Contenu du sommaire
Revue | Revue de l'histoire des religions |
---|---|
Numéro | tome 223, n°2, 2006 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Varia
- Di neglecti. La politique augustéenne d'Hérode le Grand - René Bloch p. 123-147 Le présent article tend à démontrer qu'Hérode, jusqu'à un certain point, a « joué à Auguste » dans son royaume de Judée : en s'appuyant sur la politique de construction de temples, sur les parallèles architecturaux entre l'Hérodium et le Mausolée d'Auguste, ainsi que sur la place accordée à la piété d'Hérode, il souligne des analogies importantes entre les actions de ces deux hommes. Le plus grand et le plus important projet de construction d'Hérode fut le temple juif de Jérusalem. Cette (re) construction s'explique le mieux dans le contexte de la pensée augustéenne : Hérode présenta le dieu des Juifs comme un dieu négligé, un deus neglectus. C'est pour restaurer la dignité de ce dieu négligé que le temple de Jérusalem devait être reconstruit.This paper argues that Herod, to some extent, played the role of Augustus in the kingdom of Judea: reflecting on Herod's politics of constructing temples, parallels in the architecture of the Herodium and Augustus' Mausoleum, and the importance given to Herod's piety, the article shows important analogies between the actions of these two men. The largest and arguably the most important building project of king Herod was the Jewish temple in Jerusalem. This (re)construction is best understood in the context of Augustan thought: Herod presents the god of the Jews as a neglected god, a deus neglectus. It was to restore the dignity of this neglected god that the temple of Jerusalem had to be rebuilt.
- Homéophonies magiques - Maurizio Bettini p. 149-172 Dans les Fastes (2, 569 sq), Ovide décrit un rituel pour la déesse Tacita qui a le but de bloquer les médisances. Si dans quelques passages, les associations symboliques utilisées apparaissent banales, dans d'autres, on est devant des rapports inédits et plutôt déconcertants. Par exemple : pourquoi la vieille célébrante, afin de « bloquer les langues hostiles », introduit « trois grains d'encens » dans le trou qu'une souris a creusé sous le seuil ? Et pourquoi mâche-t-elle sept fèves noires ? À notre avis, la réponse à ces questions se trouve dans le genre de magie ici décrit par Ovide : non seulement « homéopathique », mais aussi « homéophonique », c'est-à-dire accomplie par associations symboliques de caractère phonique et verbal.In Fasti (2, 569 ff.), Ovid describes a ritual for the goddess Tacita, the purpose of which is to ward off gossip. If in some passages the symbolic associations appear predictable, elsewhere we are faced with relationships that are unexpected and at times quite disconcerting. For example: why, in order to “obstruct unfriendly tongues”, does the celebrant — an old woman — put “three grains of incense” in the opening that a mouse has made beneath the threshold? And why does she chew on “seven black fava beans”? In my opinion, the answer to these questions rests in the type of magic that Ovid describes here: not only “homeopathic”, but also “homeophonic” — that is, realized through symbolic associations of a phonic and verbal nature.
- Le judaïsme caché du carré Sator de Pompéi - Nicolas Vinel p. 173-194 Une découverte récente dans le domaine des mathématiques pythagoriciennes conduit au déchiffrement du carré Sator, dont le plus ancien exemple est à Pompéi. Il cache une autre inscription en latin, et en toutes lettres, qui prouve que c'est un cryptogramme juif, fondé sur l'autel de bronze d'Ex 27 et le serpent de bronze de Nb 21, comme signe de reconnaissance et symbole sotériologique pour la Diaspora. En outre, le mot « sautran » inscrit sous le Sator à Pompéi n'est pas le salut d'un certain Sautran(us) : devant la lettre N, qui symbolise le serpent dans l'épigraphie judéo-chrétienne, sautra transcrit un impératif de la racine hébraïque str « cacher », dont l'infinitif absolu est sator.A recent discovery in the Pythagorean mathematical field leads to the deciphering of the Sator square, the earliest examples of which are in Pompeii. It hides another Latin inscription, in full, which shows that it's a Jewish cryptogram, based on the bronze altar in Ex 27 and the bronze serpent in Nb 21, as an identification mark and a symbol of salvation for the Diaspora. Furthermore, the word “sautran” below the Sator in Pompeii doesn't mean the greeting from someone called Sautran(us): before the letter N, symbol of the serpent according to the Judeo-Christian epigraphy, sautra transcribes an imperative of the hebrew root str “to hide”, the infinitive absolute of which is sator.
- Di neglecti. La politique augustéenne d'Hérode le Grand - René Bloch p. 123-147
Varia
- Le droit chemin - Anne Manevy p. 195-227 Dans le catholicisme, le lien établi entre un individu et son ange tutélaire rappelle la relation de patronage, propre au culte des saints. Bien adapté au discours clérical de la Contre-Réforme, en particulier au discours jésuitique sur les « Fins Dernières » et à l'idéal de sanctification personnelle, le bon ange s'impose surtout comme une conscience morale extériorisée qui trouve place dans un système d'édification. Si, pour l'Église, l'ange gardien présente l'avantage d'orienter la piété des fidèles vers les cultes centraux du catholicisme (Christ et Vierge), il n'en demeure pas moins une figure susceptible de s'adapter à des niveaux de religiosité différents, selon un mouvement de féminisation et d'infantilisation.In Catholicism, the link between an individual and his protective angel recalls the relationship of patronage within the cult of the saints. Well-adapted to the clerical discourse of the Counter-Reformation, particularly to the Jesuit discourse on the “Final Judgment” and the ideal of personal sanctification, the good angel imposes itself primarily as an externalized moral conscience which has its place in a system of edification. If, for the Church, the guardian angel has the advantage of orienting the piety of the faithful towards the central cults of Catholicism (Christ and the Virgin Mary), it nevertheless remains a figure likely to be adapted to different levels of religiosity, according to movement towards feminization and infantilization.
- Le droit chemin - Anne Manevy p. 195-227
Varia
- Ennio Sanzi, I culti orientali nell'Impero Romano. Un'antologia di fonti - Robert Turcan p. 229-231
- Jean-Claude Schmitt, La conversion d'Hermann le Juif. Autobiographie, histoire et fiction - Simon Schwarzfuchs p. 231-234
- Prophéties de Nostradamus. Les Centuries. Texte intégral (1555-1568). Transcription et commentaires mot à mot par Jean-Paul Clébert - Jean Dupèbe p. 234-237
- Philippe Martin, Une religion des livres (1640-1850) - François Laplanche p. 237-239
- Alain Dierkens, Jacques Marx, La sacralisation du pouvoir. Images et mises en scène - Dominique Trimbur p. 239-242
- Diana Riboli, Tunsuriban. Shamanism in the Chepang of Southern and Central Nepal, - Gérard Toffin p. 242-244