Contenu du sommaire
Revue | Recherches en sciences de gestion |
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Numéro | no 101, 2014/2 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Henri Savall p. 5-8
Conférence invitée
- Vers une gestion participative des entreprises et de l'économie - Gilbert Blardone p. 23-56 124 crises financières depuis le premier choc pétrolier de 1973 et la grande peur de l'Occident de manquer de dollars pour payer le pétrole qui s'en est suivie. En 2013, conséquence de la dernière crise de 2007, l'Union Européenne compte 26 millions de chômeurs – 3.200.000 en France, et cela continue. L'ultralibéralisme qui devait sauver les pays industriels grâce au moins d'État, à une déréglementation généralisée au profit de la finance, à une concurrence sauvage mondialisée, a déstabilisé les riches, appauvri les pauvres. Les entreprises, quelles que soient leur taille et leur spécialité, ont souffert de cette situation. Des milliers ont disparu.Tout ce qui a été tenté jusqu'ici depuis le XIXème siècle pour aménager le capitalisme et parer à ses dysfonctionnements a échoué. Aujourd'hui, une voie apparaît possible, à condition d'attaquer le système par ses points faibles, ses entreprises en difficulté, c'est « l'économie solidaire et sociale de marché ». En France elle représente 10,7 % des emplois salariés ; 22.900 entreprises ; 56 milliards de rémunérations brutes par an. Tous les secteurs sont concernés, y compris les banques. Son efficacité lui a permis de surmonter la crise et de continuer à embaucher, +2 % par an. Son objectif n'est plus le profit mais les besoins réels des populations. Son moteur n'est plus la domination absolue du capital dans l'entreprise, l'économie, la nation, mais la cogestion par les acteurs concernés devenus responsables de leur destin... La démocratie économique à partir de l'entreprise parfait la démocratie politique.L'économie solidaire et sociale de marché représente une modalité possible de réalisation de ce que Benoit XVI appelle, dans sa dernière encyclique « Caritas in veritate », « L'Amour dans la Vérité », « la mise en place d'un nouvel ordre économico-productif socialement responsable et à dimension humaine ». Dans l'entreprise, elle conduit à une gestion participative par tous les acteurs concernés en vue de la satisfaction des besoins réels de la population.Towards a participative management of businesses &the Economy124 financial crises since the first oil shock of 1973 and the great West fear to be short of dollars to pay oil that ensued. In 2013, consequence of the last crisis of 2007, the European Union has 26 million unemployed - 3.2 million in France, and it continues. The ultraliberalism which would save the industrial countries through less States, a widespread deregulation in favor of finance, a global wild competition, has destabilized the rich and impoverished the poor. Businesses, whatever their size and specialty, have suffered from this situation. Thousands have disappeared. Everything that has been tried so far since the nineteenth century to develop capitalism and deal with its dysfunctions failed. Today a path seems possible, provided the system to attack its weaknesses, its firms in difficulty; it is “the solidarity and social market economy.” In France, it represents 10.7% of salaried jobs; 22,900 businesses; 56 billion of gross remuneration per year. All sectors are concerned, including banks. Its effectiveness has allowed the solidarity and social market economy to overcome the crisis and continue to hire, 2% per year. Its objective is not profit anymore but the real needs of people. Its engine is no longer the absolute domination of capital in the company, the economy, the nation, but the co-management by the stakeholders become responsible for their destiny... The economic democracy from the company perfect the political democracy. Solidarity and social market economy represents a possible mode of realization of what Benoit XVI calls in his recent encyclical “Caritas in Veritate”, “Love in Truth”, “the establishment of a new economic-productive order socially responsible and at human dimension”. In companie, it leads to a participatory management by all stakeholders in order to satisfy the real needs of the population.
- Vers une gestion participative des entreprises et de l'économie - Gilbert Blardone p. 23-56
Management stratégique
- Crowdsourcing compétitif : ressorts et enjeux - Sophie Renault p. 59-80 Dans une démarche d'innovation ouverte, de nombreuses organisations ont recours à des ressources et compétences situées en dehors de leurs frontières. Il s'agit notamment de solliciter la foule afin de générer de la valeur. Il est alors question de crowdsourcing. A l'ère du web 2.0, le crowdsourcing consiste en l'externalisation vers la foule de tâches réalisées traditionnellement en interne ou confiées à un prestataire identifié. Parmi les différents types de crowdsourcing, cette recherche est centrée sur le crowdsourcing compétitif. Quels sont les avantages de ce mode de création de valeur ? Quelles controverses cette pratique soulève-t-elle ? Afin d'éclairer le lecteur sur ces questions, cet article s'appuie sur l'étude de trois plateformes de crowdsourcing compétitif.Competitive crowdsourcing: drivers and stakes
In an open innovation approach, many organisations make use of external skills and resources, such as soliciting the crowd to create value. This practice is called “crowdsourcing”. In the Web 2.0 era, it consists in outsourcing some of the tasks usually performed internally or entrusted to identified providers to large networks of internet users. This paper focuses on competitive crowdsourcing, one of many types of crowdsourcing. What are the advantages of this particular means of value creation? What questions does this practice raise? This article aims at enhancing reader understanding through the study of three competitive crowdsourcing platforms.
- Crowdsourcing compétitif : ressorts et enjeux - Sophie Renault p. 59-80
Gestion et théorie financières
- Structure du Capital des PME Françaises de Haute Technologie - Christine Chevallier, Anthony Miloudi p. 83-100 Cet article a pour objectif l'étude des déterminants de la structure du capital de PME françaises de haute technologie en se fondant sur la théorie du financement hiérarchisé. Nous déployons une modélisation économétrique en données de panel sur un échantillon de 5916 Pme-Année sur la période 2005-2010. Les résultats attribuent une forte capacité prédictive à la théorie du financement hiérarchisé. Notamment, la tangibilité des actifs ainsi que la taille de l'entreprise jouent un rôle important dans l'attribution des crédits bancaires. Par ailleurs, l'ensemble de nos résultats montrent que les réserves restent une source de financement externe privilégiée par les dirigeants.The Capital Structure of the French High Technology SMEs
This paper presents an empirical examination of the determinants of the capital structure of french high technology SMEs. We carry out a data panel analysis of 5916 observations (2005-2010), modeling the three leverage ratios as a function of firm specific attributes hypothesized by the Pecking Order Theory (POT). The results suggest a strong predictive power of the POT. More particularly, the tangibility of asset and the size of the firm play an important role to obtain a bank loan. These results reveal the importance of retained earnings as a major source of extern financing. - Position de contrôle du capital-risqueur et gouvernance des PME en détresse financière : Étude monographique en Tunisie - Taher Hamza, Mouna Jerbi p. 101-120 Les PMEs tunisiennes font de plus en plus souvent appel au capital-risqueur ce qui ne les met pas pour autant à l'abri de la détresse financière. Notre recherche se focalise sur les déterminants de l'efficacité du processus décisionnel de la société de capital risque dans différentes configurations de gouvernance de la PME en détresse financière. Il ressort que l'utilisation de combinaison de mécanismes de contrôle favorise l'alignement des intérêts des différentes parties prenantes. De plus, l'expertise de la société de capital risque et sa proximité ont souvent permis de pallier le problème d'asymétrie informationnelle. Enfin, la coopération du dirigeant et son engagement dans la mise en œuvre opérationnelle du plan de restructuration contribuent à l'efficacité de l'action de sauvetage.Code JEL : G24, G32, M13.Controlling position of the venture capitalist and distressed SMEs governance: monographic study in Tunisia. Tunisian SMEs have increasingly recourse the venture capital that does not put them so far away from financial distress. Our research focuses on the determinants of the effectiveness of the decision-making process of the venture capital in different governance configurations of SMEs in financial distress. It appears that the use of control mechanisms combination favors the interest's alignment of the different stakeholders. In addition, the venture capital expertise and its proximity allowed the resolution of information asymmetry problem. Lastly, the cooperation of the CEO and his commitment to the operational implementation of the restructuring plan contribute to the effectiveness of the financial distress resolution. JEL Classification: G24, G32, M13.
- Groupes bancaires coopératifs français : quel contrôle ? - Katia Lobre-Lebraty p. 121-144 Du fait de leur hybridation, les groupes bancaires coopératifs français apparaissent aujourd'hui comme des objets juridiques mal identifiés. La notion de sociétaire reste toutefois un marqueur fort du mouvement mutualiste et de ses valeurs. Il est donc légitime de se demander si les sociétaires exercent un véritable pouvoir de contrôle allant de la strate coopérative jusqu'aux établissements cotés appartenant au Groupe ? L'analyse montre que l'émergence des comités d'audit, nouvel acteur au sein du système hybride, améliore la capacité de contrôle des administrateurs. Ces comités se révèlent alors élément retardateur de la centralisation conséquence de l'hybridation.French cooperative banking: the question of control?
Due to their hybrid form concept, cooperative banks have an hard to defined legal status. The notion of cooperative member remains a relevant milestone regarding mutual banks values. The question is to assess if these members have a real power of control on all levels of these specific organizations? Our analysis demonstrates that the rise of auditing committees increases control capabilities of board administrators. Moreover, these committees lead to delay centralization process which is the cause of hybrid form. - La diligence des comités spécialisés obligatoires et volontaires du Conseil : le cas des sociétés du CAC 40 - Eustache EBONDO WA MANDZILA, Walid Ben Amar, Daniel Zeghal p. 145-172 Cette recherche examine la diligence des comités spécialisés du Conseil, selon qu'ils soient obligatoires ou volontaires, d'un échantillon d'entreprises françaises appartenant à l'indice CAC 40 au cours de la période 2007-2012. La fréquence et le taux de présence des administrateurs aux réunions des comités ont été retenus comme indicateurs de mesure de leur diligence. Les résultats montrent que les membres du comité d'audit se réunissent plus fréquemment que ceux des comités volontaires des rémunérations et des nominations. Par contre, il n'y a pas de corrélations significatives entre le caractère obligatoire du comité d'audit et le taux de présence aux réunions. Nos résultats montrent également que la taille du comité est positivement associée à la fréquence des réunions mais négativement reliée au taux d'assiduité des administrateurs aux réunions. La présence féminine au comité réduit le nombre des réunions mais accroît le taux de présence des administrateurs. La fréquence des réunions est négativement associée au taux d'assiduité des administrateurs. Enfin, nos résultats suggèrent que les déterminants de la diligence diffèrent entre les comités du Conseil.Board Mandatory and Voluntary Committees' Diligence: the Case of the CAC 40 Firms
This study examines the diligence of board committees (either mandatory or voluntary) of a sample of firms included in the French CAC 40 index over the period 2007-2012. Committee meeting frequency and directors' attendance were selected as a proxy of their diligence. Our results show that audit committees meet more frequently than voluntary committees. In contrast, there are no significant differences between mandatory or voluntary committees in directors' attendance. We find that committee size is positively related to meeting frequency and negatively related to directors' attendance. We also report that women presence has a negative effect on meeting frequency but increases directors' meeting attendance. Meeting frequency is negatively related to director attendance. Finally, our results show that diligence determinants differ between board committees.
- Structure du Capital des PME Françaises de Haute Technologie - Christine Chevallier, Anthony Miloudi p. 83-100
Responsabilité sociale et sociétale des organisations
- Gouvernance et entreprise mutualiste : la légitimité en question - Alexandrine Lapoutte, Christian Cadiou p. 175-194 Cette recherche explore la notion de légitimité dans l'entreprise mutualiste. L'enjeu est de contextualiser un modèle de gouvernance et la théorie de la légitimité, afin de l'adapter à l'identité mutualiste. Nous suggérons que la légitimité est différente selon les stakeholders. Un test mené auprès des principales parties prenantes identifie trois groupes bien distincts sur deux points : leur perception que l'entreprise maîtrise son projet et qu'elle contribue à son territoire.Governance and mutual organization: legitimacy in question
This paper explores the concept of legitimacy in mutual organizations. It contextualizes the corporate governance model and the legitimacy theory, in order to adapt them to the mutual organizations' proper identity. It is suggested that the different types of stakeholders do not share the same form of legitimacy within the firm. A test conducted with the main stakeholders highlights three groups, differing on two points: first, by their perception of how the firm should handle its project and second on how it should contribute to the territory it belongs to.
- Gouvernance et entreprise mutualiste : la légitimité en question - Alexandrine Lapoutte, Christian Cadiou p. 175-194
Approche globale de l'entreprise
- La résilience organisationnelle au sein des entreprises familiales : mythe ou réalité ? - Jonathan Bauweraerts, Olivier Colot p. 197-215 L'objectif de cet article est d'appréhender la capacité de résilience des entreprises familiales face à la crise financière de 2008 au travers de leurs capacités d'absorption et de renouvellement. Sur la base d'un échantillon de 216 entreprises du marché belge et la méthode de l'appairage statistique, les résultats montrent que la poursuite d'objectifs émotionnels, la plus grande flexibilité opérationnelle et la meilleure disponibilité des ressources au sein des entreprises familiales influencent positivement leurs capacités d'absorption et de renouvellement, et donc leur potentiel de résilience.Organizational Resilience in Family Firms: Myth or Reality?
The main purpose of this article is to investigate organizational resilience in the context of family firms by analyzing their absorptive and renewal capacities during the 2008 financial crisis. Applying a matched-pairs research design to a sample of 216 Belgian firms, our results suggest that socioemotional wealth preservation, higher operating flexibility, and greater resources availability positively influence absorption and renewal capacities within family firms, and thus their potential of resilience.
- La résilience organisationnelle au sein des entreprises familiales : mythe ou réalité ? - Jonathan Bauweraerts, Olivier Colot p. 197-215