Contenu du sommaire : Construction des théories du son [Deuxième partie]

Revue Histoire, Epistémologie, Langage Mir@bel
Numéro vol.19, n°2, 1997
Titre du numéro Construction des théories du son [Deuxième partie]
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Construction des théories du son (2)

    • Articles
      • Introduction - Jacques Durand p. 3-4 accès libre
      • Sciences phonétiques et relations forme/substance : 2. du poids de la substance sur la forme aux réarticulations scientifiques - Louis-Jean Boë p. 5-25 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Dans une première partie les relations entre phonétique et phonologie ont été présentées à la lumière des négociations forme / substance. Mais les tendances générales des systèmes phonologiques des langues du monde ne sont-elles pas liées à des contraintes de production et de perception ? Cette question peut-être discutée dans le cadre d'une « linguistique basée sur la substance », une approche proposée simultanément, en 1972, par Lindblom et Stevens. Sont ainsi présentées quelques tendances universelles phonologiques qui peuvent être expliquées par la matérialité des structures sonores et qui peuvent être discutées à la lumière des données de l'ontogenèse. Les ré-articulations entre les sciences phonétiques d'une part et la phonologie, les sciences physiques pour l'ingénieur, les sciences de la cognition sont enfin abordées.
        In the previously published first part, the relationship between phonetic sciences and phonology was discussed in the light of the relationship between form and substance. It seems, however, that the main tendencies of the phonological systems of the world's languages are constrained by production and perception. This hypothesis is discussed within the framework of the « substance- based » linguistic approach suggested simultaneously by Lindblom and by Stevens in 1972. We present several universal tendencies of phonological systems which could be explained by the materiality of sound structures and we discuss them in the light of ontogenic data. Finally the re-articulation between the phonetic sciences, phonology, speech processing and the cognitive sciences are discussed.
      • Perspectives phonologiques : compositionnalité, constituance, dynamiques et harmonies - Bernard Laks p. 27-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        À l'occasion d'un parcours critique des modèles proposés en phonologie accentuelle au cours des quinze dernières années, cet article présente une confrontation systématique des hypothèses cognitives sous-jacente à chacune de ces approches. Les thèses syntactico-logiques des phonologies compositionnelles (phonologies déclaratives et phonologies du gouvernement) sont ainsi confrontées aux hypothèses rythmiques des phonologies autosegmen- tales, aux thèses dynamiques et subsymboliques des phonologies connexionnistes et harmoniques. Les débats qui traversent les sciences, cognitives depuis une vingtaine d'année sont ainsi illustrées et évaluées sur le terrain concret de l'analyse phonologique de l'accentuation. Les approches rythmiques, dynamiques et harmoniques partagent les mêmes présupposés cognitifs et s'opposent au cartésianisme syntactico-logique des approches représentationnelles.
        Through the critical examination of the dominant models put forward in stress phonology over the last fifteen years, this article offers a systematic confrontation of the cognitive hypotheses which underlie various approaches. The logico-syntactic assumptions of compositional frameworks (declarative phonologies and government phonologies) are thus contrasted with the rythmical assumptions made in autosegmental phonologies and with the dynamic and subsymbolic theses adopted in connectionist and harmonic phonologies. As a result, the issues which have been at the centre of the cognitive sciences for the last twenty years or so are illustrated and evaluated with specific reference to concrete problems in the phonological analysis of stress. The rhythmical, dynamic and harmonic approaches will be seen as sharing the same orientation vis-à-vis cognition and as being opposed to the logico-syntactic cartesianism of representational approaches.
      • Où se situe la phonologie ? La linguistique et la conjecture représentationnelle - Noël Burton-Roberts, Philip Carr p. 73-103 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        De Saussure à Chomsky, la linguistique moderne est caractérisée par un malaise conceptuel qui a trait au statut du comportement verbal (Speech : S) vis-à-vis de ce qui est linguistique (L). D'une part, apparaît la volonté généralisée d'opérer une distinction qui vise à exclure S de L. D'autre part, lorsqu'il s'agit de définir la relation entre S et L, cette distinction se voit constamment affaiblie. Cela fait surgir, à la base de la linguistique, de nombreuses tensions et des incohérences qui sont particulièrement visibles dans le domaine phonologique. Cet article examine le problème de façon générale mais il traite aussi plus particulièrement de la distinction et de la relation entre ce qui est phonétique et ce qui est phonologique. Enfin, nous présenterons la Conjecture Représentationnelle, qui offre une nouvelle conception de la relation qui existe entre S et L. Cette conception de la relation permettra de considérer de façon cohérente la distinction entre S et L comme une distinction entre ce qui n'est pas linguistique et ce qui l'est.
        Modern linguistic theory, from Saussure to Chomsky, exhibits a conceptual unease with respect to the status of speech (S) vis-à-vis the linguistic (L). On the one hand, there is a general impulse to make a distinction in such a way as to exclude S from L. On the other, when it comes to the relation between them, that distinction is consistently undermined. This gives rise to a pervasive tension and inconsistency at the foundations of linguistics, most noticeable in the phonological domain. This article reviews the problem both generally and, more particularly, with special reference to the distinction and relation between the phonetic and the phonological. We outline a new conception of the relation between S and L, the Representational Conjecture. In terms of this conception of the relation, the distinction between S and L can, with consistency, be conceived of as a distinction between the non-linguistic and the linguistic.
    • Varia
      • La langue intermédiaire dans la traduction automatique en URSS (1954-1960) - Sylvie Archaimbault, Jacqueline Léon p. 105-132 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Les premières recherches en Traduction Automatique (TA) débutèrent en URSS en 1954. Elles se distinguent des recherches américaines, commencées en 1948, par leur caractère théorique et le choix d'une méthode faisant appel à une langue intermédiaire. La création de langues intermédiaires prend sa source dans la linguistique comparative de Baudouin de Courtenay et dans la réflexion sur l'internationalisation des langues. Le travail pionnier de P.P. Trojanskij de 1933 est réactualisé par Panov en 1956, qui conçoit la langue intermédiaire comme devant être une langue naturelle, et spécifiquement le russe. Se développèrent parallèlement des modèles sémantiques de langue intermédiaire comme ceux d'Andreev ou de Mel'cuk, modèles qu'on peut apparenter à des tentatives de langues universelles.
        Research work on Automatic Translation (TA) started in the USSR in 1954. It differed from American research, started in 1948, by its theoretical slant and by the choice of a method that resorted to an intermediate language. The concept of intermediate languages springs from Baudouin de Courtenay' s comparative linguistics and from a reflection on the internationalisation of languages. In 1956, P. P. Trojanskij's pioneering work of 1933 was updated by Panov, who sees the intermediate language as a natural language, and more specifically Russian. At the same time, semantic models for intermediate languages were developed by, for instance, Andreev or Mel'cuk. These models may be seen as attempts to construct a universal language.
    • Archives et documents
      • Manuels français de syntaxe latine du XVe siècle : répertoire et typologie - Maria Colombo Timelli p. 133-153 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Cet article présente sept courts traités de syntaxe latine, rédigés en français, transmis par quatre manuscrits et trois incunables, tous du XVe siècle. Ce sont des traductions / remaniements d'un traité latin, connu comme « Quot modis latinum incipitur ? ». L'intérêt de ces textes réside dans le témoignage qu'ils offrent sur : (1) l'enseignement de la langue latine en français, même après le niveau élémentaire ; (2) l'application de quelques catégories de syntaxe du latin au français ; (3) l'élaboration de la métalangue française de la syntaxe.
        This article presents seven short treatises upon Latin syntax written in French. They have been transmitted by four manuscripts and three incunabula, all of them of the 15th Century. They are translations / adaptations of a Latin text known as « Quot modis latinum incipitur ? ». These textbooks are of particular interest because they show evidence of : (1) the teaching of Latin syntax in French, even beyond the primary level ; (2) the application of some Latin syntactical categories to French, and (3) the development of a syntactic French metalanguage.
      • Contre la synonymie. Kitāb al-Furūq fī l-luġah de 'Abū Hilāl al-'Askarī - Djamel Kouloughli p. 155-176 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
        Abu Hilâl al'Askan (m. circa 1005) est l'un des rares auteurs de la tradition grammaticale arabe à avoir soutenu que la vraie synonymie ne pouvait pas exister dans une langue. Dans son 'Livre des différences dans la langue' (Kitâb al-furûq fi l-luga) que nous présentons ici, et dont nous traduisons et commentons le premier chapitre, il argumente avec force en faveur de cette thèse et propose jusqu'à huit tests linguistiques destinés à mettre en évidence les différences entre prétendus synonymes de l'arabe.
        Abu Hilâl al'Askan (d. circa 1005) is one of the rare scholars, in the Arabic Linguistic Tradition, to have maintained that true synonyms could not exist in language. In his 'Book of Differences in Language' (Kitâb al-furûq fi l-luga) which we present here, and whose first chapter we translate and comment, he argues cogently for this thesis and presents up to eight linguistic tests designed to show the differences between any two supposed synonyms in Arabic.
    • Lectures et critiques