Contenu du sommaire : Rongorongo Tablet Keiti & Foncier, patrimoine en Océanie

Revue Journal de la Société des Océanistes Mir@bel
Numéro no 132, 1er semestre 2011
Titre du numéro Rongorongo Tablet Keiti & Foncier, patrimoine en Océanie
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier Rongorongo Tablet Keiti: a discussion

    • Decipherment problems of Easter Island script: a discussion - p. 3-4 accès libre
    • Astronomical Content in Rongorongo Tablet Keiti - Rafal M. Wieczorek p. 5-16 avec résumé avec résumé en anglais
      Le champ de recherche de Rongorongo, l'étude de l'écriture native de l'île de Pâques, est aujourd'hui dans une situation particulière. Si, pendant les dernières décennies, un progrès relatif a été fait en ce qui concerne l'analyse structurelle et statistique au niveau des hiéroglyphes isolés aussi bien que du texte entier, presque aucune avancée n'a été obtenue dans le déchiffrement réel. Pour la recherche de Rongorongo, une hypothèse concernant le contenu de la tablette Keiti, une des 25 œuvres gravées, est proposée. Le contenu, tout comme la signification de l'ensemble des textes de Rongorongo, à l'exception d'un seul, est encore inconnu. Dans cette publication, une interprétation du recto de la tablette Keiti est présentée. On propose que la tablette offre des observations astronomiques ou des instructions à propos du calendrier lunaire de Rapa Nui et qu'elle est similaire dans son contenu à l'unique texte de Rongorongo dont la fonction a été partiellement vérifiée : la tablette Mamari. Si les contenus astronomiques de cette œuvre gravée étaient confirmés, il s'agirait d'un grand pas en avant vers notre compréhension de l'unique écriture native d'Océanie.
      The field of rongorongo research: the study of Easter Island's native script is in a peculiar state at the moment. While relative progress has been made in structural and statistical analysis in the last decades, at the level of both single glyphs as well as entire texts, little to no advancement has been achieved in the actual decipherment. To shed new light on rongorongo research, a hypothesis regarding the contents of tablet Keiti, one of the 25 obtained artifacts, is proposed. The content, as well as the meaning, of all but one of these 25 rongorongo texts is still unknown. In this publication, an interpretation for the recto side of tablet Keiti is presented. It is argued that the tablet contains astronomical observations or instructions regarding the Rapa Nui lunar calendar, and is similar in content to the only other rongorongo text whose function has been partially ascertained: tablet Mamari. If the calendrical contents of this artifact were confirmed, this would be a major boost to our understanding of Oceania's only native script.
    • Lunar calendar in rongorongo texts and rock art of Easter Island - Paul Horley p. 17-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'analyse le calendrier lunaire Mamari, à partir de données paléographiques, astronomiques et ethnologiques, confirme que les deux derniers croissants de ce calendrier correspondent à des nuits sans lune. Deux petits croissants (précédemment interprétés comme une insertion de nuits intercalaires) ont une explication paléographique claire. Ainsi, le calendrier lunaire Mamari comporte trente nuits, en accord avec l'astronomie et les calendriers des autres îles polynésiennes. L'observation à l'œil nu d'une lunaison complète et l'étude des pétroglyphes de Rapa Nui permettent de proposer une interprétation alternative des groupes délimiteurs, en référence à des observations de lune effectuées au lever ou au coucher du soleil. S'appuyant sur le fait que la pleine lune est représentée dans le texte Mamari par le signe pictographique 152, il est proposé que le reste des glyphes explicatifs nocturnes représentent des caractéristiques de surface de la lune permettant d'identifier la phase lunaire correspondante. La comparaison avec les calendriers lunaires polynésiens prouve clairement que le calendrier de l'île de Pâques a des racines polynésiennes. Cela suggère que le peuplement de l'île de Pâques s'est produit en un seul événement, après quoi il n'y avait aucune possibilité de concilier ce calendrier avec ceux des autres sociétés polynésiennes.
      This paper analyzes the Mamari lunar calendar using paleographic, astronomical and ethnological data. It confirms that the two last crescents of the calendar correspond to moonless nights. Two small superscript crescents (thought to represent insertion of intercalary nights) have a clear paleographic explanation. Thus, the Mamari calendar consists of 30 nights in full agreement with astronomy and other Polynesian calendars. Studies of Rapa Nui petroglyphs and naked-eye observation of a complete lunation present the evidence for possible relation between delimiter groups of Mamari calendar and sunrise/sunset moon gazing. As full moon is marked with the pictographic sign 152, it was proposed that other explanatory night glyphs may also depict prominent features of moon surface, allowing identification of the current moon phase. Comparison of lunar calendars throughout Polynesia proves that Easter Island calendar has clear Polynesian roots. The variations and shuffling of night names in Rapa Nui calendar suggest that the island was inhabited by a single event,  after which it was impossible to reconcile its calendar with those of other Polynesian societies.
    • Tablet Keiti and calendar-like structures in Rapanui script - Konstantin Pozdniakov p. 39-74 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'écriture Rapa Nui n'est toujours pas déchiffrée à ce jour, malgré quelques déclarations triomphantes affirmant le contraire. Pour ce qui est du contenu sémantique des textes rapanui, le seul point qui fait consensus est l'existence d'un calendrier dans l'un des fragments du texte appelé Mamari. Il a pu être identifié grâce à la structure particulière de ce texte, mise en évidence par Thomas Barthel et Jacques Guy. Je montre dans cet article que la structure en question se retrouve également dans des fragments de la plupart des textes rongorongo. J'analyse également ici certaines autres structures largement représentées dans l'écriture rapanui, et je pose des principes pour l'analyse structurale d'un texte rongorongo, appliqués à l'analyse du texte dit Keiti. Le choix de ce texte vient de ce qu'il a été au centre d'une polémique entre chercheurs confrontant leurs approches théoriques pour le dechiffrement de l'écriture Rapa Nui. La très grande majorité des chercheurs s'appuie sur le catalogue de Thomas Barthel (500 graphèmes), qui, on le sait, comprend non seulement des signes, mais aussi des ligatures, c'est-à-dire des combinaisons de signes. Les résultats présentés ici s'appuient au contraire, sur un catalogue de 50 signes (annexe 1). C'est la découverte de plusieurs séquences parallèles de signes dans différents textes et leur analyse qui ont permis de remettre en cause le catalogue de Barthel. Vingt d'entre elles sont présentées dans l'annexe 3 de l'article, où elles sont, pour la plupart, publiés pour la première fois.
      This paper is dedicated to structural analysis of rongorongo tablet Keiti. Following the numerous papers appearing on the subject in the past years, it is important to establish a standard for a rigorous structural analysis. It should include not only repetitive groups of signs, but also must consider the general layout of the text, anomalously high glyph occurrence, parallel passages shared with other texts and their order. It is fashionable to write about possible calendar-like structures in Easter Island texts, following the discoveries by Barthel and Guy of the probable schematic structure of lunar month on the tablet Mamari. While it was thought that the aforementioned list is unique in the whole rongorongo corpus, it is important to highlight various other text fragments that have the similar structural properties and feature about 30 repetitive elements, which may be considered as indicators of their relation to the moon cycle. One of these lists is widely known sequence delimited with glyphic group 380.1. At the same time, one should be aware that very pronounced repetitive character of single sign or sign group significantly limits the possibility of phonetic reading of rongorongo passages, which brings forth again still unanswered question about the proper content identification of the survived monuments of Easter Island script.
  • Foncier, patrimoine en Nouvelle-Calédonie et en Australie

    • Retour à Hienghène : une vallée calédonienne de la colonisation à l'espace post-colonial1 - Alain Saussol p. 77-92 accès libre avec résumé
      Dans le nord-est de la Nouvelle-Calédonie, le pays de Hienghène s'est trouvé confronté à une décolonisation soudaine et à la nécessité de reconstruire un système foncier et une organisation économique. Ancien pays vivrier mélanésien formé des trois vallées de la Hienghène, de la Tanghène et de la Tipindjé, il était devenu, à la fin du XIXe siècle, un centre de colonisation européenne voué à la caféiculture. Cette emprise coloniale a connu son maximum d'extension vers le milieu de la décennie 1960. Prolongement des événements de 1968, à partir de 1970, la contestation kanak, d'abord foncière puis politique, a fragilisé cette colonisation vieillissante. Avec l'explosion violente de 1984, les Kanak retrouvaient soudain après un siècle de « cantonnement » et de regroupement dans les « réserves indigènes », le contrôle de leurs terres ancestrales. Qu'allaient-ils en faire et comment allaient-ils les répartir entre eux ? Allait-on voir renaître une copie conforme de l'ancien pays kanak précolonial ou émerger autre chose ? Cet article analyse la voie suivie pour cette reconstruction avec l'invention d'un outil spécifique, pont entre coutume et modernité, le « Groupement de droit particulier local ». Il montre aussi les changements économiques et sociaux qui ont accompagné la transformation de la vallée et de l'ensemble du pays de Hienghène, depuis un demi siècle.
    • Politique et savoirs fonciers en Nouvelle-Calédonie : retour sur une expérience d'anthropologie appliquée - Pierre-Yves Le Meur p. 93-108 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le développement constitue un contexte ethnographique qui influence le positionnement de l'anthropologue (et de l'anthropologie). Il peut être plus ou moins extérieur, autonome ou au contraire intégré, impliqué. Les savoirs produits ne sont bien sûr pas indépendants de ces variations et l'anthropologue n'est pas le seul acteur engagé dans la production de savoirs relatifs au développement. Un travail d'anthropologie appliquée réalisé en collaboration avec l'agence néo-calédonienne chargée de la réforme foncière (adraf) servira de base empirique pour explorer ces questions en relation avec le thème spécifique de la politique foncière. On verra ce que « faire l'anthropologue veut dire » dans ce contexte spécifique, entre dévoilement (des enjeux, des positions), négociation des termes de référence et accompagnement dans la production, l'analyse et la traduction de savoirs générés par l'action de l'adraf.
      Development as an ethnographic context influences the anthropologist's (and anthropology) positioning: more or less outside the process, autonomous, or embedded, committed. The knowledge produced is not independent from these variations and the anthropologist is not the only actor involved in the production of knowledge as regards development. A work of applied anthropology carried out in collaboration with the New-Caledonian agency in charge of the land reform (adraf) will be mobilized as an empirical base in order to explore these issues in connection with the land policy theme. We will see what “doing the anthropologist means” in this specific context, ranging from the unveiling of stakes and positions, to the negotiation of the terms of reference, and the work of accompaniment in the production, analysis and translation of the knowledge generated by adraf action.
    • Impacts et limites de la patrimonialisation à Ouvéa (Nouvelle-Calédonie) - Mathias FAURIE p. 109-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ouvéa, « l'île la plus proche du paradis », est inscrite depuis 2008 au Patrimoine de l'Humanité de l'unesco. En marge des flux touristiques, l'atoll voit sa population émigrer vers Nouméa, principal centre urbain de la Nouvelle-Calédonie, et son économie demeure fortement dépendante de l'aide extérieure. Les pouvoirs publics fondent leurs espoirs de développement sur le label unesco afin de valoriser les ressources d'Ouvéa via le tourisme. En 2010, une équipe de l'uicn(Union internationale pour la conservation de la nature) procéda à l'évaluation des efforts de gestion depuis l'inscription, mais la réalité sur le terrain affiche déjà des résultats contrastés ; les dynamiques et les retombées actuelles ne sont pas toujours celles escomptées. La patrimonialisation a pour l'instant des effets limités sur le tourisme. On assiste même à certaines rétroactions négatives et la gestion des ressources demeure insuffisante. L'ouverture de ce sanctuaire comporte des risques : dans le cas d'un essor du tourisme, saura-t-on maintenir l'équilibre que les habitants d'Ouvéa ont su tisser avec leur fragile environnement ? Cette ouverture va-t-elle accélérer la perte des savoirs et des traditions ? Quel sera l'impact de la patrimonialisation sur la coutume dans les tribus kanak ?
      Uvea, “the nearest island to heaven”, is inscribed in the World Heritage List of unesco since 2008. Although spared from the streams of tourists, the atoll undergoes the emigration of its population to Numea, the main urban center of New Caledonia, and its economy is strongly dependent on outside assistance. The public authorities are relying on the unesco label to enhance its development via tourism. In 2010, a team of iucn(International Union for Conservation of Nature was to appraise the efforts made in managing the heritage. But the present situation already displays contrasted results, where the effects do not meet the expectations. Indeed, the patrimonialisation has limited impacts on tourism. A negative feedback is even observed while an integrated management of the resources remains inexistent. Opening this sanctuary presents a number of risks, and the following questions must be asked: should tourism develop in Uvea, how to maintain the equilibrium which the population has woven with the fragile environment of the island? Is it going to accelerate the loss of ancestral knowledge and traditions? What will be the impact of the patrimonialisation on the Kanak “coutume” and laws?
    • « Murayana va à Garma cette année ! » : cérémonies publiques et rituels contemporains du nord-est de la Terre d'Arnhem (Australie) - Jessica De Largy Healy p. 123-134 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Partant de l'idée que les cérémonies yolngu du nord-est de la Terre d'Arnhem (Australie) relèvent de négociations dynamiques entre des individus, des clans et des ancêtres, cet article examine comment une série d'échanges rituels furent articulés dans le cadre d'un festival culturel ouvert aux touristes. Je montre comment un projet de patrimonialisation numérique insuffla un élan de créativité rituelle dans plusieurs localités de la région et aboutit à une véritable campagne de représentation de soi durant le Festival Garma, un vaste rassemblement qui réunit chaque année des participants venus du monde entier. À travers l'analyse des événements qui précédèrent la première participation du clan Gupapuyngu au festival, l'article propose un éclairage sur les processus politiques qui sous-tendent l'échange rituel contemporain en Terre d'Arnhem.
      Building on the idea that Yolngu ceremonies from northeast Arnhem Land arise from dynamic negotiations between individuals, clans and ancestors, this article examines how a series of ritual exchanges were performed within the framework of a cultural festival open to tourists. I show how a digital archiving project provided momentum for ritual creativity in several localities within this region, and resulted in a deliberate campaign of self-representation at the Garma Festival, which is a large annual gathering that brings together participants from around the world. Through analysis of the events that first led to the Gupapuyngu clan's participation in this festival, this article sheds light on some of the political processes that underlie contemporary ritual exchange in Arnhem Land.
    • Caring for country, médiation et aboriginalité en Australie du Nord - Élodie Fache p. 135-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article porte sur les effets de la formalisation récente de responsabilités coutumières aborigènes relatives à l'environnement naturel sous la forme d'emplois (au sens occidental du terme) de rangers aborigènes dans le nord de l'Australie. Il vise à décrire et discuter la position et la fonction de médiation de cette nouvelle catégorie d'acteurs dans les communautés indigènes du Top End australien. Cet article avance que le statut empreint d'ambiguïté de ces rangers, situés à l'interface entre les aspirations de leurs communautés aborigènes locales et des enjeux nationaux et globaux d'ordres économique et écologique, peut mener à une remise en question de leur « aboriginalité ». S'appuyant sur un cas d'étude ethnographique, il analyse les pratiques de gestion de l'environnement par le feu mises en œuvre par les rangers de Ngukurr, une communauté indigène de la Terre d'Arnhem.
      This paper focuses on the effects of the recent formalisation of indigenous customary responsibilities in relation to the natural environment in the form of mainstream jobs for Aboriginal rangers in northern Australia. It endeavours to describe and discuss the mediating position and role of this new category of actors in the Australian Top End's indigenous communities. The paper argues that the ambiguous status of these rangers, who are at the interface between their local indigenous communities' aspirations and economic and ecological national and global stakes, may cause their « Aboriginality » to come under scrutiny. Based on an ethnographic case study, it analyses practices of fire management as undertaken by rangers in Ngukurr, an indigenous community in Arnhem Land.
    • Les figures du doute en langue dalabon (Australie du Nord) - Maïa Ponsonnet p. 151-164 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article décrit les principales racines lexicales ou tournures rhétoriques qui permettent d'exprimer, en langue dalabon d'Australie du Nord, le doute qui renvoie ici, d'après le sens du terme en langue française, à la famille d'expériences recouvrant l'incertitude quant au savoir, le manque de confiance, l'hésitation, les expériences déstabilisantes… Après avoir présenté ma méthode et ses fondements théoriques, j'analyse deux racines verbales, largement exploitées culturellement par les locuteurs du dalabon : njirrk, qui s'articule autour du paradigme social et plus précisément du déficit de communication avec autrui ; kurduh, qui ancre l'expression du doute dans des situations pratiques également saillantes. La langue dalabon encourage l'expression du doute dans le discours, grâce à des formules rhétoriques très courantes qui permettent d'énoncer des séries de possibilités factuelles. Aucun de ces trois modes d'expression du doute ne le présente comme une expérience essentiellement cognitive. D'ailleurs, s'il est effectivement possible de décrire le doute en utilisant le vocabulaire dalabon dédié au domaine cognitif, ces expressions sont reléguées au second plan par les locuteurs, qui les exploitent peu. Cette situation contraste avec l'usage du mot en français. Non seulement la dimension cognitive du doute entre dans les définitions des locuteurs de cette langue, mais en outre cette dimension fait l'objet d'une exploitation culturelle importante dans le monde dit « occidental ». Cette manière d'articuler des notions que la philosophie ou la « pensée ordinaire » occidentales associent au domaine cognitif ou la rationalité, en usant de paradigmes sociaux ou pratiques, exemplifie une tendance qui paraît caractéristique du paysage conceptuel des habitants de cette région de l'Australie.
      This article describes a number roots or expressions allowing to express doubt in the Dalabon language of Northern Australia. Here “doubt” refers to the family of experiences encompassing uncertainty about the content of knowledge, lack of trust, hesitation, destabilising experiences… The first section presents the methodology used in this research and some of its theoretical grounds. I will then analyse two verbal roots that are broadly used to describe doubt in Dalabon, and are interpreted as a cultural trope by Dalabon speakers. The first of these roots, njirrk, builds upon a social paradigm, namely the experience of communicational deficit with other individuals – a crucial experience in the local social life. The second root, kurduh, anchors the description of doubt within practical situations, equally salient. Finally, Dalabon encourages the expression of doubt within discourse, thanks to a number of frequent rhetorical formula allowing to list series of factual possibilities. In none of these three modes of expression is doubt construed as a primarily cognitive experience. In fact, while it is possible, in Dalabon, to describe doubt using lexemes dedicated to the cognitive domains, speakers do not choose these lexemes very often but prefer the expressions described above. This contrasts with the use made of the French words “doute”, “douter”. Speakers regularly define these French words and the related expressions in reference with the cognitive domain. In addition, “Western” culture has based important cultural developments upon this aspect of the experience of doubt.
    • From New Guinea 1872-78 to Genova 2004: recovering Luigi Maria D'Albertis' private collection - Elisabetta Gnecchi-Ruscone p. 165-182 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article examine un procès de récupération du passée relatif à une des premières collections ethnologiques de la Nouvelle- Guinée. Cette collection, rassemblée par Luigi Maria D'Albertis pendant ses expéditions en Nouvelle-Guinée dans les années 1870 et donnée à la Municipalité de Genova dans les années 1930, est finalement devenue accessible au public en 2004, avec l'inauguration du Museo Castello D'Albertis. La première opération de récupération a été donc celle d'ouvrir la collection au public. Plus de cent ans après, la question était comme exposer les objets, c'est-a-dire avec quelles objectifs représentationnels. La collocation dans la maison/musée du cousin du Luigi Maria, Enrico D'Albertis (lui aussi navigateur et explorateur) nous a suri  d'insérer les objets dans un discours sur les explorations du XIXe siècle, plutôt que de les utiliser pour représenter les cultures de la Nouvelle-Guinée. La solution a été de juxtaposer les objets aux passages des mémoires de l'explorateur, aussi qu'aux témoignages oraux des « premières rencontres » registrées parmi les descendants de quelqu'un des gens parmi lesquelles les objets ont été collectés. Cette démarche permet à chaque visiteur de percevoir qu'il y a plusieurs parties dans l'activité de collectionner et que le valeur des objets dans le musée est historique, non absolue.
      This paper illustrates a process of recovering the past concerning one of the earliest ethnographic collections from New Guinea. Made in the 1870s and donated to the municipality of Genova in the 1930s this collection of artefacts from Luigi Maria D'Albertis' expeditions in New Guinea has finally become available to the public in 2004, with the opening of the Museo Castello D'Albertis. The first process of recovery is that of bringing it to public attention. The question – raised more than one hundred years after the collection was made- was how to stage this exhibition, with what representational aims. Its location within the reconstructed museum/home of Luigi Maria's cousin Enrico (also a navigator and explorer) suggested contextualising it within a discourse on 19th Century collectors, rather than displaying the artefacts as material instantiations of New Guinea cultures. The solution was to juxtapose the objects with passages from D'Albertis' memoirs, and with oral history accounts of those ‘first encounters' recorded among descendants of some of the ‘natives' from whom the objects were taken. In this way we hoped to emphasise to the public that there are more sides to the activity of collection and of the historical, not absolute, meaning of the objects.
  • Miscellanées

  • Comptes rendus d'ouvrage

  • Actes de la Société et Actualités