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Dans cet article, nous comparons les performances dynamiques de deux modèles d'intervention publique dans le secteur culturel : un ministère centralisé « à la française » et une organisation en agences dites du bras armé (arm's length), d'inspiration britannique. Nous étudions les solutions d'un jeu dynamique où, par hypothèse, les agences sont susceptibles de mieux résister à la loi de Wagner qu'un régulateur central, car elles peuvent se désengager des projets de financement public et se rapprocher ainsi de la dynamique optimale. Le comportement non coopératif des agences crée des biais stratégiques mais le régulateur central peut partiellement les corriger. Le problème de la qualité est également abordé.

Cet article explore l'effet de la stabilité du gouvernement sur les politiques d'ajustement budgétaire dans vingt-sept pays d'Afrique subsaharienne. L'approche méthodologique mobilisée débute par une identification des épisodes d'ajustement sur la base du solde primaire corrigé des variations cycliques (CAPB). Deux définitions de l'ajustement budgétaire sont considérées pour capter la différence entre les ajustements majeurs et les ajustements mineurs. Par la suite, un modèle logit est estimé pour analyser cette relation. Les résultats soutiennent que la fréquence d'ajustements budgétaires est expliquée par le risque politique auquel les gouvernements sont assujettis. Deux idées sont ainsi mises en avant. La première est que la politique d'ajustement dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne n'est pas seulement déterminée par les cycles économiques, mais aussi par les caractéristiques politico-institutionnelles des gouvernements. La seconde met en avant le rôle de la stabilité institutionnelle des gouvernements en tant que combinaison de la cohésion du gouvernement, la force législative et le soutien populaire.

L'objectif de cet article est de contribuer à la détermination d'une cible d'inflation pour les pays de l'UEMOA1. Le seuil optimal d'inflation, défini comme le niveau d'inflation qui maximise la croissance économique, pour chaque pays de l'UEMOA est déterminé de manière endogène en s'appuyant sur la méthode à effet de seuil développée par Hansen [1996, 2000]. Testé sur des données couvrant la période 1980-2016, le modèle suggère une relation non linéaire dans les pays de l'UEMOA. En se basant sur les effets positifs ou de neutralité de l'inflation sur la croissance, nous trouvons un taux d'inflation optimal dans deux cas : 1,6 % au Burkina Faso, 7,5 % au Togo. Dans quatre cas, nous notons un intervalle d'indifférence : l'inflation, pour être optimale, doit être comprise entre 1,3 % et 6,9 % en Côte d'Ivoire, entre 1,8 % et 5,4 % au Mali, entre 0 et 6,2 % au Sénégal, inférieure à 4 % au Niger. Dans le seul cas du Bénin, la modélisation ne permet pas de caractériser un taux d'inflation optimal. Les pertes de croissance susceptibles d'être engendrées par l'utilisation de la cible d'inflation de 2 % définie par le Comité de politique monétaire en lieu et place du taux optimal d'inflation seraient nulles dans tous les pays, à l'exception du Togo. L'approche de la BCEAO semblerait globalement pertinente. Joint à celui du Bénin, le cas du Togo incite aussi à mieux identifier les déterminants de la croissance dans les pays de la zone.

La compensation des dommages environnementaux des infrastructures de transport d'électricité peut faciliter l'acceptation de nouveaux projets par les populations des territoires d'accueil, mais ses modalités d'octroi peuvent s'avérer source de division. Cet article ouvre une réflexion et donne des repères à partir des réponses à deux questions : y a-t-il un bénéfice social à définir des mesures compensatoires collectives plus ciblées, au lieu d'un simple transfert financier à la commune ? Les mesures compensatoires collectives sont-elles plus justes que les compensations financières individualisées ? Pour ce faire, il développe une approche empirique basée sur l'évaluation des préférences et des perceptions des potentiels bénéficiaires par une approche délibérative des expériences de choix.

Chaque année en France, une personne sur cinq est victime d'un accident de la vie courante (AcVC). Bien que nous soyons tous concernés par ces accidents, les études montrent que les plus touchés sont les moins de 15 ans et les plus de 65 ans. Pour ces derniers, un mauvais état de santé est un facteur aggravant. Notre contribution vient compléter cette idée. Nous montrons ainsi qu'il y a deux types d'AcVC : ceux qui semblent aléatoires et indépendants des caractéristiques observables des victimes et ceux qui semblent liés à des inégalités sociales et comportementales puisque les personnes isolées et celles ayant des difficultés financières ont plus de risque d'être victimes de ce type d'accident. Cet article milite ainsi pour davantage de prévention à destination des profils à risque chez les personnes âgées susceptibles d'être victimes d'AcVC.

Les inégalités géographiques en termes d'offre de soins induisent des flux de patients entre territoires. Dans le cas du traitement du cancer, nous explorons les facteurs influençant le choix du lieu de soins où les médicaments sont administrés. L'analyse porte sur les consommations de molécules onéreuses, entre 2009 et 2013, des patients atteints de cancer habitant la région Centre-Val de Loire. Les résultats du logit emboîté confirment le rôle négatif de la distance et l'impact positif d'une offre de soins développée sur la probabilité de choisir un lieu de soins. Ils précisent l'impact des caractéristiques individuelles sur la probabilité d'être pris en charge en dehors de la région (âge, molécule, localisation du cancer…). Le calcul des effets marginaux confirme l'attractivité des établissements de santé situés en Ile-de-France et dans les départements limitrophes à la région.