Contenu du sommaire : Diên Biên Phû

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 211, 2003/3
Titre du numéro Diên Biên Phû
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - Michel Bodin p. 3-9 accès libre
  • Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû - Michel Bodin p. 11-27 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên Phû. En 1953, les forces franco-vietnamiennes semblent n'avoir jamais été aussi puissantes. Mais en réalité, elles souffraient d'une pénurie d'effectifs. Le général Navarre, nouveau commandant en chef, n'obtint pas les effectifs souhaités et malgré tous les expédients, il n'avait pas les moyens pour s'opposer à l'APVN encore moins de la vaincre. Pour triompher, il lui aurait fallu quinze fois plus d'hommes alors que la Métropole paraissait au bout de ses possibilités. Si les lacunes les plus sévères avaient été comblées dans le domaine des matériels, ceux-ci étaient souvent inadaptés. Le Corps expéditionnaire sans avoir un mauvais moral ne croyait plus dans la victoire. À la veille de la bataille de Diên Biên Phû, les Franco-Vietnamiens n'avaient sans doute pas l'outil nécessaire pour affronter victorieusement l'ennemi.
    Le corps expéditionnaire français à la veille de la bataille de Diên Biên PhûBy 1953, the French armed forces and their Vietnamese allies had never seemed so powerful. In reality, they were military strength. General Navarre, the newly appointed Commander in chief, could not get the necessary men, and despite all his efforts, he did not have the capacity to oppose the Vietnamese popular Army, let alone defeat it. In order to prevail, he needed fifteen times more men at his disposal, while Continental France has supposedly reached its limits in military capacity. While the military had somewhat caught up in the field of equipment, that equipment was not always tailored to their needs. Besides, although its morale was not particularly low, the task force no longer believed in victory. On the eve of the battle of Diên Biên Phû, the French and Vietnamese allied forces were undoubtedly poorly equipped to face up to and defeat the enemy.
  • Une guerre pour lIindochine ? : Le Laos et le Cambodge dans le conflit franco-vietnamien (1948-1954) - Christopher E. Goscha p. 29-58 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Une guerre pour lIindochine ? Si l'on parle souvent de « la guerre d'Indochine » pour décrire le conflit entre les Français et les Vietnamiens de 1945 à 1954, on n'évoque que rarement le Laos et le Cambodge. Cet article se propose d'examiner le contexte indochinois de la guerre franco-vietnamienne entre 1948 et 1954. Dans un premier temps, nous mettons en relief l'importance que les communistes vietnamiens assignaient, dès 1948, à la création d'une route stratégique nord-sud destinée à relier l'Indochine du Nord à sa moitié méridionale. Cette piste « indochinoise » d'axe vertical s'avérera essentielle dans le cadre de toute offensive militaire visant à prendre le Sud-Vietnam à partir du Nord, ainsi que pour le ravitaillement de toute opération militaire de grande envergure en Indochine. Dans un deuxième temps, nous examinons comment l'état-major général vietnamien décida, afin d'assurer la victoire à Ηiên Biên Phû en 1954, de disperser les troupes françaises en lançant des opérations d'envergure à travers toute l'Indochine : au Laos, au nord-est du Cambodge et sur les Hauts-Plateaux du Sud-Vietnam. Les communistes vietnamiens opéraient désormais dans un champ de bataille géographiquement et militairement « indochinois ». La célèbre piste Hô Chi Minh trouve ses origines dans cette réorientation à l'indochinoise.
    Une guerre pour l
    Iindochine ? If one speaks often of the « Indochina War » to describe the conflict between the French and the Vietnamese between 1945 and 1954, it is rare that one actually sees Laos and Cambodia. This article seeks to examine the Indochinese context of the Franco-Vietnamese war between 1948 and 1954. In the first part, we show the importance which the Vietnamese attached, from 1948, to the creation of a strategic North-South route to link northern Indochina to its southern half. This vertical « Indochinese » trail would be crucial in the context of any large-scale military offensive in Indochina seeking to take southern Vietnam by way of the North. It would also be essential to the supplying of any large-scale military operation in Indochina. In the second part, we examine how, in order to win at Diên Biên Phû in 1954, the Vietnamese General Staff decided to scatter French troops by launching large-scale operations throughout all of Indochina : in Laos, northeastern Cambodia and in the highlands of southern Vietnam. The Vietnamese were from this point operating in a geographically and militarily Indochinese context. The birth of the famous Hô Chi Minh Trail is to be found in this Indochinese reorientation.
  • Aspects du soutien aérien dans la bataille de Diên Biên Phû - Philippe Gras p. 59-76 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Aspects du soutien aérien dans la bataille de Diên Biên Phû. La bataille de Diên Biên Phû est pour l'aviation de transport un fardeau, qu'elle va devoir assumer durant les cinquante-quatre jours des combats. La situation géographique du GONO à 300 km des bases aériennes du Tonkin impose à l'armée de l'Air des cadences soutenues de ravitaillement, qui vont devenir intenables après la perte de la piste d'atterrissage. Le ravitaillement par air du camp retranché sera alors une lutte contre l'asphyxie dans des conditions de plus en plus difficiles (rétrécissement des périmètres de largage, opérations de nuit, DCA viêt-minh, épuisement des équipages).
    Aspects du soutien aérien dans la bataille de Diên Biên PhûThe Battle of Diên Biên Phû is a burden for air transport that it has to carry through the fifty-four days of the combat. The site of GONO camp, 300 kilometers from the airfields of Tonkin, strains the supply services of the French Air Force, and the problems become unbearable after the loss of the runway. The supply of food and ammunition by air becomes a struggle for survival in conditions that are increasingly difficult (the shrinkage of the dropping zone, missions by night, the Viêt-minh artillery, and the exhaustion of the crews.
  • Un malentendu transatlantique : les États-Unis et la bataille de Diên Biên Phû - Laurent Cesari p. 77-91 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Un malentendu transatlantique : les États-Unis et la bataille de Diên Biên Phû. Les États-Unis ont fourni aux Français une aide matérielle importante et, secrètement, du personnel de transport pendant la bataille de Diên Biên Phû. La possibilité de dégager la forteresse par un bombardement aérien a été évoquée à plusieurs reprises au sein de l'équipe Eisenhower, de début janvier à début avril 1954, et mentionnée au cabinet Laniel à titre d'hypothèse fin mars. Eisenhower a rejeté l'hypothèse début avril, au profit de l'entrée des États-Unis dans la guerre après un accord politique avec la France. Au cours du mois d'avril, la France a réclamé plusieurs fois en vain ce bombardement, pour dégager les assiégés et aborder la négociation de Genève en bonne position. Pour l'obtenir, elle a même failli accepter la poursuite de la guerre en compagnie des États-Unis. De toute façon, ces échanges s'exerçaient à vide, car le bombardement était techniquement impossible.
    Un malentendu transatlantique : les États-Unis et la bataille de Diên Biên PhûAmerican assistance to the French during the battle of Diên Biên Phû was highly significant. The United States provided military supplies and, secretly, transport crews. From early January to early April 1954, the Eisenhower Administration toyed with the idea of bombing the assaulting forces near Diên Biên Phû, a possibility which was mentioned to the Laniel Cabinet at the end of March. Eisenhower dropped the idea in early April, and chose instead to enter the Indochina war, provided a political agreement was concluded with France. During April, France asked several times in vain for this bombing, in order to raise the siege and to negotiate in strength at the Geneva Conference. In order to obtain the bombing, France almost agreed to carry on the war at the side of the United States. This negotiation had little meaning, however, since the bombing was technically infeasible.
  • Les maquis autochtones dans l'histoire de Diên Biên Phû - Michel David p. 93-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les maquis autochtones dans l'histoire de Diên Biên Phû. La bataille de Diên Biên Phû demeure le plus souvent étudiée dans le cadre géographique restreint de cette petite plaine de la Haute-Région tonkinoise où se sont affrontés la garnison du camp retranché et le corps de bataille viêt-minh. On ignore, de ce fait, le rôle joué localement par les maquis autochtones du Pays Thaï et du Haut-Laos. Ces derniers, organisés au sein des minorités ethniques par le Groupement de commandos mixtes aéroportés, entretenaient la guérilla sur les arrières immédiats de l'adversaire. Leur développement a suffisamment inquiété l'état-major viêt-minh pour inciter celui-ci à réagir en prélevant plusieurs bataillons destinés à lutter contre les « pirates ». L'action des maquis au profit de Diên Biên Phû n'eut, certes, qu'un effet indirect ; elle mérite cependant d'être analysée sous ses différents aspects.
    Les maquis autochtones dans l'histoire de Diên Biên PhûThe battle of Diên Biên Phû is usually studied in the limited geographical aspect of the Tonkin upper region where the French garrison of the entrenched camp and the Viêt-minh battlefield forces confronted each other. The role played locally by the native Thai and Upper Laos maquis is thus neglected. The latter, organised within ethnic minorities by the Groupement Commandos Mixtes Aéroportés (French airborne special forces), maintained guerrilla on the enemy's rear. Viêt-minh headquarters were worried enough to react by detaching battalions designed to fight against those « pirates ». The action of the maquis for Diên Biên Phû admittedly had only an indirect effect but it deserves to be studied from every angle.
  • Diên Biên Phû : Portraits de combattants sans images - Delphine Robic-Diaz p. 107-121 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Diên Biên PhûLe principal réalisateur de films sur la guerre d'Indochine est sans conteste Pierre Schoendoerffer, ancien cameraman du Service cinématographique des armées et donc témoin direct des événements qu'il relate. Ainsi, dans Diên Biên Phu (1992), il présente des figures de combattants inédites parmi lesquels : un pilote de DC3, un officier vietnamien engagé dans l'armée française, un des déserteurs appelés « rats de la Nam Youn ». Ces personnages originaux contribuent à élargir et renouveler la représentation mémorielle et historique de la guerre d'Indochine et de ses soldats par l'intermédiaire d'un média de masse : le cinéma.
    Diên Biên PhûThe most important Indochina war film-maker is Pierre Schoendoerffer, veteran of the Cinematographic Service of the French Army (1952-1954). He was a witness of the events he now tells us through his movies and books. Thus, in Diên Biên Phû, he shows, for the first time on screen, a collection of warriors' portraits, among which : a DC3 pilot, a Vietnamese officer enlisted in the French army, and one of the deserters called « Nam Youn rats ». These original figures allow us to renew and broaden our recollections and the historical presentation of the Indochina war and its soldiers thanks to a mass medium : cinema.
  • In memoriam : Lieutenant-général Manuel Freire Themudo Barata - Jean-Claude Allain p. 127-128 accès libre
  • Comptes rendus - p. 129-146 accès libre