Contenu du sommaire

Revue Politique étrangère Mir@bel
Numéro vol. 62, no 2, 1997
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - p. 253-255 accès libre
  • Mondialisation et dynamiques régionales

    • La mondialisation comme facteur d'intégration régionale - Frédérique Sachwald p. 257-264 accès libre avec résumé avec indexation
      L'intégration régionale peut-elle constituer une réponse aux défis et aux tensions que subissent les Etats-nations et les économies nationales? (bibliographie).
    • Une organisation géoéconomique à niveaux multiples - Pierre Veltz p. 265-276 accès libre avec résumé avec indexation
      Avec la fin de la guerre froide et Vinsertion des pays du Sud dans le capitalisme mondial, la géographie des proximités redevient un principe d'organisation des activités économiques. La « régionalisation » en est une manifestation. Mais, d'une part, cette structuration en ensembles régionaux est loin d'exprimer une partition du monde en grands blocs étanches. D'autre part, la montée du niveau d'organisation supranational coexiste avec le développement d'une économie en réseau transnationale qui s'appuie principalement sur de grands pôles urbains, à un niveau in-franational. L'article s'attache principalement à comprendre les causes et les implications de cette « économie métropolitaine en archipel », souvent ignorée parce qu'elle ne correspond pas aux découpages politiques et statistiques. Ces implications sont particulièrement importantes en Europe. La construction européenne n'est pas seulement un assemblage d'espaces nationaux, mais une Europe des villes, tentées déplus en plus déjouer leurs propres cartes.
    • Mondialisation et gouvernance : l'émergence du niveau régional - Richard Higgott, Christine Cart, Frédérique Sachwald p. 277-292 accès libre avec résumé avec indexation
      Quelles sont les relations entre mondialisation et régionalisation ? Quelles en sont les implications pour la conduite internationale des affaires mondiales ? L'intégration économique régionale de facto et la coopération institutionnelle régionale de jure ne sont pas en contradiction avec la vague mondialisante, elles en font au contraire partie intégrante. Les analyses économiques ne constituent pas une explication suffisante de la tendance à la régionalisation. Une explication socio-constructiviste de la formation de Videntité régionale, indissociable d'une activité économique et politique accrue à l'échelle régionale, est également nécessaire. L'examen du cas de l'Asie-Pacifique suggère que les explications constructivistes de la formation de l'identité régionale sont aussi essentielles que celles fondées sur l'économie politique. Ces explications montrent en outre comment les institutions régionales s'imbriquent de plus en plus dans les structures économiques internationales existantes pour créer une architecture mi-mondiale, mi-régionale de direction multilatérale des affaires mondiales.
    • Mondialisation et régionalisation dans les pays en développement - les deux faces de Janus - Françoise Nicolas p. 293-307 accès libre avec résumé avec indexation
      La comparaison des expériences des pays en développement d'Asie de l'Est et d'Amérique latine face à la mondialisation et à la régionalisation permet de mettre en évidence des différences sensibles entre ces régions au niveau des enchaînements entre ces deux mouvements. Ainsi, la mondialisation semble avoir nourri la régionalisation en Asie, notamment sous l'impulsion du Japon ; alors qu'en Amérique latine, les initiatives récentes de régionalisation apparaissent conçues comme devant faciliter l'intégration dans le processus de mondialisation. Loin d'être contradictoires, les deux processus constituent les deux faces d'une même pièce : ils se renforcent mutuellement et participent d'une même logique d'intégration au marché mondial, alimentant ainsi la dynamique de développement.
    • L'européanisation de l'action politique des multinationales - Maria Green Cowles, Pierre Miraillès, Frédérique Sachwald p. 309-324 accès libre avec résumé avec indexation
      Cet article analyse dans quelle mesure l'action politique des grandes entreprises européennes au sein de VUE a été motivée par des forces d'ampleur régionale, ou plutôt par la mondialisation. L'article explore les raisons pour lesquelles les multinationales européennes ont décidé, au début des années 80, de s'organiser en acteurs politiques à Bruxelles et pourquoi elles ont émergé, au cours des années 90, comme force politique dans les négociations commerciales menées par VUE. La mobilisation des grandes entreprises européennes a été en partie motivée par l'incapacité des Etats-nations à réagir convenablement aux contraintes de la mondialisation. Cependant, des lors qu'elles se sont impliquées dans l'élaboration des politiques communautaires, ces grandes entreprises ont développé leur identité européenne et ont contribué au processus de régionalisation. Aujourd'hui, elles considèrent la régionalisation non comme une attitude d'opposition à la mondialisation, mais comme une manière de relever les défis économiques globaux.
    • Représentation des alliances dans la nouvelle stratégie américaine - Alain Joxe p. 325-337 accès libre avec résumé avec indexation
      Sous le choc de la disparition de l'ennemi désigné — soviétique — et de la révolution électronique, la pensée stratégique américaine, de bipolaire, est devenue « monopolaire ». Cette mutation l'éloigné des racines de la pensée stratégique européenne qui, même a l'époque de la bipolarité, conservait une culture politique fondée sur la pluralité des souverainetés territoriales. La monopolarité n'est pas la simplicité, mais, au contraire, l'acceptation d'une complexité dans le contexte incertain de la civilisation des réseaux qui met en cause la notion même d'alliance géostratégique interétatique. L'article analyse d'abord les grands paradigmes stratégiques américains de l'après-guerre froide pour ensuite définir les pratiques qui se développent à partir de l'expérience des crises et de la création d'alliances nouvelles, dont l'OTAN rénovée. L'impasse des deux processus de paix d'Oslo et de Dayton a quelque relation avec l'indifférence des Etats-Unis a l'égard des engagements pris sous leur garantie et la fluidité avouée des pactes et des alliances qu'ils acceptent aujourd'hui de nouer.
  • Repères

    • Le pouvoir économique après la guerre froide : qui le détient ? Qui peut l'exercer ? - Richard N. Cooper, Mercedes Neal p. 339-352 accès libre avec résumé avec indexation
      Le professeur Richard Cooper nous livre ici ses réflexions sur le pouvoir économique, et met en avant le flou qui caractérise ce concept en dépit de l'attraction considérable qu 'il exerce. Il en montre le caractère très diffus, local et essentiellement éphémère, qui empêche son utilisation a l'échelle nationale ou internationale et qui reflète le fait que l'acteur économique, notamment l'entreprise, ne peut plus se penser comme représentant une nationalité. Il passe en revue l'utilisation d'incitations ou sanctions économiques à des fins de politique étrangère, et montre combien cette utilisation s'est avérée délicate et combien ses résultats sont mitigés et finalement peu convaincants. Les profonds bouleversements technologiques à l'œuvre conduisent à un univers de chaos contrôlé et ajoutent encore à la diffusion du pouvoir économique, laissant à ce concept bien peu de pertinence pour comprendre les relations internationales et les enjeux de politique étrangère.
    • L'UEM et le nouveau visage de l'Europe : une opinion américaine - Lawrence H. Summers, Mercedes Neal p. 353-358 accès libre avec résumé avec indexation
      L'auteur, secrétaire adjoint du Trésor des Etats-Unis, s'interroge sur les conséquences de l'Union économique et monétaire européenne sur les relations transatlantiques. Il voit dans VUEM l'occasion pour les pays européens de conduire des réformes propres à surmonter les difficultés structurelles (chômage, déficits publics, financement des régimes de protection sociale) dont ils souffrent. Il souligne l'importance des relations économiques transatlantiques (commerce et investissement) et l'intérêt des Etats-Unis à ce que l'Europe renoue avec une croissance soutenue. Mais d'après lui, l'avènement probable de l'euro n'est pas susceptible de marginaliser le rôle du dollar comme monnaie de réserve. Enfin, l'Europe a vocation a jouer aux côtés des Etats-Unis un rôle important dans l'économie mondiale, notamment en intégrant de nombreux pays de Vex-bloc communiste.
    • De bonnes raisons pour proclamer la victoire de la convergence - Paul de Grauwe, Mercedes Neal p. 359-365 accès libre avec résumé avec indexation
      Paul de Grauwe s'insurge dans cet article contre le risque d'une interprétation trop rigoriste, voire fétichiste, des critères de Maastricht. Le critère de convergence inflationniste est déjà suffisamment respecté ; celui de convergence des taux d'intérêt est dangereux car il met en jeu une dynamique autoréalisatrice vulnérable aux comportements spéculatifs et privant les politiques de la responsabilité du choix. Quant aux critères budgétaires, leur raison d'être et leur relation au problème de l'union monétaire ne reposent que sur des arguments bien ténus. Il est donc temps de proclamer la « victoire de la convergence » et de décider que l'Union monétaire se fera dans les délais, avec tous les pays qui le souhaitent (à l'exception possible de la Grèce).
  • Libre propos

    • La France et le drame yougoslave : six ans après ! - Georges-Marie Chenu p. 367-380 accès libre avec résumé avec indexation
      Après la disparition de Tito en 1980, c'est avec une attention distante que la France a suivi les événements qui, des premières violences au Kosovo en 1981, conduisirent à la destruction de la République socialiste fédérative de Yougoslavie en 1991. L'insuffisance de nos évaluations de ce qui se passait réellement surplace ne permit pas de faire un nécessaire et salubre partage entre une population abusée et des responsables cyniques et dangereux. La sympathie très ancienne des Français pour la Serbie les porta à se satisfaire des explications de Belgrade, à faire preuve d'indulgence et, enfin, a négliger les appels et les protestations des autres républiques. Chez le président François Mitterrand, à cette inclination vers les Serbes, s'ajoutait une préférence prudentielle pour les grands ensembles de pays regroupés.
  • Passé-présent

    • Défense économique de l'Europe face au « péril américain » - Rudolf Kobatsch, M. Giard et E. Brière. La politique économique internationale, 1913 p. 381-385 accès libre avec résumé avec indexation
      Extrait d'un traité de politique économique internationale écrit en 1907 où il est question de préférence communautaire et de défense de l'Europe face à la concurrence extérieure et notamment américaine.
  • Lectures

  • A travers les revues

    • Europe - Hans Stark p. 413-414 accès libre
    • Histoire - Marie-Lucy Dumas, Louis Arénilla p. 414-415 accès libre
  • Les auteurs - p. 417-419 accès libre
  • Abstracts - p. 421-423 accès libre