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Revue | Politique étrangère |
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Numéro | vol. 68, no 1, 2003 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Editorial - p. 5-7
Les Etats-Unis, la puissance et la guerre
- La puissance militaire en question - Martin van Creveld, Christophe Jaquet p. 11-24 Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la puissance militaire est devenue largement inutile. La seule utilité de l'arme nucléaire est ainsi de rendre impossible son propre emploi, comme le recours à une guerre à grande échelle. Quant aux armées conventionnelles, aussi modernes soient-elles, elles ne peuvent être utilisées par un Etat, aussi fort soit-il, qu'à l'encontre d'un ennemi incommensurablement plus faible. Et elles n'ont que rarement pu mettre en échec les mouvements de résistance, les groupes terroristes ou les guérillas qui luttaient pour leur indépendance ou pour leurs idées. C'est même la guérilla qui apparaît aujourd'hui comme la forme la plus performante de lutte armée, et la guerre asymétrique du faible au fort comme le seul type de guerre efficace, c'est-à-dire susceptible de faire naître de nouvelles réalités politiques. Mais ces réalités, assez évidentes pour qui veut bien tirer les leçons des cinquante dernières années, restent largement ignorées des hommes qui nous gouvernent.The Effectiveness of Military Power, by Martin VAN CREVELD Twelve years after the publication of The Transformation of War — French edition, Le Futur de la guerre — it is time to re-examine its basic arguments. Two outstanding facts emerge. First, the fact that we are in the midst of a historical shift from interstate conventional conflict towards what différent people call low intensity war, non-trinitarian war, or asymmetric war, has been amply borne out and has, indeed, become the subject of a vast literature. Second, people have not yet corne around to re-examine the other main premise of the book, namely the need to re-examine Clausewitz and to come up with a new theory of war more suitable to the times in which we live. Still, sound practice can only be based on sound theory. At the beginning of the third millenium, we are still trying to wage war on the basis of theories first formulated two hundred years ago under completely different circum-stances, for a completely different kind of war. It is high time that this problem be remedied. Or, else, those who put their heads in the sand will end up by being kicked in the ass.
- La guerre asymétrique et l'avenir de l'Occident - Steven Metz, Chloé Mariën-Casey p. 25-40 Une ère nouvelle s'est substituée à la guerre froide : celle de la guerre asymétrique. Paradoxalement, c'est l'efficacité des puissances occidentales en matière de guerre conventionnelle qui a poussé leurs adversaires à privilégier des stratégies d'asymétrie (la guérilla, l'insurrection, la guerre prolongée), face auxquelles ces mêmes armées occidentales ne sont ni les plus adaptées ni les plus efficaces. Les Etats occidentaux doivent donc réviser leur approche des questions de sécurité, revoir la place de l'armée dans l'organisation militaire, créer des structures nouvelles (par exemple pour centraliser les ripostes à des cyber-attaques), adapter le cadre normatif et juridique des conflits armés, et surtout consolider leur foi dans leurs valeurs et leurs modèles politiques. L'asymétrie a déplacé l'espace du conflit vers les médias, les manifestations de rue, les Nations unies et autres théâtres de la lutte politique et psychologique. A l'Occident de se montrer, sur ce terrain mouvant, aussi efficace et convaincant que sur le champ de bataille.Asymmetric Warfare and the Future of the West, by Steven METZ Asymmetric warfare is an old phenomenon, but has varied in strategie significance over time. Because the chances of war between major powers is low today, asymmetric conflict has again become important. Today truly is an era of strategie asymmetry. In the realm of military affairs and national security, asymmetry is acting, organising, and thinking differently than an opponent in order to maximise strengths, minimise weaknesses, attain the initiative, or gain freedom of action. It has many different forms and dimensions. Unlike many historic instances of asymmetric conflict, today it is a deliberate choice selected by those weak in conventional military power. It is shaped and driven by the bi-polarity and interconnectedness of the current global security system. Today two forms of asymmetry pose the greatest challenge for Western states: the use of terrorism by non state enemies, and protracted insurgency or internal conflict in weak states. To meet this challenge, Western militaries must revise their organisations and operational concepts to meet the complex challenges of non state terrorism ana protracted internal war.
- La maîtrise des espaces, fondement de l'hégémonie des Etats-Unis - Barry R. Posen, Christophe Jaquet p. 41-56 Les Etats-Unis disposent seuls, aujourd'hui, de la maîtrise des « espaces communs » : la mer, le ciel, l'espace. Cette maîtrise, rendue possible par une immense puissance économique, fonde leur hégémonie militaire. C'est elle qui leur permet de projeter leurs capacités dans le monde entier et d'empêcher tout adversaire potentiel de le faire. C'est elle aussi qui assure un haut degré de sécurité aux routes aériennes et maritimes utilisées par l'ensemble des Etats, ce qui fait que nombre d'entre eux estiment que l'hégémonie des Etats-Unis sert leurs intérêts, notamment économiques. Mais cette domination, aussi globale soit-elle, n'est pas pour autant totale. Il existe des domaines dans lesquels elle peut être contestée, et les dix dernières années montrent qu'un adversaire inférieur techniquement, économiquement et militairement peut rivaliser sur le champ de bataille avec les Etats-Unis, qu'il s'agisse du combat de rue ou de montagne, de la défense anti-aérienne au-dessous de 15 000 pieds ou du terrorisme.Command of the Commons: The Military Foundation of US Hegemony, by Barry R. POSEN The United States controls alone, at the present time, the shared "spaces" of sea, sky and space. This mastery, which is made possible by its huge economie power, is the basis for its military hegemony. This allows it to project its capabilities throughout the world and prevents any adversary from doing likewise. It also guarantees a high degree of security to the air and sea ways - used by all states - which means that many countries consider that the hegemony of the US is also in their interests, particularly economie ones. But this domination, as global as it is, is not total. There are some areas in which it can be competed with, and the last ten years have shown that a lesser adversary in technical, economie and military terms can rival the U.S., either in street or mountain fighting, air defence below 15 000 feet, or with terrorism.
- La puissance militaire en question - Martin van Creveld, Christophe Jaquet p. 11-24
Autour de la crise irakienne
- L'adversaire irakien - David Baran p. 59-75 Après sa cuisante défaite dans la guerre du Golfe de 1990-1991 et dix années d'embargo qui ont profondément isolé le pays, Saddam Hussein n'en a pas moins continué d'adapter et de perfectionner un dispositif militaire et de sécurité qui ne repose plus que marginalement sur des capacités classiques. Les frappes diverses et autres incursions étrangères lui ont appris à escamoter ses cibles les plus vitales, à savoir la personne physique des hauts responsables, les missiles sol-air de la Défense aérienne et d'éventuelles armes de destruction massive, ainsi que quantité d'autres cibles plus ordinaires. Elles lui ont également montré les limites et les failles des méthodes de surveillance occidentale. Le leader baasiste compte enfin sur la grande dispersion de son personnel militaire et la complexité de l'organisation sécuritaire qu'il a édifiée pour le protéger, maintenir la population irakienne dans l'inertie, et peut-être mener des opérations de guérilla contre les forces, américaines ou autres, qui se risqueraient à l'intérieur du pays.Considering a Non-Conventional Iraqi Opponent, by David BARAN The debate on Iraqi war capabilities, initiated month's ago by the American threats against Iraq, totally ignores the non-military, non-tangible assets of Saddam Hussein in a war that might not have much to do with conventional warfare and classic theory. This article will hopefully contribute to the debate in three ways. First of all, it develops a historical outline of the Iraqi military and security apparatus, so as to define precisely its various organs and illus-trate the expériences and concepts that determined its current doctrine. Secondly, it will concentrate on the adaptability displayed by the Iraqi regime in the face of the specifie American threats during the nineties. This adaptability is seen as a prolongation of the impressive plasticity demonstrated by the regime throughout the aforementioned historical process. Last of all, this article implies an atypical but non-the-less plausible war scenario, based precisely on a better attention paid, paradoxically, to Saddam Hussein's non-military resources.
- La politique étrangère en Iran : de la révolution à l'« axe du Mal » - Farhad Khosrokhavar p. 77-91 Depuis la révolution de 1979, la politique étrangère de l'Iran a évolué au gré des rapports de force existant au sein du pouvoir d'Etat. Après la guerre contre l'Irak et la mort de Khomeyni, une première inflexion se fait, qui s'accentue après la guerre du Golfe : l'Iran renoue des relations souvent difficiles avec ses grands voisins du Moyen-Orient, notamment l'Arabie Saoudite, et avec certains Etats européens, l'Irak étant devenu un Etat paria. Mais c'est avec l'élection de Khatami à la présidence de la République, en 1997, que les conditions semblent réunies pour un changement de fond de la politique étrangère, en particulier vis-à-vis des Etats-Unis. Le 11 septembre et ses suites, et surtout l'inclusion par George W. Bush de l'Iran dans la liste des pays de l'« axe du Mal », attisent les tensions entre réformateurs et conservateurs dans les strates du pouvoir, et tendent même à favoriser ceux-ci. En même temps, le dualisme institutionnel, qui caractérise l'exécutif du pays depuis le chah, continue de freiner les capacités d'initiative de ses dirigeants sur la scène internationale.The Iranian Foreign Policy: From the Révolution to the "Axis of Evil", by Farhad KHOSROKHAVAR After the revolution, the Iranian Ministry of Foreign Affairs was marginalized. With Iran-Iraq war of the 1980s, became a new era during which the oil revenues were crucial. Besides the United States, the other industrial countries were customers of Iran, and this entailed foreign policies that should not endanger the oil extraction and selling in the international market. The death of Khomeyni opened up a new period in Iranian foreign policies, but the actual policy shift took place with Khatami: Arab countries were courted and the suspicion of Iranian hegemony overcame in the region. The relationship between Iran, Seoudi Arabia and the other countries, with the exception of Iraq, knew a notable warming up, and the 9/11 terrorist attack pushed Iran and Seoudi Arabia towards a closer co-operation. Fearing a US intervention in Iran after Iraq, the Iranian Conservatives are more and more tempted to end up the Reformists' power in order to talk directly with Washington. Iran power's dual structure is in an acute crisis, partially due to internal factors and to the recent mutations in international relations. Iranian foreign policy has to be considered as a situation where the Reformists' grip is challenged by new actors like Rafsandjani, whose influence cannot be measured up by his own position within the state but by his political influence after September 11.
- La Turquie : puissance régionale et forteresse assiégée ? - Hamit Bozarslan p. 93-102 La crise irakienne place la Turquie devant un dilemme. Il lui faut montrer son soutien aux Etats-Unis, dont elle est l'un des principaux alliés, et à l'Occident, dont elle espère se rapprocher encore en rejoignant l'Union européenne. Mais elle redoute fortement que la guerre menée contre Saddam Hussein et son régime ne remette en cause les structures étatiques et les frontières nées de la Première Guerre mondiale, en particulier en donnant aux Kurdes la possibilité de créer leur propre Etat souverain. Le nouveau gouvernement turc, issu de la mouvance nationale islamiste, doit donc naviguer entre plusieurs écueils, d'autant que tout laisse à penser que la tendance nationaliste en Turquie, qui s'exprime par un discours de plus en plus anti-occidental, voire « eurasiste » militant, dispose de positions solides dans l'armée et l'establishment civil.Turkey: A Regional Power or a Fortress under Siege?, by Hamit BOZARSLAN The attitude of Turkey, one of the closest allies of the United States in the Middle East, has been highly ambiguous throughout the Iraqi crisis. Obviously, Ankara does not have enough resources to oppose Washington's decisions. Its policy, however, is determined by a set of factors and constraints, among them the legacy of the Ottoman Empire and the fear of emergence of a viable Kurdish entity. Moreover, some sections among the military and civil establishment are quite reluctant towards the United States, which are accused to aim at the destruction of the "nation-states". The declaration of general Tuncer Kilinç, secretary general of the powerful National Security Council, underlining the necessity of a radical switch in the Turkish foreign policy and a strategie alliance with Russia and Iran against the West, is a significant proof of internal tensions inside the Turkish establishment. Ultimately, Ankara will be obliged to accept some kind of co-operation with the US during the Iraqi crisis. It seems however also be convinced that the establishment of a pro-American administration in Iraq will depreciate its "strategie value" in the Middle East.
- L'adversaire irakien - David Baran p. 59-75
Repères
- Les Etats du Maghreb face aux revendications berbères - Maxime Ait Kaki p. 103-118 Depuis une trentaine d'années, le mouvement berbériste connaît un nouvel essor au Maghreb. Il déborde aujourd'hui le cadre national pour devenir un phénomène à la fois transnational et international dans toute l'Afrique du Nord. Sa radicalisation ces dernières années, notamment en Algérie, va de pair avec les tentatives de récupération par les pouvoirs en place, par exemple au Maroc, et la structuration du mouvement dans la diaspora berbère, en particulier en France. Le cas de la Kabylie, qui est au bord de la rupture avec l'Etat central et trouve dans des institutions anciennes (les archs) une cohésion et une force nouvelles, n'interdit pas d'imaginer à terme un renversement de la donne géopolitique au Maghreb, où les Berbères représentent 18 millions d'individus. La question berbère place en tous cas les Etats maghrébins devant des choix cruciaux en matière d'identité, de culture et de légitimité démocratique, dont dépend largement l'avenir de la région.Maghreb States and the Berber Demand, Maxime AIT KAKI For some thirty years, the Berber movement has been gaining ground in the Maghreb. It has moved beyond the national framework to become both a transnational and international phenomenon in the whole of North Africa. Its radicalisation over the past few years, particularly in Algeria, goes hand in hand with efforts of the powers that be to recover the situation — for example in Morocco - and the organising of the Berber diaspora, in France in particular. The case of Kabylie, which is on the verge of breaking with the Algerian central state and has discovered new cohésion and strength in traditional institutions (the archs), does not make it impossible to picture, in the long run, an upheaval of the status quo within Maghreb, in which twenty million Berbers reside. The Berber question puts several crucial choices in front of the North African states - i.e. identity, culture, and democratie legitimacy - on which the future of the region depends.
- Les élites africaines, enjeu de la diplomatie scientifique des Etats-Unis - Jean-Philippe Dedieu p. 119-131 La diaspora africaine aux Etats-Unis est en progression constante depuis une vingtaine d'années, et en particulier celle des chercheurs et scientifiques, anglophones ou francophones. Ce basculement progressif des élites africaines de l'université française vers l'université américaine révèle à la fois les carences de la politique menée par la France et le dynamisme de la politique des Etats-Unis dans ce domaine. Celle-ci est le résultat d'une véritable « diplomatie de l'intelligence » fondée sur les échanges scientifiques. Elle a été formulée dans les années 1980 sous l'impulsion de fondations privées et de leurs relais politiques à la Maison-Blanche et au Congrès. Sa mise en œuvre s'est appuyée sur la constitution de réseaux scientifiques liant chercheurs africains et américains, et sur le développement d'une élite professionnelle africaine de part et d'autre de l'Atlantique. Avec pour conséquence de rendre encore moins attractive pour les Africains l'université française.African Elite and the United States Diplomacy of Intelligence, by Jean-Philippe DEDIEU French immigration policies together with a failed African higher éducation System have led French-speaking researchers to emigrate to an unprecedented destination, considering the language barrier: the United States. Their arrival is facilitated by an external policy led by philanthropie institutions wishing to create scientific communities uniting both American and African researchers and an internal policy contributing to the progressive American supremacy on African studies. This strategy undermines to the profit of the US the perpétuation in Africa of the French influence.
- L'ASEAN, entre élargissement et marginalisation - EricTeo Chu Cheow, Marie-Aude Cochez p. 133-148 L'Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) est en voie de marginalisation. La crise économique qui a touché l'Asie en 1997 l'a fragilisée en frappant de plein fouet ses plus anciens Etats membres, compliquant l'intégration des Etats accueillis plus récemment. L'après-11 septembre et la focalisation des Etats-Unis sur la lutte contre le terrorisme, notamment islamique, ont fait naître de nouvelles fractures politiques dans des pays affaiblis, accentuant le processus de radicalisation religieuse et communautaire qui y était déjà à l'œuvre. Face à ces défis, les différents gouvernements se sont crispés sur des revendications nationales qui mettent à mal la prise en compte de leur intérêt commun. Des différends bilatéraux sont ainsi réapparus entre pays membres. L'ASEAN se trouve donc à un véritable carrefour : elle doit surmonter ces difficultés tout en préparant un avenir incertain, marqué par l'émergence de la Chine et le déclin relatif du Japon. Son avenir en tant qu'organisation régionale et mondiale semble ainsi lié, plus que jamais, à la constitution d'une communauté asiatique élargie.ASEAN's "Marginalisation": Is its Future in a Greater East Asia?, by Eric TEO CHU CHEOW The Association of Southeast Asia Nations (ASEAN) is at a crossroad of its history. The 1997 economie crisis has weakened its oldest state members, making more difficult the integration of the new ones. Post September 11 United States policy and the focus put on the fight against terrorism, and more specifically on Islamic terrorism, have given birth to new divides in countries where a process of religious and community radicalisation was already engaged. Facing these new challenges, governments have often preferred national solutions instead of regional co-operation, and bilateral problems have emerged between ASEAN state members. For the sake of regional peace and stability, it is now time for the Association to bridge its current divides through a renewed policy of integration. But in the present context of a rising China, a transforming Japan, an uncertain Korean peninsula and numerous problems in Northeast Asia, the ASEAN needs the full cooperation of the three main Asian powers if it wants to have a chance of building the "ASEAN + 3" framework that is called to be the foundation of a future enlarged Eastern Asian community.
- L'affrontement Nord-Sud aux Nations unies : un anachronisme sur le déclin ? - David M. Malone, Benjamin Bloch p. 149-164 Après s'être polarisée au début de son existence autour du conflit Est-Ouest, l'Organisation des Nations unies a vu naître en son sein, à la faveur de la décolonisation un nouveau clivage entre les pays du Nord et ceux du Sud. Cette ligne de faille a cruellement desservi l'ONU, l'enlisant dans de stériles conflits idéologiques, et exerce aujourd'hui encore des effets paralysants, comme l'a montré la récente conférence sur le sida ou celle de Durban. C'est pourtant quand les pays du Nord et du Sud trouvent un compromis que l'ONU peut prendre des mesures concrètes : l'un de leurs grands succès communs a été la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud. Plus récemment, des coalitions regroupant des pays du Nord et du Sud ont permis d'aboutir à l'interdiction des mines terrestres et à la création d'une Cour pénale internationale ; et les négociations qui ont conduit au « consensus » de Monterrey ou à la mise en oeuvre effective d'une grande partie du rapport Brahimi montrent qu'un état d'esprit plus pragmatique habite l'Organisation, en particulier depuis le 11 septembre.North-South Confrontation at the UNO: A Fading Anachronism?, by David M. MALONE In its early days, the United Nations System was polarised between East and West. As de-colonisation proceeded, a second chasm emerged within the organisation — along North-South lines. The North-South divide continues to afflict much of the UN's intergovernmental System, mostly the UN General Assembly, its Economie and Social Council (ECOSOC) and a number of its functional commissions and executive boards. This article argues that the North-South fault-line has had a negative impact on the work of the organisation, impeding action on many substantive issues, sometimes putting the relevance of the organisation in question. Recently, however, there is evidence of a relaxation in tensions along the North-South divide, possibly further encouraged by reactions to the September 11 terrorist attacks.
- Les Etats du Maghreb face aux revendications berbères - Maxime Ait Kaki p. 103-118
Libre propos
- Mitterrand, l'Europe et la réunification allemande - Daniel Vernet p. 165-179 Les archives françaises sur l'attitude de François Mitterrand au moment de la réunification allemande, auxquelles un chercheur allemand a eu partiellement accès, permettent de dresser un bilan nuancé de la politique française. « La question allemande » était au centre des préoccupations du président de la République des 1981, au début de son premier mandat. Une comparaison avec les archives allemandes disponibles montre que le chancelier Helmut Kohi était plus réticent à prendre des engagements européens que l'image qu'il a cherché lui-même à imposer.Mitterrand, Europe and German Reunification, by Daniel VERNET In the autumn of 1989, did François Mitterrand want to block, brake or accompany German reunification? A German political scientist, Thilo Schabert, has just put out a book which proposes to correct the "myth" of a French President who was reserved, even hostile, on the subject of German unity. By relying on interviews that were conducted in the Elysée Palace in 1995 and on previously inaccessible French archives, he supports the view that François Mitterrand's overwhelming preoccupation was to link the "German question" to progress in European integration. The Germans, for their part, published some years ago Chancellery archives that showed, on the contrary, a lukewarm French President on reunification and which painted Chancellor Helmut Kohl as a great European. Comparing these sources and applying a critical examination to French and German documents leads to a more nuanced appreciation of links between the two statesments and between the two states at a crucial time in their common history. This article follows several leads.
- Mitterrand, l'Europe et la réunification allemande - Daniel Vernet p. 165-179
Lectures
- Alfred Grosser. L'Allemagne de Berlin, différente et semblable - Jean Klein p. 181-183
- Emmanuel Decaux et Olivier de Frouville. Droit international public - Jean-Pierre Colin p. 184-185
- Joseph Stiglitz. La grande désillusion - Thierry Paulmier p. 185-187
- Bichara Khader. L'Europe et la Palestine : des croisades à nos jours - Dorothée Schmid p. 187-189
- Lawrence Freedman. Kennedy's War : Berlin, Cuba, Laos and Vietnam - Jean-Yves Haine p. 189-190
- Raymond-François Zuber. Les dirigeants américains et la France pendant les présidences de R. Reagan et de G. Bush, 1981-1993 - Denise Artaud p. 190-191
- Isabelle Sourbès-Verger (coord.). L'espace, enjeux politiques - Laurence Nardon p. 192
- Christophe Reuter. Mein Leben ist eine Waffe, Selbstmordattentäter, Psychogramm eines Phänomens - Walter Schütze p. 193-194
- Percy Cradock. Know Your Enemy. How the Joint Intelligence Committee Saw the World - Jérôme Marchand p. 194-195
- Henry Kissinger. Does America Need a Foreign Policy ? Toward a Diplomacy for the 21st Century - Gilles Andréani p. 195-197
- Pierre Hassner. Etats-Unis : l'empire de la force ou la force de l'empire ? - Yves Gounin p. 197-198
- Gérard Hervouet. L'Asie menacée - Nicolas Bergeret p. 198-199
- Laure Delcour. La politique de l'Union européenne en Russie (1990-2000). De l'assistance au partenariat ? - Thomas Gomart p. 199-200
- Pierre Pinta. L'Irak - Bernardo Ribeiro p. 201-202
- Dmitri Trenin. The End of Eurasia : Russia on the Border between Geopolitics and Globalization - Thomas Gomart p. 202-203
- Youri Afanassiev. De la Russie - Les enjeux actuels - Dominique David p. 203-204
- Les auteurs - p. 205-207
- Abstracts - p. 209-213
- Liste des publications de l'Ifri - p. 215-226