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La littérature consacrée au commerce suppose que la libéralisation du commerce international réduit les différences de prix des facteurs, avec pour effet une diminution du niveau de migration. Selon les suppositions faites dans cette littérature — qui ne reflètent pas nécessairement les conditions de migration Sud-Nord — , le commerce et la migration seraient donc des substituts. Par contre, la littérature consacrée à la migration affirme que le commerce et la migration sont des compléments et que la libéralisation du commerce augmente le niveau de migration, du moins à court terme. Les arguments fournis dans cette littérature reflètent mieux les conditions Sud-Nord mais ne sont pas basés sur des modèles rigoureux. Dans cet article, l'auteur présente trois scénarios (et modèles) afin d'expliquer la complémentarité entre le commerce et la migration dans un contexte Sud-Nord. Le premier incorpore les coûts de migration en tant que contrainte. Dans le second modèle, le cas de facteurs spécifiques est examiné. Le troisième modèle considère le fait que les secteurs les plus protégés dans un nombre de PVD ayant entrepris des réformes sont intensifs en main-d'œuvre. Les résultats, surtout ceux du premier modèle, suggèrent que l'impact de I'ALENA pourrait être une augmentation de la migration plutôt qu'une diminution.

Cet article pose la question d'une libéralisation accrue des échanges comme alternative à la migration internationale, entre le Maroc et l'Europe. Un modèle d'équilibre général calculable dynamique de l'économie marocaine est utilisé pour étudier les conséquences probables du libre-échange sur les revenus, l'emploi et leur répartition sectorielle et catégorielle. Il est trouvé que les mesures budgétaires (accroissement de la fiscalité indirecte) et monétaires (dévaluation) d'accompagnement d'un abaissement des tarifs douaniers atténuent les effets bénéfiques d'une meilleure allocation des facteurs, et qu'à long terme le libre-échange n'aurait qu'un impact assez limité sur le revenu national, l'emploi, et la pauvreté. Les hypothèses de relance des exportations et de réaction de l'investissement étranger sont évidemment cruciales dans cette évaluation, ainsi que le type de modèle utilisé.

A partir d'une enquête sur les caractéristiques individuelles et sur l'environnement de 299 élèves marocains appartenant à des classes terminales de la section technique et économique, cette étude tente de faire la lumière sur les déterminants des résultats scolaires. Si le rôle des variables relatives aux données familiales ou aux pairs des élèves, par exemple, est relativement aisé à évaluer, celui du fonctionnement intellectuel, non observé directement, est mis en relief grâce à des spécifications économétriques appropriées. Les résultats obtenus vont dans le sens des hypothèses émises au départ et des conclusions de travaux analogues, sauf pour l'éducation de la mère dont l'impact sur les performances scolaires n'a pu être établi. Diverses propositions ont été avancées pour expliquer ce phénomène.

Cet article s'interroge sur les raisons qui peuvent expliquer pourquoi, en Afrique subsaharienne, l'éducation semble ne jouer qu'un rôle marginal dans la croissance de la productivité du travail (effets micro-économiques), comme dans la croissance du PIB (effet macro-économique). Plusieurs études empiriques récentes ont en effet montré que le rôle de l'éducation y était manifestement plus faible qu'ailleurs, parfois nul, et même négatif dans le cas de la productivité agricole. Deux séries de causes peuvent rendre compte de cette absence de relation : en premier lieu, des politiques macro-économique qui n'ont pas permis de tirer parti de l'investissement éducatif, soit par des structures d'incitation négatives, soit par absence de facteurs associés (l'éducation est une condition nécessaire, mais non suffisante du développement économique). La deuxième série de causes se trouve dans les politiques d'éducation elles-mêmes, qui ne se sont pas donné les bons objectifs (scolarisation primaire universelle dans les plus brefs délais), et qui n'utilisent pas de façon efficiente les ressources allouées à ce secteur. L'article propose quelques mesures susceptibles d'améliorer le rapport coût-efficacité de l'utilisation de ces ressources.

Cette note propose un examen des hypothèses démographiques du modèle à dynamique démo-économique chaotique de Day (1983). Ce modèle suppose un profil de réaction peu plausible du taux de croissance démographique aux variations du niveau de vie, à savoir un taux constant par paliers, avec de brusques révisions ponctuelles tous les trente ans, sur la base des seules conditions de vie du moment. Une hypothèse d'ajustement plus progressif fait disparaître la dynamique chaotique obtenue par Day, ce qui limite la portée potentielle du modèle, autant pour les sociétés pré-industrielles que pour les économies actuellement en développement.

L'objet de cette note est de formuler quelques critiques à rencontre d'un modèle développé par Day (1983). En retenant le cadre d'une économie agricole surpeuplée, l'auteur y reproduit des fluctuations démo-économiques à partir de cinq hypothèses qui nous paraissent ad hoc. Ces hypothèses portent sur : I) la présence de rendements négatifs du facteur travail ; II) la coexistence de deux taux de salaire définis comme étant respectivement psychologique et physiologique ; III) la définition de facteurs à la fois économiques et non économiques pour expliquer la dépendance entre le taux de croissance de la population et le niveau de production ; IV) les délais temporels retenus ; et, v) l'existence d'une indétermination lorsque l'auteur définit ses trois régimes possibles de chaos.