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La courtoisie routière relève traditionnellement des relations de politesse entre conducteurs ou usagers de la route. Cette grille de lecture est en décalage avec les réalités des villes congolaises, où la courtoisie routière désigne en fait la période au cours de laquelle les autorités publiques interdisent aux policiers d'arrêter les automobilistes pour lutter contre la corruption et les tracasseries. Contrairement à ce qui apparaît souvent dans la littérature, cet article démontre que les pratiques relevant de la « petite corruption » génèrent un certain ordre social à Kinshasa et à Lubumbashi, d'où l'intérêt des autorités publiques à fermer les yeux et à intervenir seulement lorsque l'ordre public est menacé par la rupture des ententes entre policiers et automobilistes.

L'expropriation fait partie des impacts négatifs d'un projet, tout comme la pollution ou d'autres nuisances temporaires ou permanentes qui pèsent sur l'environnement naturel et humain. Au Cameroun, plusieurs dispositions juridiques encadrent l'expropriation pour cause d'utilité publique et imposent des compensations aux personnes affectées. Pourtant, même lorsque les normes sociétales internationales les plus rigoureuses sont appliquées, ces victimes, peu conscientes de leurs droits, demeurent exposées à des comportements de prédation qui se manifestent par la confiscation de leurs droits. Pour qu'elles soient efficaces, les réformes favorables à la lutte contre les pratiques de prédation dans les opérations d'expropriation doivent s'inscrire dans une dynamique sociétale plus large d'ouverture à tous des opportunités économiques et politiques.

Quelle fonction politique remplit le vocabulaire de la résilience, aujourd'hui omniprésent dans l'aide au développement ? Cet article analyse le discours de programmes et de projets d'aide, à la lumière de recherches conduites pendant une quinzaine d'années auprès des populations pastorales sahéliennes, aujourd'hui emblématiques de la résilience. Il montre en quoi la notion de résilience véhicule des traits compassionnels et sécuritaires, caractéristiques d'une idéologie néolibérale entraînant par ailleurs l'affaiblissement des politiques publiques. Au-delà d'une alternative entre rhétorique et innovation, l'usage de cette notion à propos de groupes sociaux perfectionne le cadrage idéologique tenant lieu d'orientation du développement depuis les années 1980. À l'échelle locale, l'article questionne l'originalité des projets se référant à la résilience et la pertinence de cette notion dans le champ social.

Les différentes formes d'urbanisation dans le monde posent la question de sa mesure et de la validité de la comparaison des taux d'urbanisation entre pays et continents. Dans les régions très peuplées d'Asie ou d'Égypte, ceux-ci demeurent relativement faibles, voire moyens, au regard des foules qui y vivent. L'armature urbaine est composée de villes ayant des fonctions principalement administratives, sa hiérarchie est très régulière et ne prend pas en compte les bourgades. L'objectif de cet article est d'analyser la tension existant entre l'urbanisation administrative, celle in situ, qui émerge des campagnes très peuplées, et la métropolisation en œuvre sur les marges rurales. Il illustre le cas du Nord Vietnam post-communiste, en plein processus de rattrapage urbain. À travers plusieurs cas d'étude dans le delta du fleuve Rouge, l'auteure présente les contradictions spatiales et la dégradation environnementale liées au mode de gestion rurale d'agglomérations présentant des caractéristiques urbaines, mais non reconnues comme telles, car sans pouvoir territorial.