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Revue | Revue de l'histoire des religions |
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Numéro | tome 214, n°4, 1997 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Du Mont du Temple au Golgotha : le Capitole de la colonie d'Aelia Capitolina - Nicole Belayche p. 387-413 La localisation du temple capitolin d'Aelia Capitolina, colonie romaine qui remplaça Jérusalem sous Hadrien, continue d'être débattue, tant les sources sont obscures et contradictoires. En 1992, deux nouveaux témoignages byzantins étaient venus renforcer la version, byzantine également, de Dion Cassius qui, seule, installait le Capitole sur le Mont du Temple. Pourtant, l'analyse historique et archéologique ici développée dément cette localisation et conduit à situer le temple capitolin sur le côté nord du Forum de la colonie, sur le Golgotha, comme le faisaient déjà au début du XXe siècle les PP. Vincent et Abel.From Temple Mount to Golgotha : the Capitol of the Colony of "Aelia Capitolina" The location of the Capitoline temple of Aelia Capitolina, a Roman colony founded under Hadrian to replace Jerusalem, is still a matter of debate, due to unclear and conflicting sources. The discovery in 1992 of two Byzantine documents seemed to strengthen the Byzantine version of Cassius Dio, the only author to locate the Capitol on the Temple Mount. The historical and archaeological explanation developed in this paper, however, goes against this and suggests a site above the North side of the colony's Forum, on the Golgotha, supporting the thesis put forward by Fathers Vincent and Abel at the beginning of this century.
- Le Chant d'Ixcozauhqui, hymne sacré des anciens Mexicains [Essai d'interprétation] - Patrick Saurin p. 415-429 L'analyse d'un hymne sacré des anciens Mexicains dédié à Ixcozauhqui, le dieu du feu, permet de dégager trois enseignements essentiels. Tout d'abord, il apparaît que ce chant appartient à un des temps forts liturgiques d'une fête religieuse appelée "Izcalli". Ensuite, nous avons relevé nombre de traits communs entre le devin intervenant lors de cette fête et les chamans sibériens. Enfin, nous avons pu vérifier que les croyances en vigueur à Mexico étaient partagées par d'autres populations vivant sur le territoire méso-américain, les "Maya" en particulier, attestant ainsi la réalité et la vivacité d'un authentique fonds commun culturel sur cette vaste aire.Attempt at an interpretation of an ancient sacred Mexican Hymn : The Ixcozauhqui's Song The analysis of an ancient sacred Mexican Hymn dedicated to Ixcozauhqui, the God of Fire, has allowed us to learn three major lessons. First of all, this Song belongs to one of the main liturgical points of a religious feast called "Izcalli". Then, we have noticed that many common features between the Soothsayer interceding during this feast and the Siberian Shamans. Finally, we have been able to verify that the beliefs in use in Mexico City were shared by other populations living on the Meso-American territory, especially the Mayas, thus testifying to the reality and liveliness of a genuine cultural common heritage in this wide area.
- Loi islamique et haine impériale [Sarmad Shahîd Kashânî, poète mystique et martyr (m. 1659)] - Christiane Tortel p. 431-466 Sarmad Shahîd était un juif iranien converti à l'islam qui émigra en Inde en 1632. Il avait adopté la coutume des ascètes hindouistes et se promenait nu. Il fut condamné à mort par l'empereur moghol Awrangzîb et décapité en 1659. Les chefs d'accusation retenus contre lui sont discutables. La haine que l'empereur éprouvait pour son frère rival, Dârâ Shokûh, qui œuvra activement à la promotion de l'hindouisme comme religion concurrente à l'islam, semble être le motif réel de son exécution. La « passion » de Sarmad est une réplique mineure de celle de Hallâj, exécuté à Bagdad en 922. L'héroïsme dont il a fait preuve avant de mourir se présente comme une dénonciation de l'intégrisme.Islamic law and Royal hatred. Sarmad Shahîd Kâshânî, a sufî poet and martyr (d. 1659) Sarmad Shahîd was a Jew of Iranian origin who converted to Islam. He migrated to India around 1632. He adopted the custom of Hindu ascetics, and walked naked. He was sentenced to death by the Moghul emperor Awrangzeb and beheaded in 1659. The grounds upon which the sentence was delivered are highly arguable. The hatred of the emperor for his brother, the crown prince Dârâ Shokûh, who had played a great part in the promotion of Hinduism as a rival religion to Islam, seems to have been the real cause of his execution. Sarmad's «passion » is, but to a lesser degree, a remake of Hallâj's, who was executed in 922 in Bagdad. The heroism shown by Sarmad in his last moments looks as a denunciation of Fundamentalism.
- Entre répétition et différenciation : genos et phusis autochtones à Athènes. (Notes critiques) [À propos de Nicole Loraux, Né de la terre. Politique et autochtonie à Athènes, Paris, Éditions du Seuil, 1996, 252 p. ( « La librairie du XXe siècle »)] - Jean Alaux p. 467-480 Dans "Né de la terre. Politique et autochtonie à Athènes", N. Loraux étudie, une nouvelle fois, les fictions grecques autour des commencements. Les mythes d'autochtonie concernent certes l'identité politique, mais aussi la différence des sexes : en assignant comme origine aux citoyens - du moins à Athènes - le sol même de la cité, le discours autochtone légitime à la fois l'exclusion des femmes de la vie civique et celle des étrangers. Mais la réflexion des Grecs sait aussi faire apparaître les limites d'une telle opération de pensée. L'attention à la langue et à sa polysémie, comme aux complexités des différents récits mythiques, permet de le montrer. On a voulu ici insister sur ces tensions révélatrices du discours autochtone.Repetition and Differentiation : autochthonous "Genos" and "Phusis" in Athens In "Born from the Earth. Myth and Politics in Athens", N. Loraux returns to Greek fictions about beginnings. Myths about autochthony are naturally concerned with political identity but also with the difference between the sexes : by designating as the birthplace of the first citizen (at least in Athens) the soil itself of the city, the autochthonous discourse justifies the exclusion of both women and foreigners from civil society. The Greeks nevertheless managed to place limits on such an ideology. This is evident in their language and its polysemic character. The present article endeavours to show the revelatory contradictions of the autochthonous discourse.
Comptes rendus
- C. Calame. Mythe et histoire dans l'Antiquité grecque. La création symbolique d'une colonie - Pascal Payen p. 481-485
- I. Papadopoulou-Belmehdi. Le chant de Pénélope. Poétique du tissage féminin dans l'Odyssée. Préface de N. Loraux - François de Polignac p. 485-487
- Selon les Septante. Trente études sur la Bible grecque des Septante, en hommage à Marguerite Harl., sous la direction de G. Dorival et O. Munnich - Adrian Schenker p. 487-490
- N. Boels-Janssen. La vie religieuse des matrones dans la Rome archaïque - Valérie Huet p. 490-492
- Saint Maxime Le Confesseur. Ambigua. Introduction par J.-C. Larchet, avant-propos, traduction et notes par E. Ponsoye, commentaires par le P. D. Staniloae - Irénée-Henri Dalmais p. 492
- Alain de Lille. Règles de théologie suivi de Sermon sur la sphère intelligible. Introduction, traduction et notes par F. Hudry - Jean Jolivet p. 493-494
- S. Caponetto. La riforma protestante nell'Italia del Cinquecento - Gabriel Audisio p. 495-497
- W. R. Ward. The Protestant Evangelical awakening - Gabriel Audisio p. 498-499
- F. Beretta. Monseigneur d'Hulst et la science chrétienne. Portrait d'un intellectuel. Préface de Mgr P. Valdrini - François Laplanche p. 499-500
- C. Weinberger-Thomas. Cendres d'immortalité. La crémation des veuves en Inde - André Padoux p. 500-503
- Livres reçus - p. 505-508