Contenu du sommaire : Relations internationales. La tentation d'exister
Revue | La revue internationale et stratégique |
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Numéro | no 47, automne 2002 |
Titre du numéro | Relations internationales. La tentation d'exister |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Entretiens
- Israël et la France face à la nation. - Shmuel Trigano
- Le manifeste d'un juif libre. - Théo Klein
Controverse
- Des privatisations forcées à la démocratie imposée : quels critères d'adhésion à l'Union européenne ? - Catherine Samary L'élargissement de l'Europe vers l'Est ne résulte pas d'un processus de coopération, mais d'une démarche à sens unique selon laquelle les États candidats doivent s'aligner sur les exigences de l'Union européenne (UE). Une intégration des pays par « vagues » a, dans un premier temps, été préconisée. Des critères de sélection devaient permettre de déterminer les États qui formeraient la première vague. Or, en définitive, des considérations géostratégiques motivèrent le choix de l'UE. Au printemps 1999, la nécessité de stabiliser la situation dans les Balkans a conduit à l'abandon de la méthode d'adhésion par « vagues ». Le Conseil d'Helsinki, de décembre 1999, a décidé d'engager des négociations avec l'ensemble des pays candidats et d'abandonner toute garantie concernant le calendrier de l'adhésion. Les pays de l'Europe de l'Est se sont engagés sur la voie d'une ouverture à la concurrence de leurs marchés afin de remplir les critères d'adhésion. Or la faiblesse de leurs économies infirme l'efficacité supposée des préceptes libéraux. Néanmoins, l'UE continue à promouvoir ce modèle assimilant à tort démocratisation et privatisations.From Forced Privatizations to Imposed Democracy : What Criteria for Accession to the European Union ? The incorporation of Eastern European countries into the European Union (EU) does not follow a cooperation process, but rather a one-way policy whereby applicant States must comply with the demands of the EU. At first, the recommended enlargement process suggested an integration of groups of new States in successive « waves ». Specific criteria would determine which States would form the first stage of the enlargement of the EU. However, in fact, geo-strategic considerations prevailed over the EU policy. In spring 1999, the need to stabilize the Balkan region led the EU to abandon the tiered-process of incorporation. In December 1999, the Helsinki summit decided to enter into negotiations with all applicant States, reneging on guarantees related to the calendar of integration. Now, the Eastern European countries must allow the rules of competition to operate on their markets in order to fulfill the requirements imposed by the integration criteria. But the weakness of their economies invalidates the presupposed efficiency of liberal precepts. The EU, however, continues to promote this type of policy, thus wrongly confusing democratization with privatization.
- Quelles frontières "naturelles" pour l'OTAN ? - David G. Haglund Le prochain sommet de l'Alliance, qui doit se tenir à Prague en novembre 2002, doit traiter de deux questions essentielles pour l'avenir de l'OTAN : son élargissement et la réduction des inégalités, au sein de l'Alliance, entre les capacités militaires des États-Unis et celles de leurs alliés. Mais, au-delà de l'adhésion de nouveaux membres, la question de la détermination des frontières de l'OTAN est intimement liée à l'évolution du statut de l'Alliance. Longtemps vouée à la défense collective de l'Europe occidentale face à la menace soviétique, l'OTAN – organisation régionale à vocation militaire – est-elle devenue une organisation à caractère politique, dont la mission principale est d'être un vecteur de l'extension de la démocratie, et dont le champ d'opération recouvre la planète entière ? La réponse dépendra de l'intérêt que les États-Unis voudront accorder à l'Alliance et à la consolidation du projet européen.NATO's Expansion : How far should it go ? The coming NATO summit, scheduled for November 2002 in Prague, will address two major issues regarding the future of the organization : its enlargement and the reduction of military disparities between the defense capacities of the United States and of its allies. In addition to these two issues, the new demarcation of the NATO frontiers is strongly related to the changing status of the organization. Long dedicated to the collective defense of Western Europe against the Soviet threat, the question today is whether NATO, originally created as a regional organization with military purposes, has turned into a political organization whose aims are directed towards expanding democracy and whose field of operation extends the world over. The answer to this question depends on the continued interest of the United States in the organization and on the strengthening of the European project.
- Des privatisations forcées à la démocratie imposée : quels critères d'adhésion à l'Union européenne ? - Catherine Samary
Tendances
- Les "droits de la femme" : construction d'un enjeu en relations internationales. - Françoise Gaspard La constitution d'une « sous-commission de la condition de la femme » au sein des Nations unies a conduit à l'élaboration progressive de normes visant à promouvoir les droits de la femme, et à la sensibilisation de la communauté internationale qui, désormais, intègre la dimension du genre dans ses conférences thématiques. Sa création et son œuvre sont, néanmoins, fortement contestées, ses pourfendeurs s'élevant contre ce droit « particulariste », y voyant une remise en cause du principe d'universalité des droits des personnes. Il leur est alors rétorqué que la « question des femmes » n'aurait jamais été intégrée dans les débats sans la création d'organismes spécifiques. Par ailleurs, la promotion de la femme a donné lieu à d'autres clivages, qui se sont constitués pendant la guerre froide autour des deux « blocs » et entre le Nord et le Sud. Depuis les années 1990, cette configuration du débat, qui représente un enjeu national dans de nombreux pays, a volé en éclats, et des dissensions sont apparues entre les pays traditionalistes et les États plus progressistes, notamment au sujet des « droits procréatifs ».« Women's Rights » : Constructing an International Issue The introduction of a « Sub-Commission on the Status of Women » within the United Nations has led to the progressive development of legislation designed to promote women's rights and to heighten the awareness of the international community on the subject. Indeed, the international community now includes the gender issue in its thematic conferences. The creation and the purpose of the new Sub-Commission are however strongly debated : its detractors protest against this « particular » right (granted only to women), considering it to violate the principle of universality of human rights. Its supporters retort that the « issue of women's rights » would never have been considered in the international debate had specific institutions not been created. Also, the promotion of women's rights has provoked other pre-existing divisions, which started during the Cold War between the opposing « blocs », as well as between the North and the South. Since the nineties, however, the traditional structure of this debate, the theme of which is central to national policy in numerous States, has broken apart as dissension has emerged between traditionalist States and more progressist ones, notably on the issue of « procreation rights ».
- Vers une géopolitique systémique. - Gérard Dussouy La confrontation désormais mondiale des intérêts, des valeurs, des symboles, des visions de l'Histoire et du devenir, que provoque la globalisation, entraîne une prise en considération de l'espace de vie dans toutes ses dimensions et avec toutes ses hétérogénéités. Surtout que celles-ci mettent régulièrement en échec les processus de régulation issus d'une conception trop uniforme et trop préconçue du monde. La multiplication du préfixe « géo » devant une série de substantifs, qui renvoient chacun à un champ d'activité, révèle simplement la nécessité, de plus en plus ressentie, d'intégrer toute la différenciation régionale et locale du mouvement d'unification du monde. Aussi, afin d'éviter l'inflation dudit préfixe, il serait préférable d'admettre, une fois pour toutes, que la géopolitique est systémique et, par conséquent, qu'elle englobe tous les champs concernés et interactifs.Towards a Systemic Approach to Geopolitics Now that interests, values, symbols, perspectives on past and future history are brought face to face on a world scale by the globalization process, a new conscience of our living space in all its dimensions and heterogeneity is born. This is even more emphasized as cultural differences regularly question regulating processes in favor of a uniform and preconceived idea of the world. The increasing use of the prefix « geo » in front of numerous nouns, each relating to a different field of activity, demonstrates the growing need to integrate regional and local differentiation in the unification process of the world. Thus, in order to contain the inflated use of the aforementioned prefix, it would be better to accept, once and for all, that geopolitics is systemic. As such, it should embrace all interactive and related fields of activity.
- La nouvelle posture nucléaire américaine : révolution dans les concepts stratégiques ? - Georges Le Guelte La fin de la guerre froide avait fait espérer que les États s'engageraient sur la voie du désarmement. Dans cette perspective, la dissuasion nucléaire, et donc l'équilibre des puissances, semblait dépassée. Mais, aujourd'hui, les États-Unis doivent faire face à de nouvelles menaces, et la nouvelle posture nucléaire, prônée par l'armée américaine, préconise une modernisation de l'arsenal nucléaire afin que le président puisse disposer d'une panoplie complète d'armes, devant lui permettre de dissuader toute tentative d'agression. Ce faisant, l'éventualité de l'utilisation de l'arme nucléaire se banalise et la dissuasion s'effrite. L'accord russo-américain, signé à Moscou, le 24 mai 2002, malgré les apparences d'un accord de désarmement, n'empêche pas les deux pays de continuer à développer leur arsenal. Ainsi, l'arsenal américain devrait conserver, pendant le siècle à venir, le niveau qu'il avait atteint à la fin de la guerre froide.The New US Nuclear Doctrine : Revolution in Strategic Concepts ? With the end of the Cold War, it was largely hoped that States would enter into a phase of disarmament. From this perspective, the nuclear deterrence and the concept of balance of powers seemed outdated. However, today the United States is facing new threats ; in order to combat them, the new nuclear policy, praised by the American army, recommends that the nuclear arsenal be modernized so that the president may have at his disposal a complete set of weapons, allowing him to deter all attempts of assault. Therefore, the eventuality of the use of nuclear weapons is trivialized, and efforts at deterrence are weakened. Although the Russian-American agreement, signed in Moscow on the 24th of May 2002, looked like a disarmament agreement, it does not prevent the two countries from continuing to developing their arsenal. Thus, in the century to come, the American arsenal will be maintained at the same level as that reached by the end of the Cold War.
- Les "droits de la femme" : construction d'un enjeu en relations internationales. - Françoise Gaspard
Dossier : Relations internationales. La tentation d'exister
- L'état des relations internationales en France. - Nadège Ragaru
La genèse d'une discipline
- Les relations internationales en France : regard sur une discipline. - Marie-Claude Smouts (entretien)
- Les relations internationales dans le champ scientifique français ou les pesanteurs d'une lourde hérédité. - François Constantin Les relations internationales ne constituent pas une science mais un objet d'étude dont l'analyse nécessite l'utilisation de concepts empruntés à l'ensemble des sciences sociales et humaines. Cette approche interdisciplinaire des relations internationales a longtemps été négligée par les traditions juridique, historique et économique qui s'approprièrent cet objet d'étude. Ces traditions ont privilégié la notion d'État, l'héritage européen ainsi qu'une vision élitaire des relations internationales, éludant tout un pan des relations internationales. De plus, elles ne sont pas suffisamment indépendantes de la pratique des relations internationales et fortement influencées par le contexte géopolitique, comme en témoigne la corrélation entre le statut international de l'État et la place accordée à l'étude des relations internationales. La constitution de groupes de travail pourrait mettre un terme à ce réductionnisme abusif. Néanmoins, le manque de crédits alloués à ce type de laboratoire est un frein à l'essor de cette approche des relations internationales.International Relations in the French Academic Field : A Heavy Inheritance International Relations are not a science but an area of study using analytical concepts borrowed from human and social sciences. This interdisciplinary approach of International Relations has long been neglected by the legal, historic, and economic traditions which have embraced this area of study. These traditions have privileged the position of the State, the European heritage, as well as an elitist vision of International Relations, which in doing so ignores an important part of the international approach. Moreover, these traditions are not sufficiently independent from the practice of International Relations and are deeply influenced by the geopolitical context, as shown by the link between the international status of the State and the place given to the study of International Relations. The creation of working groups could put an end to this excessive reducing vision. However, the lack of financial means allocated to this type of research laboratory slows down the successful implementation of such an approach to International Relations.
- L'enseignement des relations internationales en France : les aléas d'une "discipline-carrefour". - Jean-Jacques Roche Considérée comme une « discipline-carrefour » au sein de la science politique, l'étude des relations internationales reste marginalisée en France. Cette marginalisation tient principalement à l'organisation de l'enseignement supérieur en France et à la prédominance de la recherche et des revues anglo-saxonnes. Depuis les années 1960 et 1970, leur enseignement reste empreint des contributions d'universitaires français tels que Pierre Renouvin, Jean-Baptiste Duroselle, Marcel Merle et Raymond Aron. Profitant de cette dynamique, plusieurs initiatives ont, dans les années 1980, fait espérer une montée en puissance de la discipline. Cependant, celle-ci reste handicapée par l'absence d'un cursus disciplinaire cohérent et son exclusion des circuits de la décision politico-administrative. Ainsi, l'enseignement des relations internationales ne pourra s'épanouir qu'en s'appuyant sur la diversité qu'offre son interdisciplinarité.Teaching International Relations in France : The Hazards of a « Crossroad-discipline » Although the field of International Relations is considered to be a crossroad area of study within political science, it remains marginalized in France. This is mainly due to the organization of higher education in France and to the predominance of research and Anglo-Saxon reviews. Since the sixties and seventies, its teaching remains marked with French academic contributions such as Pierre Renouvin, Jean-Baptiste Duroselle, Marcel Merle and Raymond Aron. Although several initiatives in the field during the 1980's fostered hope for the rise of the academic discipline, it remains handicapped by the lack of coherent degree course and its exclusion from the political and administrative decision process. Thus, the teaching of International Relations will flourish only by taking advantage of the diversity offered by this interdisciplinary field.
- Les relations internationales en France : un regard d'outre-Manche. - A. John R. Groom Vues d'outre-Manche et avec le bénéfice occasionnel de quelques gros plans – par une participation à la vie académique française –, les relations internationales françaises paraissent riches, non seulement de promesses, mais aussi d'accomplissements. Elles traversent une phase de métamorphose où, de façon heureuse, les atouts traditionnels sont préservés, tandis qu'apparaissent de nouvelles dimensions organisationnelles et intellectuelles. Les relations internationales françaises ont toujours joui d'une excellente tradition d'étude de la politique étrangère. Aujourd'hui, celle-ci continue à se développer tout en incorporant à l'analyse des événements, des notions conceptuelles.International Relations in France : A View from Across the Channel Viewed from across the Channel, with the benefit of occasional « close-ups » through participating in French academic life, French International Relations seems not only to have promise and potential but also significant achievements. It appears to be going through a period of metamorphosis where, happily, traditional strengths are maintained and new intellectual and organisational dimensions are being established. French International Relations was always endowed with an excellent tradition of foreign policy studies and this continues playing to its strength in incorporating conceptual notions in current analyses of events.
Vers une Ecole française des relations internationales ?
- La mondialisation : lignes de force et objets de recherche. - Josepha Laroche La mondialisation procède du dépassement du cadre étatique et de l'affaiblissement du politique par l'économique. Sous l'effet conjugué de la concurrence des opérateurs économiques et des nouveaux acteurs de la scène internationale (notamment les ONG et l'individu), l'État voit ses prérogatives de puissance publique remises en cause par des acteurs et des flux qui doivent leur impact à leur caractère résolument transnational. Comment, alors, réguler la mondialisation de l'économie de marché ? Le débat relatif à la gouvernance mondiale y répond, soulignant la coexistence d'un « droit mondial » et d'un « droit de la mondialisation ». À terme, l'harmonisation des systèmes de droit devrait permettre de réguler la mondialisation et de la contrôler en la canalisant autour des enjeux que sont les « biens publics mondiaux ».Globalization : Major Research Objects and Trends of Thoughts Globalization proceeds from the overtaking of the State framework and the weakening of politics in the face of economics. With the combined effect of competition and the introduction of new actors on the international scene (such as NGOs and the individual), the State sees its public powers challenged by actors and flows operating on a transnational scale. Thus, how should the globalization of market economy be regulated ? The debate regarding world governance suggests the coexistence of a « global law » and of a « globalization law » as an answer. In the long run, legal harmonization should permit regulation of the global economy as well as its control by focusing on the issue of « global public goods ».
- Vers une "Ecole française" d'analyse de l'humanitaire ? - Philippe Ryfman Depuis une vingtaine d'années, l'humanitaire a suffisamment investi le débat public et social français, pour qu'on s'interroge aujourd'hui sur l'existence d'une « École française » d'analyse de l'humanitaire au sein de la discipline des relations internationales. Cette spécificité française s'apprécie au regard de trois évolutions. L'apport des chercheurs issus du monde de l'humanitaire a permis de mener une réflexion à partir de leurs expériences sur le terrain. Quant à elle, l'intégration progressive de la dimension humanitaire dans les théories et les analyses des relations internationales a souligné le rôle d'acteur des organisations non gouvernementales sur la scène internationale, et, ce faisant, on assiste à la naissance d'une sociologie de l'humanitaire. Enfin, le droit international a intégré l'humanitaire à travers le concept de droit d'ingérence. Pour autant, cette spécificité française n'en est qu'à ses balbutiements.Humanitarian Issues : Towards a « French School » of Analysis ? Over the past twenty years, humanitarian issues have so frequently been featured in the governmental and social discussions in France that today one must question whether a unique « French school » of humanitarian analysis within International Relations. This specific French approach can be seen through three different angles. The contribution and experiences of researchers working in the field of humanitarian politics has engaged a first issue of reflection. On the other hand, the progressive integration of the humanitarian principle in the theories and analysis of International Relations has underlined the role of NGO's on the international scene, and therefore has assisted in the creation of a humanitarian sociology. Finally, international law has integrated the humanitarian principle through the right to interfere. However, this French approach of International Relations has only appeared in its first steps.
- L'Union européenne, acteur international "global" ? Un agenda de recherche. - Franck Petiteville L'Union européenne (UE) est-elle devenue un « acteur des relations internationales » ? L'action de l'UE sur la scène internationale recouvre trois types de politiques externes : la politique étrangère et de sécurité, la politique commerciale et la coopération de l'UE avec les pays tiers. L'imbrication de ces modes d'action internationale de l'UE permet-elle alors de la qualifier d'« acteur » unique ? Au-delà d'une réflexion théorique qui se concentre sur quatre critères (la reconnaissance, l'autonomie décisionnelle, une autorité juridique à agir, et une cohésion de la gestion des relations extérieures), le débat porte également sur la capacité internationale effective de l'UE, envisagée sous trois approches. Ainsi, le concept d'« acteur global », certains parlent même de « puissance globale », tend à s'imposer dans la littérature internationale et semble correspondre à l'extension du champ d'action internationale de l'Union européenne.Is the European Union a « Global » International Actor ? A Research Agenda Has the European Union become an « International Relations actor » ? The Union operates on the international scene through three types of external policies : the foreign and defense policy, the economic policy, and the cooperation policy between the Union and other States. Considering the interconnection of these international policies, can the Union be described as a singular « actor » ? Besides a theoretical analysis focusing on four criteria (recognition, autonomous decision process, legal authority to act, and coherent management of external relations), the debate also relates to the effective international capacity of the EU, which may be approached in three ways. Thus, the notion of « global actor », or of « global power », tends to impose itself in international literature to reflect the international operational field of the European Union.
- La conversion de la "soviétologie" française après la disparition de son objet d'étude. - Georges Mink Pendant longtemps, la recherche française sur la Russie et l'Europe de l'Est s'est caractérisée par un penchant idéologique issu de la nature même du régime soviétique. Cependant, au cours des années 1960 et 1970, les préoccupations des chercheurs ont considérablement évolué sous l'effet d'un renouvellement générationnel, de l'accroissement de la transparence des pays d'Europe de l'Est, et de l'irruption des disciplines de sciences sociales, qui, au lieu de partir de la spécificité du terrain, ont appliqué au terrain leurs paradigmes et leurs approches propres. Ainsi, depuis les années 1980, le regard porté sur ces pays s'inspire de l'idée de la complexité, de la diversité et de la nécessaire contextualisation des hypothèses. Par ailleurs, le démantèlement du bloc soviétique et l'ouverture des terrains d'observation ont poussé les autorités publiques à consentir à un effort financier sans précédent à l'étude de l'Europe centrale et orientale.French « Sovietology » : Making up for a Vanishing Object French research on Russia and Eastern Europe has long been characterized by an ideological mark emanating from the nature of the Soviet regime itself. However, during the sixties and the seventies, the trend of research changed as a result of the generation renewal, the increase in the political transparency of Eastern European countries, and the emergence of social sciences as a discipline which, instead of working upwards directly from the field, have applied their own paradigms and approaches to the field. Thus, since the eighties, the regard toward these countries has increasingly included the notion of complexity, diversity, and the necessary contextualization of hypotheses. Also, the dismembering of the Soviet Union and the opening of new zones of study have encouraged the public authorities to make an unprecedented financial effort to support the study of Central and Eastern Europe.
- La mondialisation : lignes de force et objets de recherche. - Josepha Laroche
En librairie
- S'affranchir du "démon des origines". - Marie-Emmanuelle Pommerolle