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Résumé. En 1996 ont été créées les Agences régionale de l'hospitalisation (ARH) pour piloter les restructurations hospitalières. La création de cette nouvelle organisation s'inscrit dans un large courant de renouvellement de la gestion publique qui tente de faire évoluer la gouverne administrative et bureaucratique jugée inadaptée pour répondre à des impératifs de changement. Comment les ARH participent-elles à ce renouvellement ? C'est la question posée à travers l'étude de l'action des ARH selon trois dimensions : l'élaboration des orientations, l'organisation de la délégation et l'animation de l'action collective. Les ARH se présentent comme une organisation « multiprise » qui rend possible des actions de délégation par objectif, d'élaboration collective de ces objectifs et de prise d'initiative individuelle. Nous considérons ces dimensions comme constitutives d'une gouvernance managériale qui vient s'ajouter aux pratiques en place. Deux questions se posent toutefois : le système de santé peut-il s'accommoder de l'ambiguïté institutionnalisée ainsi générée ? Ces actions déployées au niveau de l'institution de régulation peuvent-elles trouver des relais au sein des établissements de santé ? Une réponse positive devrait permettre aux ARH de participer à l'évolution de la gestion publique. Dans le cas contraire, elles se présenteront comme un « bricolage organisationnel » qui, bien qu'astucieux, échouera à transformer les pratiques de gouverne publique.

Résumé. L'article dresse la genèse d'un important centre d'accueil de personnes touchées par le VIH que gère l'association AIDES à Paris. Pensé avant l'introduction des trithérapies, Arc-en-Ciel a dû s'adapter au nouveau contexte thérapeutique et social du sida. À cet égard, l'objet de l'article porte sur le travail que les militants ont dû déployer pour rendre ce lieu d'accueil à la fois pertinent et légitime. C'est pourquoi l'étude des controverses qui ont jalonné l'invention du centre s'est avérée déterminante, concernant tour à tour le réalisme économique du projet, sa capacité à accueillir la diversité des malades et leurs proches, et son orientation stratégique du point de vue de l'histoire politique de l'association.

Résumé. Cet article vise à préciser la relation entre humeur dépressive et usages d'alcool, de tabac et de cannabis à l'adolescence, en questionnant le caractère normal ou pathologique de cette humeur. Parmi les adolescents ayant participé à l'enquête auto-administrée ESPAD 1999, 23 % présentent de nombreux signes dépressifs mais, pour la plupart, ces signes ne sont pas accompagnés de manifestations plus graves (tentatives de suicide, fugue...), ni d'usages de drogue plus fréquents que dans le reste de l'échantillon. En discussion, cet article s'interroge sur l'opportunité d'interpréter les usages de drogue à l'adolescence comme l'expression de problèmes psychologiques.