Contenu du sommaire : Les pôles de compétitivité : du laboratoire au marche

Revue Vie et sciences de l’entreprise Mir@bel
Titre à cette date : Vie & sciences économiques
Numéro no 170 - 171, 2006/1-2
Titre du numéro Les pôles de compétitivité : du laboratoire au marche
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

  • Première partie : les nouveaux enjeux

    • Les clusters innovants et leurs atouts : le cas des clusters numériques - Demba Diallo p. 9-24 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ces dernières années, à l'échelle nationale, régionale ou locale, les pouvoirs publics des pays développés et émergents sont confrontés à un défi commun, posé par la globalisation et le renforcement croissant d'une économie fondée sur la connaissance : comment favoriser l'attraction et l'ancrage de firmes à haute valeur ajoutée, créatrices de richesses et d'emplois à fort contenu en intelligence ?La réponse à cette question passe souvent, à partir de l'exemple précurseur de la Silicon Valley, dans la localisation d'entreprises spécialisées dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) et dans des secteurs connexes, moteurs de l'économie globale de la connaissance.Toutefois, les territoires souhaitant emprunter le chemin de la Silicon Valley sont souvent contraints par les spécificités de leurs trajectoires historiques et de celles des pays qui les abritent. Pour autant, n'est-il pas envisageable d'isoler, pour des territoires différents tant du point de vue de leur niveau de développement économique mesuré par leur niveau de revenu, que par leur situation géographique et leur trajectoire historique, des facteurs clés communs, motivant la localisation et l'ancrage des firmes du secteur des TIC, ainsi que des facteurs spécifiques ?Pour répondre à cette question, nous avons mené une large étude empirique couvrant des territoires situés en Asie Pacifique (Singapour, Kuala Lumpur, Putrajaya et Cyberjaya en Malaisie), en Asie du Sud (Bangalore en Inde) et en Scandinavie (Helsinki en Finlande et Stockholm en Suède). Cette étude, construite à partir de la littérature économique et menée à partir d'entretiens avec une centaine d'acteurs clés de la dynamique économique des territoires considérés, hiérarchise les facteurs de la localisation et de l'ancrage des firmes TIC et connexes sur l'échantillon retenu, selon certains critères communs à l'ensemble, et d'autres spécifiques au niveau de développement du pays et du cluster.
      In the recent years, a growing number of countries and cities have wished to develop or emulate a model along the lines of Silicon Valley. In the same time, the current globalisation process, together with a trend of continental economie integration, has gradually but critically shifted the focus away from the national level towards the regions and the world as the minimum level playing field. The development and diffusion of high-technologies (such as the Information and Communication Technologies (ICTs) has emphasised the key role that innovative industrial clusters play as engines economie competitiveness.The approach in this paper based in a most comprehensive previous research is to report some of the results of intense and original field research from the following clusters: Bangalore-lndia, Singapore, Kuala Lumpur, Putrajaya and Cyberjaya-Malaysia, Helsinki-Finland, and Stockholm-Sweden. The purpose here is to analyze the key linkages between clusters, ICTs and economic performance. Towards this goal, interviews involving a hundred key-actors of each cluster were conducted. The main resuit is the identification of what issues key-actors prioritize in locating their business. They include forces ranging from public policy and business strategy to regional and national institutions. These different forces combine to explain the emergence and the development of successful clusters.
    • Pourquoi les clusters sont-ils performants ? - Alain Villemeur, Maximilien Nayaradou p. 25-38 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      A l'image de la Silicon Valley, les clusters se sont multipliés dans le monde et sont reconnus comme des zones de haute compétitivité, ce qui incite à s'interroger sur les raisons de telles performances économiques.Les déterminants de la performance sont désormais liés à la connaissance, aux nouveaux produits et aux innovations radicales. Les clusters s'appuient sur ces déterminants et les amplifient en mettant en œuvre des externalités positives. Tout particulièrement, l'intensité des liens externes des entreprises, la diffusion des savoirs tacites, la dynamique de l'innovation portée par les petites entreprises et la forme conversationnelle de l'innovation sont autant de facteurs clés contribuant à la réussite des clusters.
      As in Silicon Valley clusters have spread all over the world and they are recognized as superior competitiveness areas. How do clusters obtain those impressive results ? The grounds of those outcomes are bound to knowledge, new products and radical innovations. Clusters use these deciding factors and amplify them, implementing positive externalities. They rely peculiarly on firms' external connections and on implicit knowledge diffusion. The innovation dynamics blown by small firms and innovation conversational approach are decisive for clusters success.
    • Les pôles de compétitivité : Une réponse industrielle française à la mondialisation ? - Delphine Gallaud p. 39-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les délocalisations industrielles, très médiatisées, ont remis à l'ordre du jour les I problèmes de désindustrialisation en France. Les pouvoirs publics ont donc proposé la mise en place d'un nouveau dispositif de politique industrielle : les pôles de compétitivité.Mais ce dispositif est-il réellement nouveau ?Peut-il être efficace contre les « menaces » qui ont présidé à sa création ou n'est-il qu'une énième tentative de la politique industrielle pour lutter contre la « désindustrialisation » de la France, qui semble inexorable ?Premièrement, nous analyserons la situation de l'industrie en France afin d'étudier le diagnostic établi quant à la désindustrialisation. Celui-ci semble devoir nettement être relativisé.Deuxièmement, nous analyserons la nouveauté du dispositif des pôles de compétitivité. Sa forme organisationnelle présente une continuité forte avec d'autres politiques, en revanche, son orientation conduit à une rupture de logique.Nous terminerons par les problèmes qui se posent lors de la mise en œuvre concrète des dispositifs de politique industrielle. Du point de vue des moyens concrets, les pôles de compétitivité présentent une assez grande continuité avec des mesures antérieures. Mais, ils proposent également quelques nouveaux moyens, en particulier liés aux TIC.
      Recent relocations of French companies towards low wages emerging countries, challenge the French government about the risks of disindustrialisation of the country. So the government proposed the implementation of a new industrial policy system : the pôles de compétitivité.But is this system really new ? Can it be efficient against the threats identified before its creation or is it only the last tool of industrial policies to fight against relocations ? In the first part we shall analyse the situation of French industry to check the diagnosis of reindustrialisation. This risk seems to be challenged. In the second part, we shall analyse the novelty of this system. Its organizational pattern presents a great continuation with previous industrial systems, but its orientation is really new. At last, we shall scrutinize the issues which appear when implementing a new device. Dealing with tangible resources the ” pôles de competivité ” appear in the continuity of an industrial policy. However they also add new resources especially the ones linked to information technologies.
    • Les pôles de compétitivité du point de vue de l'aménagement du territoire - Guy Loinger p. 64-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article pose la question de la localisation des pôles de compétitivité. Le choix de localisation des pôles n'est pas la conséquence d'une politique volontaire d'aménagement du territoire « a priori ». Elle résulte de la forme administrative à l'origine de la sélection des projets, à savoir un « appel à projet » qui a mis tous les candidats sur un pied d'égalité. Le résultat est d'autant plus intéressant. Quelle est la « carte » des pôles de compétitivité qui en résulte ?C'est l'objet de cet article. Les conséquences de cette nouvelle géographie des territoires et du territoire national, à un horizon d'une dizaine d'années, sont considérables, si l'on veut bien admettre que l'économie de la connaissance, de la recherche et de l'innovation est la pierre d'achoppement du développement de demain.
      This article asks the question of the French clusters localization. Selecting the “pôles de compétitivité or clusters” localization is not the voluntary outcome of a town and country planning policy. In the beginning it results from the administrative organization selecting projects within a call for project which puts applicants on equal terms. What is the cluster mapping coming out of it? This is the purpose of this article. The outcome of these new territories and of the national territory organization are significant in so far as knowledge economy, research and innovation are the stumbling blocks of tomorrow's development.
  • Deuxième partie : la nouvelle réalité des pôles

    • Minatec-Minalogic : l'expérience du Pôle d'excellence Grenoblois - Jean Therme p. 81-88 accès libre
    • La Cosmetic Valley, du Système productif local au Pôle de compétitivité - Jean-Luc Ansel p. 89-95 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La Cosmetic Valley, après 11 années d'existence, a été labellisée comme pôle de compétitivité en 2005 après l'avoir été comme Système Productif Local (SPL). Cela a entraîné pour elle des changements importants tant dans ses missions que dans sa dimension et sa gouvernance. Elle a maintenant les capacités de représenter efficacement un pôle mondialement reconnu porteur du Made in France et du luxe français, dont les assises sont confortées par des nouveaux acteurs que sont les universités et les centres de recherche.Il reste cependant à pouvoir faire évoluer certains outils de l'Etat et des collectivités non adaptés à la valorisation du pôle dans le monde.
      Cosmetic Valley was created over 11 years ago. It was awarded a «Système Productif Localisé or SPL “status by DATAR as early as 2000. It became a cluster in 2005. Responding to the call for competitiveness cluster projects enhanced its field of competencies (a new board of directors, new assignments and new perimeter).Today, Cosmetic Valley represents the “Made in France” quality label with the support of French universities and research organisations. But it seems necessary to change the State country planning tools to allow the development of french world class clusters.
    • La nouvelle réalité des pôles : l'expérience de l'Ile-de-France - Vincent Gollain p. 96-112 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse à l'impact pour la région Ile-de-France de la récente et novatrice politique du gouvernement français en faveur des pôles de compétitivité.Accueillie par un environnement porteur, cette politique a connu un franc succès dans la région, comme le témoignent la dynamique créée et le nombre de pôles labellisés.A travers une « vue intérieure » des premiers moments de la vie du pôle « Image, Multimédia et Vie Numérique » (IMVN), cet article mesure l'étendue des thématiques traitées par les pôles de compétitivité, la dynamique des membres fondateurs, les étapes franchies mais aussi celles qui restent à passer.Enfin, cet article se conclut sur les quatre défis à relever par la politique des pôles de compétitivité.
      This article deals with the impact on Paris Region (« Ile-de-France” in French) of the French Government's new and innovative policy on competitiveness clusters. This initiative, born in a favourable context, has met a total success in the Paris Region, success which was confirmed by the “booster effect” it generated and the number of clusters that have been labelled.This article, an inner look on the Digital Cluster's early beginning, shows the variety of topics covered by the great Paris clusters, the enthusiasm and motivation of the founders members, the steps already taken and the ones left to take.At last, this article ends with the 4 challenges the cluster policy will have to take up.
  • Troisième partie : les facteurs clés de succès

    • Premières interrogations concernant les pôles de compétitivité - Pierre Battini p. 116-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Durant soixante ans les politiques économiques en France n'ont pas manqué : reconstruction de la France (avec l'aide du Plan Marshall), développement économique, les trente glorieuses, (dotant notamment la nation du nucléaire, d'un plan calcul avorté et de quelques réalisations prestigieuses comme le paquebot France), constitution de grands groupes industriels de taille mondiale, mise à niveau technologique (nucléaire civil, télécommunications), nationalisations, dénationalisations, et quelques mesures ponctuelles comme le soutien aux jeunes entreprises de technologie (encouragement au capital risque et concours des entreprises innovantes du Ministère de la Recherche).Dernière en date : sur un modèle ayant réussi à l'étranger : les Pôles de Compétitivité. Cette initiative a fait l'objet d'une grande mobilisation de tous les acteurs censés être impliqués, les collectivités, les entreprises, les centres de recherche et chacun espère une grande réussite : on mesure ainsi les attentes de la société française, à qui il est vrai on ne propose pas souvent quelque chose de nouveau et de motivant.Cependant – et c'est normal – on sent déjà, concernant ce projet ambitieux, percer des interrogations qui revêtent des formes différentes de l'inquiétude à la critique.Quatre types d'interrogations se sont ainsi manifestés.Les mentionner, les souligner n'est pas faire preuve de pessimisme, mais simplement attirer l'attention des opérateurs en charge de cette dynamique pour qu'elle réussisse sans trop de retard, sans trop d'accrocs et que les espoirs nés et attendus des participants motivés ne soient pas déçus.
      During sixty years economic policies did not lack in France ; France rebuilding with the Marshall package support, economic development, the thirty glorious years (endowing especially the nation with nuclear plants), setting up major worldwide industrial groups, technological upgrades in the fields of civilian nuclear industry and telecommunications, nationalizations and denationalisations, support to high tech start ups (light support to the venture capital industry, R&D secretary of state competition for high tech start ups). Last policy: based on a successful model out of France the “Pôles de compétitivité” one might cal ! them the French industrial clusters.This initiative gathered together a high number of players ; communities, companies, R&D centres and each one is waiting for a success. One can measure like this the French society expectations. It's true that it is not proposed very often something new and motivating.However and this is natural, questioning is coming out as well as critics dealing with this ambitious project.Mentioning this does not mean showing pessimism but drawing the attention of players and public bodies. The goal being to obtain success without too much delay and limited tears. Awaited hopes should not be deceived.
    • Confiance et réputation, déclencheurs du succès des clusters de haute technologie - Demba Diallo p. 134-152 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Une dizaine de villes dans le monde ont, depuis une décennie, des indices économiques (nombre de créations d'entreprises locales, nombre de créations d'emplois, accroissement de la R&D, taux d'occupation des d'ingénieurs formés par an, etc.) mettant en relief leur capacité à capter une part croissante de la rente générée par la localisation d'entreprises du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Les facteurs d'attractivité de ces villes ont été étudiés par ailleurs, à travers des facteurs que nous qualifierons de standards : signaux de prix et externalités positives non marchandes.L'objectif de l'article est de répondre à la question suivante : dans un contexte de compétition entre les villes pour attirer des Investissements Directs Etrangers (IDE) et de compétition des multinationales pour réduire leurs coûts tout en renforçant leur capacité d'innovation, existe-t-il des facteurs majeurs, au-delà de ceux déjà abordés par la littérature économique, déclencheurs de la dynamique de localisation des firmes de l'industrie des TIC ?Notre proposition est que la prise de décision de la localisation est consécutive à la prise en compte, par les firmes multinationales (FMN) des facteurs « standards » (conditions nécessaires mais non suffisantes) accélérés, et validés par un couple de facteurs majeurs simultanément privilégiés, la confiance et la réputation.
      Although the Silicon Valley is known to be the world's most innovative territory, a dozen of other less well-known cities have been able to capture more than their fair share of the growth generated by the localization of information and communication technologies (ICT) companies within their boundaries. The standard factors explaining the attractiveness of these cities include price signais and positive externalities. They have been thoroughly investigated in the economic literature.The objective of this paper is to answer the question as to what other key factors may explain the décision to localize multinational firms (MNF), in a context where cities engage in a stringent competition at the world level to attract FDI. Through original research, the paper seeks to understand what new elements may explain the localization decision and the “lock-in” of ICT firms on a given territory.Results indicate that the decision to locate multinational firms is contingent not only on standard factors (necessary but insufficient), but also on two key variables that validate and accelerate the localization décision process. Thèse key factors are “trust in public policies” and “réputation of local man power”. Both conditions are critical to achieve non market coordination.To understand how trust and reputation are built, the paper defines the concept of “universal non-market signais” of localization. As shown in reviewed case studies, thèse signais disseminate over time through informal reputation effects and spill over effects.
    • La collaboration université/entreprise : le cas du management de la recherche aux États-Unis - Maximilien Nayaradou, Vincent Simart p. 153-174 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Il s'agit d'expliquer dans cet article, une des causes du leadership américain en termes de R&D et de développement de l'innovation. Nous décrivons l'organisation particulière de la recherche dans ce pays qui se manifeste par un partenariat université/entreprise particulièrement efficace et performant supervisé par les pouvoirs publics.Il se caractérise par les trois éléments suivants : le renforcement de la transdisciplinarité, la densité, et l'étendue du réseau, favorisant la création d'entreprise par les chercheurs dont le fonctionnement est supervisé par des institutions spécifiques (le plus souvent publiques et semi-publiques), des financements de la R&D (y compris fondamentale) originaux qui garantissent une collaboration entreprise/université efficace.
      In this paper we describe one of the causes of the American leadership in the fields of R&D and Innovation. We analyse the R&D leading edge organization in this country. Peculiarly we focus our research on the outstandingly efficient and high performance partnership between universities and firms. This partnership is characterized by three key factors: the strengthening of interdisciplinarity, the density and the extent of network promoting firm's creation by the research workers (these networks are managed by specific institutions the most often public or semi-public), very original R&D financings (not only applied R&D, but also fundamental R&D) which guarantee an efficient collaboration between firm and university.
    • L'intelligence économique au service des pôles de compétitivité - Antoine Saïd p. 175-206 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Partant d'une relecture de l'Intelligence économique et de la définition des Pôles de compétitivité, cet article a pour objet d'illustrer l'importance de l'information devenue - dans un processus maîtrisé d'intelligence économique - une donnée stratégique du management des entreprises et de la compétitivité des territoires. A ce titre, en retenant la dynamique d'apprentissage, (1) nous cherchons à comprendre le rôle prépondérant de l'apprentissage, de la capacité d'absorption de l'information, de la synergie des réseaux et des relations non marchandes dans le développement des pôles de compétitivité et (2) nous illustrons l'apport de l'intelligence économique (en tant que système créateur de connaissances à travers son action positive sur la capacité d'absorption) aux besoins de cette nouvelle démarche organisationnelle des territoires et leur structuration en pôles de compétitivité. Ces derniers reposant sur un partenariat actif, entre industriels, centres de recherche publics et privés et organismes de formation, nourri par un projet territorial. Nous terminons l'article en donnant quelques expériences réussies dans le domaine et en présentant une description méthodologique de mise en œuvre pratique d'un système I.E. au service du Pôle de compétitivité.
      After defining the “Pôles de compétitivité or industrial clusters”, this article aims at illustrating the importance of information becoming - in a controlled process of economic intelligence - a stratégic arm of the firms management, as well as competitiveness for the territories. We analyse the dominating role of learning and of the absorptive capacity of information, on the networks synergy and the non-commercial relations in the development of the “Pôles de compétitivité”. We illustrate the contribution of the economic intelligence (as a knowledge creative system through its positive action on the absorptive capacity) to the needs for this new organizational step for the territories and their structuring in “Pôles de compétitivité”. The latter rely on an active partnership, between industrials, public R&D and learning organizations, nourished by a territorial project. We mention some successful experiments in the field and we introduce a competitive intelligence system which can be implemented with the “Pôles de compétitivité”.