Contenu du sommaire : Communication Information, volume 1 n°2, hiver 1976.

Revue Communication Mir@bel
Titre à cette date : Communication et information
Numéro Vol. 1, no 2, hiver 1976
Titre du numéro Communication Information, volume 1 n°2, hiver 1976.
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le sombre tryptique de la presse française - Pierre Lepape p. 3-12 accès libre avec résumé
    Trois «géants » en crise, trois illustrations des problèmes actuels de la presse française. France-Soir perd régulièrement ses lecteurs : cette masse de faits divers ne constitue pas un service d'information concurrentiel et ne crée pas d'attachement au journal, qui ne représente pour le lecteur qu'un «bruit de fond». D'autre part les tentatives de créer des journaux «populaires » plus libéraux échouent. Assiste-t-on à un clivage entre deux cultures étrangères l'une à l'autre, celle des élites, des maîtres, culture de l'efficacité sociale qui aurait un quasi-monopole de l'écrit, et celle des masses, des esclaves, culture de pure consommation ? Au Parisien libéré, la lutte est engagée entre le patron le plus réactionnaire de la presse française et un syndicat du livre tout-puissant qui maintient l'ensemble de l'imprimerie de presse française dans l'ère artisanale. On a si bien laissé pourrir la situation que, quelle que soit l'issue de la bataille, c'est la presse toute entière qui se trouve menacée par ce conflit. Le Figaro ne maintient ses tirages qu'artificiellement, faute de pouvoir renouveler sa clientèle en attirant ces nouvelles couches de la bourgeoisie qui ne s'identifient pas à la droite traditionnelle. Très prospère il y a cinq ans, le journal est maintenant déficitaire et sa structure de recettes déséquilibrée vient aggraver la situation. Le remède appliqué risque fort d'achever le malade.
  • Sur quelques orientations négligées - André Martin p. 13-49 accès libre avec résumé
    Cet article affirme la nécessité de nouvelles pistes de recherches jusqu'ici négligées. Après avoir brièvement souligné les points forts de la recherche actuelle et afin de mieux situer son propos, l'auteur présente une ébauche du nouveau milieu technologique et les traits généraux de la prochaine phase de l'évolution des communications. Ensuite, il distingue trois secteurs qui devraient davantage retenir l'attention. D'abord, celui des effets généraux des nouvelles technologies (conditionnement de la culture, dépendance croissante vis-à-vis des créations technologiques) et du nouveau langage figuratif qu'elles imposent. Puis, dans le domaine des produits audio-visuels, on devrait analyser les caractères fondamentaux de service continu et déterminer quelles sont les contraintes qu'exerce ce flot ininterrompu d'émissions sur les capacités de création. Au niveau de la production, il faudrait pouvoir distinguer entre prototype et série ainsi qu'entre les artisans de l'un et de l'autre. Afin d'atteindre cet objectif, l'auteur suggère que l'on établisse des critères pour évaluer les produits audio-visuels relative¬ ment à leur élaboration et à leur composition. Il importe aussi d'analyser l'évolution des styles, des genres, des formes et des types de production pour mieux percevoir l'apparition ou la disparition de certains d'entre eux. Enfin dans le secteur des institutions, il invite les chercheurs à en définir les objectifs et à développer les mécanismes de leur mise en œuvre. Il faudrait étudier les bénéfices que la société retire des activités des entreprises institutionalisées et de leurs façons de prendre des décisions. Il importe aussi d'opérationaliser les principes de «qualité », de «variété» et d'«exhaustivité» et de les traduire en termes quantificatifs afin de savoir si ces entreprises atteignent leurs objectifs.
  • Aperçu sur un film commercial et sa censure : «Je suis curieuse (jaune)» - Elzéar Lavoie p. 51-62 accès libre avec résumé
    Naguère les préfets de discipline rappelaient à l'ordre les élèves qui, lors de la représentation de certaines pièces de Corneille, trouvaient drôles, et avec raison, tel ou tel passage. Du Corneille, c'est sérieux, c'est grave. On n'est pas censé rire, même si les signes du comique sont évidents. A l'inverse, une œuvre qui comprend des scènes de sexe et qui au surplus ne présente pas une intrigue au déroulement linéaire, ne peut être prise au sérieux. Tel le film Je suis curieuse — (jaune). Or l'auteur de cet article l'a pris au sérieux et son analyse, tout en indiquant le sens véritable de ce film, en révèle la profonde originalité. Vitold Sjôman a monté un film de la façon dont une salle de presse monte quotidiennement son journal. Je suis curieuse - (jaune) est un film-journal. Aussi est-il étonnant que bon nombre de critiques de cinéma — dont c'est pourtant la fonction que de voir des films pour en rendre compte dans un journal — n'aient pas perçu dans ce film les formes et les structures de leur propre contexte professionnel et qu'ils soient sagement restés dans les bonnes vieilles ornières bien creusées d'une critique hostile à toute innovation dans l'univers vivant des formes.
  • Alain journaliste - Charles Parent p. 63-74 accès libre avec résumé
    Alain enseignait la philosophie depuis dix-huit ans lorsqu'il devint journaliste : il le devint du jour au lendemain, à l'improviste, en 1894, au moment où éclate l'affaire Dreyfus. Comme la tyrannie anti-dreyfusarde écrivait bien et la résistance mal, Alain sauta dans la mêlée pour se porter au secours de cette dernière. Ce choix décisif aura présidé à une carrière de journaliste qui, pour être venue sur le tard, n'en demeurera pas moins durable pour Alain et pleine de leçons pour la profession journalistique. Ici décantés de l'époque qu'ils commentent, les Propos montrent la nécessité pour le journaliste de se compromettre dans son écriture et d'y joindre ensemble «le sentiment populaire et la plus haute philosophie». Cette œuvre propose un idéal de passions mâtées, de pensées sereines, de virilité optimiste et généreuse ; et surtout - ce qui ne devrait pas laisser indifférente une époque comme la nôtre où l'ampleur et la complexité des sujets que traite la presse sont rendues par des termes compliqués, une syntaxe déroutante et des phrases emberlificotées - un idéal de langage. Idéal qui consiste à «dire facilement des choses difficiles», à «tirer la philosophie du quotidien» avec les mots de la tribu. Alain nous apprend aussi que les conditions et les exigences du métier de journaliste, loin de n'être qu'entraves à l'exercice de l'écriture, favorisent l'éclosion et la maturation d'une pensée claire, resserrée, rectiligne et forte.
  • Écriture et Journaliste : de l'opinion-événement à l'opinion-document - Jacques Rivet p. 75-95 accès libre avec résumé
    Il n'existe pas de presse «objective». La neutralité d'un journal n'est pas plus réelle que celle d'un pays en matière de politique étrangère. Ici, l'engagement repose sur les forties de l'écrit. Dès lors, ce qu'il importe de mettre en évidence, ce sont les rapports que le journaliste crée ou maintient dans son texte de presse entre son écriture et son engagement. Ou bien son écriture traduira la nature d'une action politique ou bien elle l'induira. Propagateur dans le premier cas, propagandiste dans le second. En comparant l'avènement du Devoir en 1910 et celui du Jour en 1974, ainsi qu'en repérant dans l'édition actuelle de ces deux quotidiens des procédés d'écriture particuliers du mode éditorial, Jacques Rivet distingue deux types d'opinion journalistique : l'opinion-événement et l'opinion-document. Cette étude de l'engagement du journaliste par le moyen de l'opinion, révèle le jeu subtil auquel se livrent les journaux pour donner à leur action (ou à leur réaction) un sens, une portée et un effet qui en décrivent la finalité politique.
  • Perles et vitriol - Gérard Laurence p. 96-100 accès libre
  • Notes d'action

  • Notes de recherche

  • Notes de lecture