Contenu du sommaire
Revue | Revue critique de droit international privé |
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Numéro | no 4, octobre-décembre 2013 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
I. – Doctrine et chroniques
- « Mariage pour tous » et droit international privé : Dits et non-dits de la loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe - Petra Hammje p. 773-806 Bouleversant la conception du mariage du droit civil français sans pourtant proposer une vision d'ensemble de la famille, la loi du 17 mai 2013 affiche une ferme volonté sur le plan international d'encourager la conclusion d'unions entre personnes de même sexe, que ce soit par l'adoption d'un règlement de conflit « engagé » relatif à la création du lien conjugal (forme et fond) ou que ce soit par la reconnaissance généreuse des unions célébrées à l'étranger. En revanche, la loi reste muette sur la portée internationale que pourront avoir de telles unions, souvent prohibées à l'étranger, et elle néglige les difficultés que créent les mariages boiteux, tant en ce qui concerne les effets entre les époux qu'en ce qui concerne l'accès à la filiation par la voie de l'adoption ou par la voie de la gestation pour autrui.Changing radically the conception of marriage in the French civil code without proposing a global vision of the family, the French law of 17th May 2013 asserts a firm will, in respect of cross-border relationships, to encourage the conclusion of same-sex unions whether through the adoption of a “commited” conflicts rule relating to the creation of the union (formal and substantive validity) or through the generous recognition of unions celebrated abroad. However, the law remains silent on the international effects of such unions, often prohibited elsewhere, both in respect of the effects of marriage between spouses and in respect of the access to parent-child relationships through adoptions or surrogacy arrangements.
- L'autonomie de la volonté dans les principes de La Haye sur le choix de la loi applicable en matière de contrats internationaux - Symeon C. Symeonides p. 807-842 Les Principes de La Haye sur le choix de la loi applicable en matière de contrats internationaux constituent un nouvel instrument de soft law récemment adopté par la Conférence de La Haye de Droit International Privé. Promouvant une approche libérale de l'autonomie de la volonté, cet instrument réserve à bon escient son application aux contrats « commerciaux », à l'exclusion des contrats de travail et de consommation ; les autres cas d'inégalité de pouvoir de négociation sont confiés aux lois de police et exception d'ordre public, sans qu'on soit toujours assuré de l'efficacité de ces mécanismes. Les Principes ont été envisagés afin de servir de modèle pour d'autres instruments internationaux et nationaux et pour guider les tribunaux et arbitres dans leur interprétation stricte ou créatrice des règles relatives à l'autonomie de la volonté. Comme d'autres instruments internationaux, ils ne valent que ce que permet le consensus des délégations participant à leur rédaction. Le véritable test du succès ne sera pas l'accueil que leur fera la doctrine mais l'usage qu'en feront les parties contractantes, les tribunaux et les arbitres. S'il est encore trop tôt pour en juger, un certain nombre de raisons appellent déjà à l'optimisme. En tout état de cause, ces Principes enrichiront la qualité de la réflexion en guidant la recherche de solutions appropriées aux problèmes rencontrés dans la mise en œuvre et la définition des limites du choix contractuel de la loi applicable aux contrats internationaux. Ce dernier aspect est en soi une contribution essentielle au progrès de l'art et de la science de concevoir et fabriquer le droit.This Article discusses the Hague Principles on Choice of Law for International Contracts, a new soft-law instrument recently adopted by the Hague Conference of Private International Law. They will apply to “commercial” contracts only, specifically excluding consumer and employment contracts. For this reason, the Principles adopt a decidedly liberal stance toward party autonomy, exemplified inter alia by a strong endorsement of non-state norms. Such a liberality would be unobjectionable, indeed appropriate, if a contract's “commerciality” alone would preclude the disparity of bargaining power that characterizes consumer and employment contracts. The fact that – as franchise contracts illustrate – this is not always the case makes even more necessary the deployment of other mechanisms of policing party autonomy. The Principles provide these mechanisms under the rubric of public policy and mandatory rules, but their effectiveness is not beyond doubt. The Principles are intended to serve as a model for other international or national instruments and as a guide to courts and arbitrators in interpreting or supplementing rules on party autonomy. Like other international instruments, the Principles are as good as the consensus of the participating delegations would allow. But the real test of success for these Principles depends not on academic approbation but on their reception by contracting parties, courts, and arbitrators. While it is too early to tell whether the Principles will pass this test, there is reason for optimism.
- Aspects de droit international privé du régime matrimonial optionnel franco-allemand - Dieter Martiny p. 843-859 L'accord entre la France et l'Allemagne du 4 février 2010 institue un régime matrimonial optionnel de la participation aux acquêts, qui peut être choisi pas les époux, dont la loi applicable au régime matrimonial est celle d'un Etat contractant. L'accord combine des principes du droit des régimes matrimoniaux français et allemand. Du fait de l'absence d'harmonisation des règles de conflit de lois entre les deux Etats contractants dans cette matière, l'application de l'accord sera différente entre la France et l'Allemagne, et ce jusqu'à l'adoption du règlement européen sur les régimes matrimoniaux. Des problèmes de qualification peuvent, par ailleurs, survenir en raison des dispositions de l'accord franco-allemand sur le régime primaire. Malgré sa portée pratique probablement relativement réduite, l'accord est un exemple intéressant de l'utilisation d'un instrument optionnel dans un contexte bilatéral et européen.According to the agreement between France and Germany on an optional matrimonial property regime of the community of accrued gains of 4 February 2010, the regime is available to spouses whose property regime is subject to the matrimonial property law of one of the contracting States. The agreement combines French and German principles of matrimonial property law. Since there will not be a unification of the conflict rules between the two contracting states until the adoption of a future European Regulation on matrimonial property regimes, the application of the optional regime will not always be the same in these two States. Moreover, some problems of characterisation may arise because the agreement also contains some rules on the mandatory primary regime. Despite the small practical significance that the agreement likely holds, it is an interesting example of the use of an optional instrument in a bilateral and European context.
- Après Kiobel. L'arrêt Sexual Minorities Uganda v. Scott Lively - Horatia Muir Watt p. 861-863
- « Mariage pour tous » et droit international privé : Dits et non-dits de la loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe - Petra Hammje p. 773-806
II. – Jurisprudence
- I. — Nationalité. II. – Condition des étrangers - Karine Parrot, Nicole Guimezanes, Paul Lagarde p. 865-889
- III. – Conflits de lois - Fabienne Jault-Seseke p. 890-897
- IV. – Conflits de juridictions - Laurence Usunier, Petra Hammje p. 898-915
- V. – Union européenne - Jean-Michel Jude, Tristan Azzi, Jérôme Chacornac, Horatia Muir Watt p. 916-953
- Table des sommaires 2012 - Laurence Usunier p. 954-1036
III. — Documentation
- I. — Traités nouveaux de la France - p. 1037-1041
- II. — Lois, décrets et actes officiels français. III. — Union européenne - p. 1042-1051
- IV. — Informations diverses - p. 1052-1056
IV. – Bibliographie
- I. – Livres - p. 1057-1064
- III. Index bibliographique 2012 - p. 1065-1146