Contenu du sommaire : Luttes de territoire
Revue | L'Espace Politique |
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Numéro | no 37, 2019/1 |
Titre du numéro | Luttes de territoire |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Luttes de territoire : enjeux spatiaux et représentations sociales
- Luttes de territoire : enjeux spatiaux et représentations sociales - Laurent Beauguitte, Marta Severo Introduction du numéro de la revue L'Espace politique, intitulé « Luttes de territoire : enjeux spatiaux et représentations sociales »Introduction to the special issue “Struggles for territory - spatial issues and social representations”
- Un nouveau stade pour Nantes ? Une production de sens mise à l'épreuve dans une fabrique conflictuelle de la ville - Maude Cournoyer-Gendron, Catherine Trudelle, Laurent DEVISME Dans cet article, nous souhaitons mettre en lumière les dynamiques sociales et territoriales qui sous-tendent la fabrique urbaine conflictuelle - à partir de l'étude d'un projet de construction d'un nouveau stade de football dans la ville de Nantes (France). Les projets d'aménagement urbain et les projets d'infrastructure contemporains présentent leurs lots d'oppositions et de mobilisations qui sont parfois fortement médiatisées. Ce constat nous mène à vouloir interroger la question du conflit dans l'aménagement du territoire. Un regard approfondi sera porté sur la production de sens dans le projet en conflit, par l'étude des référentiels qui sous-tendent le projet en question et celles plus discordantes qui nourrissent le conflit. À partir de l'analyse thématique d'entretiens menés auprès des acteurs du conflit sur le projet de nouveau stade à Nantes, nous verrons comment les arguments présentés par les maîtres d'ouvrage et la métropole pour faire valoir leur projet sont questionnés et contestés au fil du conflit dans la production d'une contre-expertise sur différents aspects du projet (notamment juridique, architecturale, technique) et dans la mobilisation d'une vision alternative de ce que peut être un stade et un projet urbain plus en phase avec les aspirations des riverains et des supporters.In this article, we intend to shed light on social and territorial dynamics that take place into a conflicted urbanism - looking at the case of the construction of a new football stadium in Nantes (France). Urban planning project or urban infrastructure projects nowadays present themselves with an important number of opposition, mobilizations, which are time to time highly mediatized. This assessment of the situation leads us to reflect upon the issue of conflit in urban and territorial planning. We will look at the production of meanings in the project, in terms of contradictory referents and representations that nourishes the project as well as the conflict. Drawing from a thematic analysis of interviews with the actors of the conflict surrounding the new stadium in Nantes, we see that the arguments put forward by the developers and the metropolis are questioned and contested through the production of counter-expertise regarding many aspects of the project (namely legal, architectural, technical) and through the mobilization of an alternative vision of what can be a stadium and an urban project in phase with the neighbors and the supporters.
- Un train au pays des pick-ups : controverses et conflits autour du projet de grande vitesse ferroviaire en Californie - Charlotte Ruggeri En 2008, le projet de grande vitesse ferroviaire est lancé en Californie. Onze ans plus tard, ce projet est au cœur de controverses politiques et les conflits d'aménagement se multiplient participant à ralentir l'avancement de la construction, commencée en 2015. Cet article se propose d'étudier les contestations du projet de grande vitesse californienne dans la Vallée centrale comme un révélateur des représentations spatiales associées aux transports et aux mobilités en Californie, mais aussi comme un reflet des difficultés de construction de grands projets d'aménagement aux États-Unis. Les contestations ont commencé par une controverse politique, doublée d'un conflit de territoire. Toutefois, ce conflit est devenu progressivement un conflit de territorialisation, mais cette montée en généralité n'a pas pour autant permis de faire naître un front uni de contestation et sa forte dispersion rend les actions peu efficaces, dans un contexte politique pourtant à même de fragiliser le projet. En repartant de la genèse du projet de grande vitesse californienne, nous verrons donc tout d'abord comment s'est formée la controverse politique qui l'entoure et comment elle s'est doublée d'un conflit de territoire à partir de 2008. Ensuite, nous nous intéresserons plus spécifiquement à l'espace de la Vallée centrale, où la contestation est la plus ancienne et la plus forte, pour voir comment le conflit d'aménagement y est devenu un conflit de territorialisation, malgré les limites de cette montée en généralité. Cet article s'appuie sur une série d'entretiens menée entre 2013 et 2018, ainsi qu'une étude de la presse californienne.In 2008, the high-speed rail project was launched in California. Eleven years later, this project is at the heart of political controversies and conflicts are multiplying and are slowing down the progress of construction, which began in 2015. This article proposes to study the challenges of the Californian high-speed rail project, especially in the Central Valley. This project reflects the territorial representations associated with transport and mobility in California, but reveals also the difficulties of building major infrastructures projects in the United States. In a rather classic pattern, the opposition began with a political controversy, coupled with a territorial conflict. However, this conflict has gradually become a territorialization conflict. The protest is not united and its high dispersion makes actions ineffective, in a political context that is likely to weaken the project. Starting from the genesis of the Californian high-speed rail project, we will see how the political controversy surrounding it was formed and how since 2008, a territorial conflict emerged. Then, we will focus more specifically on the area of the Central Valley, where the opposition is ancient and strong, to see how the planning conflict has become a territorialization conflict, despite its limits. This article is based on a series of interviews conducted between 2013 and 2018, as well as a study of the Californian press.
- Lutte environnementale dans le parc national de Dartmoor : (re)définition d'un territoire de nature protégée par la dynamique conflictuelle - Marie Méténier Le parc national de Dartmoor, en Angleterre, est le théâtre d'une lutte environnementale depuis plus de 17 ans. En 2000, un groupe d'individus a acquis la propriété privée d'une parcelle boisée au sein du parc pour s'y installer en édifiant différents types de constructions (tentes et cabanes). Loin de s'isoler, la communauté a très vite diffusé son projet localement. Lorsque l'autorité gestionnaire du parc national prit connaissance de leur installation dans le bois, sans permis légal (planning permission), elle a exigé de la communauté qu'elle régularise la situation d'illégalité dans laquelle elle se trouvait. La dynamique de la lutte s'articule autour du point de droit suivant : les constructions érigées par la communauté pour leur usage résidentiel dans le bois dont elles sont propriétaires sont-elles des constructions temporaires ou permanentes ? Depuis, les deux parties sont engagées dans une procédure administrative contentieuse longue et coûteuse. Basée sur des représentations environnementales divergentes, la lutte s'est déplacée dans l'arène médiatique afin de financer les coûts élevés des audiences formelles, une procédure contradictoire où les parties luttent et défendent leur cause. Cet article repose sur un corpus qualitatif constitué auprès d'un large panel d'acteurs concernés directement ou indirectement par le conflit. Si les conflits environnementaux sont classiques dans les espaces protégés, les résultats obtenus dépassent la simple étude de cas. La question du droit de vivre dans les parcs nationaux anglais est posée dans ces espaces rares, donc convoités, où les prix de l'immobilier excèdent largement la moyenne nationale. Une lecture positive de la lutte est ici proposée dans la mesure où les acteurs en tension ont redéfini leurs rapports au parc national, devenu un territoire de transactions.Dartmoor National Park, in England, has been the theatre of a struggle for more than 17 years led by a community of people, owners of a piece of woodland, willing to live according to the principles and practices of sustainable development. In direct conflict with the National Park Authority, both have been engaged in a legal conflict to decide on the legal right of the community to live in the open countryside according to the planning system rules. Based on divergent environmental representations carried by various actors, the struggle also takes place in the media's arena where new technologies are used to pay for the prohibitive costs of a final public enquiry after a multitude of planning appeals. This paper will be based on specific materials extracted from a main corpus of data, which is comprised of interviews taken from a large range of actors in order to provide a more complex framework. If environmental struggles are classical in protected areas, the outcomes raised overtake the simple case study. It asks the more general question of the right to live in National Parks in which property prices are higher compared to the national average, a premium reinforced by strict planning rules, which frame the ability to reside within it. Hence, a more positive statement can be made from the case in the sense that environmental struggles are a way to redefined not only places but also actors.
- Pratiques spatiales au nord-ouest du Zimbabwe : revendications, occupations et résistances - Zénaïde Dervieux Aux confins frontaliers du Zimbabwe, dans le district de Hwange, les habitants des aires communales ont été expulsés de leurs terres ancestrales pendant la colonisation à des fins de production agricole et de conservation de la nature. Les inégalités spatiales qui ont résulté de cette histoire violente ont persisté, après l'indépendance, sous d'autres formes. À partir d'un terrain ethnographique conduit pendant onze mois entre 2017 et 2019 au sein de villages avoisinant le Parc national de Hwange, l'article interroge les moyens par lesquels les groupes sociaux marginalisés du district initient des formes de négociations, d'arrangements et de résistance face aux appropriations foncières étatiques et privées du siècle dernier (confiscation des terres par les différents régimes et accaparement par l'élite au pouvoir). L'analyse repose sur trois expériences microlocales à partir desquelles sont décryptées les représentations et les pratiques spatiales des villageois telles qu'appréhendées dans leur quotidien et leur vécu. L'argumentation postule qu'en situation autoritaire, ces expériences de l'espace, que seuls des matériaux empiriques collectés sur le temps long permettent de renseigner, sont autant de voies empruntées pour contester des inégalités criantes d'accès au foncier.On the edge of Zimbabwe, in the Hwange district, inhabitants of the communal areas were expelled from their ancestral lands during colonization for agricultural production and nature conservation purposes. The spatial inequalities that ensued from this violent history persist after independence in other forms. Based on ethnographic fieldwork conducted for eleven months between 2017 and 2019 in villages surrounding Hwange National Park, this article questions how marginalized social groups in the district initiate forms of negotiation, arrangement and resistance to the state and private land appropriations of the last century (confiscated lands by previous regimes and land-grabbing by the ruling elite). Three microlocal experiences allow this research to analyze and decode the spatial representations and practices of the villagers as understood in their daily lives. The argument postulates that in an authoritarian situation, these spatial experiences, informed by empirical materials collected over time, constitute a means of contesting glaring inequalities in access to land.
- Ségrégation, lutte territoriale et affrontements identitaires dans un espace post-conflictuel, le cas des militants républicains dans les quartiers nationalistes de Belfast et Derry - Hadrien Holstein Cet article traite de l'affrontement identitaire opposant les unionistes aux nationalistes pour la possession de l'espace dans les quartiers de Belfast et Derry. Élément déterminant de la politique et l'identité en Irlande du Nord, l'espace possède une importance stratégique pour garantir la survie d'une communauté dans cette ville ségrégée. En posant l'hypothèse d'une pacification de la lutte territoriale suite à la situation politique post-conflictuelle, l'auteur montre que le conflit spatial est toujours actuel et qu'il exacerbe les antagonismes politiques et identitaires à travers des logiques de provocation et de défense du quartier. En mobilisant des observations participantes et des entretiens avec des militants républicains, l'auteur retranscrit les comportements quotidiens de ces militants ainsi que leurs stratégies offensives et défensives pour maintenir la cohésion de leurs quartiers face aux unionistes.This article deals with the identity confrontation between unionists and nationalists for the possession of space in the Belfast and Derry districts. As a defining element of politics and identity in Northern Ireland, space has a strategic importance to ensure the survival of a community in this segregated city. By making the assumption of a pacification of the territorial struggle following the post-conflict political situation, the author shows that the space conflict is still current ant that it exacerbates political and identity antagonisms through the logic of provocation and defense of the district. By mobilising participating observations and interviews with Republican activists, the author rewrites the daily behaviour of these activists as well as their offensive and defensive strategies to maintain the cohesion of their districts against the unionists.
- La « guerre de l'eau » à Cochabamba. De la réappropriation de l'espace politique à la reproduction d'un lieu symbolique de la contestation - Mathieu Uhel La « guerre de l'eau » à Cochabamba (Bolivie), début 2000, a opposé un mouvement social, dirigé par la Coordination de Défense de l'Eau et de la Vie (CDEV), au gouvernement national, autour de la concession des services de l'eau à un consortium privé transnational, Aguas del Tunari. Quelle politique scalaire a permis à la CDEV de constituer un sujet politique capable d'imposer ses revendications et de contester l'agencement des échelles de la domination ? Quel a été le devenir de ce haut lieu de la contestation dans la réorganisation des rapports de pouvoir issue du changement d'hégémonie politique nationale ? Les éléments de réponse apportés à ces interrogations s'appuieront sur l'analyse des textes produits par la CDEV (et des graffitis militants), associée à une démarche de type ethnographique. Outre l'observation des moments de commémoration de cette victoire populaire, des entretiens ont été menés avec des acteurs de la « guerre de l'eau ». En interpelant le « peuple de Cochabamba » afin de défendre l'eau et son territoire, la stratégie discursive de la CDEV a légitimé la réappropriation de l'espace urbain par les classes populaires ségréguées, contraignant l'État central à céder temporairement le contrôle sur la capitale du département. Au cours des décennies suivantes, la CDEV a réactualisé la mémoire de la « guerre de l'eau » à travers l'organisation d'évènements à Cochabamba, dimension symbolique attachée au lieu faisant l'objet d'une volonté d'appropriation par le « gouvernement des mouvements sociaux » d'Evo Morales.In early 2000, the "water war" in Cochabamba (Bolivia) pitted a social movement, led by the Coordination for the Defence of Water and Life (CDWL), against the national government, over the concession of water services to a transnational private consortium, Aguas del Tunari. What politic of scale has enabled the CDWL to constitute a political subject able to impose its demands and challenge the scalar arrangement of domination? What become this high place of contestation in the reorganization of power relations resulting from the change in national political hegemony? The answers to these questions will be based on an analysis of the texts produced by the CDWL (and militant graffiti), combined with an ethnographic approach. In addition to observing the moments of commemoration of this popular victory, interviews were conducted with actors of the "water war". By adressing the "people of Cochabamba" in order to defend water and its territory, the discursive strategy of the CDWL legitimized the reappropriation of urban space by the segregated working classes, forcing the central state to temporarily cede control over the capital of the department. Over the following decades, the CDWL updated the memory of the "water war" by organizing events in Cochabamba, a symbolic dimension attached to the place that was subject of appropriation by the "government of social movements" of Evo Morales.
- « Faunes sauvages » en politique. Tisser et mettre en scène un territoire contestataire : de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à Bure - Pablo Corroyer Cet article cherche à saisir le « régime de territorialité » (Melé, 2011) spécifique aux habitantes et habitants « Autonomes » de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et de Bure. Ce régime consiste dans une critique « radicale » – faite de gestes quotidiens – de l'aménagement institutionnel et marchand des territoires. Il se constitue à partir des valuations de l'environnement familier des militants-habitants. A force d'engagements intimes et d'épreuves du conflit, il semble que ces luttes soient à comprendre, à la fois comme une territorialisation du politique et comme une politisation du territoire. On se demande le long de quelles lignes des humains, des animaux, des plantes et des « plus-qu'objets » tissent et mettent en scène un territoire qui tend à devenir un acteur collectif de la mobilisation.This paper aims to grasp the specific “territoriality regime” (Melé, 2011) of "Autonomes" inhabitants of Notre Dame des Landes' ZAD and Bure' (burrying site for nuclear waste). This regime is characterized by a “radical” criticism -made of daily gestures- of the institutional and marketable way of planning territories. This regime is based on a valuation of the domestic environment by the activists-inhabitants. These struggles are made of numerous intimate engagements and antagonistic hardships: it appears that they have to be simultaneously understood as a territorialization of politics and a politicization of the territory. We investigate the way how humans, animals, plants and more-than-objects weave and protect a territory which tends to emerge as a collective actor of the mobilization.
- Le Bois Lejuc occupé : éléments sur le fonctionnement d'une petite zad en Meuse (2016-2018) - Laurent Beauguitte Le projet Cigéo d'enfouissement des déchets nucléaires porté par l'Agence nationale des déchets radioactifs (Andra) à Bure, au sud de la Meuse, est localement contesté depuis deux décennies. Cette contestation a pris entre août 2016 et février 2018 la forme d'une occupation permanente du bois Lejuc, avec un fonctionnement proche des zones à défendre (zad) de Notre-Dame-des-Landes ou de Roybon. Fondé sur des séjours dans le bois occupé et l'examen des textes produits autour de cette occupation, l'article propose une analyse de l'occupation du bois Lejuc en se focalisant sur trois aspects : l'organisation spatiale de l'occupation, les trajectoires et pratiques des occupant.e.s et la communication autour de cette lutte.The Cigeo nuclear waste landfill project carried out by the National Agency for Radioactive Waste (Andra) in Bure, south of the Meuse (France), has been locally contested for several decades. This protest took the form of a permanent occupation of bois Lejuc between August 2016 and February 2018, with a close operation of the areas to be defended (Zad) of Notre-Dame-des-Landes. Based on stays in the occupied wood and examination of the texts produced around this occupation, the article proposes an analysis of the occupation of bois Lejuc focusing on three aspects: the spatial organization of the occupation, the trajectories and practices of the occupants and the communication strategies of this struggle.
- Luttes de territoire : enjeux spatiaux et représentations sociales - Laurent Beauguitte, Marta Severo
Varia
- Introduction à la géopolitique de Philippe Subra : Synthèse et critique - Nicolas Paquet Cet article vise à faire le point sur les travaux théoriques et méthodologiques de Philippe Subra. Il vise à montrer comment ceux-ci viennent renouveler la théorie géopolitique, en mettant en leur centre la question des phénomènes dits locaux ; phénomènes qui n'ont pas, jusqu'à maintenant, reçu toute l'attention qu'ils méritent des géopoliticiens. À notre connaissance, les travaux de Philippe Subra – relativement récents – n'ont pas encore bénéficié d'un travail de synthèse conséquent, et surtout de la discussion critique si nécessaire à l'épanouissement des nouvelles idées et orientations académiques. Ces travaux sont pourtant susceptibles d'apporter une nouvelle impulsion à la théorie géopolitique et, plus particulièrement, à l'analyse des conflits dans le champ de l'aménagement et du développement. À l'instar des travaux menés par l'école géographique, ceux de Philippe Subra montrent que l'analyse des représentations est un outil indispensable d'une analyse géopolitique des projets d'aménagement et de développement. De fait, les représentations permettent d'appréhender les relations au territoire et surtout de comprendre la nature des rivalités rencontrées. En somme, en nous appuyant sur les principaux travaux théoriques et méthodologiques de Philippe Subra, c'est à cet effort de synthèse et de critique que nous souhaitons contribuer. Cet article d'introduction à la géopolitique de Philippe Subra aborde d'abord sa lecture de l'aménagement et du développement comme questions géopolitiques. Puis, l'article présente sa typologie des conflits. Il introduit ensuite à ses concepts clés. L'article permet finalement de revenir sur le travail accompli par l'auteur jusqu'à présent, et d'en offrir une appréciation critique, qui se veut méliorative.This article presents the theoretical and methodological work of Philippe Subra. It aims to show how they are renewing geopolitical theory by putting the question of so-called ‘ local ' phenomena at the centre ; phenomena that have not, until now, received the attention they deserve from geopoliticians. To our knowledge, the works of Philippe Subra – which are relatively recent – have not yet benefited from synthesis work, or from the critical discussion so necessary to the blossoming of new ideas and academic orientations. However, this work is likely to bring a new impetus to geopolitical theory and, more particularly, to the analysis of conflicts in the field of planning and development. Like the work done by the Geographical School, Philippe Subra's work shows that the analysis of the representations is an indispensable tool of geopolitical analysis for projects of planning and development. In fact, the representations make it possible to appreciate relations within the territory, and especially to understand the nature of the rivalries that arise. In short, by drawing on Philippe Subra's main theoretical and methodological works, we wish to contribute to this effort of synthesis and criticism. This introductory article to the geopolitics of Philippe Subra first addresses his reading of planning and development as geopolitical issues. Then, the article presents its typology of conflicts. He then introduces his key concepts. Finally, the article allows us to review the work accomplished by the author so far, and to offer a critical appreciation of it, which is intended to be meliorative.
- Introduction à la géopolitique de Philippe Subra : Synthèse et critique - Nicolas Paquet