Contenu du sommaire
Revue | Politiques et management public |
---|---|
Numéro | vol. 21, no 4, décembre 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- "Combinaison harmonieuse des vertus du public et du privé, ou mélange des genres ? Les partenariats public/privé, nouveaux venus du management public" - Hervé Dumez et Alain Jeunemaître p. 1
- "Enjeux politiques et dimensions socio-techniques du travail d'inspection dans l'administration sanitaire et sociale" - Michel Vandenberghe p. 15 La fonction inspection/contrôle traditionnellement dévolue aux services de l'Etat dans le cadre de ses prérogatives régaliennes est depuis quelques années en train de se renouveler. Elle n'échappe donc pas au mouvement de réforme et de modernisation qui affecte l'action publique puisqu'elle répond à un double besoin, celui d'une demande sociale de qualité et de sécurité du service public, et celui, plus politique, d'une relégitimation de la bureaucratie d'Etat. Cette actualisation de l'inspection prend deux formes : celle d'une logique managériale qui impulse des formations à ce qu'il est convenu d'appeler "les bonnes pratiques" et celle d'une logique professionnelle qui développe de nouvelles activités de régulation. Les effets sociaux de ces nouvelles pratiques se traduisent notamment par une conduite du changement avec des formes de négociation adaptées. Les professionnels découvrent que les échanges entre inspecteurs et inspectés créent des situations nouvelles où il est moins question de rapports de force, de psychologie de négociateurs que d'analyse des interactions larges entre acteurs présents ou éloignés dans la démarche. Il est alors possible d'interpréter le travail d'inspection comme un moyen de créer du nouveau dans les rapports mutuels, de transcender les stratégies individuelles et finalement de refonder l'idée de citoyenneté.
- "La perception des responsables des finances confrontée à l'économétrie des soldes budgétaires : le cas des cantons suisses" - Marc-Jean Martin, Nils Soguel et Alexandre Tangerini p. 41 Cette contribution a pour objectif d'analyser comment les responsables cantonaux des finances perçoivent l'influence de certaines variables sur les soldes budgétaires publics. A cet effet, elle modélise la façon dont une erreur de perception peut influencer l'écart entre le solde budgété et le solde effectif. Ensuite, elle présente le questionnaire utilisé pour connaître la perception des responsables des finances des cantons suisses. Finalement, les résultats de l'enquête sont analysés, puis confrontés à ceux obtenus préalablement par des études économétriques. L'analyse montre qu'un consensus se dégage pour prêter une forte influence à certains facteurs (consensus autour de l'idée que les recettes déterminent les dépenses, etc.). Ces perceptions sont confondes aux conclusions des analyses économétriques. Pour d'autres facteurs (ancrage rural de la population etc.), elle montre que les perceptions divergent, alors que l'économétrie constate une influence significative et univoque. Ces résultats permettent de formuler quelques recommandations pour l'élaboration des budgets publics et pour la poursuite des études visant à modéliser les soldes budgétaires.
- "Reddition de comptes et gouvernance des collectivités territoriales françaises" - Jean-Claude Wathelet p. 71 La gouvernance des collectivités territoriales françaises n'est pas à la hauteur des exigences des articles 14 et 15 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyens de 1789 qui fondent le droit des Finances publiques sur la primauté et le contrôle démocratique de la gestion budgétaire des recettes et des dépenses publiques. La reddition de comptes légale des gestionnaires élus et non élus des collectivités territoriales d'une certaine importance, au regard de celle des autres organisations marchandes et non marchandes comparables, apparaît comme tronquée, non fiable dans toutes ses composantes et peu transparente quant à la réalité des gestions locales et de leur performance économique et sociale. L'exemple de la loi organique relative aux lois de finances de l'Etat qui vise à donner à l'emploi de la contribution publique une nouvelle dimension managériale devrait conduire à repenser le système de la comptabilité publique locale pour en faire également un outil au service de la performance des services publics locaux et de leur contrôle réel par les assemblées délibérantes et ce, dans l'intérêt immédiat de leurs usagers que sont aussi les citoyens-contribuables.
- "Prise en compte du phénomène de dissonance cognitive pour accroître l'efficacité des campagnes anti-tabac sur une cible de jeunes Français" - Karine Gallopel et Cédric Lesage p. 89 Le tabac constitue en France un problème très important de santé publique, traité par la réglementation et par la prévention. Or, dans un contexte anglo-saxon, ce dernier point fait l'objet de nombreux travaux de marketing social, ayant permiis la mise en évidence de facteurs permettant d'accroître l'efficacité des campagnes anti-tabac. Nous avons retenu un cadre théorique ayant fourni de nombreux résultats dans ce domaine, bien que très peu utilisé en France : la théorie de la dissonance cognitive. Selon cette approche, un fumeur, exposé à un message de prévention, éprouve un inconfort psychologique (la dissonance) qu'il va chercher inconsciemment à résoudre. L'objet de cette étude est d'identifier les conditions facilitant un mode de résolution de la dissonance par l'arrêt du tabac. Nous avons mené une étude qualitative exploratoire sur une cible particulièrement exposée : les jeunes Français de 15-25 ans. Les résultats obtenus, conformes aux prédictions de la théorie de dissonance cognitive, constituent une piste susceptible d'améliorer l'efficacité des campagnes anti-tabac.
- "L'engagement des villes dans le développement durable : l'expérience de la méthodologie Respect" - Pierre Frois et Pierre Le Masne p. 117 Les services publics locaux agissent dans un contexte environnemental et expérimentent des modèles de plus en plus influencés par le développement durable. La méthodologie RESPECT est utilisée par vingt-cinq collectivités territoriales européennes. Cette démarche originale et innovante propose à la fois une collecte de données environnementales et une aide à la prise de décision. La promotion de nouveaux modes de gestion publique et l'adoption de principes se réclamant d'un développement durable offrent aux collectivités territoriales une autre façon de gérer.
Rubrique "innovations et développements dans le management des organisations publiques"
- "L'eau : ressource locale, débat mondial" - Pierre-Alain Roche et Sarah Feuillette p. 137 La gestion de l'eau est à juste titre considérée comme un défi majeur du développement durable au XXIème siècle : pressions croissantes sur une ressource collective fragile, enjeux sanitaires, pauvreté, production agricole, problèmes de financement et impasses dans la gestion quotidienne des services d'eau potable et d'assainissement, conflits entre pays riverains ou entre usagers sont d'ores et déjà le lot commun. L'importance de ces enjeux porte l'eau sur la scène mondiale, la place qui lui a été accordée au deuxième Sommet de la Terre qui s'est tenu à Johannesburg en témoigne. Mais l'eau reste essentiellement régionale et locale et ce n'est finalement qu'à travers les questions essentielles des modes de gestion de l'eau, du financement et de la solidarité Nord-Sud que l'on peut attribuer une échelle mondiale aux problèmes d'eau. Ce papier apporte un éclairage sur les débats mondiaux sur l'eau, qui placent la gouvernance au cœur des bonnes pratiques de gestion de l'eau. Les questions suscitées par les relations entre les différents niveaux politiques (national, européen, international) conduisent à envisager une ouverture croissante de la gestion de l'eau à d'autres acteurs que la puissance publique. Cependant, il s'agit de favoriser des gouvernances aussi diverses que locales, plutôt que de prôner un modèle unique de gouvernance.
- "L'eau : ressource locale, débat mondial" - Pierre-Alain Roche et Sarah Feuillette p. 137
Revue des livres
- "L'administration publique : de l'école classique au nouveau management public" - Jean Mercier p. 155