Contenu du sommaire : Une image ne sert-elle qu'à illustrer ?

Revue Sociétés & Représentations Mir@bel
Numéro no 50, 2020
Titre du numéro Une image ne sert-elle qu'à illustrer ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier - Une image ne sert-elle qu'à « illustrer » ?

    • Une image ne sert-elle qu'à « illustrer » ? : enjeux et écueils des usages éditoriaux des sources iconographiques - Laurent Bihl, Bertrand Tillier p. 9-15 accès libre
    • Tombeau photographique pour les mutins assassinés d'Attica - Philippe Artières p. 17-24 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Que faire des images reçues d'actrices et acteurs de l'histoire ? À partir de l'exemple de l'enquête menée en janvier 2015 à Brooklyn sur la mutinerie d'Attica (État de New York, septembre 1971), mais aussi d'une première recherche sur des autobiographies de criminels et d'un travail en collaboration avec le photographe Mathieu Pernot sur les archives visuelles d'un asile psychiatrique, l'article interroge les usages historiens des archives photographiques des institutions (la police, l'anthropologie criminelle et la psychiatrie). Comment, tout à la fois, faire place aux sujets oubliés de l'histoire et produire un récit de l'histoire collective ?
      What to do with the images received from actors in the story? Based on the example of the investigation conducted in January 2015 in Brooklyn on the mutiny in Attica (New York State, September 1971), but also on an initial research into the autobiographies of criminals and on a work conduced in collaboration with the photographer Mathieu Pernot on the visual archives of a psychiatric asylum, the article examines the historical uses of the photographic archives of institutions (the police, criminal anthropology and psychiatry). How, at the same time, can we make room for the forgotten subjects of history and produce a narrative of collective history?
    • L'archive et ses doubles : Les représentations de l'archive dans la réception d'"Une jeunesse allemande" (Jean-Gabriel Périot, 2015) - Sébastien Le Pajolec p. 25-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse au premier long métrage réalisé par Jean-Gabriel Périot, Une jeunesse allemande (2015). Dans ce documentaire, le réalisateur relate l'histoire de la Fraction armée rouge, un groupe terroriste actif dans l'Allemagne de l'Ouest des années 1970, uniquement à partir d'archives audiovisuelles. Notre démarche ne vise pas à analyser directement les usages de l'archive qu'élabore le cinéaste dans Une jeunesse allemande, mais elle consiste à examiner la mise en discours de ces usages, qu'elle provienne du réalisateur lui-même, de journalistes, de militants ou de simples spectateurs.
      This article focuses on the first feature film directed by Jean-Gabriel Périot, Une jeunesse allemande (2015). In this documentary, the director tells the story of the Red Army Faction, a terrorist group active in West Germany in the 1970s, based solely on audiovisual archives. Our approach does not aim to directly analyze the uses of the archive that the filmmaker develops in A German Youth, but rather to examine the discourse of these uses, whether it comes from the filmmaker himself, journalists, activists or mere spectators.
    • Illustrer l'architecture : l'image avec ou contre le texte ? - Jean-Philippe Garric p. 45-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La production graphique et la publication de cette production dans des ouvrages ou des revues spécialisées appartient au domaine de l'architecture, faisant des architectes, depuis à Renaissance, de véritables professionnels de l'image, souvent impliqués dans l'édition de leurs propres œuvres comme Palladio, Le Corbusier ou Rem Koolhaas. Cette situation induit des pratiques et des habiletés spécifiques, qui déterminent aussi le domaine de l'histoire de l'architecture, étroitement lié à celui de la pratique. Dans ce domaine où la réalisation des œuvres implique de longs et complexes processus, les représentations graphiques tiennent un rôle particulier depuis le xvie siècle, qui se reflète dans les travaux historiques. Aujourd'hui la création et le développement de collections et de centres d'archives spécialisés suscitent une attention encore plus grande à la qualité et à la matérialité des documents. Mais le domaine n'échappe pas à une contradiction : les éditions les plus sensibles aux exigences scientifiques des auteurs ne disposant pas toujours des moyens de reproduire correctement les images, tandis que les éditions qui ont cette faculté opposent aux auteurs des impératifs liés au public.
      The making of the images and the publication of this production in books or specialized magazines belongs to the field of architecture, making architects, since the Renaissance, real professionals of the images, often involved in the edition of their own works like Palladio, Le Corbusier or Rem Koolhaas. This situation induces specific practices and skills, which also determine the field of Architectural History, closely linked to that of practice. In this area where the creation of works involves long and complex processes, graphic representations have played a special role since the 16th century, which reflects in the historical studies. Today, the creation and development of collections and specialized archive centers is drawing even greater attention to the quality and materiality of documents. But the field is not immune to a contradiction: the editions that are most sensitive to the scientific requirements of the authors, do not always have the means to correctly reproduce the images, while editions which have this faculty oppose to the authors imperatives linked to the expectations off the public.
    • Éditorialiser les caricatures ou l'« effet mascaret » des images satiriques dans les livres d'histoire (XIXe-XXe siècles) - Annie Duprat, Laurent Bihl p. 57-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Destinée le plus souvent à la publication de presse, l'éditorialisation de l'image satirique au sein de livres rétrospectifs pose un certain nombre de problèmes, à commencer par le passage au simple statut illustratif. Souvent déconnectée du texte, la caricature perd de son sens. Souvent, chaque angle choisi détermine la sélection iconographique. Il manque assurément à la source iconographique la rigueur exigée par les sources historiques traditionnelles. Très fortement connotée par définition, l'image satirique légitimée par les publications prestigieuses ou savantes présente plusieurs défis face au regard public, particulièrement à notre époque riche en polémiques, à-peu-près et circulations accélérées sur Internet.
      Mostly intented to press release, the editorial treatment of satirical pictures in retrospective books raises a number of questions—their function being reduced to a purely illustrative element, to begin with. Often disconnected with the text, thus the caricature is deprived of its own intentionality. Most of the time, each angle adopted determines the selection of iconography. The iconographic source lacks of the rigour demanded by traditional historical sources. Strongly connoted by definition, satirical pictures which benefits from the legitimacy of prestigious or scholarly publications present multiple challenges when brought to the public eye—nowadays in particular, in an era when polemics and approximations are legion and the spreading more and more sped up on the Internet.
    • Les livres d'histoire (scolaire) sont-ils des livres d'images ? - Vincent Chambarlhac p. 67-76 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les livres d'histoire sont-ils des livres d'images ? Interrogeant la double page des manuels d'histoire (texte et image) comme un fait structurel de l'édition scolaire, l'article se propose de considérer cette organisation comme une hétérotopie. Le détour par la catégorie parascolaire de l'histoire de France montre comment celle-ci s'effrite sous le double effet de l'éditorialisation numérique et de l'irruption des visual studies. Inscrite dans la logique d'une histoire de l'édition, cette réflexion montre comment peu à peu l'usage des images échappe aux discours d'ordre des disciplines et du texte. Les livres d'histoire ne sont pas des livres d'images.
      Are history books picture books? Interrogating the double page of history textbooks (text and image) as a structural fact of school publishing, the article proposes to consider this organization as an heterotopia. The detour through the extracurricular category of French history shows how it is crumbling under the double effect of digital editorialization and the emergence of visual studies. Inscribed in the logic of a publishing history, this reflection shows how the use of images escapes the discourse of order of disciplines and text. History books are not picture books.
    • Les images des imprimés de la BNF : comment guider les usagers au sein d'un « eldorado numérique » ? - Agnès Sandras p. 77-93 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La Bibliothèque nationale de France propose aujourd'hui en ligne près de 7 millions de documents numérisés via sa bibliothèque numérique Gallica, et un million via sa banque d'images. Les usagers en quête d'images précises ont toutefois besoin d'être guidés face à un tel Eldorado numérique. Comment repérer les images des imprimés (livres, journaux,…) qui ne sont pas indexées ? Peut-on espérer bientôt que l'Intelligence artificielle permettra de trouver des images sur les thématiques désirées dans la presse et les ouvrages numérisés ? Pourquoi est-il important de « sourcer » correctement les documents que l'on a ainsi découverts et que l'on souhaite réemployer ? Autant de questions auxquelles cet article s'efforce de répondre en suivant le fil rouge des images de Notre-Dame de Paris.

      The National Library of France includes nearly 7 millions digitized items online, available in its digital library called Gallica, and 1 million items available in its images bank. However, faced with such a digital treasure, users who want to look for specific images need to be guided. How to spot the images of the prints (books, newspapers…) that are not indexed? is there any hope that one day artificial intelligence will allow to find the right images for any subject in the press and the digitized books? Why is it so important to source properly the resources found that way, in order to re-use them? These are some of the many questions this article strives to answer, following the guideline of the images of Notre-Dame de Paris.
    • Les nouveaux critères du non-montrable : réflexions sur les stéréotypes racialisants - Morgan Labar p. 95-108 accès libre
    • Entre expressionnisme et euphémisation : Les représentations des violences exercées contre les enfants (XIXe-XXIe siècles), d'un régime sensible à un autre - Anne-Claude Ambroise-Rendu p. 109-118 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les dernières décennies du XIXe siècle sont le temps d'une prise en compte grandissante de la question de l'enfance, ouvrant un siècle nouveau qui verra la fin du XXe siècle identifier et nommer les crimes divers perpétrés contre l'enfance. Dans l'intervalle la hiérarchie du représentable, c'est-à-dire du montrable et du visible semble s'être modifiée : quand les images de la Belle époque ne reculaient ni devant l'évocation des relations sexuelles avec des enfants, ni devant le spectacle des cruautés les plus sanglantes infligées aux enfants martyrs, aujourd'hui plus personne n'ose montrer des enfants battus et ensanglantés et la production iconographique de la dénonciation de la pédophilie est à peu près inexistante. Ce constat amène à interroger cette évolution, cette mutation dans l'ordre des possibles et du représentable à la lumière des mutations culturelles et peut-être même idéologiques, mais aussi des modifications des registres émotionnels qui ont affecté l'histoire du XXe siècle. Et à essayer de comprendre ce qui se joue dans la variabilité du représentable. Car lorsqu'il s'agit de sexualité, le XXIe siècle ne s'effarouche pas moins que le XIXe, préférant y compris pour les campagnes de prévention, ne pas choquer plutôt que de mobiliser l'artillerie lourde de l'image explicite et crue. Ce choix, qui en dit long sur le soupçon qui continue de peser sur l'image, pourrait bien témoigner aussi d'un embarras à l'endroit des questions relatives à l'enfance.
      Between expressionism and euphemism, representations of violence against children in the nineteenth and twenty-first centuries, from one sensitive regime to another. The issue of/debate over childhood is increasingly taken into account during the last decades of the 19th century—thus opening upon a new 20th century, by the end of which the various crimes perpetuated against children will have been identified and named. Meanwhile, the hierarchy of the representable—that is the presentable and the visible—seems to have been modified. While Belle Epoque's pictures neither backed down from evoking sexual relations with children nor from staging the bloodiest cruelties inflicted on child martyrs, no one today would dare display beaten up and bloody children. Besides, the iconographic production of paedophilia denunciation is relatively non-existent. This observation leads us to question this evolution, this mutation of the order of the possible and visible in the lights of cultural and perhaps ideological mutations. It also leads us to question the modification of emotional registers that have affected 20th century history, and to try to understand what is at stake in the variability of the representable. Indeed, when discussing sexuality, the 21th century is as shy as the 19th century. Even for prevention campaign, it would rather not shock its audience than use crude and explicit pictures. This choice, which speaks volumes regarding the suspicion that keeps lingering above the notion of representation, could also underline a predicament when discussing childhood.
    • Dans la caverne de l'iconographe - Philippe L.-J. Dogué, Laurent Bihl p. 119-139 accès libre
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