Contenu du sommaire : Mexique : histoire, géographie et sociologie (XVIe-XXIe siècle)

Cet article retrace l'histoire de l'administration des tributs dans la province du Chiapas, dans le royaume du Guatemala colonial, de la conquête à l'indépendance du Mexique. Il s'agit d'examiner les évolutions et les permanences de cette pratique ainsi que ses mécanismes sur une période presque trois siècles. Une attention particulière est portée aux tentatives de réformes de ce système du tribut opérées par la Couronne espagnole dans la région, jusqu'à sa suppression au début du XIXe siècle.

À la lumière des violents affrontements entre les syndicats d'instituteurs et les forces de l'ordre dans la région de Oaxaca en 2016, cet article retrace l'histoire des rapports de forces au sein du monde éducatif de la région durant tout le xxe siècle. Il s'agit non seulement de comprendre les conflits entre le monde éducatif et les pouvoirs régionaux et fédéraux, mais aussi d'analyser les divisions internes au sein des institutions éducatives de Oaxaca. Cette étude sur le temps long permet d'étudier la genèse des récents événements.

Le Mexique est en train de traverser l'une des pires crises de violence et insécurité qu'on ait jamais enregistrée dans son histoire. Douze ans se sont écoulés déjà depuis la déclaration de guerre contre le trafic de drogue et ses effets ont entraîné une grande fragilité des institutions, la cooptation des bureaucraties et des milliers de victimes. Si l'organisation civile a, de son côté, dénoncé la violation massive des droits de l'homme, il lui faut se débattre au beau milieu d'un terrain envahi par de multiples intérêts et conspirations. Cet article reconstruit l'une des expériences de lutte qui ont le plus attiré l'attention au niveau national, émanant de groupes civils armés, pour assurer le contrôle de la sécurité. À travers l'analyse de ces groupes armés, dans l'état du Michoacán, nous essaierons de comprendre quelles sont les ripostes civiles que quelques hommes armés sont disposés à mener en échange d'une meilleure sécurité mais aussi, étant donné la complexité des rapports entre l'ordre de l'État et la violence du crime, comment les exigences civiles en matière de justice peuvent devenir des expériences paramilitaires insoupçonnées.

Depuis la petite ville mexicaine d'Agua Prieta, située sur la frontière nord dans l'État du Sonora, nous pouvons voir se projeter une image du Mexique forgée par un siècle de relations avec son voisin : l'économie frontalière, la société de la maquiladora, le poids de la migration orientée vers le Nord. Nous y observons bien sûr la force d'attraction de l'économie étasunienne, qui fait du Mexique et de la zone de la frontière en particulier un atelier de la globalisation depuis les années 1960. Le peuplement d'Agua Prieta reflète les étapes d'une démographie mexicaine où se sont conjuguées une rapide croissance naturelle et de très fortes mobilités. Le principe de la maquiladora, à savoir l'exploitation d'une main-d'œuvre industrielle bon marché, détermine également les conditions de logement, de travail, et des hiérarchies sociales particulières brutales. Celles-ci sont médiatisées par ce qui reste des grandes institutions révolutionnaires de 1917 : bien que largement détournés de leurs principes fondateurs, les organes de la réforme agraire, les partis, les syndicats, la puissance fédérale et les services publics maintiennent leur influence, et expliquent la stabilité sociale mexicaine et l'émergence relative de ses classes moyennes.

L'article analyse la figure du nouveau pape, François, à partir d'une brève description du catholicisme argentin dont il est issu et de sa trajectoire en tant que Provincial des jésuites et Archevêque de la ville de Buenos Aires. Il approfondit l'analyse du conflit avec les prêtres jésuites E. Jalics et A. Yorio lors de la dictature civico-militaire-religieuse (1976-1983). Son passé, la crise globale du catholicisme, la démission sans précédent de Benoît XVI, la place de la papauté et l'état du Vatican, le charisme de la fonction, les médias, le capitalisme mondial et le temps sont des facteurs pris en compte vers l'avenir.

À travers une description multi-située des pratiques déployées par le gouvernement vénézuélien face aux diverses protestations qu'il a dû confronter ces derniers temps, ainsi que de leurs conditions sociales de (ré)émergence sous la présidence de Hugo Chávez, cet article vise à poser les jalons d'une analyse des voies à la fois inter- et para-institutionnelles, matérielles et culturelles, de formation et de consolidation d'un régime autoritaire sui generis.