilisable en gestion des ressources humaines et, sur cette base, construit un modèle de management qui s'oppose et dépasse le modèle de la compétence. Le talent est défini comme « excellence + différence » et vu comme une idiosyncrasie. Manager les talents implique de mettre en œuvre un ensemble cohérent de pratiques de gestion typiques, telles que le scouting (détection/sélection), le casting (composition d'équipe), le coaching (accompagnement/conditionnement) et le cocooning (protection/rétention). L'émergence dans les organisations du management des talents exprime l'immersion d'une partie de leurs activités dans le monde de l'hypercompétition.
    The purpose of the paper is to propose a concept for talent useable in management sciences. Talent is seen as a personal, idiosyncratic resource, and represented as "excellence + difference". Managing talents involves various corporate skills, such as scouting (detecting/selecting), casting (combining talents into a successful team), coaching (conditioning) or cocooning (protecting/retaining). The emergence of talent management among organizations shows the irruption of hypercompetition in their field of activities.
  • La combinaison des souverainetés locales : un enjeu managérial méconnu - Didier Retour, Eric Vatteville p. 43-61 accès libre avec résumé
    The public action of Local Authorities is faced with new challenges especially in the economic and social spheres as pointed out in the first part of the article. The paper then focuses on a presentation of the Grenoble experience of a new geography of power as illustrated by the setting up of a structure that is new and original, the Council for the Development of the Greater Grenoble Area, and outlines the first lessons to be drawn from this experiment.
  • Pourquoi les suppressions d'emplois ne produisent-elles pas une hausse de la performance ? Eléments pour l'amélioration du modèle de calcul décisionnel - Christophe Cornolti, Yves Moulin p. 63-92 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'évolution des conceptions managériales en terme d'emploi a conduit à instaurer, dans les représentations des dirigeants, un lien entre réduction des effectifs et augmentation de la performance des entreprises. Selon cette logique, toute réduction de postes est source d'économie et contribue ainsi à l'amélioration de la performance. Cet article a pour premier objet d'interroger la pertinence de ce présupposé de sens commun ; sa seconde finalité est de chercher à expliquer les raisons de la réfutation de ce lien par des études académiques et à fournir des éléments de réflexion aux dirigeants pour l'amélioration du processus décisionnel.
    The way managerial conceptions have evolved in terms of employment has led to the creation, in managers' minds, of a link between downsizing and increase in the performance of firms. According to this logic, any downsizing should allow to save money and therefore contribute to increase performances. This article aims at questioning the pertinence of this common sense postulate. It also seeks to explain the reasons why some academic studies disprove this link and to provide tracks for managers to improve decision process.
  • De quelques tentatives de modernisations socio-économiques en France (1910-1980) - Jean-pierre Bouchez p. 93-111 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cette contribution se propose d'analyser les différentes tentatives de modernisation socio-économiques française qui jalonnant une période qui recouvre approximativement, les décennies 1910-1980. Quatre « tentatives » seront ainsi particulièrement observées et analysées, du point de vue des perspectives qu'elles ont ouvertes, des avancées qu'elles ont permises ou suggérées, mais aussi des limites qui leurs sont inhérentes : la guerre et la coopération industrielle (1914-1918), le néo-capitalisme et la production de masse (1925-1930), l'intégration dans l'entreprise providence, (années 1950-60) et les citoyens d'entreprise et la démocratie industrielle (1965-1985).
    This contribution proposes to analyze the different attempts of French socioe-conomic modernization which punctuate a period that covers roughly the decades 1910-1980. Four "attempts" will be thus particularly observed and analyzed, from the point of view of the perspectives they have opened, the break-throughs they have allowed or suggested, but also of their own inherent limits: the war and industrial cooperation (1914-1918), neo capitalism and mass production (1925-1930), integration in the "welfare company" (1950-60), and company citizens and the industrial democracy (1965-1985).
  • Introduction générale au cahier spécial piloté par Luc Boyer et Mathilde Divay - Luc Boyer, Mathilde Divay p. 115-118 accès libre
  • Les moyennes entreprises pratiquent-elles le marketing ? Une exploration franco-québécoise - Jean-Claude Pacitto, Pierre-André Julien, Philippe Bizeul p. 119-146 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'examen du rapport entre marketing et PME pose deux types de questions : la première est relative aux catégories de PME examinées et il va de soi que selon la taille choisie (très petites, petites, moyennes), les réponses différeront. La seconde relève des éléments susceptibles de faire apparaître une démarche marketing ou non. En fait, on peut déduire une bonne partie de cette démarche des réponses touchant les pratiques de segmentation, de positionnement et de recherche d'information. Ces trois pratiques sont fondatrices de cette démarche. Pour autant, poser les questions directement (surtout pour ce qui concerne la segmentation) induirait des réponses biaisées. Tenant compte de ces prémisses et dans le but de comprendre les comportements marketing dans la moyenne entreprise, dans deux enquêtes effectuées sur deux territoires, la France et le Québec, nous n'avons retenu que les entreprises de 50 à 250 salariés et préféré une démarche de questionnement déductive plutôt que directe puisque les résultats montrent que si la démarche marketing des moyennes entreprises est toujours focalisée sur la distinction de la clientèle (plus que sur le marché en soi), la concurrence entraînant le positionnement n'est pas absente de leurs préoccupations ; enfin ces entreprises pratiquent communément la veille commerciale. Ce qui implique une structuration de l'activité commerciale en général et du marketing en particulier, les deux n'étant pas toujours bien délimités. Ces deux derniers traits les différenciant des autres catégories de PME à savoir les TPE et les PE.
    An examination of the relationship between marketing and SMEs raises two kinds of questions: the first relates to the categories of SMEs studied, and it goes without saying that their responses will depend on their size (very small, small, and medium); the second depends on the elements likely or not to bring out a marketing approach. In fact, we can infer a large part of this approach from the answers having to do with segmentation practices, positioning, and information research. These three practices constitute the foundation of this approach. For all that, to ask questions directly (especially with regard to segmentation) would lead to biased responses. Taking these premises into account and with understanding of marketing behaviour in the medium-sized firms as an objective, we conducted two surveys in two locations, France and Quebec, in which only enterprises with 50 to 250 employees were retained. We favoured a deductive inquiry approach rather than direct questioning since the results show that if the marketing approach of the medium-sized firms is always focused on client distinction (more than on the market as such), competition leading to positioning is very much a part of their preoccupations; finally, these enterprises commonly practice commercial intelligence. This implies structuring commercial activity in general and marketing in particular, the two not always well delimited. These last two traits differentiate them from the other categories of SMEs, the very small enterprises (VSEs) and the small enterprises (SEs).
  • Stratégie, gouvernance et performance des moyennes entreprises : quel est l'impact de la cotation en Bourse ? - Nazik Fadil p. 147-166 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article s'intéresse à la problématique de la cotation en Bourse des moyennes entreprises et son impact sur la conduite stratégique des dirigeants et sur la performance. L'étude repose sur les justifications traditionnelles de la théorie de la gouvernance. Elle stipule que le marché financier renforce l'arsenal de contrôle des dirigeants, réduit leur latitude managériale et gouverne leur conduite stratégique. Il importe donc de savoir si cela va dans le sens de l'amélioration de la performance globale des ME. Pour ce faire, nous avons réalisé une étude statistique de nature longitudinale, sur un horizon de sept ans (comparaison avant/après cotation) et transversale, portant sur 65 ME cotées (en comparaison avec des ME similaires non cotées sur le même horizon temporel). Ces tests ont été renforcés par la suite grâce à l'outil économétrique sur des données de panel.
    This article looks at the problems relating to the Stock Exchange listing of medium-size companies and its impact on the strategic control of management and performance. The study rests on the traditional justifications of the theory of governance. It stipulates that financial market reinforces management's arsenal of control, reduces managerial latitude and governs strategic behaviour. It is thus important to know if listing is conducive to an improvement in the overall performance of medium-size companies. With this aim, we carried out a statistical study which was both longitudinal, covering a period of seven years (comparison before/after flotation) and transversal, bearing on 65 listed medium-size companies which were compared with similar medium-size unlisted companies over the same time span. These tests were reinforced by the application of econometric tools to panel data.
  • L'endettement des moyennes entreprises familiales est-il différent de celui des moyennes entreprises non familiales ? Le cas de la Belgique - Olivier Colot, Mélanie Croquet p. 167-185 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le comportement des entreprises familiales en matière de financement représente un domaine de recherche encore peu exploré à l'heure actuelle. A cet égard, nous avons voulu apporter une contribution à la compréhension de cette problématique du financement des entreprises familiales, et plus spécifiquement des moyennes entreprises familiales belges, celles-ci représentant une majeure partie de l'économie belge. Grâce à la technique du pairage statistique, nous avons comparé l'endettement financier des moyennes entreprises familiales à celui de leurs homologues non familiales. Les résultats obtenus montrent que dans la majorité des cas, les entreprises familiales semblent plus endettées. Parmi l'ensemble des ratios testés, six indicateurs se sont avérés statistiquement significatifs. La théorie des coûts d'agence des dettes semblent donc être confirmée pour les moyennes entreprises familiales belges.
    The financial behavior of the family firms represents a field of research that have still little explored at the present time. Thus, we wanted to contribute to the comprehension of the problems of the financing in family firms, and more specifically of the Belgian medium family firms, because they represent a major part of the Belgian economy. Thanks to the technique of sample paired, we compared the financial debt of the medium family firms with the financial debt of the non family firms. The results show that in the majority, the medium family firms seem to be more indebted. Among the whole of the ratios tested, six indicators were statistically significant. The theory of the agency cost of the debts thus seem to be confirmed for Belgian family SME.
  • Les entreprises sociales dans un monde marchand : A la recherche d'un management efficace des hommes - Maryline Meyer, Marc Ohana p. 187-202 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article discute la pertinence des incitations pécuniaires dans le cadre des entreprises sociales entreprises – moyennes situées à la frontière entre la sphère marchande et non marchande. Parce que les travailleurs de ces entreprises ne sont pas complètement égoïstes et intéressés par le gain monétaire, les rémunérer à la performance peut s'avérer contre-productif. Ce constat, appuyé par une large littérature théorique et empirique, suggère l'emploi d'autres outils managériaux. Au sein d'une entreprise sociale, nous avançons que la construction de capital social est le moyen privilégié pour renforcer la motivation des travailleurs.
    This paper aims to discuss the relevance of pecuniary incentives in the specific context of social enterprises – medium – sized enterprises on the border of the market and non-market spheres. As workers in social enterprises are not totally self interested and motivated by monetary rewards, pay them for performance may be counterproductive. This fact, based on a large theoretical and empirical literature, suggests the enforcement of other managerial tools. Within social enterprises, we suggest that building social capital is the best way to enhance workers' motivation.
  • Engagement social et visions partenariales de la moyenne entreprise - Véronique Bon p. 203-214 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Peu d'études ont envisagé à ce jour la prise de responsabilité sociale au sein de la moyenne entreprise. Néanmoins, en examinant le cas de la moyenne entreprise indépendante, l'article met en évidence un cadre organisationnel favorable à une prise de responsabilité vis-à-vis de ses partenaires directs. Cet engagement social spécifique se trouve élargi et conforté au sein de l'entreprise familiale et dénaturé au sein de l'entreprise adossée à un actionnaire externe interventionniste.
    The medium sized enterprises' social responsibilities has been little studied. These article shows that these organizational structures enable a specific social involvement toward primary stakeholders. This specific involvement is reinforced in family-owned enterprises and distorted in enterprises open to external activist shareholders.