Contenu du sommaire : Colonial today
Revue | ABE Journal : European architecture beyond Europe |
---|---|
Numéro | no 3, 2013 |
Titre du numéro | Colonial today |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Editorial
- Editorial - Johan Lagae
Articles
- Confronting built heritage: Shifting perspectives on colonial architecture in Indonesia - Pauline K. M. van Roosmalen Depuis les années 1990, les journaux indonésiens, notamment les éditions du dimanche, publient régulièrement des articles en faveur du patrimoine bâti colonial de l'Indonésie. Rédigés majoritairement par de jeunes journalistes, les articles louent l'esthétique et la signification historique des bâtiments et paysages urbains ou bien soulignent les menaces auxquelles ils seraient exposé. Pour la plupart des non-Indonésiens, et notamment pour les Européens et les Américains, cette attitude détendue et positive vis-à-vis de souvenirs concrets et souvent marquants du passé colonial de l'Indonésie est surprenante. Voir des Indonésiens en fausse tenue coloniale visitant ce patrimoine sur un vélo hollandais provoque la stupéfaction. À travers la description du changement dans l'appréciation du patrimoine colonial bâti de l'Indonésie et des acteurs à l'origine de cette évolution, cet article analyse la façon dont l'Indonésie et les Pays-Bas se sont progressivement appropriés le patrimoine bâti de leur passé colonial commun.From the 1990s to the present, newspapers in Indonesia, notably Sunday editions, have regularly featured articles appreciative of Indonesia's colonial built heritage. Often the work of relatively young reporters, the articles either praised the aesthetics and historical relevance of the buildings and townscapes or highlighted the threats facing them. To most non-Indonesians, notably Europeans and Americans, the relaxed and positive attitude towards these tactile and often prominent reminders of Indonesia's colonial past is quite a novelty. The sight of Indonesians in mock-colonial outfits exploring this heritage on vintage Dutch bikes provokes sheer astonishment.By describing the changing appreciation of Indonesia's colonial built heritage and the agents that drove this development, this article analyses how Indonesia and the Netherlands gradually appropriated the built heritage of their colonial past.
- Kinshasa. Tales of the tangible city - Johan Lagae En réponse à la thèse avancée par Filip de Boeck en 2004 selon laquelle l'urbanité du Kinshasa existe « au-delà de l'architecture de la ville », cet article affirme que pour saisir la condition urbaine actuelle il est judicieux de prendre en compte l'environnement bâti ainsi que la forme urbaine, et plus particulièrement les constructions de l'époque coloniale qui, de nos jours encore, définissent dans une large mesure la capitale actuelle de la République démocratique du Congo. En questionnant les approches conventionnelles du patrimoine (colonial) bâti, l'auteur soutient la thèse que toute réflexion sur cet héritage particulier a beaucoup à gagner d'une forme d'historiographie critique mettant l'accent sur le contexte singulier et les acteurs y ayant contribué, tout en s'engageant dans un travail de mémoire susceptible de dévoiler la façon dont l'infrastructure urbaine a été inscrite dans le temps par de nouvelles significations. En prenant l'exemple de Kinshasa et en démêlant le tissu urbain en tant que palimpseste, cet article ne vise pas à fournir des connaissances historiques sur ce qui devrait être ou ne pas être conservé. Il s'applique plutôt à démontrer que le vrai défi pour les historiens de l'architecture travaillant dans ce domaine se situe dans le développement de récits riches et complexes sur lesquelles les parties intéressées peuvent s'appuyer pour exprimer de façon plus nuancée leur position à l'égard de ce patrimoine bâti colonial.In response to Filip De Boeck's 2004 thesis that Kinshasa's urbanity exists “beyond the city's architecture”, this paper argues that in order to grasp its contemporary urban condition it does make sense to take into account the built environment and urban form, in particular those produced during colonial times, as these still to a large extent define the urban landscape of what is today the capital city of the dr Congo. Questioning conventional approaches to (colonial) built heritage, the author argues here that any reflection on this particular legacy has much to gain from a critical form of history writing that brings to the fore the particular context and the actors that produced it, as well as from engaging in memory work that can unveil how the urban infrastructure has been inscribed over time with new meanings. Using the example of Kinshasa and unraveling its urban fabric as a palimpsest, this paper does not seek to provide historical knowledge on what should be preserved or not, but rather intends to illustrate that the real challenge for architectural historians working in this domain lies in developing complex and layered narratives on which other stakeholders can draw to articulate their position vis-à-vis this colonial built heritage in a more nuanced way.
- The reclaiming of “Belle Époque” Architecture in Egypt (1989-2010): On the Power of Rhetorics in Heritage-Making - Mercedes Volait L'inscription au patrimoine national d'architecture « Belle Époque », catégorie vague comprenant des bâtiments construits entre les années 1850 et les années 1950, représente un chapitre curieux dans la relation complexe qu'entretient l'Égypte avec son passé, et plus particulièrement avec les couches superposées de son histoire ancienne, médiévale, moderne et contemporaine. Alors que la théorie postcoloniale juge ce patrimoine dissonant en raison de ses liens avec l'époque coloniale, l'héritage « Belle Époque » est considéré, depuis 1989, comme un joyau précieux à protéger. Le propos de cet article est de comprendre comment des objets historiques arrivent à s'imposer comme patrimoine culturel alors que rien ne les prédispose à prendre une telle valeur. Une des conclusions de l'article désigne le langage et la narration ou même l'établissement de marques comme facteurs déterminants du processus de validation patrimoniale. Une autre conclusion identifie le rôle crucial possible des processus de légitimation sociale. À l'appui d'un large éventail de sources (du cadre légal jusqu'au domaine de la presse), cet article retrace les mécanismes complexes ayant concourus à la consécration de l'architecture « Belle Époque » en Égypte tout en reconnaissant, à travers des exemples concrets, le rôle joué par des circonstances fortuites ou non liées aux questions de conservation, dans la fabrication du patrimoine.The listing as national heritage of “Belle Époque” architecture, a loose category encompassing buildings from the 1850s to the 1950s, forms an intriguing chapter in Egypt's complex relationship with the past, and moreover with the successive layers of its ancient, medieval, modern and contemporary history. While it would be deemed dissonant heritage by postcolonial theory because of its connections to the colonial era, the legacy of “Belle Époque” has emerged since 1989 as a priceless gem worth preserving. The concern of this essay is to understand how historical objects manage to impose themselves as cultural heritage, when nothing predisposed them to acquire such value. One conclusion is that language and story-telling, or even branding, play a crucial part in the processes of heritage consecration. Another is that processes of social legitimization can be indeed a significant factor. Using a wide range of sources (from the legal framework to the press), the paper reviews the entangled mechanisms that concurred to consecrate “Belle Époque” architecture in Egypt, while acknowledging, through concrete examples, the part played by coincidental or extra-preservation circumstances in the making of heritage.
- Love and loathing in Cape Town - Noëleen Murray De nos jours, le Centre Werdmuller, œuvre de l'architecte et urbaniste sudafricain Roelof Uytenbogaardt, à la forme platonique et moderniste inspirée par Le Corbusier, tranche avec son environnement, un quartier délaissé et délabré de Claremont au Cap. Ce bâtiment, à l'origine d'une controverse lors de sa construction dans les années 1970, est de nouveau au centre d'un débat. Le processus d'évaluation pour « intérêt patrimonial » dont il a fait l'objet a attiré l'attention publique de notre époque postcoloniale et post-apartheid sur la signification contemporaine du travail d'Uytenbogaardt. La ville du Cap a été nommée Capitale mondiale du design en 2014 et le centre Werdmuller, presqu'en ruine, est emblématique des tensions existantes à l'égard du design et des bâtiments modernistes dans la ville contemporaine. La démolition du Centre Werdmuller, situé sur un emplacement considéré par ses propriétaires comme ayant un potentiel commercial, est contestée par des architectes qui soutiennent le fait que le bâtiment mérite d'être classé. Le futur du bâtiment est encore incertain et le débat en cours depuis l'annonce du projet de destruction s'est intensifié en 2013, révélant le caractère contesté de l'architecture moderne dans l'Afrique du Sud après l'abolition de l'apartheid.Today, the platonic forms of the modernist, Corbusian-inspired Werdmuller Centre, by South African architect and urban designer Roelof Uytenbogaardt, stand against a background of decay in a neglected corner of Claremont, Cape Town. Controversial ever since its construction in the 1970s, the building is again the vortex of a dispute. It has been subject to a process of consideration for “heritage worthiness”, drawing public attention in the post-colonial, post-apartheid present to the contemporary significance of Uytenbogaardt's work. Cape Town has been nominated World Design Capital in 2014, and the Werdmuller Centre, standing almost in ruins, exemplifies many of the tensions that exist over the presence of modernist design and buildings in the contemporary city. Occupying a site considered to have commercial development potential by its owners, its proposed demolition is opposed by architects who argue that the Werdmuller Centre deserves to be classified as “heritage”. As the building's future hangs in the balance, the debates that have emerged since the announcement of intentions to demolish have become heightened in 2013, revealing the contested nature of modern architecture in post-apartheid South Africa.
- Confronting built heritage: Shifting perspectives on colonial architecture in Indonesia - Pauline K. M. van Roosmalen
Works in Progress
Documents/Sources
- Digital lieux de mémoire. Connecting history and remembrance through the Internet - Madalena Cunha Matos, Johan Lagae, Rachel Lee
Dissertation abstracts
- Making the African City. Dakar, Dar es Salaam, Kinshasa, 1920-1980 - Luce Beeckmans
Reviews