Contenu du sommaire : Élites de retour de l'Est
Revue | Cahiers d'études africaines |
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Numéro | no 226, 2017/2 |
Titre du numéro | Élites de retour de l'Est |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Quelles contributions des élites « rouges » au façonnement des États post-coloniaux ? - Patrice Yengo, Monique de Saint-Martin p. 231-258
études & essais
- Creating a Socialist Intelligentsia : Soviet Educational Aid and its Impact on Africa (1960-1991) - Constantin Katsakioris p. 259-288 L'article examine l'histoire de la coopération éducative entre l'URSS et l'Afrique pendant la Guerre froide, se concentre sur la formation des cadres africains dans les universités soviétiques, et analyse les idées, les aspirations et les motivations qui orientaient la coopération aussi bien en Afrique qu'en URSS. Loin de tout monolithisme, il distingue du côté africain, les différents acteurs : gouvernements, partis d'opposition, mouvements de libération nationale et organisations étudiantes. Et du côté de l'URSS, à l'encontre des stéréotypes, il dédramatise l'importance de l'endoctrinement marxiste-léniniste ; l'objectif des formations n'était en effet pas seulement de faire des étudiants des « amis » de l'URSS, mais aussi de former de bons spécialistes qui défendraient et surtout prouveraient grâce à leurs connaissances la supériorité du socialisme et de l'université soviétique. Vers la fin des années 1960, la plupart des gouvernements africains avaient réussi à imposer leur contrôle et leurs critères sur la sélection des étudiants, ce qui rendit l'aide de l'URSS encore plus attractive. La conclusion évoque l'impact de l'aide soviétique en Afrique, notamment sur la formation des élites. En annexe, des données inédites sur les effectifs des étudiants africains formés en URSS selon le pays d'origine, sur le retour des diplômés dans leur pays, ainsi que des données comparatives sur les étudiants africains dans les plus grands pays d'accueil.This paper examines the history of the Soviet-African educational cooperation during the Cold War and focuses mainly on the training of African students at Soviet universities. It analyzes the ideas, aspirations and motives that governed the cooperation both in Africa and in the USSR. As regards the African side of the interaction, it draws a distinction between different actors, such as governments, opposition parties, national liberation movements and student organizations. Contrary to many assumptions and stereotypes, the paper downplays the importance of Marxist-Leninist indoctrination. It argues that the training programmes aimed to educate, not only “friends” of the Soviet Union, but notably qualified specialists who would both embody and defend the superiority of socialism and of the Soviet university system. By the end of the 1960s, most African governments had managed to impose their control over and their own criteria for the selection of students. This made Soviet aid even more attractive. The conclusion traces the impact of Soviet aid on Africa. The Appendix provides new data on African students in the USSR, on returning students, as well as suggestive comparative data on African students in major host countries.
- Les élites éthiopiennes formées en URSS et dans les pays du bloc socialiste : une visibilité éphémère ? - Tassé Abye p. 289-312 Au regard du grand nombre d'anciens étudiants éthiopiens partis se former en URSS, dans d'autres pays du bloc de l'Est et à Cuba, on aurait pu s'attendre à ce qu'ils aient une influence durable sur l'organisation sociale et l'administration publique éthiopienne. Pourtant, selon les observations réalisées et une recherche préliminaire, les anciens étudiants d'URSS et des pays de l'Est semblent être devenus quasiment invisibles et très discrets en Éthiopie. L'envoi massif d'étudiants dans les pays de l'ancien bloc soviétique, en particulier durant le Derg, ne peut être compris sans prendre en compte la politique ancienne d'envoi des élites éthiopiennes vers des institutions étrangères, et surtout le mouvement étudiant, sa radicalisation, et sa scission en 1974. Mais l'engagement politique des anciens étudiants ne paraît pas avoir été directement lié à leur formation dans un pays de l'Est ou dans un pays occidental. De plus amples recherches sont nécessaires pour vérifier l'hypothèse proposée dans cet article selon laquelle les Éthiopiens formés à l'étranger ne sont guère parvenus à s'imposer ou à imposer leurs visions de manière durable sur la scène politique du pays, la domination de cette scène politique et de l'administration par des élites politiques formées principalement en Éthiopie ayant jusqu'à présent été forte.Given the significant number of former Ethiopian students trained in the USSR, other Eastern bloc countries and Cuba, one would have expected them to have a lasting influence on the country's social, political and economic organization, in general, and its public administration, in particular. Yet observations and preliminary research indicate that former students of the USSR and the Eastern bloc countries seem to have become almost invisible and very discreet in Ethiopia. Sending massive numbers of students to the countries of the former Soviet bloc, especially during the Derg, cannot be understood without taking into account past policies and practices of sending Ethiopian elites to foreign institutions, the student movement, its radicalization and scission after 1974. Meanwhile, the political involvement of former students does not seem to have been directly linked to the education received in Eastern or Western countries. More research is needed to test the hypothesis proposed in this article that foreign-trained Ethiopians have failed to make their presence felt or impose their visions sustainably on the political scene of the country, which instead continues to rely heavily on political elites educated within Ethiopia.
- Former des cadres « rouges et experts » : Mouvement étudiant congolais en URSS et parti unique - Patrice Yengo p. 313-330 L'arrestation de deux étudiants congolais de Moscou en juillet 1975 sert de trame à cet article qui relate les démêlés du mouvement étudiant avec le Parti congolais du travail (PCT), parti unique. Celui-ci, se réclamant désormais du marxisme-léninisme, s'était fixé pour tâche de former des cadres « rouges et experts ». Solidaire du mouvement étudiant congolais dans son ensemble, l'Union générale des étudiants congolais en URSS, luttant pour son autonomie, s'était insurgée contre cette option ayant pour objectif le contrôle exclusif de la jeunesse étudiante, jusque-là base sociale de la reproduction du pouvoir. Les tensions qui entraînèrent l'arrestation de ces deux étudiants peuvent être comprises dans ce contexte.
The arrest of two Congolese students in Moscow in July 1975 serves to frame this article relating the conflicts the student movement had with the sole political party, the Congolese Workers' Party (PCT). Marxist-Leninist, the PCT had set as its objective to train and educate “red experts” for senior positions. Aligned with the Congolese student movement as a whole, the Union générale des étudiants congolais en URSS (the General Student Union of Congolese Students in the USSR), struggling for its autonomy, opposed this initiative, which was considered an attempt to control, in an exclusive manner, young students who had, until this point, been the social base of the reproduction of power. The tensions leading to the arrest of these two students can be understood in this context. - Quand des Maliennes regardaient vers l'URSS (1961-1991) Enjeux d'une coopération éducative au féminin - Tatiana Smirnova, Ophélie Rillon p. 331-354 Cet article analyse les enjeux politiques et sociaux de l'envoi de Maliennes en URSS grâce à des bourses attribuées par le Comité des femmes soviétiques. Entre 1961 et 1991, une centaine de Maliennes a bénéficié de ces financements. Ce chiffre peut paraître minime, mais il témoigne de l'importance accordée par les organisations féministes officielles de ces deux États à la formation féminine et au rôle qui leur était assigné dans la construction nationale. En croisant l'analyse des archives soviétiques et maliennes, il s'agit de saisir la portée de la coopération avec l'URSS dans les combats menés par les femmes maliennes pour transformer les rapports de genre, en montrant l'imbrication du politique et du personnel dans la construction de ces échanges. This article is focused on political and social issues related to sending Malian women to the USSR on scholarships granted by the Committee of Soviet Women. Between 1961 and 1991, approximately one hundred Malian women benefited from such funding. This figure may seem small, but it does demonstrate the importance given to education by official feminist organizations of these two countries and the role of women in state-building. By combining the analysis of Soviet and Malian archives, this article suggests grasping the extent and influence of the cooperation with the Soviet Union in the struggle of Malian women to transform gender relations; it also shows how politics and personal matters are intertwined in the construction of these exchanges.
- En attendant l'indépendance ? : Projet autonomiste à La Réunion et formation de cadres dans les pays socialistes - Lucette Labache p. 355-378 Au début des années 1960, s'affrontent à La Réunion deux visions et deux groupes politiques avec comme principaux protagonistes Paul Vergès qui fait de l'autonomie interne le mot d'ordre du Parti communiste réunionnais, PCR, tout récemment fondé, et Michel Debré, Premier ministre du général de Gaulle, député de La Réunion et chef de file de la droite locale, qui prend position pour l'assimilation du département à la Métropole. Le projet du PCR s'inspire du modèle de société mis en place dans les pays socialistes ; dans ce contexte, est ouverte une filière de formation permettant à de jeunes Réunionnais, appelés à jouer un rôle majeur dans les luttes pour l'accession au nouveau statut juridique souhaité par les communistes, d'aller étudier en URSS et dans les pays de l'ancien bloc de l'Est. S'appuyant principalement sur une enquête par entretiens auprès d'anciens étudiants passés par cette filière, ayant occupé des emplois à La Réunion, en Métropole, dans des pays d'Afrique ou encore en Russie, cet article s'attache à retracer le contexte dans lequel se sont développées les revendications politiques et les stratégies du PCR, ainsi que la réaction du pouvoir central et pour finir l'abandon du projet autonomiste. Il s'attarde notamment sur les trajectoires parfois sinueuses, l'insertion professionnelle souvent difficile et les engagements des jeunes cadres partis en URSS et dans les pays de l'Est, en faveur de l'autonomie ou au contraire de l'adhésion au statut départemental.In the early 1960s, two political visions oppose one another in Reunion Island with two famous protagonists: Paul Vergès, who made internal autonomy the watchword of the recently founded Communist Party of Reunion, the CPR, and Michel Debré, Prime Minister of General de Gaulle, Member of Parliament for Reunion, and head of the local right-wing party who struggled for the department's assimilation within France. The CPR project is inspired by a model of society established in socialist countries. In this context, educational opportunities were made available for young people from Reunion who were asked to play an important role in the struggle for the new, autonomous legal status supported by the communists, and pursued their studies in the USSR and in the countries of the former Eastern bloc. Based mainly on interviews and research with former students of this program who have worked in Reunion, in France, in African countries or in Russia, this article reconstructs the context in which CPR's political demands and strategies were developed, the reaction of the central power structure and finally the abandonment of the autonomist project. The sometimes sinuous trajectories of former students of the Soviet bloc and their difficulties in their professional careers are discussed in addition to their commitment in favour of autonomy or, conversely, of departmental status.
- Le fond de l'art était rouge : Transferts artistiques entre l'ancien bloc socialiste et la République populaire du Congo - Nora Greani p. 379-398 Première République populaire d'Afrique, le Congo-Brazzaville se caractérise durant près de trois décennies par une production artistique originale, au service de l'édification de l'État socialiste. L'esthétique socialiste et les nouvelles modalités d'organisation de la sphère culturelle sont sous-tendues par divers transferts artistiques résultant de logiques politico-diplomatiques propres à la période de la Guerre froide : formation des artistes congolais à l'Est, circulation des images de propagande ou encore mise en place d'une organisation de masse propre aux artistes. Tenus d'assurer la propagande du régime, plusieurs artistes participent activement à la structuration de l'État, en élaborant par exemple le drapeau national. Cet article pose un premier regard sur le courant artistique socialiste congolais et questionne l'influence de l'URSS, de Cuba ou de la Chine populaire, sur la mise en place d'un art prolétarien « à la congolaise ».The first People's Republic of Africa, Congo-Brazzaville, produced original art in service to the building of the Socialist State for nearly three decades. Different artistic transfers, resulting from the political and diplomatic logic proper to the Cold War, underpin Socialist aesthetics and new modes of organization in the cultural sphere: the training of Congolese artists in Eastern Europe, the circulation of propaganda images, and the establishment of a collective (mass) organization especially for artists. Responsible for ensuring the regime's propaganda, several artists actively participate in structuring the State, including, for example designing the national flag. This article takes an initial look at the Congolese socialist artistic movement and investigates the influence of the USSR, Cuba and China on the creation of “Congolese-style” proletarian art.
- Creating a Socialist Intelligentsia : Soviet Educational Aid and its Impact on Africa (1960-1991) - Constantin Katsakioris p. 259-288
notes et documents
- Le centre Perevalnoe et la formation de militaires en Union soviétique - Natalia Krylova p. 399-416 Ouvert en Crimée en 1965, le Centre d'enseignement-165, Perevalnoe, fut le premier à accueillir pour des formations de courte durée les combattants des mouvements de libération nationale ; en 1980, il fut transformé en École militaire unifiée de Simferopol, préparant des officiers cadres. Cet article donne la parole aux traducteurs, enseignants russes de ce centre, longtemps tenu « secret » dont les témoignages, apparus sur les sites et forums de vétérans et dans la Komsomolskaïa Pravda, constituent une source utile pour cette recherche exploratoire. Si la formation militaire n'a guère souffert de contestation, l'apprentissage de la langue ou de l'enseignement idéologico-politique a parfois entraîné des tensions entre encadrement soviétique et militaires africains.Opened in Crimea in 1965, the Perevalnoe Training Center-165, was the first to welcome national freedom fighters for short-term training. In 1980, it was transformed into a school to prepare high-ranking officers and renamed the Unified Simferopol Higher Military School. This article allows translators and Russian language teachers who worked at the Center a chance to speak, given that this longtime “secret” establishment has recently been discussed by eyewitnesses whose testimony given online on websites, such as veterans' forums, and in the newspaper Komsomolskaïa Pravda, constitute the sources for this initial research. If military training was hardly ever contested as such, language learning and ideological and political indoctrination sometimes caused tensions between the Soviet administration and African military trainees.
- Étudiants touaregs dans l'ancien bloc soviétique : Entre Mali et Azawad - Amalia Dragani p. 417-432 Dans le cadre des mobilités étudiantes afro-soviétiques, une vingtaine de Touaregs maliens, dont quatre femmes, ont été formés en Union soviétique et dans les pays de l'ancien bloc soviétique, entre les années 1960 et 1993, dans le secteur technico-scientifique (médecine, ingénierie, géologie et chimie). Après avoir contextualisé ces parcours d'étudiants dotés de capital international dans le difficile processus d'appropriation de l'institution scolaire par les Touaregs, leur devenir professionnel et politique est analysé, tant au sein de l'État malien qu'en appui aux mouvements indépendantistes. As part of African-Soviet student mobilities, between the years 1960 and 1993, around twenty Malian Tuareg, including four women, were trained in the Soviet Union and in the former Soviet bloc, in the technical-scientific sector (medicine, engineering, geology, and chemistry). After an historical contextualization of these international student's trajectories through the difficult process of adapting to institutionalized formal schooling, we analyze their future professional and political careers, both in Mali and in support of the independence movements.
- Le centre Perevalnoe et la formation de militaires en Union soviétique - Natalia Krylova p. 399-416
chronique bibliographique
- Un spectre hante l'Afrique, le spectre du communisme d'Albert T. Nzula ! - Jean Copans p. 433-444 Cette chronique bibliographique présente la traduction en langue anglaise de l'ouvrage collectif rédigé par le premier Secrétaire général noir du Parti communiste d'Afrique du Sud, A. T. Nzula, et les deux premiers chercheurs africanistes soviétiques I. Potekhin et A. Zusmanovich, et publié en russe en 1933. Nous évoquons tout d'abord la vie professionnelle et militante d'A. T. Nzula en Afrique du Sud, puis en Russie où il se rend en 1931 ; il y décéde début 1934. Nous présentons ensuite une analyse et des commentaires de l'ouvrage, traduit sous le titre : Le travail forcé en Afrique coloniale. Il s'agit là de la première tentative marxiste et communiste d'analyse des mouvements sociaux et politiques africains coloniaux (nationalistes, réformistes et révolutionnaires) et notamment ceux d'Afrique du Sud. This review presents the English translation of the collective book written by the first black General Secretary of the South African Communist Party, A. T. Nzula, and the two first Soviet Africanist scholars, I. Potekhin and A. Zusmanovich, published in Russian in 1933. We describe the South African professional and activist life of A. T. Nzula who went to Russia in 1931 and died in Moscow in 1934. Then we analyze and comment the contents of the book, entitled Forced Labour in Colonial Africa. This book is the first Communist and Marxist endeavour to analyze African social and political movements including nationalist, reformist and revolutionary parties especially in South Africa.
- Voyage en Brejnevie : Vie « rêvée » des étudiants du Tiers-monde en Russie soviétique - Jean-José Maboungou p. 445-452 Deux romans écrits avec en arrière-plan l'expérience de leurs auteurs, anciens étudiants en URSS pendant la période brejnévienne, mettent au jour les contradictions internes de la société soviétique et l'échec du « socialisme réellement existant ». Dans Un Africain dans un iceberg, Zounga Bongolo dénonce le racisme ordinaire de la société soviétique, à travers l'histoire d'un amour impossible entre une jeune étudiante russe et un étudiant originaire du Congo-Brazzaville. Le grand écrivain Sonallah Ibrahim compose dans un style très sobre un exercice d'autofiction avec le journal de bord de Choukri, étudiant égyptien qui observe les échecs et les tares du système soviétique à travers la vie quotidienne de ses camarades internationaux, tout en évoquant la situation politique de l'Égypte, alors en pleine guerre du Kippour.Two novels written against the backdrop of their authors' experiences in the USSR during the Brezhnev era bring to light internal contradictions in Soviet society and the failure of “real life Socialism”. In An African in an Iceberg, Zounga Bongolo denounces everyday racism in Soviet society in recounting an impossible love story between two students, a young man from Congo-Brazzaville studying in the USSR and a young woman studying at the same Russian university. The celebrated writer, Sonallah Ibrahim, composes a sober stylistic exercise in autobiographical fiction with Choukri's diary in which the Egyptian student observes the failures and dysfunctions of the Soviet system in the daily lives of his international classmates whilst making reference to the political situation in Egypt during the Yom Kippur War.
- Un spectre hante l'Afrique, le spectre du communisme d'Albert T. Nzula ! - Jean Copans p. 433-444
Analyses et comptes rendus
- Hatzky, Christine. — Cubans in Angola : South-South Cooperation and Transfer of Knowledge, 1976-1991 - Constantin Katsakioris p. 452-465
- Boltovskaja, Svetlana. — Bildungsmigranten aus dem subsaharischen Afrika in Moskau und St. Petersburg : Selbst- und Fremdbilder (Migrants d'Afrique subsaharienne en quête de formation à Moscou et Saint-Pétersbourg : images de soi et d'autrui) - Ingolf Diener p. 453-457
- Davidson, Apollon & Ivanova, Lubov. — Moskovskaya Afrika. Prirodnoe kulturnoe nasledie Moskvui (L'Afrique moscovite. L'héritage culturel de Moscou) - Tatiana Smirnova p. 458-462
- Matusevich, Maxim (ed.). — Africa in Russia, Russia in Africa. Three Centuries of Encounters - Tatiana Smirnova p. 465-469
- Müller, Tanja R. — Legacies of Socialist Solidarity. East Germany in Mozambique - Constantin Katsakioris p. 469-471
- Ponomarenko, Ludmila V. & Zueva, Elena G. — L'URAP et l'Afrique - Constantin Katsiakoris p. 471-473
- Shubin, Vladimir. — The Hot « Cold War » : The USSR in Southern Africa - Luc Ngwe p. 473-477
- de Saint Martin, Monique, Scarfò Ghellab, Grazia & Mellakh, Kamal (dir.). — Étudier à l'Est. Expériences de diplômés africains - Marie-Aude Fouéré p. 477-478
- Westad, Odd Arne. — The Global Cold War : Third World Interventions and the Making of Our Times - Patrice Yengo p. 478-481