Contenu du sommaire : Faire la paix. Diversifier la conduite de la guerre
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 229, 2008/1 |
Titre du numéro | Faire la paix. Diversifier la conduite de la guerre |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Faire la paix. Diversifier la conduite de la guerre : Introduction - Jean-Claude Allain p. 3-4
- Le général bourgeois, un militaire imposé ? : L'influence de l'état-major français sur le Comité d'études en 1917 - Olivier Lowczyk p. 5-19 Le général bourgeois, un militaire imposé ? Le « Comité d'études », chargé en 1917 par A. Briand de travailler sur les buts de guerre de la France, était composé de 35 universitaires et de 2 experts civils. Seul un militaire y siégeait, le général Robert Bourgeois. Les conditions de son intégration au sein de ce Comité n'ont jamais été précisément élucidées. On pense toutefois pouvoir affirmer qu'il y a été introduit à la demande de l'état-major, pour qu'il défende ses positions sur la question de la frontière franco-allemande.Le général bourgeois, un militaire imposé ? The Comité d'études was established in 1917 by Aristide Briand to assess France's objectives in the war. Its members were 35 scholars and 2 civil experts ; only one of them came from the military : General Robert Bourgeois. The conditions of his appointment remain unclear. It is thought though that General Bourgeois was appointed at the General Staff's request to defend their views on the French-German border issue.
- Des archives emblématiques dans la guerre : le destin « secret » des originaux des traités de Versailles et de Saint-Germain pendant la seconde guerre mondiale - Vincent Laniol p. 21-42 Des archives emblématiques dans la guerre : le destin « secret » des originaux des traités de Versailles et de Saint-Germain pendant la seconde guerre mondialeLes originaux des traités de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye, archives si emblématiques pour la France et l'Allemagne, connurent un destin exceptionnel au cours de la Seconde Guerre mondiale. Évacués en 1939 en Touraine, ces traités subirent, à la faveur d'une méprise, une saisie organisée dans le plus grand secret par les autorités allemandes. Le secret se maintint à tout prix sur ces vols, au point de ne pas utiliser ces documents dans un but de propagande. La destruction probable de ces traités, notamment celui de Versailles, sur ordre des nazis désirant réécrire l'histoire en annihilant cette archive, expliquerait ce secret. Avant une hypothétique réapparition.Des archives emblématiques dans la guerre : le destin « secret » des originaux des traités de Versailles et de Saint-Germain pendant la seconde guerre mondialeThe originals of the Treaties of Versailles and Saint-Germain-en-Laye, so emblematic for France and Germany, suffered a special fate during the Second World War. Evacuated in 1939 to Touraine, these treaties fell victim, owing to a mistake, to a seizure organized in the greatest secrecy by the German authorities. The secret of this theft was preserved at whatever cost, to the extent that the documents were never used for propaganda purposes. The reason for preserving the secret is that the Nazis probably destroyed the documents in their desire to rewrite history in the absence of these archives, especially that of Versailles. And before the possibility that the documents could reappear.
- Les soldats de la paix en afrique subsaharienne : Entre action militaire et logique politique - Axel Augé p. 43-53 Les soldats de la paix en afrique subsaharienne La détermination des États africains à gérer les conflits qui éclatent en Afrique subsaharienne à l'aide de solutions africaines s'est traduite depuis la dernière décennie du XXe siècle par la création de forces régionales et multinationales dédiées au maintien de la paix. Cependant les difficultés économiques et les faiblesses capacitaires de ces forces permettent-elles aux soldats de la paix africains de conduire des actions militaires efficaces ? C'est cet enjeu central que soulève le présent article, en soulignant le rôle politique nettement supérieur au rendement militaire des soldats africains de la paix dans les missions confiées aussi bien par l'Union africaine que par ses organisations régionales.Les soldats de la paix en afrique subsaharienne The determination of the African States to control conflicts breaking out in sub-Saharan Africa has taken the form since the 1990s of creating regional and multinational forces dedicated to keeping the peace. It must be asked, however, whether the lack of financial support and the numerical weakness of these forces allow the African peace-keepers to conduct effective military operations. The present article underlines the political role, far more important than the military contribution, played by African peace-keeping troops in missions entrusted to them both by the African Union and by its regional organizations.
- La ligne électrifiée sur la frontière hollando-belge (1915-1918) - p. 55-77 La ligne électrifiée sur la frontière hollando-belge (1915-1918)Dès l'été 1914, les Allemands s'efforcent de rendre la frontière belgo-hollandaise infranchissable. Malgré une surveillance active, ils s'aperçoivent que des Belges – ou des soldats alliés isolés après la bataille des frontières – trompent les sentinelles et s'échappent par le territoire neutre de la Hollande. L'idée de rendre cette frontière véritablement imperméable, en construisant une ligne de barbelés électrifiés, naît au printemps 1915 ; malgré de nombreuses difficultés techniques, la ligne s'étend bientôt sur 200 km. Renforcée jusqu'en 1918, elle ne remplit pourtant qu'imparfaitement son rôle à cause de l'acharnement des « passeurs », patriotes bénévoles ou mercenaires stipendiés par les services de renseignements alliés pour supprimer cet obstacle.La ligne électrifiée sur la frontière hollando-belge (1915-1918)From August 1914, the Germans strove to make the Dutch-Belgian frontier impassable. Despite a heavy supervision, they understood that Belgians – or Allied soldiers, isolated after the frontier battle – deceived sentinels and escaped through neutral Netherlands. The idea of making this border truly impervious, while constructing a line of electrified barbed wire, dates from the spring of 1915. Despite many technical difficulties, the line extended to 200 kilometres. Reinforced up to 1918, it was not completely effective, due to the resolute action of patriots or of mercenaries paid by the Allied intelligence services to eliminate the obstacle.
- L'instruction des officiers canadiens après mai 1940 - Yves Tremblay p. 79-102 L'instruction des officiers canadiens après mai 1940A l'ouverture des hostilités en 1939, l'armée canadienne est une force minuscule de 4 000 hommes. Un plan grandiose de mobilisation prévoyait que sept divisions d'infanterie seraient formées grâce à des volontaires. Le Canada comptait alors que la phase de mobilisation durerait de longs mois. En mai-juin 1940, cette illusion s'effondre. Les plans sont révisés pour inclure une division blindée et imposer une forme atténuée de conscription. Dans ce contexte, la formation des officiers pose des difficultés énormes et c'est pourquoi le système traditionnel de formation au régiment est remplacé par un système d'écoles centralisées. L'article montre les difficultés engendrées par le brusque passage d'un système à l'autre en s'arrêtant à la formation des jeunes officiers.L'instruction des officiers canadiens après mai 1940At the beginning of war, in 1939, the Canadian Army was a tiny outfit of 4,000 men. Seven infantry divisions should have been formed with volunteers according to a grandiose mobilization plan. It was believed that the mobilization phase would last several long months. But May-June 1940 shattered that illusion. A new plan was implemented providing for the organization of an armoured division and the institution of a mild form of conscription. On this background, the training of officers was particularly critical. This explains why the former habit of training officers in their regiments was replaced by a central schools system. This article shows how difficult the transition from the old to the new system was, making the training of junior officers its focal point.
- Déception au moyen-orient et en tripolitaine (1940-1941) - Jean Deuve p. 103-112 Déception au moyen-orient et en tripolitaine (1940-1941)Le commandement britannique au Moyen-Orient dispose de 36 000 soldats face aux 500 000 Italiens d'Abyssinie, de Tripolitaine et de Somalie. Pour compenser cette différence, les Britanniques mettent en œuvre des opérations complexes « d'induction en erreur » qui, même avec le concours d'illusionnistes professionnels, vont tromper les Italiens, puis l'Afrika Korps et sauver l'Égypte.Déception au moyen-orient et en tripolitaine (1940-1941)The British Middle East Land Forces (MELF) have only 36,000 troops at their disposal to confront the 500,000 Italians in Abyssinia, Tripolitania and Somaliland. To compensate for the difference, MELF makes use of deceptive tactics that, with the help of professional illusionists, hoodwink first the Italians and then the Afrika Korps and thus save Egypt.
Document
- L'irlande face à l'éventualité d'une invasion hitlérienne : Rapport de la Seekriegsleitung - David Wingeate Pike p. 113-120 L'irlande face à l'éventualité d'une invasion hitlérienne Hitler songea-t-il vraiment un seul instant au cours de la Seconde Guerre mondiale à envahir l'Irlande ? Les mauvais rapports entre Londres et Dublin l'encourageaient à croire qu'une telle invasion, si possible militairement, gagnerait l'appui général des Irlandais. En été 1940, pourtant, un rapport de la Seekriegsleitung, sous la direction de l'amiral Raeder, eut l'effet d'abattre son enthousiasme, et il ne souleva plus jamais la question.L'irlande face à l'éventualité d'une invasion hitlérienne Did Hitler in the Second World War ever seriously contemplate the invasion of Ireland ? The poor relations between London and Dublin encouraged the Führer to think that such an invasion would receive the overall support of the Irish. In the summer of 1940, however, a report from Admiral Raeder, head of the Seekriegsleitung, dampened his enthusiasm, and he never raised the question again.
- La pêche maritime en Bretagne pendant l'occupation : Libertés ou interdictions d'activité ? - Jean-Christophe Fichou p. 121-138 La pêche maritime en Bretagne pendant l'occupation Il est aujourd'hui convenu par tous les historiens de la Seconde Guerre mondiale que les activités de pêche maritime cessent, ou tout au moins se maintiennent à un niveau très bas, dès l'arrivée des troupes allemande en France. Un tel postulat s'appuie généralement sur les premières ordonnances du Commandement de la Marine de guerre allemande à Paris, publiées dès juillet et août 1940. Cette impression est confirmée par l'analyse des rapports mensuels adressés par les préfectures des départements littoraux de la Zone occupée à la Délégation générale à Paris. Dès lors, pour les observateurs, les pêcheurs restent au port, bloqués par l'armée d'occupation mais aussi par les restrictions en matériel et en combustibles ; la pêche devient sujet négligeable et n'est donc plus traité. Pourtant, après une étude systématique de la correspondance des administrateurs des quartiers maritimes bretons, il apparaît que cette réflexion admise sans recherche véritable est totalement infondée. Les pêcheurs ont pêché et même beaucoup pêché, tout du moins en Bretagne et jusqu'à la fin de l'année 1942.La pêche maritime en Bretagne pendant l'occupation It is acknowledged today by historians of the Second World War that sea-fishing activities stopped, or were at least severely restricted, from the moment that the German Army invaded France. Such a postulate is generally grounded on the first orders of the Command of the Kriegsmarine in Paris, published as early as July-August 1940. This impression is confirmed by the analysis of the monthly reports sent by the prefectures of coastal departments in the Occupied Zone to the General Delegation in Paris. From then onwards, for observers, fishing boats remained in port, blocked by the army of occupation but also because of restrictions in equipment and fuel. Fishing became an insignificant subject and was therefore no longer studied. However, after a thorough study of the correspondence of the administrators of the Breton maritime area, this point of view, admittedly presented without any real research behind it, appears as totally unjustified. Fishermen went fishing, they even fished a great deal, at least in Brittany, until the end of 1942.
- L'irlande face à l'éventualité d'une invasion hitlérienne : Rapport de la Seekriegsleitung - David Wingeate Pike p. 113-120
- Comptes rendus - p. 139-147