Contenu du sommaire : Géographies de l'automobile. Rhône-Alpes et la Suisse Romande
Revue | Bulletin de l'Association de Géographes Français |
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Numéro | no 1999/1 |
Titre du numéro | Géographies de l'automobile. Rhône-Alpes et la Suisse Romande |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
I. Géographies de l'automobile (Geographies of the automobile) Séance organisée le 4 avril 1998
- Introduction - Gabriel Dupuy p. 3-5
- L'automobile, agent de déconstruction et de recomposition de notre relation au territoire (The automobile, an agent deconstructing and recomposing our relationship to the territory) - Jean-Luc Piveteau p. 6-13 Résumé. - L'automobile bouscule les frontières de nos trois niveaux de référence anthropologiques fondamentaux : notre corps, notre maison, notre environnement. Mais son action est ambivalente, car en même temps qu'elle déconstruit nos territoires, elle les recompose autrement. La «signalisation de direction», qui est un élément de l'infrastructure routière, pourrait jouer un rôle inattendu. Car si son objectif est d'améliorer la fluidité des déplacements, elle a également pour effet d'imprimer dans le psychisme des conducteurs des points de repères topographiques clairement différenciés.Abstract. - The car modifies the boundaries at the three levels of our fundamental anthropological reference system : the body, the house and the environment. Its effect, however, is ambivalent, because while on the one hand it deconstructs our territories, it recomposes them in a different way. The "directional roadsign", an element of road infrastructure, could play an unexpected role. If its aim is to improve the fluidity of traffic, it also provides the psyche of the drivers with clearly differentiated landmarks.
- « Temps réel » et « longue durée », l'automobile dans l'espace parisien (The "long durée" of automobile in the Paris area : genealogy of advanced traffic management systems) - Mathieu Flonneau p. 14-31 Résumé. - Dès l'apparition de l'automobile, les autorités parisiennes, aidées de quelques pionniers, ont tenté de contrôler le désordre de la circulation. Toutefois, les progrès dans la connaissance du phénomène circulatoire ne sont devenus opérationnels, grâce à la généralisation des comptages, qu'après la Seconde Guerre mondiale, au cours de la période de massification de l'automobile. De plus, un changement de la politique urbaine intervint au début des années 1970 : à une culture de voirie extensive, de création d'importantes infrastructures comme les voies rapides urbaines, se substitua une culture intensive du réseau, privilégiant, grâce à l'informatique, la régulation du trafic.Abstract. - A century ago, as soon as cars filled the city, Paris authorities, which recieved help from a few pioneers, tried to contain traffic flow. However, the knowledges about traffic laws began to be truly operationnal only after the Second World War, when the massification of automobile took place. Moreover, the urban policy moved from an extensive street culture, - which creation of express ways -, to an intensive exploitation of the road network, particulary thanks to traffic control new technologies.
- Le rôle de l'usage de l'automobile dans la transformation des territoires (The role of car use in the transformation of territories) - Mouna Boulahbal p. 32-43 Les territoires (ensemble de lieux mis en relation) de la mobilité présentent des caractéristiques différentes de celles des aires de peuplement auxquelles ils sont associés. L'usage de l'automobile joue un rôle spécifique dans la formation de ces territoires. Dans les petites aires urbaines, les lieux fréquentés débordent largement des limites de ceux-ci et la tendance observée entre 1981 et 1993 est à la croissance du phénomène. Dans les grandes aires urbaines, les lieux fréquentés sont encore bien polarisés par le centre bien que la tendance à l'étalement existe là aussi. Cependant il semble que l'extension des territoires de mobilité corresponde à un phénomène d'extension généralisée des territoires individuels de mobilité, puisqu'il reste vérifié pour les populations résidant au centre alors même que celles-ci bénéficient d'un environnement transports/opportunités d'activités privilégié. Dans ce cadre et toujours pour les résidants des centres d'aires urbaines, on montre que la voiture particulière est soit le seul mode de déplacement mécanisé (dans les petits territoires urbains, les transports collectifs sont défaillants), soit celui qui est associé à des lieux fréquentés les plus éloignés du centre. Partout sa part de marché des déplacements croît entre 1981 et 1993. Le territoire qui lui est associé est non seulement le plus étendu mais aussi celui dont la croissance est la plus forte.Mobility territories are considered here as sets of visited locations associated with groups of individuals. They may have different patterns than those of the settlement territories. Among other travel modes, private car has a specific role in the making up of these territories. In small urban areas, visited locations scatter far beyond the limits of the settlement territories. In large urban areas, daily activity locations seem to be more attracted by the centre. However, in both situations, mobility territories expand over the period 1981-1993. This expansion seems to be a generalized phenomenon : the scattering of visited locations is not only due to the scattering of home locations, as it concerns people living in urban areas centres as well. Concerning people living in urban areas centres, national transports surveys carried out in 1981 and 1993 show that the private car is either the only mechanized travel mode actually used (as there are no efficient public transports in small urban areas), or the one which is associated with the furthest destinations. In all urban areas, car use is growing and the territory associated with car use is the largest one among the territories associates with travel modes (walking, biking, public transports) ; it is also the most enlarging one during the period 1981-1993.
- L'automobile dans la recomposition de l'espace urbain chinois (The automobile in the recomposition of Chinese urban space) - Jean-François Doulet p. 44-58 Résumé. - Le développement rapide de l'usage de l'automobile dans les principales métropoles chinoises illustre les transformations des comportements de la mobilité quotidienne. Les réformes socio-économiques qui marquent la fin de la période maoïste, dans leur souci d'établir de nouveaux processus dans la dynamique urbaine, participent à la remise en question des formes d'organisation de l'espace. L'évolution des espaces de vie, analysée à travers l'unité de travail (danwei), problématise les pratiques du quotidien, et en particulier celles de la mobilité. Dans ce contexte, la multiplication des déplacements en automobile correspond à une forme d'adaptation face à la recomposition de l'espace urbain en cours. En se généralisant sous une forme individuelle, l'usage de l'automobile pose des questions essentielles à un urbanisme chinois sensible aux contraintes liées à la densité et à l'économie d'espace.Abstract. - The rapid development of automobile use in principal Chinese métropoles demonstrates the transformation of daily mobility behavior. The socio-economic reforms that marks the end of the maoïst period, aiming at establishing new urban mecanisms, contribute in putting into question forms of space organisation. The evolution of private space, assessed by the "danwei" work units, changes the perspective of daily practices, in particular those of mobility. Within this context, the multiplication of automobile trips corresponds to an adaptation to the current recomposition of urban space. Spreading on to an individual level the use of the automobile raises essential questions for Chines urban planning that is sensitive to density management and shortage of space constraints.
II. Rhône-Alpes et la Suisse Romande (Rhône-Alpes and the Romance Switzerland) Séance organisée à l'Université Jean-Moulin III, les 25 et 26 septembre 1997
- Introduction - Henri Rougier p. 59-60
- La Suisse et ses relations avec Lyon, la France et l'Europe (Switzerland and its relationships with Lyon, France and Europe) - Alfred Killias p. 61-65
- Relations financières et investissements entre Romandie et Rhône-Alpes (Financial relationships and investments between Romandia and Rhône-Alpes) - Jean Labasse p. 66-69
- Cadre physique et interface des relations entre Rhône-Alpes et la Suisse Romande : atouts et contraintes (Physical setting and interface of the relationships between Rhône-Alpes and the Romana Switzerland : assets and constraints) - Gérard Mottet p. 70-76 Résumé. - Le cadre orographique des relations entre la région Rhône-Alpes et la Suisse Romande s'inscrit dans la complexité morphostructurale des Alpes occidentales et de la situation particulière du bassin molassique franco-suisse coupé du couloir Saône-Rhône par la continuité des plis jurassiens jusqu'à la Chartreuse. De ce fait, les relations routières et autoroutières et les liaisons ferroviaires, notamment à grande vitesse nécessiteront toujours de difficiles et onéreuses infrastructures entre les métropoles rhône-alpines et celles de la Suisse Romande.Abstract. - The orographie setting of relationship between Rhône-Alps and Western Switzerland can be explained by the structural complexity of West Alps and special position of french-swiss molassic basin cutting off the Saône-Rhône corridor by the continuity of Jurassic folding as far as Chartreuse foot-hills. Thereby, main roads, motorways and high speed rail-ways request hard and costly yards between the great towns of Rhône-Alps and Switzerland.
- La Regio Genevensis, un exemple d'espace de travailleurs frontaliers de type structuré (The Regio Genevensis, an example of border workers structurated space) - Véronique Soutif p. 77-84 Résumé. - Le nombre de travailleurs frontaliers de la «Regio Genevensis» (des personnes qui résident du côté français et qui travaillent régulièrement du côté suisse) a augmenté de manière remarquable : d'environ 1200 en 1955, leur nombre est passé à environ 45000 en 1995 ! Parmi eux, on compte approximativement 39000 frontaliers occupés dans le canton suisse de Genève. De manière générale, le phénomène relève essentiellement de facteurs structurels tels que la configuration topographique, la démographie et le relatif dynamisme économique du côté suisse. Même si les freins à la mobilité de ces actifs transfrontaliers sont encore nombreux, le phénomène n'a pas été sans rapprocher les populations, et les marchés de l'emploi et du logement sont inextricablement liés les uns aux autres de part et d'autre de la frontière franco-genevoise.Abstract. - The number of border workers of the "Regio Genevensis" (people who lives on the french side and who works regularly on the swiss side) increased a lot since 1955 (about 1200 border workers) to 1995 (about 45000 people) ! We count approximately 39000 border workers in 1995 who worked in the swiss canton of Geneva. Generally, the phenomenom is essentially due to structural factors like the geographical shape, the demography and the relative economic dynamism on the swiss side. Even if the brakes to the mobility of these cross-border workers are still numerous, the phenomenom draws people together and living markets are inextricably linked the one to the others across the boundary between France and Geneva.
III. 75e Anniversaire : florilèges géographiques
- IV. Informations - p. 95-96