Contenu du sommaire : Déterminants socio-économiques des inégalités de santé
Revue | Sciences Sociales et Santé |
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Numéro | vol. 24, no 3, septembre 2006 |
Titre du numéro | Déterminants socio-économiques des inégalités de santé |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les déterminants socio-économiques des inégalités de santé : de nouvelles pistes à explorer - Martine Bungener, Philippe Ulmann p. 5-9
- Déterminants psychosociaux du renoncement aux soins pour raisons financières dans cinq zones urbaines sensibles de la Région parisienne en 2001 - Fabienne Bazin, Isabelle Parizot, Pierre Chauvin p. 11-31 Résumé. L'accès aux soins est garanti pour tous en France grâce à son système de sécurité sociale. Cependant, les enquêtes nationales sur la santé et la protection sociale de l'IRDES estiment qu'environ une personne interrogée sur cinq déclare avoir déjà renoncé à des soins pour raisons financières. Notre objectif était de montrer que, au-delà des facteurs socio-économiques classiquement étudiés, d'autres facteurs, de l'ordre des conditions de vie, des ruptures et intégrations sociales, des représentations de santé et des caractéristiques psychologiques, sont associés à un tel renoncement. L'enquête, réalisée en 2001, porte sur un échantillon aléatoire de 525 personnes vivant dans cinq zones urbaines sensibles d'Ile-de-France. Les associations entre le renoncement aux soins pour raisons financières et des facteurs psychosociaux ont été étudiées par une régression logistique ajustée sur l'âge, le sexe, la taille du ménage, la présence de maladies chroniques, la couverture maladie, le niveau de revenu et la situation à l'égard de l'emploi. L'adéquation du modèle a été réalisée à partir des résidus de Pearson et des résidus de la déviance. La stabilité du modèle a été estimée par une méthode de bootstrap. La déclaration d'un renoncement aux soins pour raisons financières est plus fréquente chez les personnes ayant vécu des événements difficiles dans la jeunesse, des difficultés financières à l'âge adulte, des expériences d'abus sexuels, physiques ou psychologiques, les personnes ayant une faible acceptation de la maladie et celles qui portent une forte priorité à leur santé. Enfin, plus le niveau d'estime de soi est bas plus les personnes déclarent un tel renoncement.Psychosocial determinants of the renouncing healthcare for financial reasons in five underprivileged urban areas of the Paris region in 2001 In France, thanks to its social security System, access to care is guaranteed for ail. However, the IRDES national surveys on health and social protection reveal that approximately one person out of five questioned states not having sought care for financial reasons. Our objective was to show that beyond the classically studied socio-economic factors, other factors, such as living conditions, social ruptures and integrations, representations of health and psychological characteristics, are associated with not seeking care. This survey, undertaken in 2001, studied a random sample of 525 people living in five underprivileged urban areas in the Paris region. The associations between not seeking care for financial reasons and psychosocial factors were studied by logistic régression adjusted for age, gender, size of household, presence of chronic diseases, health coverage, level of income, and employment situation. The estimation of the model's adequacy was based on Pearson residues and deviance residues. The model's stability was estimated by a bootstrap method. Not seeking care for financial reasons is more frequently reported by people having suffered from difficult childhood events, financial difficulties in adulthood, sexual, physical or psychological abuse; people with a poor acceptance of disease, and those who award high priority to their health. Finally, the lower the level of self-esteem the more people déclare not having sought care having renounced.
- Peut-on identifier simplement la précarité sociale parmi les consultants de l'hôpital ? - Jean Pascal, Christine Quélier, Christian Agard, Jean-Michel Nguyen, Pierre Lombrail p. 33-58 Résumé. En l'absence de définitions « opérationnelles » permettant de caractériser les populations « précaires » et d'outils validés de repérage, un groupe pluriprofessionnel a été amené à construire un outil de repérage des usagers en situation de précarité sociale venant consulter à l'hôpital public. La méthode originale mise en œuvre a permis d'évaluer ses qualités métrologiques et d'identifier la nature de l'expertise des assistants sociaux en la matière. Les résultats ont montré, d'une part, que 80 % des consultants en situation de précarité sociale pouvaient être identifiés par une procédure « simplifiée » et, d'autre part, que les critères de jugement utilisés par les assistants sociaux présentaient un bon pouvoir de discrimination de la précarité. Cela amène à discuter la pertinence de la catégorisation de ces populations, les choix méthodologiques adoptés, les qualités métrologiques de l'outil et l'éventualité de son utilisation « en routine » dans le cadre des consultations hospitalières.How to recognize social precarity among hospital outpatients? In a context where « operational » definitions and methods to identify socially vulnerable people were lacking, a multidisciplinary group of professionals have worked out a tool to identify them within the population consulting the public hospital outpatient sector. The sort of expertise of the social workers working in this field was analysed and the metrological quality of the tool was tested. On one hand, the results have shown that a share of 80% of the socially vulnerable population consulting in hospital was identified when using the tool. On the other hand, the results highlighted that the criterias used by social workers were highly discriminative when it cornes to identify social vulnerability. These findings lead to a discussion on the relevance of identifying this population, of the methological choice made, of the metrological quality and of its use in « routine » in the hospital outpatient sector.
- Besoins et insuffisance d'aide humaine aux personnes âgées à domicile : une approche à partir de l'enquête « Handicaps, incapacités, dépendance » - Bérangère Davin, Xavier Joutard, Jean-Paul Moatti, Alain Paraponaris, Pierre Verger p. 59-93 Résumé. L'objet de cet article est d'identifier, à l'aide d'un modèle pro- bit bivarié avec sélection d'échantillon, les déterminants des besoins non satisfaits et insuffisamment satisfaits exprimés par des personnes âgées vivant à domicile dans la réalisation de vingt-et-une activités de la vie quotidienne. Il utilise les données du premier passage à domicile de l'enquête nationale sur les Handicaps, les incapacités et la dépendance (HID) collectées en 1999 auprès de 8 727 personnes âgées de 60 ans et plus. Parmi les variables démographiques, sociales, médicales et économiques constituant l'ensemble des facteurs explicatifs envisageables, la précarité socio-économique des répondants semble jouer un rôle doublement important, en majorant en même temps la probabilité de la déclaration d'un besoin d'aide et la probabilité que les besoins d'aide exprimés ne reçoivent pas en contrepartie toute l'aide jugée suffisante par les répondants.Social and economic motives for unmet needs of disabled elderly living in the community This paper is aimed at identifying with the help of a bivariate probit model with sample selection the key-factors associated to need for personal assistance and unmet or undermet needs for 21 activities of daily living reported by elderly in the community. It uses data from the 1999 home wave of the national survey on Handicaps, Disabilities, Dependence about 8,727 60 years of age and older. In the regressors set including demographic, social, medical and economic variables, a low socio-economic status particularly seems to matter doubly, by enhancing both the probability to declare a need for help and by strengthening the probability not to get a sufficient help to meet the needs.
- L'obtention d'une couverture complémentaire maladie dans le cadre de l'entreprise - Pascale Turquet p. 95-120 Résumé. La couverture collective est aujourd'hui, en France, le premier mode d'obtention d'une assurance maladie complémentaire. Les travaux de l'IRDES montrent que les contrats d'entreprise se révèlent plus avantageux et de meilleure qualité pour leurs bénéficiaires que les contrats individuels. Afin de mieux comprendre les disparités en matière d'accès à ce type de dispositif entre individuel et collectif, sont ici restitués pour partie les résultats d'une enquête qualitative consacrée à la couverture complémentaire des frais de santé en entreprise. On s'intéresse tout particulièrement aux raisons pour lesquelles les entreprises ont choisi d'adopter de tels contrats, aux modalités de mise en œuvre ainsi qu'aux garanties ainsi obtenues. On s'interroge, enfin, sur les conséquences d'un éventuel développement de l'assurance privée.Employer-sponsored complementary health insurance Collective agreements in company are today in France the first mode of obtaining a complementary health insurance. Work of the IRDES shows that contracts of company appear more advantageous and of better quality for their recipients than individual contracts. In order to better understand the disparities as regards access to this type of device between individual and collective the results of a qualitative investigation devoted to the complementary cover of the expenses of health in company are restored here to some extent. One is interested particularly in the reasons for which the companies chose to adopt such contracts, with the details of implementation like to the guarantees thus obtained. One wonders finally about the consequences of a possible development of the private insurance.
- La rédaction a reçu - p. 121