Contenu du sommaire : Entités collectives
Revue | Raisons Politiques |
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Numéro | no 66, mai 2017 |
Titre du numéro | Entités collectives |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Entités collectives et groupes nominaux - Magali Bessone, Philippe Urfalino p. 5-11
Dossier
- L'identité de groupe : identités sociales, identités collectives - Vincent Descombes p. 13-28 L'identité de groupe : identités sociales, identités collectives Que recouvre la notion d'une identité de groupe ? Il faut préciser si nous parlons d'une identité sociale (attribuable à un individu) ou d'une identité collective (permettant de faire référence à un groupe réel doté d'une existence historique). Le fait que plusieurs individus partagent un attribut personnel permet de les classer ensemble et de poser un groupe nominal. L'identité d'un groupe nominal est fonction de sa composition à telle date. Existe-t- il des groupes dont l'existence soit réelle plutôt que nominale ? Un groupe possède une existence réelle s'il est possible de l'identifier dans le temps, indépendamment de sa composition à telle ou telle date. La question est donc de savoir ce qui distingue une identité collective – la manière dont un groupe réel se conçoit dans ses rapports avec les autres groupes– d'une identité sociale – la manière dont un individu fait entrer un attribut qu'il partage avec d'autres dans l'idée qu'il se fait de lui-même.Group identities: social identities versus collective identities Is there a distinction to be drawn between two kinds of group identity, namely social identities and collective identities?One's sharing a significant personal attribute with others amounts to sharing with them a social identity. On the basis of such a shared attribute, we classify them together as belonging to the same nominal group. They have the same way of deriving a part of their selfdefinitions from one of their characteristics.Are there real groups? In order to refer to real groups, we need to apply criteria for being the same group, i.e. criteria for their diachronic collective identities. In order for a group to be real, it needs to be able to represent itself as maintaining itself in continuous existence, through its interactions with other groups, by means of a continuous renewal of its composition.
- La responsabilité incorporée - Philip Pettit, Philippe Urfalino p. 29-57 L'article soutient qu'un agent incorporé, tel qu'une entreprise, un parti politique, une église ou une université, peut être tenu pour un agent responsable. La section I identifie les conditions nécessaires pour qu'un agent puisse être tenu pour responsable. Les sections II à IV montrent que les agents incorporés satisfont souvent ces conditions. La section V soutient qu'il y a un sens à tenir responsable un groupe, parallèlement à la responsabilité des individus qui agissent en son nom. La conclusion propose une discussion des leçons que l'on peut tirer des sections précédentes pour les groupes non incorporés que sont les nations et les ensembles de coreligionnaires.Responsability Incorporated
This articles defends the idea that corporate agents such as companies, political parties, churches and universities, can be given the status of autonomous and responsible agents. Section I identifies the necessary conditions that must be filled for an agent to be held responsible. Sections II-IV demonstrate that corporate agents often meet these conditions. Section V argues that there is a point in holding corporate agents responsible, alongside with the individual agents who act in their name. The article concludes with a discussion of the lessons drawn from the precedent sections as applied to non incorporated groups such as nations and religious groups. - Le corps collectif des contractants - Bruno Gnassounou p. 59-74 Le contrat, réel ou idéal, ponctuel ou à renouveler indéfiniment, privé ou social, est conçu comme le moyen normativement privilégié pour deux individus d'instituer une entité collective qui respecte la liberté des contractants. Le but de l'article est de reprendre à nouveaux frais l'analyse de cette institution volontariste du collectif en partant de la notion de contrat. Or, il est tentant de considérer le contrat comme un échange de promesses unilatérales, c'est-à-dire comme une agrégation d'obligations inconditionnelles que chacune des parties au contrat s'impose l'une à part l'autre. Pourtant, une telle conception entre en contradiction avec une propriété que l'on reconnaît traditionnellement au contrat : les obligations qu'il impose sont conditionnelles ; si l'une des parties ne remplit pas ses obligations, l'autre est relevé de celles qu'il a contractées. Comment penser cette interdépendance des obligations ? L'auteur montre que le modèle des « promesses croisées » doit céder la place au modèle du « corps collectif » : les actes de promesses constituent les deux face d'une seul et unique et opération. On montre que l'unité de ces opérations présuppose que les individus se pensent comme corps collectif et que la condition pour qu'ils puissent se penser comme tels est leur participation à une institution commune qui est précisément celle du contrat, de sorte que le contrat présuppose le collectif, plutôt qu'il ne l'engendre.The collective body of contracting parties
The contract, real or ideal, punctual or to be renewed indefinitely, private or social, is conceived as the normatively privileged means for two individuals to institute a collective entity which respects the freedom of contractors. The aim of the article is to take up again the analysis of this voluntarist institution of the collective starting from the notion of contract. However, it is tempting to regard the contract as an exchange of unilateral promises, that is, as an aggregation of unconditional obligations that each of the contracting party owes to the other. Such a conception, though, contradicts a property that is wildly recognized in the contract: the obligations the contract imposes are conditional ;if one of the parties does not fulfill its obligations, the other is relieved of those obligations which he contracted. How should we conceive of this mutual dependence of obligations? The author shows that the model of “crossing promises” must give way to the model of the “collective body”: acts of promise are the two sides of a single operation. It is shown that the unity of these operations presupposes that individuals think of themselves as a collective body and that the condition for them to think of themselves as such is their participation in a common institution, which is precisely that of the contract, so that each particular contract presupposes the collective entity, rather than it engenders it. - La réalité des groupes agents - Philippe Urfalino p. 75-99 Nos énoncés sur les affaires de notre monde comprennent souvent des termes collectifs, tels que l'État, le Club, l'Entreprise ou l'Association. Cet article porte sur les conditions requises pour accorder une réalité aux entités censées être les référents de ces termes collectifs. Il présente un examen critique de la théorie des groupes agents proposée par List et Pettit et une conception alternative des entités collectives. Il compare ensuite les réponses de ces approches opposées à deux des questions que toute théorie prêtant une réalité aux entités collectives doit traiter : la question de l'incorporation, c'est-à-dire la manière de concevoir la constitution de l'entité à partir de la pluralité de ses membres ; et la question de son mode d'existence.The reality of group agency
Speeches on current affairs often involve collective terms such as the State, the Club, the Company or the Institute. This article explores the conditions under which a reality can be acknowledged to entities to which collective terms refer. It gives a critical account of the List and Pettit theory of group agency and proposes an alternative conception of collective entities. It then compares the responses of these approaches to the two issues which every theory giving a reality to collective entities must address: the issue of incorporation, i.e. the manner of conceiving the constitution of collective entities from the plurality of their members; and the issue of their modes of existence - Les doctrines organicistes et la figuration des entités collectives : Les motifs d'un engouement et d'une éclipse - Sandrine Baume p. 101-119 Les doctrines organicistes de l'État et la figuration des entités collectives Les théories organicistes de l'État sont remarquables par leur diffusion dans le temps, dans l'espace et par la diversité de leurs usages doctrinaux. Elles s'épanouissent particulièrement à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, chez des auteurs d'obédiences très diverses, qui n'ont parfois en commun que leur adhésion à l'organicisme. Cette contribution s'organise autour de deux interrogations principales. Premièrement, qu'elles sont les raisons qui sous-tendent l'étonnant et vaste succès de l'organicisme ? Deuxièmement, qu'est-ce qui a précipité l'irrémédiable déclin des doctrines organicistes et pour quelles raisons épistémologiques et idéologiques l'organicisme ne permet plus aujourd'hui de penser les entités collectives ?Organicist theories of the State and the perception of collective entities
Organicist theories of the State are striking due to their diffusion and the diversity of their doctrinal uses. They blossomed particularly at the end of the 19th century and the beginning of the 20th century through authors from very diverse doctrinal obediences who sometimes had in common only their adherence to organicism. This contribution will be organised in relation to two main questions. First, what allowed the astonishing and broad success of organicism? Second, what precipitated the irremediable decline of organicist theories, and what are the epistemological and ideological reasons why organicism is no longer seriously considered in the understanding of collective entities (e.g., the state)? - Quel genre de groupe sont les races ? : Naturalisme, constructivisme et justice sociale - Magali Bessone p. 121-142 « Quel genre de groupe sont les races ? » est une question d'ontologie sociale dont la réponse est un préalable indispensable pour répondre à la question normative : « que devons-nous faire avec elles ? ». On partira de l'opposition, proposée par John Stuart Mill, entre genres réels et genres nominaux et on montrera que les groupes racialisés ne correspondent pas à des genres réels naturels mais socialement construits. Pour autant, il ne s'agit pas de simples groupes nominaux et leur degré d'agir collectif les différencie également des séries sartriennes. S'il importe de prendre en compte leur statut d'êtres collectifs, c'est pour mettre en place une politique qui permette de déconstruire la configuration sociale qui a conduit à produire ces groupes sociaux particuliers que sont les races.What kind of groups are races? Naturalism, constructivism and social justice“What kind of groups are races?” is an ontological question whose answer is indispensable in order to reply to the normative question “What should we do with races?”. Starting from the opposition formulated by John Stuart Mill between real kinds and nominal kinds, we will show that racialized groups are not real natural kinds, but social kinds. However, they are not simply nominal kinds, but real social kinds. Moreover, their degree of collective praxis allows us to distinguish them from mere Sartrian series. The reason why we should care about the ontological status of races as robust collective entities is that only from there can we envision how to deconstruct the social configuration that presided to their production.
- Les familles dans la philosophie normative, entre groupes et individus - Gideon Calder, Magali Bessone p. 143-162 Les définitions de la famille incluent généralement le terme de « groupe » – et pour la plupart des individus, la famille représente une affiliation première. La famille occupe une place déterminante dans les analyses sociales et politiques ; pourtant, elle apparaît très peu dans les débats de théorie politique normative sur les groupes. Cet article se demande si les familles sont bien des groupes, au sens où les théoriciens politiques abordent les questions de groupe. L'argument se déploie en trois temps. Premièrement, je compare quatre perspectives générales : l'individualisme de la « Nouvelle Droite », l'égalitarisme libéral, le communautarisme et l'éthique du care. Dans les deux premières, la famille est traitée comme une sorte de «macroindividu » ; dans les deux secondes, elle est prise comme un «micro-groupe ». Deuxièmement, j'identifie trois menaces que la famille pose à la justice sociale – mais j'ajoute que n'importe quel groupe potentiel est susceptible de les poser. Enfin, je distingue deux manières différentes d'identifier des types de groupes, selon qu'ils sont, ou non, fondés sur des croyances partagées ou sur une culture commune. À partir de cette analyse, je suggère qu'il faut traiter la famille comme un micro-groupe ; les rôles particuliers qu'elle joue dans la vie des individus devraient être au coeur des débats plus larges qui portent sur les groupes et leurs implications politiques.Families, between groups and individuals Definitions of “family” will routinely include the term “group” – and for most individuals, the family represents a primary affiliation. Meanwhile the family occupies a prominent place in analysis of society and policy. Yet the family barely features in political and normative debates about groups. This article addresses whether families are indeed groups, in the senses in which political theorists tackle group-related issues. The argument has three main stages. Firstly, I compare four general perspectives on this: N´ ew Right' individualism, liberal egalitarianism, communitarianism and care ethics. For the first two, the family is treated as a kind of “macro individual”; for the latter two, as a “micro group”. Secondly, I identify three threats families pose to social justice – all of which are likely to apply to any other putative group. Thirdly, I distinguish between two ways of distinguishing types of groups, according, respectively, to whether or not they are belief-based or cultural in nature. On the basis of this analysis, I argue that we should indeed address the family as a micro group, and that its particular roles in individuals' lives should be factored into wider debates on groups and their political implications.
- La déstabilisation épistémique des entités collectives : le cas des partis politiques - Olivier Ouzilou p. 163-186 Cet article analyse la déstabilisation épistémique dont peuvent être victimes un certain genre d'entités collectives. Ce phénomène désigne un type spécifique de limitation que peut subir un groupe dans sa capacité à élaborer et/ou à incarner une position collective d'une manière rationnelle et unifiée, limitation qui a pour effet la remise en cause de son aptitude à constituer un sujet épistémique crédible. Pour ce faire, je distingue tout d'abord différents genres de groupes. Puis, j'explicite la nature de la vie mentale dont sont capables les sujets pluriels finalisés. Je me focalise, ensuite, sur un certain type de sujets pluriels finalisés : les organisations politiques. Après avoir souligné l'intrication de leur identité épistémique et de leur identité sociale, j'introduis le concept de « déstabilisation épistémique ». J'analyse enfin, à travers une illustration, l'un des facteurs possibles d'une telle déstabilisation, à savoir la diffusion de thèmes transversaux dans le débat public, ainsi que ses effets sur l'entité déstabilisée.The epistemic destabilization of collective entities
This article analyzes the way in which a specific kind of collective entities can be epistemically destabilized. This phenomenon refers to a type of limitation that affects their ability to elaborate or embody a collective position in a rational and unified way. In order to do this, I distinguish several kinds of groups. Then, I clarify the mental life of purposive plural subjects and focus my attention on a certain kind of such groups : political parties. After showing the interweaving between their epistemic and social identity, I introduce the concept of “pistemic destabilization”. Finally, I analyze one of the factors of such a kind of destabilization, i.e the dissemination of transversal themes in the public debate, and its effects on the destabilized entity. - De l'origine et de la variété des entités morales - Samuel Von Pufendorf, Bruno Gnassounou p. 187-209 Pufendorf ouvre son maître ouvrage par chapitre sur la nature des entités morales, auxquelles il confère le statut ontologique de modes. Ces derniers se distinguent des modes naturels par le fait qu'ils ont été surajoutés aux êtres naturels par un acte intellectuel d'imposition, de nature divine ou humaine, et sont donc de nature fondamentalement conventionnels. C'est par un tel acte de volonté qu'une entité naturelle reçoit une dimension normative (dotation de droits et devoirs entre autres) dont elle est intrinsèquement dépourvue. Et c'est aussi par un tel acte qu'elle cesse d'exister sans que pour autant ne soit affectée par cette disparition l'entité naturelle qui la portait jusque là. Pufendorf divise les entités morales en quatre catégories : les états (status) (principaux, comme l'état de nature, ou accessoires, le fait d'être marié), les analogues des substances (dont les personnes), les modes en un sens plus strict que sont d'une part les les qualités morales (pouvoir, droit, obligation) et d'autre part les quantités morales (prix, estime). C'est dans les sections 12 et 13 de ce premier chapitre que Pufendorf propose de multiples définitions de la personnalité morale. Elles se distinguent parmi les êtres moraux par le fait que, quoique n'étant pas des substances, on les conçoit comme analogues à des substances, c'est-à-dire comme capables d'action et de passion. Les personnes morales sont simples (magistrats, officiers, etc.) ou composées (Eglise, Sénat, République, etc.), publiques ou privées, supérieures et inférieures. Il est manifeste que Pufendorf se démarque de tous ceux qui voudraient opposer personne naturelle individuelle et personne collective fictive, car réductible aux individus naturels qui les composent. Les personnes simples, même en dehors de tout lien de représentation, sont elles aussi produit d'une imposition et donc d'ordre institutionnel. Ces personnes morales définissent largement ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui des « statuts ». Notons que Pufendorf estime que la conventionnalité dans l'attribution de statuts (au sens contemporain) ne semble pas absolue, puisqu'il fait remarquer que l'entité qui en sera revêtue doit posséder certaines qualités naturelles (de sorte que Caligula « délirait » en faisant de son cheval un chef de famille) pour que l'attribution soit possible.Of the origin and the variety of moral entities
Pufendorf in the first book of his work begins by defining what are the moral entities, to which he confers the ontological status of modes. The latter are distinguished from natural modes by the fact that they have been superadded to natural beings by an intellectual act of imposition, of a divine or human nature, and are therefore fundamentally conventional in nature. It is by such an act of will that a natural entity receives a normative dimension (endowment of rights and duties among others) of which it is intrinsically devoid. And it is also by such an act that it ceases to exist without the natural entity that carried it until then being affected by its disappearance. Pufendorf divides the moral entities into four categories: states (status) (principal, such as state of nature, or accessory, being married), analogues of substances (including persons), modes in one sense The moral qualities (power, right, obligation) on the one hand, and moral quantities (price, esteem) on the other. It is in sections 12 and 13 of this first chapter that Pufendorf put forward multiple definitions of moral persons. They are distinguished among the moral entities by the fact that, although they are not substances, they are conceived as analogous to substances, that is, as capable of action and passion. The legal persons are simple (magistrates, officers, etc.) or composed (Church, Senate, Republic, etc.), public or private, superior and inferior. It is clear that Pufendorf stands out from all those who would oppose an individual natural person and a fictitious collective person, because it is reducible to the natural individuals who compose them. Simple persons, even apart from any bond of representation, are also produced by an imposition and so institutional in nature. These legal persons largely define what might be called “statutes” today. We note that Pufendorf seems to consider that conventionality in the attribution of statutes (in the contemporary sense of the word) is not absolute, since he points out that the entity which is to be granted the statute must possess certain natural qualities (hence Caligula's folly in making his horse a head of family) so that the attribution is possible.
- L'identité de groupe : identités sociales, identités collectives - Vincent Descombes p. 13-28
Varia
- Dignité et société. Approche sociologique et critique - Sylvie Mesure p. 211-224 Si le concept de dignité est omniprésent dans notre espace public, il est pourtant fortement contesté. Cet article se propose de comprendre le sens de sa mobilisation actuelle dans de nombreux débats de société et dans un certain nombre de mouvements contestataires. Il montrera que loin d'être inutile et creuse, l'idée de dignité est devenue une valeur centrale pour notre conscience moderne. Et qu'associée à l'idée d'autonomie, de droits et de liberté, elle constitue au contraire le socle normatif de nos sociétés et la justification éthique de toute critique sociale pour plus de justice. Enfin, ce papier tentera d'argumenter en faveur de la fécondité de cette notion pour l'analyse sociologique d'un grand nombre de problèmes sociaux contemporains.Dignity and Society. A critical and sociological approach
If the concept of dignity is everywhere in the public space, it is nevertheless strongly contested. This article aims to understand the current use of this concept in numerous public debates and in many social movements. It will show that far from being useless and hollow, the idea of dignity has become a central value for our modern consciousness. This paper argues that if we link this concept with the ideas of autonomy, rights and liberty, it must be considered as the normative basis of our societies and as the ethical justification of all social criticism for greater justice. Subsequently, this article will attempt to show that this concept can be of great use for the sociological analysis of a large number of contemporary social problems.
- Dignité et société. Approche sociologique et critique - Sylvie Mesure p. 211-224
Lectures critiques
- Lectures critiques - Sabine Collardey p. 225-228