Contenu du sommaire : L'exploitation aujourd'hui
Revue | Actuel Marx |
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Numéro | no 63, 2018 |
Titre du numéro | L'exploitation aujourd'hui |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Présentation - p. 7-12
Dossier : L'exploitation aujourd'hui
- Ressources, problèmes et actualité du concept d'exploitation - Emmanuel Renault p. 13-31 L'objectif de cet article est d'identifier les caractéristiques de la conception marxienne de l'exploitation qui conservent leur pertinence aujourd'hui. Afin de faire apparaître la spécificité et la richesse des analyses marxiennes de l'exploitation, l'article procède en quatre temps. Premièrement, il remonte aux conceptions saint-simoniennes et à la manière dont elles sont reformulées dans le Manifeste. Dans un second temps, il analyse les différentes dimensions de la théorie de l'exploitation qui est développée dans Le Capital. Dans un troisième temps, il examine une série d'objections qui ont pu être opposées à cette théorie. Dans un quatrième temps, il pose la question de la pertinence de cette théorie pour l'analyse de la phase actuelle du capitalisme néolibéral. La thèse soutenue est alors que le capitalisme contemporain se caractérise par ce qui peut être appelé un retour de la survaleur absolue.The aim of the article is to spell out the dimensions in Marx's conception of exploitation that are still relevant. In order to make sense of the complexity and richness of his analysis of exploitation, the article proceeds by way of four steps. First, it traces Marx's conception back to a Saint-Simonian matrix and to ways in which this was rearticulated in Manifesto. Secondly, it analyses the various dimensions of the theory of exploitation outlined in Capital. Thirdly, it addresses a series of objections that have been formulated against Marx's conception of exploitation. Fourthly, it discusses the relevance of this conception for the critique of contemporary neoliberal capitalism. The article thus points out that one of the main features of this phase of capitalism is what can be termed a return of absolute surplus value.
- La sous-traitance comme forme contemporaine d'exploitation : les cas de l'Afrique du Sud, de l'Australie et de la France - Bruno Tinel, Nicolas Pons-Vignon, Michael Rafferty p. 32-50 La sous-traitance peut être analysée comme une forme contemporaine de l'extraction du surtravail qui met en œuvre le principe de la dépendance économique au niveau des relations inter-entreprises. Elle contribue à contourner le droit du travail et à transférer un ensemble de risques des employeurs vers les travailleurs. À travers les cas du secteur forestier en Afrique du Sud, du secteur de la construction en Australie et d'une analyse intersectorielle en France, ce texte montre que la sous-traitance s'est diffusée très largement depuis trente ans et contribue à redéfinir en profondeur l'organisation globale des rapports de production dans les économies capitalistes.Subcontracing can be analysed as a contemporary form of extraction of surplus labour, which activates the principle of economic dependency within the framework of the relations between companies. It thus contributes to the bypassing of labour law and to the transfer of a whole spectrum of risks from employers to workers. Examining the case of the forestry sector in South Africa and the construction sector in Australia, coupled with an inter-sectorial analysis in the case of France, the article shows that the recourse to sub-contracting has spread widely over the last three decades, contributing to a profound redefinition of the global organization of production relations in capitalist economies.
- Les canaux de l'extraction du surtravail dans le capitalisme managerial : hauts salaires et revenus du capital - Gérard Duménil, Dominique Lévy p. 51-69 Dans les sociétés contemporaines avancées, notamment aux États-Unis, qui montrent la voie, le principal canal d'extraction du surtravail est devenu le paiement de hauts salaires aux cadres des secteurs privé et public. Corrélativement, la hausse des inégalités de revenus au cours des dernières décennies est surtout due à la croissance des inégalités salariales. Ces tendances manifestent le développement graduel de relations propres à un nouveau mode de production, le managérialisme, dont la classe dominante est celle des cadres. La notion de « capitalisme managérial » est l'expression de l'hybridité des relations de production actuelles. Les principes fondamentaux de la théorie de l'histoire de Marx sont ainsi préservés au prix d'une « révision » majeure. Ces transformations expliquent pourquoi et comment les prophéties du Manifeste relatives à la disparition des sociétés de classe ne se sont pas réalisées : le capitalisme se métamorphose dans une nouvelle société de classe.Within advanced contemporary societies, notably in the United States which has been a pioneer in this regard, the main channel for the extraction of surplus labour is now the payment of high wages to managers, in both the private and the public sectors. Correlatively, the rise in income inequality has primarily stemmed from the growth in wage inequalities. These tendencies are a manifestation of the gradual emergence of social relations typical of a new mode of production, namely managerialism, whose ruling class is the class of managers. The notion of « managerial capitalism » encapsulates the hybrid character of current production relations. The basic principles of Marx's theory of history are thus preserved, albeit at the cost of a major « revision ». These transformations explain why and how prophesies in the Manifesto regarding the vanishing of class societies did not materialize: capitalism metamorphoses into a new avatar of class society.
- Actualité et transformation du concept d'exploitation. L'exemple du « travail numérique » - Stéphane Haber p. 70-85 L'article propose un panorama des principaux usages récents de la catégorie de « digital labor » (« travail numérique »). Apparue dans les années 1990, cette catégorie a pu servir à désigner les contributions volontaires du public à des sites commerciaux ou d'information, aussi bien que le travail des tâcherons de l'Internet qui, dans l'ombre, font fonctionner quotidiennement l'univers virtuel. Comme les tâches caractéristiques de ce travail apparaissent mal rémunérées et mal régulées, elles sont aujourd'hui souvent décrites comme une forme moderne d'exploitation. En plus de son intérêt intrinsèque, cette dénonciation, sans doute justifiée sur le fond, apparaît comme une bonne occasion de revenir sur le concept d'exploitation en lui-même, pour souligner à la fois sa pertinence et sa plasticité inévitable.The article presents a panorama of the main recent uses of the notion of « digital labour ». The term, which emerged in the 1990s, has come to be used as the category through which to qualify both the voluntary contributions of the public to commercial or information websites and the work carried out by the drones of the net economy who, in the shadows, ensure the day-to-day functioning of the virtual universe. Insofar as the tasks characteristic of such work appear to be both badly paid and poorly regulated, they are frequently described today as constituting a form of modern exploitation. In addition to its intrinsic interest, the denunciation of such forms of labour, which is no doubt substantially legitimate, offers a good opportunity to take up again the concept of exploitation, in order to foreground both its pertinence and its inevitable plasticity.
- La plateforme numérique comme nouveau mode d'exploitation de la force de travail - Barbara Gomes p. 86-96 Depuis près d'un siècle, le contrat de travail a été le modèle contractuel privilégié pour organiser les rapports avec les travailleurs en vue d'assurer l'activité productive. Les plateformes dites numériques ou collaboratives perturbent les représentations traditionnelles de la régulation juridique des rapports de travail, en ce qu'elles s'articulent autour de l'idée d'un contournement de celle-ci par le recours à la figure du travailleur indépendant. Pour ce faire, elles nient l'existence de sujétions, et donc l'exercice d'un quelconque pouvoir sur les travailleurs, se posant en simple intermédiaire entre deux utilisateurs indépendants, l'un en demande d'un service, l'autre se proposant de le réaliser. Pourtant, Loin de mettre un terme à l'exploitation du travail d'autrui, les plateformes fonctionnent au contraire en organisant massivement des phénomènes d'auto-exploitation, de sorte que seules les modalités de cette exploitation changent.For almost a century, employment contracts have been the preferred contractual model for the organisation of relations with workers, to ensure productive activity. Digital platforms disrupt the traditional representations of the legal framework of labour relations, insofar as their business model is built on the circumvention of labour law through the recourse to the figure of the self-employed worker. Collaborative platforms deny the existence of a relation of subordination. They therefore refute the exercise of any power over workers, claiming to be merely intermediaries between two independent users: the person demanding a service and the person offering to carry it out. However far from putting an end to labour exploitation, platforms in fact generate a massive phenomenon of self-exploitation, with the result that it is only the actual forms of labour exploitation that have changed.
- Entre extraction et exploitation : des mutations en cours dans l'organisation de la coopération sociale - Sandro Mezzadra, Brett Neilson, Alexis Cukier p. 97-113 Cet article vise un remaniement du concept d'exploitation dans le cadre d'un programme de recherche plus large sur le capitalisme contemporain, s'attachant à la centralité d'une logique « extractive » dans la mise en forme des opérations du capital dans des domaines aussi déterminants que la logistique et la finance. Prenant pour fil conducteur l'analyse des luttes sociales contemporaines, les auteurs abordent les failles, les tensions et frictions entre la coopération sociale et l'expérience incarnée du travail vivant comme un point de vue privilégié pour repenser l'exploitation. Les questions relatives à l'exploitation dans ses rapports à la dépossession, au pouvoir et à la domination, sont discutées à partir de l'analyse marxienne des notions d'exploitation et de coopération. L'article se conclut sur une section plus politique, centrée sur la possibilité et les limites d'un projet (« réformiste ») de « normalisation » de l'exploitation, et d'une politique de classe aujourd'hui.The aim of the article is to revise the notion of exploitation, within the framework of a larger research project on contemporary capitalism which foregrounds the relevance of an « extractive » logic in shaping the operations of capital in such strategic fields as logistics and finance. Taking as its common thread the analysis of contemporary social struggles, the authors examine the gaps, tensions and frictions between social cooperation and the actual embodied and grounded experience of living labour, here foregrounded as the privileged standpoint from which to rethink exploitation. Questions relative to exploitation, in its relations to dispossession, power and to domination, are addressed by way of the Marxist analysis of the notions of exploitation and cooperation. The article ends with a more political argument, focused on the possibility and limits of a (« reformist ») project for the « normalization » of exploitation and the question of a class politics today.
- Ressources, problèmes et actualité du concept d'exploitation - Emmanuel Renault p. 13-31
Interventions
- Mehrwert - Étienne Balibar p. 114-133 Cet article propose une analyse philologique, épistémologique et critique du concept de survaleur, des Grundrisse de 1858 jusqu'au Capital où il reçoit son développement systématique. Il rappelle la centralité que lui confère son couplage avec la notion de surtravail pour opérer le renversement du « point de vue du capital » au « point de vue du travail », faire de l'exploitation du travail la source de l'accumulation du capital, et comprendre comment s'articulent la « contradiction » et le « conflit » dans le mouvement historique du capitalisme et de son dépassement. Il identifie pour finir certains points de tension appelant, plutôt que l'invalidation de la théorie de la survaleur, sa relance critique dans des analyses de l'exploitation devant inclure, non seulement une grande contradiction entre capital et travail, mais aussi des contradictions spécifiques au sein du travail, qui ne peuvent rester sans conséquences pour l'analyse « marxiste » des articulations entre théorie critique du capitalisme, composition de classes, et mouvements ou formes de mobilisation politiques.The article proposes a philological, epistemological and critical analysis of the concept of surplus value, from the Grundrisse of 1858 to Capital, where the category is given its systematic development. It stresses the centrality taken on by the category as a result of its coupling with the notion of surplus labour, in the accomplishment of the structural reversal from the « standpoint of capital » to the « standpoint of labour ». The exploitation of labour thus becomes the source for the accumulation of capital, making it possible to comprehend how « contradiction » and « conflict » are built into the historical movement of capitalism and into its overcoming. The article ends by isolating a number of points of tension which, rather than the invalidation of the theory of surplus value, call for its critical reworking, by way of an analysis of exploitation that must integrate both the major contradiction between capital and labour and the specific contradictions within labour. Such a proviso cannot fail to have implications for the « Marxist » analysis of the articulations between the critical theory of capitalisation, the composition of classes and the movements or forms of political mobilisation.
- Le matérialisme psychologique de Georges Bataille : de la revue Documents à La Critique sociale - Aurore Jacquard p. 134-148 Emprunter à Freud une « représentation de la matière » : à cette seule condition le matérialisme pourrait éviter de devenir un « idéalisme gâteux ». Cette étrange proposition de l'article « Matérialisme » du dictionnaire critique de la revue Documents nous permet de parcourir les textes que Bataille écrit entre 1928 et 1934 et d'y déceler non pas tant l'élaboration d'une doctrine matérialiste mais une problématisation de l'attitude matérialiste qui s'articule autour d'un certain rapport, implicite ou explicite, à la pensée freudienne. L'originalité de la position de Bataille tient à ceci qu'il n'a pas cherché à produire de synthèse entre la psychanalyse et le marxisme, entre l'inconscient et l'histoire. Il a plutôt avancé que la critique de l'économie politique et la psychanalyse parlent, en un certain point, de la même chose.Borrow from Freud a « representation of matter »: only on that condition, could materialism avoid becoming a « senile idealism ». That is the strange proposition which Bataille formulated in the article on « Materialism », written for the critical dictionary of the journal Documents. The proposition enables us to read through the texts he wrote between 1928 and 1934, discovering in them the elaboration not of a materialist doctrine but a questioning of the materialist attitude, which can be articulated in terms of a certain relation, implicit or explicit, to Freud's thinking. Bataille's position is an original one, insofar as he did not seek to produce a synthesis between psychoanalysis and Marxism, between the unconscious and history. His contention was rather that the critique of political economy and psychoanalysis, at a certain point, both speak of the same thing.
- Le sujet historique de la critique sociale : E. P. Thompson et le concept de « working class » - Florence Hulak p. 149-170 Cet article propose une relecture de l'œuvre majeure de E. P. Thompson, La Formation de la classe ouvrière anglaise (1963), en interrogeant la cohérence théorique interne de sa démarche en deçà des appropriations sélectives qui en ont par la suite avéré la fécondité historiographique et critique. Elle entend montrer, sur cette base, que la « classe ouvrière » de Thompson, irréductible à des critères d'identification objectifs ou subjectifs, ne peut être saisie comme sujet de la lutte des classes et des luttes pour la démocratie, qu'à la condition de rester au plus près de la complexité du récit déployé par l'ouvrage : la formation de cette working class s'y construit en effet, non selon une seule logique narrative, mais à l'articulation de trois traditions de critique sociale, dont aucune ne peut être sacrifiée aux autres, respectivement fondées sur la politique des droits de l'homme, l'utopie religieuse et les traditions économiques populaires.The article proposes a rereading of E.
P. Thompson's major work, The Making of the English Working Class (1963). It examines the internal theoretical coherence of the procedures he adopted. The intention is to carry out this examination at a level that is more foundational than the selective appropriations of the work that were to be carried out, in a manner which proved productive in both historiographical and critical terms. The article thus shows how Thompson's « working class », irreducible to any solely objective or subjective criteria of identification, can only be apprehended as the subject of class struggle and of the struggles for democracy on condition that one's analysis remains as close as possible to the complexity of the narrative deployed in Thompson's work : the formation of this working class is indeed an effect of more than a purely narrative logic. It is a function of the articulation of three traditions of social critique, none of which can be sacrificed to the other two. These three strands are respectively founded on the politics of the rights of man, religious utopia, and on popular economic traditions. - Dualité du pouvoir, stratégie du communisme et dépérissement de l'Etat. Le débat entre Althusser et Poulantzas - Fabio Bruschi p. 171-187 Dans cet article, nous étudierons le débat qui, à la fin des années 1970, a opposé Althusser à Poulantzas autour de la question de savoir si le dépérissement de l'État doit constituer le foyer d'une stratégie communiste et, le cas échéant, comment cette stratégie devrait dès à présent affecter la politique communiste. Pour Poulantzas, l'État est le champ stratégique de la pratique politique. La politique communiste doit l'investir de l'intérieur afin de modifier les rapports de force entre les classes. Pour Althusser, l'État participe à la constitution de la forme dominante de la lutte des classes, qui soutient le pouvoir de la classe dominante. La politique communiste doit développer une autre forme de la lutte des classes qui, par delà la division entre champs de lutte, transforme l'initiative des masses en un pouvoir autonome, de manière à ce qu'elles se réapproprient et transforment les fonctions de l'État.The article looks at the debate which, at the end of the 1970s, opposed Althusser to Poulantzas, hinging on the question whether the withering away of the State was to constitute the core element of a communist strategy and, if so, how such a strategy was to inflect a communist politics in the present. For Poulantzas, the state represents the strategic field of political practice. A communist politics must therefore invest it from the interior, in order to modify the power relations between classes. For Althusser, the State participates in the construction of the dominant form of class struggle. It thus consolidates the power of the ruling class. A communist politics must consequently devise another form of class struggle, one which, beyond the division between the different fields of struggle, transforms the initiative of the masses into an autonomous power, in such a way that they appropriate and transform the functions of the State.
- Pierre Macherey, philosophe littéraire - Bertrand Binoche p. 188-201 Les travaux de Pierre Macherey se répartissent en plusieurs grands massifs, selon qu'ils portent sur l'histoire des grands textes philosophiques, sur l'histoire des institutions philosophiques ou enfin sur ce qu'il nomme aujourd'hui « philosophie littéraire ». En repartant de l'ouvrage publié en 1966, Pour une théorie de la production littéraire, le présent article s'attache d'abord à montrer qu'il s'agit là de trois fronts solidaires où se poursuit une et une seule entreprise : critiquer l'idéologie sans prendre appui sur la « Théorie » que revendiquait Althusser. Il privilégie ensuite le troisième de ces fils et analyse ce que peut signifier « philosopher avec (et non sur) la littérature ». La préposition n'est pas univoque, elle enveloppe plusieurs possibilités dont l'entrelacs fait la richesse.The writings of Pierre Macherey fall into three categories, depending on whether they deal with the history of certain canonical philosophical texts, the history of philosophical institutions, or with what he now calls « literary philosophy ». Starting out from his 1966 book, For a Theory of Literary Production, the article aims to show first that these three fronts are interdependent, insofar as the goal pursued remains the same ongoing task: the critique of ideology, without however adopting the foundational support of « Theory », as Althusser had sought to do. The paper focuses primarily on the third of these strands in order to elucidate what it can mean to « to do philosophy with (and not on) literature ». The approach is by no means a univocal one, it involves several possibilities whose interwoven design enriches Macherey's enterprise.
- Mehrwert - Étienne Balibar p. 114-133
En débat
- Autour du marxisme et des « sciences sociales émancipatrices » - Erik Olin Wright, Razmig Keucheyan p. 202-212 Erik Olin Wright est, avec Fredric Jameson, David Harvey ou Perry Anderson, l'une des figures majeures du marxisme anglo-américain contemporain. Mais il est l'une des moins connues en France. La parution d'Utopies réelles aux éditions la Découverte en 2017, dans une collection dirigée par Christian Laval et Laurent Jeanpierre, marque à cet égard un tournant. Dans cet entretien, l'un des premiers parus dans une revue française, Wright revient sur sa trajectoire intellectuelle depuis les années 1960. Il trace notamment la généalogie du « marxisme analytique », dont il reste à ce jour l'un des principaux représentants. Il évoque également l'idée d'« utopie réelle », par l'entremise de laquelle il esquisse les voies d'un anticapitalisme pour le xxie siècle.Erik Olin Wright is, alongside Fredric Jameson, David Harvey, and Perry Anderson, one of the major figures of contemporary Anglo-American Marxism. In France, he remains however one of the least known. The publication of Utopies réelles, the translation of his work Envisioning Real Utopias (Éditions La Découverte, 2017), in a series edited by Christian Laval and Laurent Jeanpierre, is a turning point in this regard. In the interview, Wright reviews his intellectual trajectory since the 1960s. He traces the genealogy of « analytical Marxism », of which he remains to this day one of the main representatives. He also describes the idea of « real utopia », through which he outlines a new anticapitalism for the 21st century.
- Autour du marxisme et des « sciences sociales émancipatrices » - Erik Olin Wright, Razmig Keucheyan p. 202-212
Livres
- Livres - p. 213-228