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Revue | Sciences Sociales et Santé |
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Numéro | vol. 13, no 4, décembre 1995 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- La sclérose en plaques entre philanthropie et entraide : l'unité introuvable - Marie-Anne Bach p. 5-38 Résumé. Le mouvement associatif de lutte contre la sclérose en plaques s'est construit dans les décennies soixante et soixante-dix autour de deux associations séparées, une association philanthropique orientée vers la recherche, fondée sur une coopération médecin-mécène permettant à chaque partenaire de réaliser ses objectifs, professionnels ou symboliques et sociaux, et une association d'entraide, porteuse d'une nouvelle identité collective, visant à développer l'autonomie et la solidarité des malades autour de l'entraide psychologique et sociale. Au milieu des années quatre-vingts, la valorisation de la recherche, tant dans l'espace social que dans le monde hospitalo-universitaire, et l'accroissement de ses coûts font naître des tentatives récurrentes mais infructueuses du mouvement associatif pour se constituer en un groupe de pression unique. Remettant en question les équilibres négociés entre groupes partenaires — médecins, malades et mécènes — et à l'intérieur de ces groupes, les tentatives d'intégration réactivent des clivages fondés principalement sur l'hétérogénéité socio-culturelle, sur l'opposition médecin/malade autour du pouvoir médical, sur les tensions entre bien-portants et malades et surMultiple sclerosis between philanthropy and self-help Two societies dealing with multiple sclerosis have independently developed in the 60's and 70's: a philanthropie association for research promotion, based on a physician/patron cooperation, allowing both partners to attain their professional or social and symbolic objectives, and a self-help association, carrying a new collective identity, urging patients to autonomy and solidarity and providing them with psychological and social support. In the mid 80's, the valorisation of biomedical research in the society and in the medical community, and the growth of its cost, led to repeated but unsuccess- ful attempts of associations to build a unique lobby. Challenging the balances formerly negotiated between and within the partner groups — physicians, patrons and patients — , these attempts of unification have actually revived conflicts based on sociocultural différences, on the patient/physician dispute around the «medical power», on tensions between healthy people and patients about their stigmatization, and on divergent professional interests among the medical community, that have prevented any reorganization of these associations.
- Les difficultés de constitution d'une cause (Commentaire) - Claudine Herzlich p. 39-44
- Facteurs explicatifs du devenir et de la durée de séjour dans une unité de court séjour gériatrique - Josiane Holstein, Olivier Saint Jean, Marc Verny, Sylvie Bérigaud, Jean-Pierre Bouchon p. 45-79 Résumé. Nous avons voulu tester d'une part le modèle des groupes homogènes de malades (GHM) dans une population de patients âgés de 80 ans et plus, d'autre part l'intérêt de l'adjonction de variables pertinentes dans l'explication de la durée de séjour. Nous avons aussi cherché à objectiver certains facteurs explicatifs du devenir des patients. Dans notre population, le modèle GHM se révèle peu pertinent. Certaines variables additives sociales et médicales augmentent significativement la puissance du modèle et, ajoutées à celles du PMSI princeps, constituent un signal pertinent dans l'analyse de la production médicale hospitalière gériatrique. D'autre part, les modèles de morbidité gériatriques et le type d'habitat des patients participent à l'explication de leur devenir.Factors explaining the length of stay and the outcome in a short-stay geriatric unit Our goal was, firstly, to test the Diagnosis Related Group (DRG) model among a sample of hospitalized patients aged 80 and over, and secondly the relevance of adding pertinent variables in order to explain the length of patients' stay. We also tried to objective some factors explaining the patients' outcome. In our population the DRG model does not turn out to be very pertinent. Some additive social and medical variables significantly increase the power of the model, and constitute a relevant signal in the analysis of the geriatric hospital production. Furthermore, the models of geriatric morbidity contribute to the patients' outcome as well as the sort of conditions they are living in.
- Peut-on modéliser la prise en charge des personnes âgées à l'hôpital ? (Commentaire) - Michel Frossard p. 81-84
- L'usage des savoirs informels en médecine familiale. Une modélisation conjointe - Pascale Lehoux, Jean Rodrigue, Ron Lévy p. 85-111 Résumé. Cet article décrit comment un modèle conceptuel initial a été élaboré au cours d'une série de discussions de groupe réunissant des chercheurs et des intervenants en médecine familiale œuvrant à Montréal (Québec, Canada). Les intervenants en médecine familiale construisent avec leurs patients des épisodes de soins à l'aide d'outils qui correspondent à leurs finalités et habiletés respectives. À partir de différents épisodes, s'élabore et se modifie un « espace thérapeutique ». Cet espace est une représentation professionnelle constituée par des savoirs formalisés (connaissances médicales) et des savoirs non-formalisés (expérience et intuition). Le modèle proposé souligne, entre autres, qu'une réelle prise en charge par le patient de sa santé (empowerment) nécessite une « construction mutuelle » des soins. Les limites et les ambiguïtés d'une telle collaboration sont abordées et des questions de recherche sont suggérées.Use of informal learning in family medecine. A mutual frame work A conceptual framework linking formal and informal learning was developed with a number of clinicians within a family medicine clinic in Montreal (Quebec, Canada). Every day, family medicine practitioners and patients construct the process of care with different tools and according to their respective skills, knowledge and goals. A «therapeutic space» is gradually defined by way of these constructions. In certain cases, the knowledge is formally obtained through university schooling. In other cases, know-how is gained informally and elaborated through practice and professional socialization. Results from this initial research project suggests that empowerment of the patient requires a «mutual construction» of care. This article discusses the ambiguities and limits of this kind of collaboration and suggests further research questions.
- Une boîte à outils à remplir ? (Commentaire) - Martine Bungener p. 113-117
- De faux-procès en ressentiment : les errements d'un « commentaire » (Réponse à M. Caraël) - Laurent Vidal p. 119-123
- La rédaction a reçu - p. 125-127
- Comité de lecture des articles parus en 1995 - p. 129