Contenu du sommaire : Des trajectoires : aspects psychosociaux, flashbacks

Le risque encouru par les usagers des psychodysleptiques hallucinogènes de souffrir de modifications récurrentes et/ou persistantes de la perception est complexe à évaluer et à expliquer. La synthèse des rares publications scientifiques concernant ce sujet permet de mieux définir la nature et la fréquence de ce trouble caractérisé comme des flashbacks de l'expérience de modification de la conscience induite par l'intoxication. Actuellement les manifestations perceptives visuelles ont obtenu le statut de trouble spécifique et exclusif sur les bases de l'observation neurophysiologique d'une modification neurobiologique imputable à l'intoxication. Compte tenu des nombreuses hypothèses émises et non démontrées sur l'étiologie psychologique et/ou neurobiologique de ce trouble, de nouvelles études expérimentales à la méthodologie rigoureuse semblent indispensables pour comprendre les modifications neurobiologiques, neuropsychologiques et cognitives induites.

Cette étude, commandée par le CSST « Le Relais » à Roubaix s'appuie sur le constat de ce centre selon lequel peu de familles d'origine maghrébine ont accès aux soins psychologiques, bien que les difficultés et la souffrance rencontrées par ces personnes (toxicomanes ou non) soient très importantes. L'enquête analyse les représentations de la « maladie », de la toxicomanie, du médical et du psychologique et les stratégies de soins et de résolution des difficultés rencontrées par ces familles. Le traumatisme migratoire, le silence des pères, la dépression des mères et les conditions de vie socio-économiques sont avancés comme les principales causalités de la déviance en milieu maghrébin. Les stratégies de soins mises en œuvre par ces familles sont conditionnées par leurs valeurs culturelles (le groupe, la famille, l'honneur, la fierté), leurs traditions et leur niveau socio-culturel: en milieu maghrébin, un problème se règle d'abord dans et par la famille.

L'article examine les apports de la littérature sur la sortie de la toxicodépendance et les limites de ces connaissances à l'aune des modifications sociopolitiques qui ont récemment marqué la question de la drogue en Suisse. Les savoirs produits par les travaux scientifiques se fondent sur une conception de la sortie comme passage de la consommation à l'abstinence. Dans un contexte de réduction des risques, toutefois, ce modèle est remis en discussion: désormais, l'abstinence n'est plus jugée comme la seule forme possible de rémission, d'autres rapports au produit étant devenus potentiellement acceptables. Ainsi le toxico-dépendant qui s'en sort n'est plus appelé à suivre une voie unique et prédéterminée, mais doit construire lui-même son chemin de rémission en le dessinant et en le validant par un travail de légitimation. Or, c'est ce processus de construction qui, pour l'instant, est resté dans l'ombre.

L'objectif de ce travail était d'établir le profil de l'estime de soi global (ESG) et de l'anxiété-trait (AT) de préadolescents selon leur consommation de tabac, alcool ou cannabis (usagers, anciens usagers, expérimentateurs, non-usagers), et avant cette consommation. Le recueil de données s'est fait par questionnaires auto-administrés à 6 mois d'intervalle pendant 24 mois. On observe principalement quelles non-usagers de tabac, alcool ou cannabis ont une « meilleure» ESG et sont moins anxieux que les autres élèves. L'altération du profil d'ESG-AT est prédictive de la consommation (au moins une fois) de tabac 18 mois, 12 mois et 6 mois avant, et de la consommation (au moins une fois) d'alcool 18 mois avant. Concernant le tabac: à terme, les élèves conservent la nature de leur profil d'ESG-AT initial (altéré ou pas), qu'ils soient devenus ou pas fumeurs de tabac. En termes de prévention, ces résultats plaident pour une adaptation des actions au public visé, fondée sur une évaluation minutieuse de ses principales caractéristiques psychologiques et psychosociales.

À l'heure actuelle, les institutions spécialisées en toxicomanie au Québec sont composées d'une équipe de médecins, d'infirmiers, de psychologues, de psychiatres, de travailleurs sociaux et de sexologues. Ces institutions n'explorent pas encore de façon officielle et systématique le corps et le mouvement comme des voies de transformation et de prévention de la toxicomanie. L'éducation somatique est un champ interdisciplinaire qui s'intéresse à la conscience du corps en mouvement dans l'environnement. Dans cet article, je présente une partie du travail théorique de mon mémoire de maîtrise qui porte sur la pertinence de l'éducation somatique dans le milieu spécialisé en toxicomanie. Mes réflexions découlent de mon expérience en tant qu'anthropologue et éducatrice somatique travaillant auprès des usagers1 du centre de réadaptation en toxicomanie Le Virage, situé à Longueuil, au Québec.

Cet article fait suite à celui paru dans le précédent numéro de «Psychotropes» qui couvrait les sites Internet du monde entier mais pas de l'Europe. Celui-ci couvre les sites d'une moitié de l'Europe, l'autre moitié fera l'objet d'un article à paraître dans le numéro suivant. Une première constatation s'impose: si les sites américains sont souvent référencés dans les sites européens, l'inverse est plus rare. Les sites européens sont mal connus au niveau international et la multiplicité des langues ne facilite sans doute pas leur référencement. Après un tour des sites d'envergure européenne, l'article couvre les sites pays par pays en essayant de dégager les principales caractéristiques de chacun. Il s'agit là bien sûr d'un voyage virtuel qui ne peut être exhaustif. De plus, fait à un moment donné l'espace-temps, certains sites mentionnés peuvent disparaître ou changer de contenu, comme d'autres apparaître...