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Revue | Pôle Sud |
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Numéro | no 49, 2018/2 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Arena
- Partis politiques et représentation locale à Ceuta et Melilla (1977-2015) : nationalisation et clivages communautaires - Alicia Fernández García p. 5-24 Cet article analyse l'institutionnalisation des arènes politiques dans les villes espagnoles de Ceuta et Melilla de 1977 à nos jours. Il interroge la politisation de l'identité dans ces territoires à la souveraineté contestée et tiraillés par les défis d'un multiculturalisme asymétrique. Il s'agira également d'étudier l'impact social et politique du développement de partis locaux sur une base communautaire dans ces deux enclaves conservatrices et nationalistes.This article analyses the institutionalization of the political arenas in the Spanish enclaves of Ceuta and Melilla from 1977 to the present. I analyze the politicization of identity in these territories characterized by a contested sovereignty and the challenges of asymmetric multiculturalism. I also study the social and political impact of the development of identity-based local parties in these two nationalist and conservative enclaves.
- Quand la participation est victime de ses « effets ». Vie et mort du tournant social et participatif de la politique de formation professionnelle en PACA (2004-2015) - Guillaume Gourgues p. 25-40 Comprendre ce que changent (ou pas) les dispositifs participatifs à l'action publique relève encore aujourd'hui du défi analytique. Grâce à une monographie diachronique d'un dispositif de participation des usagers à la politique régionale de formation professionnelle en PACA, entre 2004 et 2015, cet article propose une analyse à deux niveaux du rôle que peut jouer la participation dans les changements de l'action publique. Tout d'abord, comprendre l'enrôlement des dispositifs participatifs dans les velléités de changement des acteurs invite à considérer le dispositif davantage comme un « traceur » que comme un « facteur » du changement. Ensuite, la fragilité institutionnelle persistante du dispositif étudié en explique la chute : alors que les acteurs politiques et administratifs régionaux lui accordent ou lui reprochent des « effets », notamment dans le renforcement des dispositions sociales attachées à la politique régionale de formation, le revirement de cette même politique, affirmé en 2015, entraine une liquidation brutale du dispositif. Maintenue pendant dix ans dans un statut « expérimental », la participation est balayée par les reconfigurations politico-administratives et le recadrage cognitif de la politique de formation. Si la participation peine à changer l'action publique, c'est donc moins en raison de son inutilité intrinsèque, qu'en raison de l'ambigüité de son institutionnalisation.Understanding what public participation changes (or not) in policy-making remains an analytical challenge. Based on the case study of a participatory mechanism made available to users of regional policy for professional training in a southern French region, this article provides a diachronic (2004-2015) two-stage analysis of the role that public participation can play in policy changes. Firstly, the article focuses on the way actors use public participation to promote their own preexisting reform agenda, which leads us to consider public participation as a “tracer” rather than a “factor” in change. Secondly, we analyze the persistent institutional weakness of the participatory mechanism, which explains its downfall : while regional elected officials and civil servants sought to praise or blame it for its “effects” on regional policy, notably for promoting social issues, the reversal of the normative framing of this policy led to its abrupt suppression in 2015. Political and administrative reconfigurations, which provoke a cognitive reframing of regional policy, wiped out public participation that had been maintained for ten years as a short-lived “experimentation”. If public participation has difficulty in changing policies, it is not because of its inherent uselessness, the article concludes, but rather because of the ambiguity of its institutionalization.
- La transformation du dialogue entre fonctionnaires et élus régionaux dans un contexte de contrainte budgétaire - Lisa Passavant-Guion p. 41-56 Depuis 2010, les marges de manœuvre dont disposent les élus régionaux pour augmenter leurs ressources se réduisent. Les recettes de fonctionnement stagnent entre 2010 et 2014 (évolution de 0,3 % à 1,8 % maximum). Elles diminuent même dans certaines régions. Dans cette situation de contrainte budgétaire, deux phénomènes se produisent dans les institutions. D'une part, la fonction financière prend un poids croissant pour astreindre l'évolution des dépenses au maintien de bons ratios de solvabilité financière. D'autre part, les choix politiques en matière d'orientation des dépenses ne s'expriment plus que sur des pans marginaux d'action publique. Nous nous demanderons si, dans ce contexte, le pouvoir politique continue de dominer les finances. Notre conclusion invite à dépasser une étude dichotomique de la victoire des techniciens sur les élus (ou l'inverse), en envisageant plutôt les conditions d'opérationnalisation des enjeux financiers dans les institutions.Since 2010, territorial authorities have been facing ever greater difficulty in increasing their resources. Operational resources have stagnated overall between 2010 and 2014 and have diminished in some regions. In this situation of budgetary constraint, two institutional phenomena can be observed. On the one hand, the financial function of budgetary control increases its influence. On the other hand, political choices in terms of expenditure are only expressed in marginal areas of public action. In this context, does political power still dominate finance ? This article concludes that, beyond a dichotomous vision of the victory of technicians over elected representatives (or vice versa), we rather should consider the conditions of operationalization of financial stakes in the regional institutions.
- Villes moyennes et régions au prisme de l'enseignement supérieur et de la recherche : coopération ou concurrence territoriale ? - Catherine Soldano, Cécile Crespy p. 57-70 Cet article examine les relations entre régions et villes moyennes au prisme de la politique d'enseignement supérieur et de recherche. Prenant appui sur la politique de site dans une région, il montre comment, dans un contexte national de réforme des politiques d'enseignement supérieur et de recherche et de redéfinition de la carte territoriale, les collectivités territoriales, et plus précisément le conseil régional, cherchent à peser sur l'organisation du territoire régional. Ce gouvernement du territoire, particulièrement équipé (schéma régional, contrats de site) et qui pourrait s'apparenter à une forme de contrôle du territoire régional, ne conduit pas pour autant à une forme de maillage territorial et interroge les relations de coopération-concurrence avec les villes moyennes.This article examines the relationship between regions and mid-sized cities through higher education and research policy. Studying the policy implemented in one region, it shows how, in a national context for reform of higher education and research policies and reshaping of the territorial map, local authorities seek to influence the organization of their regional territory and, more precisely, the regional council. This government of territory, carried out particularly through regional plan and local development contracts, could be viewed as a form of control of the regional territory. Nevertheless, it does not shape a form of territorial coverage and thus, leads us to questions the relations of cooperation and competition between the regional council and mid-sized cities.
- La réorganisation de l'action culturelle locale en Grèce : après la pratique de contractualisation, le moment des fusions de structures municipales - Dionysia Tzemopoulou p. 71-89 La chute, en 1974, du régime de la dictature des colonels en Grèce a marqué le début d'une période de réformes du système politico-administratif. Les politiques étatiques de décentralisation culturelle ont contribué à l'évolution de l'action publique. Cet article propose une analyse du double processus de territorialisation et d'institutionnalisation des politiques culturelles. Dans un premier temps, il se focalise sur la structuration de l'action culturelle locale qui semble être associée à la gestion des formes renouvelées de coordination de l'action collective (État-commune) par le biais de la contractualisation. Dans un deuxième temps, la réorganisation de l'action publique territoriale repose, à partir de 2006, sur la fusion des structures culturelles municipales. À cet égard, nous abordons la redéfinition du rôle des protagonistes de l'action culturelle locale à travers l'analyse du parcours institutionnel des Entreprises municipales de développement culturel.After the collapse of the military junta in 1974, a new political-administrative system was introduced in Greece. The period of reforms included new state policies of cultural decentralization, which advanced public action. This article attempts an analysis of the dual process of territorialization and institutionalization of cultural policies that was put forward during this period in Greece. First, the article discusses the ways that local cultural action was structured and associated, through contracting, with the management of renewed forms of coordination of collective action between the State and municipalities. Subsequently, starting in 2006, the reorganization of territorial public action was based on the merging of municipal cultural structures. In this respect, we propose a redefinition of the role of the key figures in local cultural action by focusing on the analysis of the institutional path of the Municipal enterprises for cultural development.
- Partis politiques et représentation locale à Ceuta et Melilla (1977-2015) : nationalisation et clivages communautaires - Alicia Fernández García p. 5-24
Chroniques électorales
- Les élections catalanes du 21 décembre 2017 (21-D) - Hubert Peres p. 91-106
- Les élections législatives italiennes de 2018 et la coalition mouvement 5 étoiles/Ligue : gouvernement « balnéaire » ou IIIe République ? - Hervé Rayner p. 107-116
Lectures
- Lectures - p. 117-128